C’était  la phrase qu’avait lancée en août 1992 à Little Rock (Arkansas), aux membres de  son équipe, le stratège de la campagne présidentielle de Bill Clinton face au  président sortant George Bush. Auparavant, en mars 1991, au lendemain de la  première guerre du Golfe, c’était une écrasante majorité d’Américains  qui avait salué les performances guerrières et victorieuses de Bush, en Irak. A  son staff, inquiet, James Carville avait rétorqué ce qui allait devenir depuis  une phrase mythique ancrée dans la culture politique américaine et qu’on peut  utiliser à tout va, comme: « it’s the corporations, stupid!… « Et même  récemment, la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg aurait pu dire:  « it’s the planet, stupid! » Ce qui compte donc en définitive, ce n’est pas tant  le politique, ni le militaire, ni rien d’autre que l économie, les  considérations purement économiques, le tout économique.
Scénario apocalyptique. Le « blitz » ou « guerre éclair du  corona virus » a sidéré l’humanité. Et la fonction exponentielle de  l’épidemie aidant, a provoqué une tempête sanitaire et politico-socio-économique  chaotique. L’ampleur dépasse déjà la crise de 2008-2009, et est dores et déjà  comparée au krash boursier de 1929. Et dans son sillage, après la guerre  commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, initiée par le président américain  Donald Trump, c’est une guerre pétrolière, entre l’Arabie Saoudite et la Russie,  qui a ébranlé les marchés et est en passe de changer en profondeur tout le  système économique mondial (dit-on), déséquilibrant un peu plus encore le  fragile édifice planétaire. « Le coronavirus, acteur de l’effondrement » (lemonde.fr)
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Je vous propose dans ces lignes un tour d’horizon de la  question cruciale de l’économie à l ère du coronavirus, une synthèse qui ne peut  être un tant soit peu complète que si elle englobe -comme elle le sera dans une  seconde partie de cette modeste leçon d’économie,- un petit cours d’introduction  générale aux cours du pétrole qui mettent à mal l’économie. Comme l’explique le  site de RTL : « le prix du pétrole est un thermomètre de l’économie  mondiale ».
Je vous invite à vous rendre pour approfondir cette  mini analyse économico-financière sur le site « Atlantico », en attendant un  prochain article de ma série, qui fera pour vous une revue de presse  numérique.
Après ces préliminaires, j’en viens à mon sujet:  l’épidémie (je préfère le terme terrifiant et historique, pour ne pas dire  moyenâgeux, d’épidémie, à celui froid et technico-médical de pandémie) du  coronavirus et ses effets désastreux sur les finances, sur l’économie et sur le  pétrole (« corona et économie », volet 2, à suivre). Concernant le premier  élément, les chutes du Dow Jones et du Nasdaq à Wall Street, la Bourse de New  York, ont été vertigineuses depuis le « dimanche noir » du 23 mars (à l’instar du  « jeudi noir » d’il y a 91 ans.) Les actions n’ont cessé depuis de descendre  encore et toujours, en spirale, pour commencer à remonter ces jours-ci (surtout  en ce qui concerne le second indice, celui du nasdaq.) Quant au pétrole, malgré  la reprise du dialogue entre l’Arabie Saoudite et la Russie, respectivement  chefs de file de l’OPEP et de l’OPEP (explications ultérieurement), le brut  poursuit sa descente sous la barre des 18 dollars le baril, plus bas taux en 19  ans.
De toute évidence, nombreuses seront les entreprises,  grandes, petites et moyennes (PME), à mettre la clé sous la porte. Pour celles  qui réussiront à se maintenir à flot, elles mettront du temps avant de se  relever. Parmi les secteurs les plus touchés partout dans le monde, on peut  citer l’aéroportuaire et le tourisme, ainsi que l’or noir. De nombreuses  compagnies aériennes mettent ces jours-ci en vente leurs flottes d’appareils car  elles ne se voient pas remises sur pied de si tôt…
En France, où le CAC 40 a perdu beaucoup de sa valeur,  plus d’une entreprise sur deux est au chômage partiel, et 9 millions de salariés  sont concernés, selon la ministre française Muriel Péricaud (magazine  « Challenges »). Aux Etats-Unis et partout ailleurs, en Europe notamment, mais  aussi en Israël, en Turquie, en Iran, en Extrême Orient, le chômage bat son  plein. On peut compter par millions et dizaines de millions le nombre de  personnes, de pères de famille, qui se retrouvent sans emploi du jour au  lendemain (voir mes articles: trilogie corona et géopolitique).
L’industrie automobile américaine par exemple, « quand  elle va, tout va »: ce n’est plus le cas malheureusement. Trump, qui ne voit pas  plus loin que l’impératif économique, râle de voir ses concitoyens demeurant les  bras croisés à la maison et rêve de remettre tout le monde au travail pour  relancer l’activité, virus chinois ou pas. Pour l’heure, il se heurte à  l’opposition farouche des gouverneurs des Etats de l’Union, inquiets pour la  santé de leurs administrés, et aussi pour leurs prochaines échéances  électorales. Il en va de même pour le président d’ailleurs, qui voit,  impuissant, comment un vulgaire virus en provenance de Chine – son grand  belligérant commercial- est en train de contaminer la poursuite de sa carrière  politique. Pour être on ne peut plus clair:  réussir peut-être là où ont échoué  ses rivaux Républicains au Congrès, avec l’appui des médias. Pour sûrement le  renvoyer, à son tour, le 4 novembre prochain, dans sa maison. Sabotage!
En Chine justement, ce sont des secteurs d’activités  entiers qui sont menacés par le confinement soudain de 50 millions de citoyens  mis de force en quarantaine, à domicile pour enrayer la propagation de la  maladie. Et que dire de l’arrêt des milliers d’usines…!  On dit que la Chine  est l’usine du monde. D’où les conséquences visibles sur tout le commerce  international. Et aussi sur les chaines de production, qui aux Etats-Unis comme  ailleurs, manquent cruellement de composants chinois. Comme partout dans le  monde, les consignes nécessaires d’éloignement social ne sont pas sans effet  secondaire: un coup de frein brutal à l’activité, que Pékin a partiellement  sacrifiée.
« Quand la Chine tousse, le monde s’enrhume », dit  l’adage, jamais aussi vrai qu’en ces jours-ci. Et le COVID-19 a commencé par  mettre un coup de frein à l’économie chinoise, la ralentir et la gripper, avant  de répandre sa traînée de poudre destructrice pour la santé, l’économie, la  société. Dans le monde entier ! Affolant et contaminant à leur tour les marchés  financiers, comme c’est expliqué sur le site RFI.
La preuve: l’effondrement des prix du pétrole qui a  destabilisé encore plus une situation géopolitique déjà mise à mal et plus  qu’incertaine. Rien de plus fragilisant pour l’économie mondiale que la chute  des prix du brut, met en garde RTL, qui craint « les risques pour la croissance  mondiale de par la propagation du virus ».
Tableau noir dressé par tous les médias qui s’appuient  sur des spécialistes. En prévision, avec le coronavirus et la baisse de la  consommation qui risque de se prolonger, les chaines de production  désorganisées, les avions cloués au sol, les salons et autres manifestations  annulés, les uns après les autres. Rien qu’en France par exemple, le secteur de  l’événementiel (« Big Data Paris », « Salon du Livre », « Salon de l’Agriculture »,  « Salon du Tourisme », « Salon du Tatouage », etc). Contrats non conclus,  prestataires non sollicités (buffets, agences de relations publiques et  d’agencement intérieur, arrangements floraux, voitures, etc)… Et tout ce qui  n’aura pas eu lieu en France et dans le monde, rien que pour ce qui est des  événements sportifs: le Marathon de Paris, la Ligue des Champions, l’Euro  League, des matches de football internationaux comme le France-Irlande, l’Euro  de foot (qui pour la première fois devait se dérouler dans plusieurs pays  d’Europe.) Autres exemples d’annulations de compétitions majeures: l’Eurovision  hollandais, les Jeux Olympiques au Japon, etc.
Les investisseurs sont dans la confusion et  l’incertitude; ils attendent toujours une réponse internationale  coordonnée. Mais jusqu’à présent chaque pays a pris ses propres mesures pour  atténuer les effets de l’épidémie. A l’échelle internationale, la FED (Federal  Reserve, banque centrale des Etats-Unis), injecte chaque jour 150 milliards de  dollars dans le marché monétaire pour essayer d’endiguer le trou dans la brèche.  Et Christine Lagarde, présidente de la BCE (Banque Centrale Européenne),  souhaite « absolument rétablir la confiance pour enrayer la 5 ème baisse la plus  marquée depuis la grande dépression » (de 1929).
Les marchés affrontent en effet la pire secousse depuis  la crise financière de 2008.  Et à la guerre du corona s’ajoute une crise  pétrolière majeure. Mais quand l’OCDE, l’Organisation de Coopération et de  Développement Economiques, brandit la menace d’un « risque de  démondialisation »,  je me dis: pourvu que…
J.S. (corr. c.a.)
