Débat du 11 Janvier 2015: « Peut-on tout dire ? », animé par Nadia Guemidi.

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Posted on 12th janvier 2015 by Carlos in Uncategorized

Peut-on parler de tout ? Evidemment que ‘OUI’ ! Les mots passent ! Volent, tels des oiseaux. Ils migrent, comme les hirondelles, ou les cigognes, et quoi de plus beau qu’une envolée de mots au sarcasme Voltairien, par exemple. Il en va autrement du travail de PLUME soit-il écriture ou dessin. L’écrit reste, aussi bien que le dessin, la peinture, les arts en général. C’est en raison de cela que l’Opinion publique Mondiale s’est unie dimanche, afin de manifester publiquement son rejet de l’odieuse tragédie qui, semblable à l’effondrement des « Tours Jumelles » à New York, eut lieu à Paris dans la Rédaction de « Charlie Hebdo », objet d’une « Fatwa », (avis religieux musulman), décimant ses créateurs, « coupables » d’avoir le goût de l’introspection et de l’humour. Puis, comme si cela ne suffisait pas, il y a eu 5 victimes supplémentaires, une Policière Municipale et 4 autres personnes abattues dans un Super Marché casher, pour la seule raison de leur judaïté supposée. 17 victimes au total ! C’est, certainement en raison de cela que, « bouche bée », les participants aux Débats du Café des Phares®, dont le moyen de communication est la parole, ont choisi de philosophiquement se demander, le 11-1-015, « Peut-on tout dire ? », sujet que Nadia Guemidi était chargée d’animer.

Se retenir provocant en général de pénibles constipations, la sagesse conseille donc de « DIRE », de « parler de TOUT »… de s’exprimer de façon claire, précise, avec ironie au besoin, car effectivement « l’On peut Tout dire, … mais pas à n’importe qui », sans doute ! Cependant, au cours de la « Manif » évoquée plus haut, par esprit de solidarité les participants arboraient ostensiblement des autocollants mentionnant « Je suis Charlie » ! « Charlie » parce que je suis vivant, ou « ‘Charlie’ vit, quelque part, en moi ? ». En clair, « Je suis un autre », pensé Rimbaldienne, ou instant poétique, faisant face au dogme. Or, là on ne peut pas être ‘l’autre et le même’ ; on ne peut pas faire l’économie du Deuil, sans risquer la dépression, le suicide, au lieux d’essayer de comprendre toute la gravité du Moment, une Pathologie « borderline ». En effet, c’est étant ‘un autre’, que je peux avoir de la compassion pour quelqu’un distinct de moi, lui manifester mes sentiments… ma peine, puis faire son Deuil, et reprendre son flambeau éventuellement ! 

Or, la question laissait entendre une réticence, c’est-à-dire, il vaudrait mieux savoir se taire, peut-être, si l’on veut dormir tranquille sur ses deux oreilles.

C’est ainsi que les participants présents ont jugé « qu’il ne faut pas heurter les convictions des autres », « la Stalinisation »,  « nous sommes, culturellement, les héritiers de 1789 »… puis on a évoqué Edgar Morin », une dame allemande se plaignant, par ailleurs, de « se trouver face au dilemme : accepter la réalité, ou respecter les convictions de chacun ».

L’animatrice évoquant l’hypothèse que « les caricaturistes auraient voulu inviter les citoyens à la réflexion », un intervenant précisa « que Charlie n’avait fait que répéter les Canards du Danemark », un autre, que « Diderot avertissant que si nous n’osons pas ‘dire’, demain on ne pourra ‘rien dire’ », le suivant rétorqua que « ‘dire’, oui ! Mais ‘écrire’, j’irais pas jusque là », un autre que « c’était un coup pour rien, la majorité des musulmans ne lisant pas les journaux », « que l’Islam n’est pas au même niveau que les chrétiens, juifs ou laïcs, car nous vivons en démocratie », un autre encore « que l’on peut tout ‘dire’, à la rigueur, mais ‘pas l’écrire’, ETC., ETC.

Finalement, Gilles mit un terme à la polémique, au moyen de sa lyrique « Tout dire, dit-elle ; tout dire, dit-il… c’est la lutte finale… Conviviale !… »

Une petite fille arrive à l’Ecole avec un gros bandage sur la tête.

Inquiète, la Maîtresse lui demande :

-Que t’est- il arrivé ?

-Une abeille m’a piquée !

-Mais, c’est un bandage énorme pour une toute petite piqûre !!!!

- Papa l’a tuée avec une grosse pelle !!!!

Carlos

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  1. Gilles ROCA says:

    Peut’- on tout dire ? … La Liberté d’expression, Nadia, Aux Phares,

    * tout dire ?, dit’- elle, tout’ écrire ? … dit’- elle,
    dessiner’ et créer, résister’ et créer … Pensée, Parole’ en’ Acte’, Action, sans’ omission, sans soumission, résignation, Liberté d’expression, et, conscientisation …
    Agir, et, réAgir, propre … rêv’olution, propre … Libération, cordiale … conviviale,
    c’est La Lutte … finale’, La fin, finalité, c’est La Lutte’ initiale’,
    un – signe … Liberté, en paix, respect, un – signe … dignité,
    en’ équité, égalité, fraternité,
    * mots – dire ?, dit’- elle, sans rire ?, dit’- elle,
    sans pleur’… et sans reproche,
    comprendre’, Approche’, Accroche’,
    À – prendre’… Avec’, ensemble’,
    À dire’, À Vivre’ ensemble’,
    en conscience … réveil, en conscience … L’éveil, À L’éthique … sans peur,
    Vivre … mourir, en’ Amour, don, Au champ … donneur,
    « qui A peur n’est pas Libre ; qui est Libre … fait peur »,
    Jacques Gaillot, intime’, universelle’, Lucide, humilité,
    tout dire’, univers – sel … de La fiabilité … de La terre – fratrie, Le monde’- humanité,
    sans sélection, sans’ exclusion, ni rejet, tri … sans La Hache, de La Haine, de L’Humeur,
    de L’Horreur, des fous furieux de Dieu, soyons Humains, À La Hauteur !,
    pour L’Honneur, de ces’ Hommes, « tombés’ Au champ d’Honneur »,
    du dire’, en traits, d’écrire’,
    en’ Amour, don, donneur … des’ ombres’… Aux Lumières, du dire’,
    en Lien, en Lierre’, en pont’, en passerelle’,
    en fenêtre … parcelle’, intime’, universelle, du dire’, universel … « Fidèle’ Rebelle » …
    dire … dessiner’, écrire, Chalie Hebdo nous Lie, nous sommes tous’ Charlie !
    La réponse’ Au carnage’… À notre … crayonnage !, dire … ce que L’on pense,
    dire … ce que L’on fait, ou que L’on ne fait pas, dire … tout, c’est Le sens’,
    et, de cause’ À effet, dire … tout, pas’ À pas’ …
    être … Charlie, ou ne pas’ être … Charlie,
    et Le néant, de L’être … sans Charlie, telle’ est La question, de L’être … Charlie,
    nous sommes … tous’ Charlie, je suis Charlie,
    tout, sur Le dire, du rire, tout, sur Le rire, du dire, tout dire … L’un’ À L’Autre’,
    en réciprocité, réflexion, en miroir, L’un de L’Autre’,
    en mots de Vérité, tout, sur Les mots,
    des maux …
    Gilles Roca,

    Cas-fée-Philo des ( nés – nus – ) Phares, 11’ janvier 2015’, en ces-jours de Nivôse’,
    et du dire … phare’ … G R, ose !,

    12th janvier 2015 at 10 h 10 min

  2. Elke says:

    Juste une petite idée: le problème n’est pas tant le « dire » que « l’entendre ». Un mot a un effet, et l’effet n’est pas toujours sous contrôle. Nous avons tous été victime de mots blessants. Certains suscitent la rupture de la relation, d’autre nous entraînent dans un changement radicale de notre manière d’être, de faire face au monde. Parfois, ce sont les mots de vérité qui nous choquent, une vérité qu’on n’aime pas affronter, qu’on se sent incapable d’affronter. Mais bien souvent, les mots qui nous blessent, nous attaquent dans notre identité, dans l’image que nous avons de nous-même. Et plus cette image est vulnérable, peu assurée, plus « l’attaque » est ressenti durement. Le tact et la diplomatie permettent d’ajuster la parole à la force de l’interlocuteur. Mais ces qualités font peu parti du répertoire de la culture ambiante.

    12th janvier 2015 at 18 h 52 min

  3. Gunter says:

    Voici trois textes qui prolongent nos échanges prémonitoires du dimanche précédent sur la phrase de Spinoza : « Ni rire, ni pleurer, mais comprendre ! ». Ces trois textes m’ont aidé, le premier choc passé, à commencer à comprendre un peu ce qui s’est passé et ce qui risque de se renouveler si nous ne passons pas des affects (légitimes) à la compréhension :

    1) Edgar Morin : & laquo; La France frappée au cœur de sa nature laïque et de sa liberté »)
    LE MONDE | 08.01.2015

    La formule de François Hollande est juste : « La France a été frappée au cœur. » Elle a été frappée au cœur de sa nature laïque et de son idée de liberté, justement dans l’attentat contre l’hebdomadaire typique de l’irrespect, de la dérision atteignant le sacré sous toutes ses formes, notamment religieuses. Or l’irrespect de Charlie Hebdo se situe au niveau du rire et de l’humour, ce qui donne un caractère monstrueusement imbécile à l’attentat.
    Notre émotion ne doit pas paralyser notre raison, comme notre raison ne doit pas atténuer notre émotion.
    Contradiction non surmontable
    Il y eut problème au moment de la publication des caricatures. Faut-il laisser la liberté offenser la foi des croyants en l’Islam en dégradant l’image de son Prophète ou bien la liberté d’expression prime-t-elle sur toute autre considération ? Je manifestai alors mon sentiment d’une contradiction non surmontable, d’autant plus que je suis de ceux qui s’opposent à la profanation des lieux et d’objets sacrés.
    Mais bien entendu, cela ne modère en rien mon horreur et mon écœurement de l’attentat contre Charlie Hebdo.
    Cela dit, mon horreur et mon écœurement ne peuvent m’empêcher de contextualiser l’immonde attentat. Il signifie l’irruption, au cœur de la France, de la guerre du Moyen-Orient, guerre civile et guerre internationale où la France est intervenue à la suite des Etats-Unis.
    La montée du Daech est certes une conséquence des radicalisations et pourrissements de guerre en Irak et en Syrie, mais les interventions militaires américaines en Irak et en Afghanistan ont contribué à la décomposition de nations composites ethniquement et religieusement comme la Syrie et l’Irak.
    Les Etats-Unis ont été apprentis sorciers et la coalition hétéroclite et sans véritable force qu’ils conduisent est elle-même vouée à l’échec, vu qu’elle ne réunit pas tous les pays intéressés, vu aussi qu’elle fixe comme but de paix l’impossible restauration de l’unité de l’Irak et de la Syrie, alors que la seule véritable issue pacifique (actuellement irréalisable) serait une grande confédération des peuples, ethnies, religions du Moyen-Orient, sous garantie de l’Organisation des nations unies, seul antidote au Califat.
    Lire aussi nos autres tribunes après l’attentat contre « Charlie Hebdo » : L’esprit critique n’est pas mort
    Coïncidence
    La France est présente par son aviation, par les Français musulmans partis pour le Djihad, par les Français musulmans revenus du Djihad, et maintenant, il est désormais clair que le Moyen-Orient est présent à l’intérieur de la France par l’activité meurtrière qui a débuté avec l’attentat contre Charlie Hebdo, comme déjà le conflit israélo-palestinien est présent en France.
    Par ailleurs, il y a une coïncidence, du reste fortuite, entre l’islamisme intégriste meurtrier qui vient de se manifester et les œuvres islamophobes de Zemmour et Houellebecq, elles-mêmes devenues symptômes d’une virulence aggravée non seulement en France, mais aussi en Allemagne, en Suède, de l’islamophobie.
    La peur va s’aggraver
    La pensée réductrice triomphe. Non seulement les fanatiques meurtriers croient combattre les croisés et leurs alliés les juifs (que les croisés massacraient), mais les islamophobes réduisent l’arabe à sa supposée croyance, l’islam, réduisent l’islamique en islamiste, l’islamiste en intégriste, l’intégriste en terroriste.
    Cet anti-islamisme devient de plus en plus radical et obsessionnel et tend à stigmatiser toute une population encore plus importante en nombre que la population juive qui fut stigmatisée par l’antisémitisme d’avant-guerre et de Vichy.
    La peur va s’aggraver chez les Français d’origine chrétienne, chez ceux d’origine arabe, chez ceux d’origine juive. Les uns se sentent menacés par les autres et un processus de décomposition est en cours, que peut-être pourra arrêter le grand rassemblement prévu samedi 10 janvier, car la réponse à la décomposition est le rassemblement de tous, comprenant toutes ethnies, religions et compositions politiques.
    Edgar Morin (Sociologue et philosophe)

    2) « Être ou ne pas être Charlie – là n’est pas la question »

    Dans le chaos provoqué par l’attentat monstrueux qui a coûté la vie à douze êtres humains, il n’est pas facile de se situer: Entre ceux qui expriment uniquement douleur et colère justifiées, ceux qui «craignent les amalgames» et ceux qui appellent à l’union nationale (et internationale) contre l’Islamisme radical sous la bannière du slogan «je suis Charlie».

    Bien sûr, le crime appelle douleur et colère, mais contre quoi exactement?

    Ce massacre ignoble est revendiqué par des individus qui se disent membres de Al Qaida. La nécessité absolue de combattre les mouvances obscurantistes de l’islamisme radical ne doit pas nous rendre amnésique. Ces courants qui s’imposent par la terreur affirment commettre leurs crimes au nom de l’Islam. Leur développement a été rendu possible par les interventions impérialistes, le démembrement des États et l’utilisation par l’Occident de ce courant contre les forces progressistes. En France, la situation sociale insupportable que vit la population issue de l’immigration post-coloniale, le racisme d’État, l’islamophobie, les discriminations, la stigmatisation ou les contrôles au faciès portent une responsabilité évidente dans l’essor de ce courant qui touche en réalité une frange marginale d’une jeunesse de toutes origines mais sans horizon.

    Bien sûr le crime risque de provoquer des amalgames. Mais ces amalgames sont-ils nouveaux? Charlie Hebdo, qui a longtemps représenté pour nous l’impertinence, l’insolence de mai soixante-huit, Wolinski, Cabu, l’écologie, RESF, ne s’est-t-il pas justement distingué dans l’art graphique et politique de l’amalgame depuis des années? Et que les choses soient claires, personne ici ne dit qu’il n’avait pas la liberté de le faire et il a eu toute liberté de le faire des années durant.

    Avoir la moindre complaisance ou compréhension pour des assassins de dessinateurs ou pour la mise à mort de gens en raison de leurs idées est insensé.

    Mais Charlie Hebdo a mené une bataille politique. Et occulter et faire oublier dans quel contexte il publiait ses caricatures faisait partie de sa bataille politique.

    Peut-on imaginer des caricatures émanant de journaux progressistes critiquant la religion juive pendant les années trente au moment de la montée de l’antisémitisme et de la persécution des juifs? Et nous ne parlons pas ici de caricatures antisémites de l’époque mais de caricatures critiquant la religion juive.

    Comment la critique des religions pourrait-elle faire abstraction du rapport dominant/dominé ? Critiquer les religions cela se fait aussi dans un contexte, dans un moment politique qui n’est aucunement neutre à l’égard des musulmans. Les actes de Charlie Hebdo, et les caricatures et les articles sont des actes et ont participé au développement de l’islamophobie en France. Développement du mépris et du racisme à l’encontre de tous les musulmans, des lois chargées de protéger «la laïcité à la française» contre eux, des mosquées attaquées, des agressions physiques contre des gens « d’apparence musulmane ». Leur désignation comme boucs émissaires de la crise économique et sociale, qu’ils subissent aussi et souvent en première ligne, à l’aide des « amalgames » est en marche depuis des années.

    Des ghettos et des discriminations, il n’en est pas question aujourd’hui, l’«union nationale» peut se faire avec le sang de tous ces morts, contre les musulmans, des mosquées brûlent déjà (encore), le terrain a été préparé de longue date.

    Le « suicide français » est en marche annonçait le mois dernier un autre Charlot.

    « L’Union Nationale » et « l’Union Sacrée » que l’émotion autour du massacre qui vient d’être commis essaie de nous imposer, manipulent les sentiments d’horreur et de révolte légitimes au service d’autres significations bien plus complexes et douteuses. La liberté d’expression n’est pas menacée en France, même la plus raciste. Nous ne sommes pas dans le camp de ceux qui soutiennent le racisme d’État ou les interventions impérialistes. Nous n’acceptons pas le « choc des civilisations » et la logique « terrorisme/antiterrorisme ». Nous refusons d’avance toutes les nouvelles lois « sécuritaires » et toutes les nouvelles formes de discrimination ou d’injonction à l’égard des musulmans que cette union nationale ne peut manquer de produire. .

    Alors aujourd’hui craindre l’amalgame nous semble plus qu’insuffisant. La France se dit un État de droit, les criminels doivent être arrêtés et jugés pour leurs crimes. Mais leur crime va bien au-delà, il vient en réalité de libérer la politique de l’amalgame, et du bouc émissaire. En ce sens les bourreaux comme les victimes de l’attentat étaient partie prenante de la guerre des civilisations. En ce sens, si les assassins nous font horreur, Charlie n’était pas et n’est pas pour autant notre ami et « nous ne sommes pas Charlie». Si notre solidarité et notre profonde compassion vont à tous les journalistes, salariés, policiers, victimes innocentes de cette tragédie et à leurs familles, l’union qu’il faut construire aujourd’hui est celle d’une France qui accepte d’être enfin celle de tous ses citoyens, musulmans inclus. La bataille contre le terrorisme passera par la bataille pour l’égalité, la justice, la reconnaissance de la France d’aujourd’hui dans toute sa diversité source d’immense richesse. Pour qu’au bout de cette nuit, le jour se lève, nous devons être aujourd’hui des musulmans.

    Bureau national de l’UJFP le 9 janvier 2015

    Nous apprenons à l’instant la prise d’otage d’un supermarché casher de la Porte de Vincennes, à Paris, qui semble liée à une attaque de plus grande envergure. Plus que jamais notre travail à l’UJFP sera de construire du «commun» autour des valeurs universelles que nous venons d’énoncer. Comme juifs, nous serons toujours du côté du dominé, du racisé, du discriminé, qu’il soit musulman, Rom, juif…

    Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – 21 ter rue Voltaire, 75011 PARIS

    3) Un extrait du « Pain et de la Lumière » de Victor Hugo :

    … Qui, n’ayant jamais eu de point d’appui, s’écroule
    Et tombe folle au fond des noirs événements ;
    Etant les ignorants, ils sont les incléments ;
    Hélas ! combien de temps faudra-t-il vous redire
    A vous tous, que c’était à vous de les conduire,
    Qu’il fallait leur donner leur part de la cité ;
    Que votre aveuglement produit leur cécité ;
    D’une tutelle avare on recueille les suites,
    Et le mal qu’ils vous font, c’est vous qui le leur fîtes.
    Vous ne les avez pas guidés, pris par la main,
    Et renseignés sur l’ombre et sur le vrai chemin ;
    Vous les avez laissés en proie au labyrinthe.
    Ils sont votre épouvante et vous êtes leur crainte ;
    C’est qu’ils n’ont pas senti votre fraternité.
    Ils errent ; l’instinct bon se nourrit de clarté ;
    Ils n’ont rien dont leur âme obscure se repaisse ;
    Ils cherchent des lueurs dans la nuit, plus épaisse.

    12th janvier 2015 at 11 h 55 min

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