Pour terminer la Semaine Européenne dédiée à la Mobilité, Bus et Métro proposaient au public, esclave des transports en commun, des tarifs promotionnels, afin de l’inciter à adopter une démarche citoyenne en faveur de la qualité de l’air, par l’adoption des déplacements alternatifs à la voiture particulière, tels le covoiturage, le vélo ou le recours aux transports collectifs, c’est-à-dire, une autre façon de bouger en ville. Au Café des Phares®, les habitués du lieu, ainsi que les nouveau venus, étaient, eux, invités par Georges Séfinal, qui animait le débat, à réfléchir, le 22 Septembre, sur le thème suivant : « Vaut-il mieux être esclave de ses désirs, que du désir des les combattre ? »
C’est comme si l’on me demandait « Quelle est la différence entre un canard ? » En effet, si l’on y va sur la pointe des pieds, malgré les apparences, on s’apercevra vite qu’il n’y a pas de voie d’échappatoire dans ce sophisme. Ou bien l’un, ou bien l’autre… mais « esclave » de toute façon ! Etre Esclave ! Etre esclave, soit du Désir, ou alors du fait de le combattre, ce Désir ; il n’y a pas d’avantage de choix ; c’est « ou »… « ou », mais ESCLAVE, quand même. Dans mon pays on dirait, « ce n’est pas du caca, mais c’est le chien qui l’a fait ». Au fond, c’était encore un débat sur la Liberté, définie par sa négation.
Mais, au diable la varice. Le point à retenir serait, en tous cas, que dans l’hyperbate présent, d’une part, par définition, un « Esclave » est un individu privé de liberté et soumis à une autorité tyrannique ayant un pouvoir suprême, absolu ou oppressif sur lui. De l’autre, que « Se Révolter contre ses désirs », (les combattre), implique le rejet d’un sentiment auquel il faudrait logiquement se conformer, le Désir. L’Homme est libre par essence, et de ce fait, il cherche à faire ce qui lui PLAIT ; s’investir dans ce qu’il a envie de réaliser, évitant toute situation qui pourrait lui déplaire, ou même nuire, car la Liberté n’est pas Liberté, si d’aventure elle se trouve limitée. Là, on a le choix : se RESIGNER ou se RESIGNER. Où est l’impératif ? Ou bien tout est déterminé, ou bien nous avons le choix ; celui que nous dicte la conscience.
Effectivement, rétorquant à une certaine insatisfaction, très vite le DESIR est apparu comme le mot pivot de notre discussion. Du latin, ‘de-siderare’ », le terme traduit le fait « de regretter l’absence d’une étoile ». Désir, désirer, c’est tendre vers ce que l’on aimerait posséder (les étoiles) ; il s’agit de la conscience d’un manque évoquant l’idée d’un bien que l’on ne détient pas, mais duquel l’on aimerait disposer, tel que le suggère Malebranche. Il est humain, ce désir, en tant qu’absence, pénurie, et semblable à la nostalgie, car, au bout du compte, le Désir se nourrit de l’aspiration à ressusciter le bonheur enfui. Une révolte contre la notion d’irréversible.
On a beaucoup glosé sur le sujet, comme « vision d’un besoin », évoquant notamment, « le désir et la pulsion », ainsi que le fait « d’être incontournable, sans s’en se sentir esclave et les dissociant au passage, nous permettant d’être ce que nous sommes », nous interrogeant sur « l’intériorité ou extériorité du sentiment ». Puis, on a parlé des « différences entre désirs et besoins », tout en échappant « à l’esclavage », ainsi qu’aux rêves « irréalisables, paralysants, ou même interdits », ajoutant « l’effet malsain de certaines religions, de la biologie, voire d’autres fantasmes ou refoulements, comme le ‘fatum’, la fatalité, c’est-à-dire, ‘ce qui est écrit’ », et même « le ‘célibat’ des prêtres ».
Gilles mit fin au débat, au moyen de ses vers libres, et la salle se vida de ses philosophes qui se sont retrouvés dehors, remâchant certains aspects assez intéressants de la polémique relevés pertinemment par Georges.
A la sortie, dans le kiosque à journaux :
- Alors ? Quel était le sujet, aujourd’hui ?
- « Vaut-il mieux être esclave de ses désirs, ou du désir des les combattre ? »
- Bah !!! En général, un désir est tout simplement un désir.
Carlos
Gilles ROCA says:
Vaut’- il mieux’ être’ esclave, de ses désirs, que du désir de Les combattre ?, Georges S, Aux Phares,
pourquoi être’ esclave …
de ses désirs ?, comme … du désir de Les combattre ?,
esclave …
consentant ?, Volontaire’ ?, un désir ?, une pulsion ?, une’ Addiction ?,
Le théâtre … de L’Accomplissement de soi ?, de L’harmonie de soi ?, esclave … combattre …
drôle’ de Vocabulaire !, désir À supprimer … désir À satisfaire, jugement de Valeur … couple … désir / et manque … passion / et moteur … Aliénation … sublimation …
Liberté, fondement, de La, Vitale’, Action … une condamnation …
d’un conditionnement … morale … religion … éthique … de L’Action … besoin … désir …
En-Vie … rêve … réalité … objet, sujet, projet, trajet, rejet … Acté … manque’/ excès … transgression … quelle binaire’ option !, quelle fatalité !, quelle’ option …
Limitée !, quelle’ idée du désir !, quelle drôle’ d’Acception !, drôle de conception !,
maître’ ou esclave … mais quelle’ Auto-contrainte ! … d’un’, enchaîné, enchaînement !,
servitude’, Asservissement … mais quel enfermement !,
désir … ordre … des’… ordres, À dépasser … désenchaîner ?, crainte … cheminement ?,
mais’ en-fin ! … Vivre … sainement, sereinement,
ses désirs, sans regrets, ni remords, Aliénation … de mort, Le sens’ de La puissance,
de L’existence’- jouissance’, est-sens’ … de L’impuissance’, …
« espionnage’, et sabotage … sont Le courage, de L’eclavage », … et L’Amour … dans tout ça ? ! …
Le, Vrai, désir … c’est ça !,
non ?, sevrage … frustration, barrage … castration, ravages … du servage’, et du faux’- être …
maître !,
quelle’ connerie … cette’ guerre !,
merci … Jacques Prévert !,
dans L’Air …
Gilles Roca – G R,
Cas-fée-Philo des Nés-nus-Phares, 22’ septembre 2013, ces-jours de Vendémiaire’,
esclaves … combattants … phares, sur d’Ardentes braises … du désir sans Lumière !,
23rd septembre 2013 at 18 h 56 min
Elke says:
Vaut-il mieux être esclave de ses désirs que du désir de les combattre ?
Ce sujet a permis de réfléchir sur le rapport qu’un être humain peut nouer avec ce qu’on appelle « désir ». Mais qu’est-ce que c’est au juste, cet étrange pulsion, cette force qui nous fait voir ou chercher quelque chose qu’on ne connaît pas forcément mais dont la présence nous emplit d’un sentiment qu’on recherche à reproduire une fois qu’on l’a vécu ? La proximité du désir et de la relation amoureuse permet d’échanger sur l’objet de désir, mais est-ce que l’objet peut-il assouvir le désir ? L’assouvissement du désir tuerait le désir. Et l’expérience largement partagée de la relation amoureuse permettra peut-être d’énoncer le besoin constant de revitalisation de la relation pour maintenir le désir dans la rencontre authentique non d’un objet avec un désir, mais de deux personnes désirantes. Le désir s’articule donc dans la rencontre avec l’autre, l’échange possible ou impossible d’un moi limité, ouvert sur le monde par son manque toujours renouvelé. Et c’est peut-être cette expérience constitutionnel du manque qui pose problème : s’agripper à un objet de désir pour ne plus le perdre, pour ne pas risquer l’effondrement du « plus rien ». Craindre le vide, la séparation, la perte : vouloir nier le désir, c’est nier en quelque sorte ce mouvement et l’ouverture nécessaire vers l’autre, obturer par l’objet le vide qui s’ouvre à notre conscience. Un vide menaçant, engloutissant ? Ou le vide potentiel d’espace créateur?
Si on se met d’accord sur l’aspect moteur, motivationnel du désir ; vouloir tuer le désir serait un peu se tuer. Nous évoquons bien entendu le discours « anti-pulsionnel » d’un temps jadis. Et dans ce débat, tout le travail de culture concernant la maîtrise des pulsions sexuelles se fait entendre. Se laisser dominer par ses pulsions, ou maîtriser ses pulsions? Le discours social encourage les hommes de se sentir viril quand ils suivent leurs pulsions sans devoir se mettre des freins. Dans certains cas, l’expression pulsionnelle a été encadrée par la loi et a pu se faire sans le consentement de la femme qui alors est devenu l’objet du désir masculin. La relation homme/femme n’est plus structuré par le désir mais par la loi et quand la peur s’y ajoute, nous arrivons à une relation dominant/dominé : c’est uniquement le dominant qui exprime son désir. Le dominé peut, dans le meilleur cas, épouser ce désir et le faire sien. Nous connaissons tous des couples et familles qui sont miné par ce type de constellation. D’où vient la peur ? La peur est en lien avec la capacité de satisfaire ou non ses besoins fondamentaux. On est dans une posture infantile quand la relation aux adultes assure la survie. On n’a pas pu accéder au luxe du « choix », de l’autonomie d’une loi propre. Le problème se pose en termes de survie, c’est une question de vie ou de mort. Or, le désir nous situe dans la trajectoire de la vie, de ce qui perdure le jour qu’on sera déjà mort. Le besoin nous renvoie à notre finitude. Le désir concerne l’avenir pas encore advenu, l’ouverture vers un possible qui nous engage dans le travail de la vie. Le désir jamais assouvi de justice sociale est évoqué et ouvre vers un champ nouveau. La justice est en lien avec les droits de chaque être humain de vivre dignement. Les droits sont en lien avec les besoins fondamentaux. Ce qu’on nomme la loi consiste à chercher à poser un cadre qui puisse permettre à chaque humain de satisfaire ses besoins fondamentaux. Une fois cette sécurité posée, nous devrions pouvoir nous inscrire pleinement dans notre trajectoire de sujet désirant. Est-ce le cas ? Nous évoquons l’emprise sur notre désir exercée par le matraquage de la société de consommation. Et je vais conclure sur cela : il n’y a pas à se libérer du désir, mais s’affranchir de l’emprise du désir de « l’autre »qui cherche à nous tenir en captivité pour retrouver ce qui nous relie tous ,quelque chose qu’on peut nommer désir, source inépuisable de la vie.
23rd septembre 2013 at 8 h 41 min