Débat du 12 septembre 2010 : « Quel est le rôle du philosophe dans les sociétés en mutation », animé par Gunter Gorhan.

12 comments

Posted on 13th septembre 2010 by Cremilde in Comptes-Rendus

De retour d’une longue période de vacances dans mon pays, le pays où le Fado tient lieu de philosophie, une philosophie dont l’expression [de « fari »] est la parole des dieux qui prononcent directement ce qui est et sera, je me suis rendu le 12 Septembre au Café des Phares où l’interrogation du jour, animée par Gunter Gorhan, était « Quel est le rôle du philosophe dans une société en mutation ? »

Je suis désolé mais, à moins qu’il ne s’agisse d’un bibelot, il est très difficile de concevoir un monde qui ne bouge pas, et ça été dit dès la première intervention, « puisque les sociétés sont toujours en quête de nouvelles technologies », tandis que d’autres en doutaient, introduisant la « distinction entre le politique (le nécessaire) et le philosophique (le bien et le mal) », en d’autres termes, entre le « tout change tout le temps » et le « rien de nouveau sous le soleil ».

Par ailleurs, la rigueur de l’amoureux de la sagesse n’est pour rien dans l’ordonnancement du monde, réglé plutôt par le désordre dont l’entropie en est la mesure, condamnant à l’inéluctable disparition tout système organisé et élevant les bébés au rang d’êtres les plus heureux. Aussi, d’ordinaire, le philosophe est celui qui, selon les lieux et les sensibilités, épouse avec détachement une philosophie ou une quelconque vision du cosmos et est traditionnellement enclin à une certaine résignation, comme le philosophe-roi de Kallipolis, la cité idéale de Platon. Il s’accommode de tout car il est coincé par la question du Dasein, « l’être-là » qui se distingue des autres « étants » mais, ne pouvant pas entrevoir un destin différent de celui de la mort, il est accaparé par le constat permanent de sa finitude et se terre alors dans un palliatif souci d’altérité (Controverse de Valladolid lors de la conquête du Nouveau Monde), dans le désir d’une anarchie ontologique (voir Mai 68), ou dans l’absurde lubie de « la vie d’abord, l’Homme ensuite », en quelque sorte une Théorie d’Ensembles Flous qui n’a rien à proposer. Une dernière alternative serait celle de changer de monde, c’est-à-dire, déstructurer le réel, ce qui reviendrait à la remise en cause de toute indissociabilité, alors que tous les phénomènes contiennent certes quelque chose de changeant (leur résolution), mais de pair avec quelque chose de permanent (leur substance), une double évidence qui fait de l’événement une expérience immédiate perceptible dans l’avènement/manifestation de l’art, par exemple, pourvu d’une consistance ontologique spécifique qui ne se réduit pas à nos sensations ou pensées et nous reste ainsi opaque en même temps que proche.

Résumant, voilée à l’infini, la « mutation du monde » n’est rien d’autre qu’une Tinologie [du grec « Ti » (quelque chose de différent de ce qui est là)] mais qui ne peut pas se conceptualiser selon notre propre mode d’être, une pensée sur la pensée. Elle est, finalement, une onto- logique distincte des événements où le hasard garde son sens ; des modifications de détail, telles que les marées, les volcans, les étoiles filantes, le port d’un chapeau, d’un képi, d’une kipa, du niqab ou même d’un string, des affections secondaires et pas une substantialisation existentielle qui modifierait toute détermination. 

Bref, les choses changent lorsqu’elles changent et je vais vous en donner comme exemple l’histoire d’un gars qui, pour une énième visite, se rendit à la maternité où sa femme venait d’accoucher. 

- Dis donc, Marcel, il est temps de t’avouer que cet enfant n’est pas de toi – lui dit-elle, froidement, allaitant le nourrisson.

L’homme l’écoute philosophiquement, puis rétorque, serein :

- Je dois te confesser, Ginette, qu’il n’est pas le tien non plus.

- Ah ça, c’est la meilleure ; c’est toi-même qui as coupé le cordon ombilical.

- Certes ; mais souviens-toi. Hier, parce qu’il avait fait, tu m’as demandé d’aller à la nursery changer ton bébé.

- Oui, et alors ?

- Eh ben ; je l’ai changé.

Carlos Gravito

12 Comments
  1. Gunter Gorhan says:

    Je n’ai pu tenir ma promesse (à moi-même et à d’autres) de me taire pendant au moins une heure dimanche dernier…
    Réflexion faite, c’était prévisible, c’était un sujet qui me tient peut-être plus au cœur que tous les autres imaginables, mon engagement « militant » était en effet en jeu : qu’est-ce que je fous là ?
    J’étais sidéré, et je le suis toujours que la grande majorité des participants continuent à parler de la philosophie et des philosophes de l’extérieur, sans se rendre compte que si le café philo a le moindre sens, c’est que chacun est « philosophe » ou plutôt philosophant, engagé par sa vie dans le devenir du monde, inséparable de son propre devenir personnel.
    Si notre philosopher, nos propres réflexions – qui peuvent, bien sûr, s’appuyer sur les « grands maîtres » – au café ou ailleurs (la philosophie vivante) n’a pas d’impact sur notre existence (indiv. et coll.), ou si du moins il ne suscite pas un tel désir, il ne vaudrait pas une heure de peine.
    Quant à la question que j’ai posée à Britt, « la mère du sujet » : « Quelle pourrait être le fond commun à toutes les causes citées de la crise ? », à savoir la finance hors sol, un libéralisme économique déchaîné, les progrès trop rapides de la technologie, le matérialisme plat, la perte des valeurs, etc., j’hésite…
    J’hésite entre deux « causes » essentielles, fondatrices : jusqu’à une époque récente (émergence de l’écologie, totalement inconnue avant), l’homme devait se protéger de la nature extérieure et intérieure (le diable sous forme de bouc !). Or, ce qui est totalement nouveau : nous devons protéger ces deux natures (interne et externe).
    L’autre, c’est la mort de Dieu (au sens large : de toute transcendance) et que je traduis par l’inversion nécessaire de la phrase : « Et le verbe s’est fait chair » : désormais « la chair (nos existences immanentes) doivent se faire verbe », c.à.d. c’est à nous de créer cette étoile (transcendance, boussole, sens qui peut nous guider) que Nietzsche invoque dans cette fameuse er magnifique phrase (Zarathoustra s’adressant aux derniers hommes, c.à.d. à nous postmodernes) : « Vous avez encore assez de chaos en vous pour accoucher d’une étoile qui danse ! »
    Mais les deux « causes » sont peut-être liées si on interprète ce chaos comme notre « animalité », notre « sauvagerie » (le contraire de la bestialité) que tous les créateurs reconnaissent comme leur source d’inspiration la plus profonde. (cf. entre autres, C. Castoriadis, « Fenêtre sur le chaos », Seuil, 2007)
    La philosophie vivante est, elle aussi, créatrice, par moments (« les moments philosophiques ») et à son propre niveau modeste, autrement dit, nous sommes plutôt des philosophants que des philosophes. Avons-nous d’ailleurs le choix ?
    « Lorsque le fil de la tradition se rompit finalement, la brèche entre le passé et le futur cessa d’être une condition particulière à la seule activité de la pensée et une expérience réservée au petit nombre de ceux qui faisaient de la pensée leur affaire essentielle [H. Arendt. a coutume de les appeler les « philosophes professionnels », G.G.]. Elle devint une réalité tangible et un problème pour tous… » (Hanna Arendt, citée par B. Cassin in « Ontologie et politique »).

    13th septembre 2010 at 13 h 20 min

  2. Britt says:

    Aux deux grandes causes évoquées par Gunter Gorhan pour notre société en mutation et même en crise – l’émergence de l’ECOLOGIE (le devoir de préserver la nature si nous ne voulons pas disparaître avec elle) et la mort de Dieu (tout au moins dans nos sociétés occidentales) – j’ajouterai une troisième: les nouvelles TECHNOLOGIES qu’il s’agit de « digérer ».
    Un philosophe contemporain, Bernard STIEGLER, s’est approprié ce domaine comme terrain de recherche avec son association ARS INDUSTRIALIS. Avec ses nombreux ouvrages, ses conférences et interventions dans le monde entier, et surtout avec cette association de « philosophants » en recherche et ouverte à tous, il remplit, à mes yeux, le rôle d’un philosophe dans une société en mutation à part entière. (Vous pouvez voir Bernard Stiegler dans un film projeté jeudi 23/9 à 19.15 au Centre culturel de la Place des Fêtes).

    Britt Parry

    13th septembre 2010 at 11 h 43 min

  3. Elke Mallem says:

    Après l’ére expansive d’accumulation du savoir des dernières trois, quatre cents ans, une période d’intégration? Je partage l’avis du dernier post:. Après une période d’expansion du savoir, il y a à priviligier actuellement le travail d’appropriation du savoir pour en faire quelque chose d’utile. L’idée de l’apprenti sorcier mis en scène par Goethe s’impose souvent à moi quand j’observe ce qu’on fait du savoir actuellement. Pour revenir au sujet du débat: le philosophe peut dans cette situation historique avoir fonction « d’accoucheur » ce qui est finalement paradoxale: comment accoucher d’un travail d’intégration? Or, l’image de la sagefemme suggère bien la notion « accompagner le travail », elle ne remplace jamais le travail de la femme. Je parle evidemment dans le cadre d’un accouchement « normal ». Accoucher de quoi? Accoucher de soi, construire le récit de sa vie. Il est difficile d’observer le travail de l’autre quand on est « en travail » soi-même. Le debat philosophique est de ce fait toujours une co-naissance. Son attrait vient moins de ce qu’il « ajoute » que de ce qu’il « transforme ». Car le travail d’intégration est toujours un travail de transformation. Il faut que le savoir puisse s’emboîter dans le « déjà là » qui n’est « plus là » dès qu’une nouvelle expérience cherche sa place. Philosophe ou philosophant: nous sommes de la pâte vivante, travaillé par ce qui nous entoure et opposant au monde notre force de travail pour garantir un fragile « semblant être », une identité précaire. On aspireavec entêtement à quelque chose de moins précaire, plus durable. A de la certitude. Le philosophe doit défendre l’accès à l’impermanance des choses pour éviter la sclerose de la pensée qui se figerait au point de barrer la créativité d’un monde toujours ouvert vers le future.

    13th septembre 2010 at 8 h 58 min

  4. Gunter Gorhan says:

    Votre définition de nos échanges dominicaux : une co-naissance et une co-transformation me plaît beaucoup ; à quoi servent-ils, ces échanges s’ils ne font que juxtaposer des trajets de pensée abstraite et isolés les uns des autres ?
    L’image qui me vient : le café philo comme une grande salle de travail, c’est-à-dire d’accouchement où les uns et les autres (y compris l’animateur ; il me semble d’ailleurs qu’il arrivait à Socrate aussi, d’accoucher (de) lui-même, grâce aux dialogues qu’il déclenchait sur l’agora et ailleurs) s’encouragent mutuellement à continuer, à aller plus loin – continuer quoi, aller où ?
    A accoucher de nous-mêmes, car il serait une grave erreur, à mon avis, de croire qu’on pourrait accoucher seulement d’idées ou de pensées sans que toute la personne, toute l’existence ne soient impliquées…
    Je préfère cette image d’un accouchement de soi – qui dure tant qu’on est vivant, vivant « spirituellement », seule la mort peut y mettre fin, et encore qu’en sait-on ?- à l’idée de l’impermanence de toute chose, idée très en vogue actuellement.
    Continuer à accoucher de soi-même (proche de Nietzsche : « Deviens celui/celle que tu es ! »), autrement dit de croître, n’est pas un cas d’impermanence, mais la dynamique même de la vie ; n’y a-t-il pas aussi une sclérose de l’impermanence – elle est plus difficile à diagnostiquer (parce que ça bouge, cf. le bougisme) que la sclérose de l’immobilisme – qu’on peut traduire par : plus ça change, plus ça reste la même chose ?

    13th septembre 2010 at 18 h 23 min

  5. Jules.LT says:

    Le nombre de personnes consacrant leur temps à la production de savoirs a explosé et leur mise en contact n’a jamais été aussi facile.
    Ce n’est pas le savoir des 4 derniers siècles qui pose vraiment problème à assimiler, c’est celui des 4 dernières décennies!
    D’autant plus que les nouvelles technologies de transport et de communication ont aboli les distances. Toutes ces populations qui se mélangent ou s’opposent, ces flux économiques, migratoires, technologiques cent fois plus rapides qu’on n’aurait pu l’imaginer il y a cent ans…

    A côté de ça, les sociétés évoluent lentement. Un changement a à peine le temps d’être assimilé qu’il est remplacé pa

    13th septembre 2010 at 0 h 57 min

  6. Jules.LT says:

    par un autre. Nos sociétés ne peuvent plus se stabiliser d’elles-mêmes, elles sont en perpétuel déséquilibre! Les valeurs du passé sont perdues, celles du futur ne sont pas encore là!

    De ce chaos, une des portes de sortie les plus belles serait que nous devenions tous un peu philosophes…

    13th septembre 2010 at 1 h 01 min

  7. Jules.LT says:

    La recherche de sens indiscriminée qui nous est naturelle à tous ne suffit pas. Si la philosophie a tant de valeur, c’est parce que nous ne nous posons pas naturellement les bonnes questions.
    Quel que soit le terme employé, il faut se demander quelles sont les bonnes questions. Il faut tenter de raisonner, s’inspirer des penseurs d’hier et d’aujourd’hui, échanger, pour avancer dans la résolution de ces questions de valeurs, de manières d’être, de compréhensions du monde, etc.

    A mon sens, c’est l’animation de ce tourbillon d’idées que doit porter le philosophe.

    13th septembre 2010 at 23 h 58 min

  8. Jules.LT says:

    Le vrai philosophe vit sa philosophie, et je n’imagine pas cela autrement que par l’engagement dans la cité. Et c’est probablement dans l’agitation d’idées qu’il a le plus à apporter.

    13th septembre 2010 at 0 h 01 min

  9. Gunter Gorhan says:

    Nous le sommes déjà tous, puisque « Tout être humain, chaque matin refait son monde » (Alain, l’ »autre »), c’est-à-dire va au-delà de la simple autoconservation, essaie de donner un sens, une direction à son être-là, qu’il le sache ou pas ; je pense qu’il vaut mieux de le savoir…
    Mais je préfère le terme de » philosophant », puisqu’il n’y a qu’un, deux ou peut-être trois philosophes par siècle, il y a beaucoup de prof de philo (heureusement !, ne me comprenez pas mal) et de plus en plus des « philosophants », tout comme il y a des écrivains (les grands), de prof de littérature et des écrivants (selon R. Barthes).

    13th septembre 2010 at 10 h 26 min

  10. GEORGES TAHAR says:

    IL N’EST JAMAIS TROP TARD POUR COMMENTER
    Bonjour à tous. Je viens un peu tard (à cause d’un voyage) participer à un débat qui suit celui que Gunter a mené et auquel j’ai assisté mais auquel je n’ai pas eu le temps de réagir, puisque je suis parti le soir-même en voyage.
    Le débat au café des Phares a été intéressant. J’appelle un débat intéressant quand il permet à beaucoup de personnes de s’exprimer, quand l’animateur n’est pas trop envahissant (Gunter a fait de son mieux mais il y a encore du progrès à faire) et quand la discussion est menée par un ou plusieurs fils conducteurs sur lesquels les idées de chaque participants viennent faire de l’équilibre pour essayer d’avancer le shmilblic.
    Il me semble qu’en ce qui concerne Gunter, ses deux questions clés étaient :
    1 – Quel est le fil rouge qui relie tous les constats des dérives actuelles dans notre société, dérives morales, intellectuelles, technologiques, sociologiques, économiques ?ou ; comme le dit Gunter lui-même, « « Quelle pourrait être le fond commun à toutes les causes citées de la crise ? », à savoir la finance hors sol, un libéralisme économique déchaîné, les progrès trop rapides de la technologie, le matérialisme plat, la perte des valeurs, etc. ? »

    2 – Ceux qui pensent qu’on ne peut pas « arrêter le progrès » sont des… Je ne me souviens pas du terme exact utilisé par Gunter pour les qualifier mais il était au moins méprisant et condescendant, avec un ton péremptoire où je me reconnais bien.

    A la première question, je voudrai proposer à mon tour une réponse ; et si la civilisation occidentale était entrée en décadence ? Si nous étions, mutandis mutandi, dans la situation des Grecs devant la civilisation romaine ?
    Aujourd’hui, les « barbares » seraient les Chinois, le monde musulman, l’Amérique du Sud et quelques autres. Nos valeurs sont ridiculisées et ignorées tous les jours par ces peuples, et lers valeurs s’imposent de plus en plus à nos yeux. Plus grave, leur dynamisme, leur volonté « vitale » sont en train d’en faire les maîtres du monde économique et financier. Et que l’on ne se trompe pas, si le gouvernement américain a laissé tomber la banque Lehman Brothers, c’est après en avoir demandé l’autorisation à ses créditeurs chinois.

    A la seconde question posée par Gunter, il faudrait une disputation POUR MIEUX EN PARLER, car pour moi il se trompe lourdement : non seulement, dans le monde d’aujourd’hui, on ne peut pas arrêter le progrès, mais je crois qu’il ne faut surtout pas arrêter le progrès ! Plus de trois milliards d’individus, qui survivent dans des conditions terribles, attendent tout de cette poursuite du progrès tandis que notre société repue discute du sexe des anges philosophiques.

    Quant à la question essentielle posée par le sujet choisi, « QUEL EST LE ROLE DES PHILOSOPHES….. » j’ai beau me rappeler les péripéties du débat, j’ai beau lire et relire les commentaires envoyés par les uns et les autres, je ne trouve pas de réponse. Aussi j’en propose une comme piste de réflexion : ce rôle, me semble-t-il, est de faire prendre conscience aux citoyens de la civilisation occidentale de la décadence qui nous envahit, de définir clairement les causes et les remèdes, et surtout de populariser et vulgariser les idées et les croyances chez nous des philosophies « barbares », d’ouvrir ces voies de communication entre eux et nous.
    N’est-il pas étonnant qu’un philosophe (ou philosophant) occidental se considère comme international quand il peut citer un mot de Lao-Tseu ou une sourate du Coran ? Combien de nos grands esprits lacaniens ou autres s’intéressent-ils aux philosophies africaines?

    13th septembre 2010 at 17 h 37 min

  11. Elke Mallem says:

    La décadence de notre « civilisation » occidentale? Celle qui a su organiser la plus grande tuerie de l’humanité? Celle qui est fière de sa position de « dominant » pour faire travailler les autres? Parce que cela sert à cela, la position de dominant: laisser faire par les autres ce qu’on n’a pas envie de faire soi-même. Puis une petite révolution de temps en temps parce que quand on a été dominé pendant un certain temps, on a envie de changer de rôle. Dominer à son tour. Rester confortablement installé dans la position infantile de la tyrannie: soumettre l’autre à ces propres besoins. Je veux avoir ma retraite, plutôt plus tôt que plus tard. Payé par qui? Trois, quatre générations pour nourrir la génération papy-boom, ceux qui n’ont jamais souffert, qui ont joui du pleine emploi et qui n’ont pas voulu faire des enfants parce que c’est trop fatiguant. Cela empêche d’avoir deux voitures, une belle maison et on ne peut plus sortir et s’amuser en ayant des braillards à la maison. Allons, on va « lutter », on va descendre dans la rue. Sauf s’il pleut. Je veux, il suffit de dire « je veux » , et tout va arriver…. Nous sommes une bande d’immature, voilà la superbe « civilisation ». Ce n’est pas une civilisation, c’est une erreur de parcours de l’humanité. Heureusement, il y a eu les artistes. Ceux qui ont su créer un texte aussi beau que celui qui commence « Les hommes naissent tous égaux en droit…. », la Neuvième, « La jeune fille à la perle ». Gardons ça, et pour le reste, apprenons à devenir « citoyens du monde ». Apprenons de parler avec les autres, sans s’épuiser à parler sur les autres. C’est pour cela que je viens parfois au café philo. C’est un apprentissage de tous les jours, il est exigent et parfois, j’ai envie de laisser tomber. Et je suis contente de pouvoir me retrouver dans un groupe bienveillant ou la parole circule, celle qui nous permet de relier nos luttes solitaires dans un combat pour la vie. Parce qu’il s’agit de ça: défendre la survie de l’espèce humaine qui se love dans la multitude des espèces. la vie est belle. Elle continurera, avec ou sans nous. Néanderthal, une espèce semblable à lqui avait plus de cerveau que nous, n’a pas survécu.

    13th septembre 2010 at 7 h 23 min

  12. Elke Mallem says:

    Manipulation malencontreuse: le texte est partie sans avoir été relu. La fin est cafouillée, tant pis. L’histoire de l’homme de Néanderthal est une histoire intéressante et elle doit nous faire réfléchir.
    C’est dimanche. Nouvelle journée, nouveau débat. Dimanche dernier, c’était « A quoi faut-il s’attendre »?
    Je commence ce jour de dimanche et je me pose la question: Qu’est-ce que je vais trouver aujourd’hui? Pour en faire quoi demain?

    13th septembre 2010 at 7 h 28 min

Laisser un commentaire