Débat du 25 janvier 2015: « Parler, uniquement, si c’est plus beau que le silence! », animé par Gunter Gorhan.

2 comments

Posted on 27th janvier 2015 by Carlos in Uncategorized

Il se peut que le Monde aille MAL! En effet, au cours de la semaine mouvementée qui vient de se terminer, des églises de diverses confessions ont entamé des jours de prière pour un retour au calme social, notamment au Burkina-Faso, à bras avec son projet de décentralisation… Par ailleurs, les grands de cette Terre vont se rendre en Arabie Saoudite… pour des funérailles, celles de son roi ! Puis bien ou mal, le candidat de l’Extrême Gauche Grecque, Alexis Tsipras devint premier Ministre de son pays… Le fait est, qu’imperturbables devant tous ces ébranlements, les habitués du  Café des Phares® se sont accrochés au sujet du Débat qui eut lieu le 25-1-015, et que Gunter Gohran a choisi d’animer: « Parler, uniquement, si c’est plus beau que le Silence ! »

Je suppose que la proposition se fonde sur une maxime d’Euripide « Parle, si tu as des mots plus forts que le silence ! », ce qui a un sens. Autrement, ce n’est pas évident ! Comment juger la parole à l’aune d’une beauté, (toujours subjective), du Silence ? Ou alors, verrait-on là, au fond, une invitation à en finir avec le côté futile de certains propos dans nos bavardages hebdomadaires, un ramdam destiné souvent à sous-estimer les réels dessins du Silence songeur, …créateur ? A moins qu’ il ne s’agisse d’un souci de mesurer, en somme, l’élégante discrétion liée aussi bien au Mutisme qu’à la désinvolture du Verbe, à partir du moment où, dans les deux cas, il est question d’une belle audace ! On sait, par exemple, que le Silence équivaut, en Solfège, au fugace, passager, bref, momentané, mais point négligeable « Soupir », se mesurant au Constant, au Tout, à l’ensemble des Signes porteurs d’une émotion qui nous étrangle, au point d’éventuellement provoquer des Larmes, écoulement destiné physiologiquement à irriguer le globe oculaire, certainement, mais plein de Sens par ailleurs.

En d’autres mots, comme il a été dit, citant Heidegger, « l’écoute serait la naissance des dieux, un bruit intérieur que l’on ressent dans les salles de concert » si le Silence n’est pas aussi beau et utile que ce que l’on a l’intention de faire croire, la communication ne peut pas avoir lieu, et dès lors autant te taire pour de bon ! « Be quite » ! Ca ne paraissait pas être le cas, et on a vu s’ouvrir les vannes des glottes, quoique, d’après Abu Hourayra, ‘c’est la moisson de la langue qui, le plus souvent, jette les gens en enfer’ et, au Portugal, on conseille à celui qui veut parler, de ne pas le faire avant de donner sept tours avec la langue dans sa bouche. Au fond, bien que l’on dise « la parole est de l’argent », il s’avère que « le silence est d’or », et Parler, n’a pas bonne presse ; c’est assimilé à « dégobiller », ou simple outil de « camelots », ou « colporteurs », tandis que « Fermer sa gueule », ou « …la male » serait synonyme de sagesse, …quoique l’appel à le faire s’obtienne en criant « la Barbe ! », et faire taire l’autre, soit l’équivalant de lui « couper la chique », « lui clouer le bec », « lui couper le sifflet », le condamner, somme toute, à sacrifier l’organe de la parole, par un strict « bouche cousue ». Appelant à la rigueur, l’animateur rappelle que, souvent « on ne trouve pas les mots pour le dire, alors que la Poésie y arrive », donnant ensuite la parole à Gilles, qui souligne  « … l’hospitalité de la parole décelée dans le silence… renaissant à son histoire ».

Moralité :

« La Parole est d’argent », mais « Le silence …endort ! »

Carlos

2 Comments
  1. Gilles ROCA says:

    Parler’ uniquement

    si ce que L’on Va dire’ est, potentiellement, plus beau que Le silence …
    Gunter’ Gorhan’, Aux Phares, Le parler … Le dire … La beauté … du silence,
    « Par La Parole L’homme’ est’ une métaphore de Lui-même »,
    Octavio Paz’, L’Arc’ et La Lyre’, Apparence … communication … de soi-même,
    base … du dire, Le silence, L’hospitalité de La parole’, À La parole,
    de L’Autre’, À L’Autre, L’écoute’ est L’essence du dire …
    Le silence … Le temps du silence, ne parler que si L’on’ A quelque chose’ À dire’,
    une fois que L’on’ A fait’, en soi, Le silence’, il y A Les paroles … « paroles … paroles … » Dalida, il y A La Parole’, en’ Acte … de L’esprit, incarné, Verbe … chair,
    J C, Parole’… est – cri … du cœur, et … « rose’, et réséda », L A, Au, beau, silence …
    répond La parole … chère,
    La parole … dit … ce que Le silence … pense,
    penser ce que L’on dit, dire ce que L’on pense, penser ce que L’on fait,
    faire ce que L’on dit, être ce que L’on pense, naître ce que L’on fait …
    silence, parler … beauté, de L’Authenticité, en Vérité, beauté … du silence’… écoutez !
    Le drame … de L’incommunicabilité, de La parole … du silence’, sans Vérité,
    silence, parler, grandir, plus sage … devenir, La parole … Le silence … Le Langage …
    de qui parle’, écoute … se tait, ce qui … L’engage’,
    écoute … « Le silence … de La mer » !, Vercors,
    parlant, criant’, Assourdissant !, dans Le décor …
    de La beauté des mots … du silence’, éloquent,
    La beauté du silence … des mots, conséquents,
    La parole’ est d’Art, gens … et Le silence … d’or,
    de « cœur intelligent », A F, silence … parle … d’or,
    Parole’ en’ Acte … naître … co-naître … re-naître’, À sa propre’ histoire …
    Silence’ en’ Acte … temps … Vie – Vent … de son’ histoire …
    s’y re – connaître … parole … parabole … métaphore,
    silence, L’un’ et L’Autre … sont forts,
    s’ils sont pleins, bien compris,
    s’ils sont beaux, créateurs,
    et s’ils deviennent beaux, grandissent … créActeurs,
    en Vérité, beauté, parole … silence … transhumance, de L’esprit …
    Gilles Roca,

    Cas-fée-Philo des ( nés – nus – ) Phares, 25’ janvier 2015’, en ces-jours de Pluviôse’,
    en Vérité, beauté, parler, silence … phares, y tendre’, Accéder’… ose !,
    changement d’ère,
    G R

    27th janvier 2015 at 19 h 30 min

  2. Elke says:

    Quel sujet ! Parler en même temps de deux entités qui touchent le sacrée : la beauté et le silence Voilà la première idée qui me vient en lisant le thème. Puis, après lecture de l’introduction traditionnelle de Carlos qui a assisté au débat, je découvre la citation : « Parle, si tu as des mots plus forts que le silence ! », D’un côté : la beauté, de l’autre côté la force ? Dans une approche un peu arithmétique, je pourrais donc inférer : la force est la beauté. C’est de cette beauté-là qu’on parle ? La beauté, nécessairement subjective, comme le suggère Carlos? Mais, y-a-t-il quelqu’un qui peut s’extraire d’un frisson esthétique à l’écoute d’une « grande » musique si celle-ci est grande non par des considérations académiques (très attachées aux structures) mais par ce « petit quelque chose » qui nous tient, envers et malgré tout, uni? La musique pouvant être considéré comme moyen de communication, elle a en commun avec la parole la mise en résonnance de corps sensibles. Elle nous subjugue par sa capacité de faire un pont entre l’intériorité de l’un vers l’intériorité d’un autre. La parole humaine peut avoir le même effet : elle fait le pont entre l’intériorité de l’un vers l’intériorité de l’autre. Le langage est en quelque sorte un instrument de musique qu’il s’agit de manier avec précaution. Un processus long est nécessaire à son apprentissage. Le babillage est une étape. Même le bavardage, le babillage à l’âge adulte, me semble nécessaire : n’est-ce pas nécessaire de passer par une petite période d’ajustement avant de pouvoir procéder aux échanges « sérieuses »? « Sérieuse » par rapport à quoi ? Nous plaît, en général, ce qui nous est utile pour notre processus de croissance. Celui-ci a besoin d’un appui stable, et cet appui, c’est peut-être le silence ? La comparaison avec la musique le suggère: Sabine nous a souvent dit l’importance du silence dans la musique. Parfois, on a l’impression qu’on cherche à faire taire ce silence. Le questionnement concernant le sens que devrait prendre la parole a émergé ce dimanche peut-être pour parler de notre incapacité de ne pas s’effrayer du néant ; le silence de l’avant et de l’après qu’on appelle « la mort » mais qui constitue le chaudron de notre existence.

    27th janvier 2015 at 9 h 36 min

Laisser un commentaire