Les semaines se suivent, mais ne se ressemblent pas… C’est ainsi que les USA ont établi, enfin, un Accord sur le Nucléaire avec l’Iran, ayant comme effet l’arrêt de l’Embargo économique pesant sur lui, alors qu’une attaque Djihadiste, au Burkina Fasso faisait 29 morts, dont 3 français qu’y travaillaient et, en Syrie 135 tués, au cours d’une attaque de Daesh, en plus des 400 civils enlevés ! « Homo lupus hominem » ! Pendant ce temps, en France, un professeur Juif, portant la Kippa était attaqué à la machette par un gamin turc de 15 ans, qui regretta, par la suite, ne pas avoir réussi à le tuer. Comme habituellement, chaque Dimanche, les fans de Philosophie se sont trouvés réunis au Café des Phares®, le 17 Janvier 2016, afin de participer au Débat du jour, animé, pour la circonstance, par Claudine Enjalbert, qui choisît, pour nos cogitations intellectuelles, le sujet : « ‘Métaphore’ est-elle ‘Vérité’ ? Quel lien ? »
Sachons que « Métaphore » est un mot issu du grec « metaphora », signifiant au sens propre, « transport », et, au sens figuré, « déplacement de l’un à l’autre ». Pour ce qui est de la « Vérité », le terme provient du latin, « verus » s’opposant au ‘faux’, alors qu’une proposition qui n’est pas vraie, n’est pas nécessairement fausse, appartenant donc à la catégorie des indécidables, et laissant, ainsi, place au « doute », attitude philosophique par excellence. Côté grec, celle-ci est désignée par la formule « aliteia », à la lettre, ‘non mensonge’, en raison de l’ « a », privatif!
Circulant dans Tous les Sens, la parole se déplaça vers là où elle était requise, et c’est ainsi que l’on a entendu… de TOUT !!! Que « Bergson y voyait une rivière formée de gouttes d’eau », « que cela faisait partie du langage métaphorique habituel », « un rapport avec la polémique », « l’Homme métaphore de lui-même, d’après Octàvio Paz », « un beau Navire », quelqu’un ayant proposé, sans le faire, d’établir la Différence entre Métaphore et Symbole !, quelqu’un d’autre suggérant une analogie de ‘la Balance et la Justice’! ou encore « Métonimie, en tant que relation avec la Mère (Mer ?) »
Usant d’Audace, l’un donne deux exemples, le premier étant celui de l’abandon des ‘Colonies’, l’autre du choc des civilisations à ‘Cologne’ ! ou même du Caire !!!, offrant ainsi l’occasion à un troisième de se référer, bêtement, à ‘Miss Vatican’! Puis, arrive la question fatale :« Y a-t-il, là, dans cette question, un vrai enjeu, si dans le langage Tout est Métaphore… Un ‘arbre’ n’est pas le mot ‘arbre’ ; le mot nous renvoie à autre chose. En poésie, c’est différent : dans ‘un sac de crabes’, il n’y a pas de crabes ! Platon parlait de ‘Mythes’, mais les Mythes ne sont pas la Vérité ! On synthétise ! », ce à quoi, il fut opposé l’argument de « l’‘Enjeu’ que chacun est à même de trouver, se déterminant, entre ‘métaphore’ et ‘concept’ !!!
Des participants ont fini par admettre « qu’il s’agissait-là, d’un « sujet compliqué , car dans la Vie il y a répétition », et parfois « abus de Métaphore », « Tautologie », « Violence Symbolique, si l’on suit Lacan », ou même fut évoqué « l’Homme comme métaphore de lui-même, selon Pascal », voire, « l’Eglise au centre du Village » …
Parfois, on se demande ce TOUT ça a un Sens ! Si cet alignement d’Avis ou de Sentences, ne dépendent plus d’une nécessité de « donner de la voix », que d’une Réflexion, trop immédiate, qui n’a pas eu le temps de mûrir, mais qui trouve être, LA’, le moment ou jamais, pour satisfaire son ‘EGO’ !
Le fait est que l’on ne sort pas de l’endroit, avant l’heure allouée à ça, et sans que Gilles ne rende compte de sa cogitation poétique, qui fut, à l’occasion, traduite par : « Métaphore ! Transport ! Identité !… Le facteur qui sonne toujours deux fois ! Procédé d’apprenti… sage… si bien nommé !!! »
« La vitesse de la Lumière étant supérieure à la vitesse du Son, bien de Gens ont l’air brillant, jusqu’à ce qu’ils ouvrent la bouche. » (Lao Tseu)
Carlos
Gilles ROCA says:
Métaphore’, et, effet de Vérité … quel Lien ? Claudine’ Enjalbert, Aux Phares,
métaphore … « transport », « transposition, transfert de sens’»,
procédé de Langage … qui consiste’ À « transporter » …
un terme’ concret …
dans’ un contexte’ Abstrait,
en Vertu d’une’ comparaison … sous’- entendue, image … second sens’,
effet de Vérité …
figure’ de rhétorique’, Aristote’, Poétique’,
et, « identité narrative », Paul Ricœur, structure’ décisive … du récit …
en plus’… Aussi,
À fleur de peau – éthique … dans La … peau – éthique,
« [ transport À une chose ...
d’un nom qui désigne bien une’ Autre chose,
transport ... ou du genre’ À L’espèce’,
ou de L’espèce’ Au genre’, ou bien de L’espèce’ À L’espèce’,
ou encor d’Après Le rapport d’Analogie ] », Aristote, Poétique,
Platon, mythe … mythique,
transport … passage … d’un terme’ entre … deux’ domaines …
qui, Ailleurs … nous mène, nous’ Autres … phénomènes,
un facteur … qui sonne … qui sonne … résonne … raisonne … toujours deux fois …
double … sens’, ma foi,
Langage’… écriture … Langue … Littérature, Linguistique … symbole’,
et, Autre … parabole’,
en Lien … correspondance … contournant Le sens’… un processus’… de transgression … Apprentissage’, en – jeu … créativité … d’un’… Apprenti – sage,
qui parle d’une chose … qu’il ne peut nommer,
Le non-dit … bien nommé,
métaphore’, effet de Vérité, converti(e) … Le Lien … pour dire … Le Langage,
de L’Apprenti, comparaison … substitution …
compréhension,
compas – raison … de circulaire … conversion …
« tout Le reste … n’est que … Litre’- et – rature’ » … Antoine’ Blondin,
en … ballade’- hein !,
serviteur … Avocat,
Gilles Roca,
Cas-fée – File’- eau … des ( nés – nus – ) Phares, 17’- 1 – 2016’, en Nivôse …
file’- haut … en Lien, métaphorique … Vérité … phare’… ose !,
changement d’ère,
G R ____
18th janvier 2016 at 16 h 09 min
Gunter says:
Je rumine, je continue nos échanges de dimanche dernier sur « Entre la métaphore et les effets de vérité, quels liens ? » :
Le (vrai) philosophe n’est-il pas dans la même situation que le poète ? Il est en « Sprachnot », c’est-à-dire les mots lui manquent, il ne se contente pas de réaménager les concepts établis (les clichés conceptuels) différemment de ses prédécesseurs : le « conceptualiser » est ainsi le frère jumeau du « poétiser » (Heidegger : deux sommets qui se touchent presque). Et dans un échange de philo vivant, nous conceptualisons aussi, certes maladroitement. Dit de façon plus cuistre – en jargon philo -, tout échange autre qu’utilitaire, répétitive, pratique, habituel, touchant au sens, touchant à la finalité du vivre et pas seulement aux moyens (ce serait plutôt un survivre, si la question du sens n’est pas en jeu) est une aventure sémantique, une création de sens, une conceptualisation !
Autre continuation de ce matin :
Ne faut-il pas distinguer soigneusement la réalité matérielle (celle des sciences exactes) de la réalité immatérielle, symbolique – celle des sciences humaines ayant toutes un fondement immatériel, symbolique, bref philosophique ?
Pour les réalistes (ou matérialistes) en philo, la réalité (matérielle) est indépendante de sa mise en forme humaine, symbolique, tandis que pour les idéalistes, le symbolique, l’immatériel est une création humaine. Formulé ainsi, on ne comprends pas la guerre qu’ils se livrent depuis l’antiquité puisque chacune des deux « ouvertures au monde », points de vue sur la réalité, a son propre domaine de compétence : d’une part, le matériel, le mesurable, visible, objectivable, empiriquement constatable, et d’autre part l’immatériel, l’invisible (qui a vu, « touché », la justice, la liberté, l’amour, n’importe quelle réalité symbolique, « en personne » ?), non-objectivable et non-empiriquement constatable.
La seule explication qui me vient à l’esprit est la méconnaissance ancestrale de l’existence de deux réalités et en même temps c’est tellement gros que j’hésite d’insister; si quelqu’un a une autre/meilleure explication, je serai très reconnaissant…
Il s’en suit que nous ne sommes pas responsables de l’existence de la réalité matérielle, mais nous le sommes, bien sûr, de son usage, ou dit plus radicalement : même si toute l’humanité disparaît, il y aura toujours les montagnes, les fleuves, les animaux, les mers (si elle ne les pas en partie, au moins, détruits). En revanche, si certains mots désignant la réalité immatérielle disparaissent, c’est cette réalité même qui disparaît (cf. la novlangue dans « 1984″, repris par le film de Godard « Alphaville ») : des mots comme fidélité, amour, beauté, etc.
Chaque être humain est donc coresponsable, pour que ces mots, et donc ces réalités immatérielles, symboliques, ne disparaissent pas…
En fait, c’est encore plus compliqué : même les choses matérielles ont besoin de notre soutien et soin langagiers pour qu’elles ne soient pas ratatinées, réduites à leur seule utilité, exploitabilité pratique dans une vie seulement gérée efficacement.
Ecoutons Mallarmé : « Je dis : une fleur ! et, hors de l’oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d’autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tous bouquets ». Et il commente lui-même : « Nommer les choses, c’est les faire exister ».
Conclusion : Au lieu d’être le meurtre de la chose (sic, Lacan), le mot juste (qu’il soit poétique ou philosophique) n’est-il pas sa création, ou sa récréation qui nous crée en même temps ? – s’il est vrai que « Certes, plein de mérites [les ingénieurs et tous ceux qui nous rendent la vie plus pratique et plus facile, G.G.] mais [au tréfonds,G.G.] c’est poétiquement que l’homme habite le monde » (Heidegger). Etant entendu que la vérité, contrairement à l’exactitude, est notre tâche proprement humaine, elle est à faire…
Et au café philo et partout ailleurs où se pratique la « philosophie existentielle, vivante, concrète », dire c’est faire…
Austin « Quand dire c’est faire » (livre)
Ricoeur : « L’image poétique nous exprime en nous faisant ce qu’elle exprime ». [Idem la (vraie) philosophie, G.G.]
Hegel: « Le travail théorique, je m’en convainc chaque jour davantage, a plus d’effets dans le monde que le travail pratique; dès que le monde de la représentation ["symbolique", imaginaire, immatériel, G.G.] sera révolutionné, l’empire de la réalité ne tiendra plus ».
Gunter
18th janvier 2016 at 22 h 17 min
Gunter says:
Par rapport au dernier débat, le thème choisi et « le gros » des interventions, il me semble utile de rappeler ces lignes :
« Néanmoins, la pérennité du débat n’allait absolument pas de soi. Sa forme libre et bon enfant laissait prise à bien des tentations qui, si elles s’étaient imposées, l’auraient rapidement condamné. En premier lieu l’intellectualisme : la tendance à la surenchère sur le registre « sérieux » : Etant donné qu’il s’agissait de « philosophie », il importait, pensaient certains, de n’avoir affaire qu’aux concepts propres à cette discipline, de barder son discours des références appropriées et d’invoquer Kant, Hegel, Heidegger, sous peine de sombrer dans la trivialité de la discussion de café. De là à n’accorder la parole qu’à ceux qui maîtrisent ce type de savoir, il n’y avait qu’un petit pas, qu’ils s’apprêtaient allègrement à franchir. Plusieurs orateurs, de manière chronique intervinrent en ce sens, me reprochant de laisser dire n’importe quoi par n’importe qui…
Il fallut donc frustrer ce clan pour donner aux autres le goût de la philosophie. Les sujets étaient choisis le jour même, sans consultation préalable, et je n’avais ni l’intention ni l’envie de les proposer moi-même….c’était un excellent moyen de battre en brèche la tendance de certains participants à « élever » le débat tout de suite, sans se soucier de voir leurs voisins perdre rapidement pied. Il me suffisait de sélectionner celui des sujets qui laissait le moins de prise à ce type de situation. Quitte à rendre furieux les « intellectuels » en visite…(Marc Sautet, Un café pour Socrate, p. 27 et suiv.)
18th janvier 2016 at 22 h 20 min