Débat du 20 Janvier 2013: « L’intelligence rend-elle plus humain? », animé par Daniel Ramirez.

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Posted on 22nd janvier 2013 by Carlos in Comptes-Rendus

Le 20 Janvier 2013, alors qu’à Genève s’ouvrait la Conférence sur les Droits de l’Enfant, l’Egalité des Sexes et l’Autonomie de la Femme, à Rotterdam, on entamait une Semaine du Refus de la Haine, à Oslo, de pair avec le Sommet International sur le Problème de l’Eau, avait lieu un Séminaire au sujet de l’Escalade de la Violence en Syrie, afin d’y coordonner une aide humanitaire aux civils et la nécessaire transition vers la démocratie, tandis qu’à l’Onu il était question de l’Organisation du Combat contre le Terrorisme, et au Sahel un micmac concernant l’intégrité du pays faisant qu’une prise d’otages terminât en tragédie, pendant qu’à Bruxelles on se penchait toujours sur la reconnaissance de l’Etat Palestinien, bien que cela fût fait dès fin Mai 1948 à l’AGNU (ancêtre de l’ONU), 58% du territoire étant à l’époque attribué aux Musulmans, 33% aux Juifs et 9% aux Chrétiens, sans que cela n’ait jamais été suivi d’effet, va savoir pourquoi. Au Café des Phares®, parce que l’on y on polémiquait aussi, il a été choisi de tirer au clair « L’Intelligence rend-elle plus humain ? », un débat animé par Daniel Ramirez.

Voyons ! Toujours compréhension et invention, résultant de raisonnements abstraits, l’Intelligence (du latin : « Intelligentia »), semble être la qualité de celui qui comprend vite et s’adapte facilement, tout travail ou savoir ne remplaçant pas cette faculté de penser, une aptitude spécifique ou résultant de prédispositions diverses dont la capacité d’engendrer et manier des idées. Elle se distingue de l’entendement et de la raison, son exercice s’accompagnant même d’éléments irrationnels d’ordre associatif ou affectif, ce qui nous fait reconnaître chez les animaux une certaine forme d’intelligence qui, dans leur quête de la réussite et esquive de l’échec, les amènent à procéder également par tâtonnements ou l’élimination des hypothèses sans chances de réussir, s’épargnant de ce fait des revers cuisants, ces aptitudes variant aussi bien d’un individu à l’autre, que d’une prédisposition à la suivante chez la même personne. 

Il ne s’agissait donc, là, dans notre débat, de rendre l’humain plus humain que ce qu’il est déjà, d’après une éventuelle évaluation de son QI. Parce que apparemment plus doués (ou dotés) que la moyenne de leur temps, une reine de Saba, une Cléopâtre, un Anaxagore, un Pythagore, un Galilée, un Newton ou un Einstein, sans évoquer les génies vivants, seraient-ils plus humains que le commun des mortels, même si l’on sait que notre ancêtre, l’hominidé, le genre « Homo » (de ‘humus’), est tout proche du chimpanzé, en ce qui concerne ses capacités cognitives ainsi que l’aptitude à développer un langage articulé et que son ADN a les mêmes caractéristiques que celle de l’Homo Sapiens Sapiens, dont la compagne, de même que celle de tout autre animal, était la « femelle », puis « fame » et ensuite « l’épouse » ? Dès lors, pourquoi ce « plus  (ou moins) humain » au regard de l’intelligence ? Puisque, sans parler de celle des autres animaux, l’on nomme « Intelligence » la faculté de raisonner des êtres doués de raison, du moment que l’Humain est par définition le propre de l’Homme (intelligent ou débile), on dirait que l’on pédalait dans le vide comme sur un vélo d’appartement afin de distendre nos neurones, où sur un tapis roulant pour perdre du poids parce que, le cerveau étant du muscle que l’on peut ravigoter et rendre plus souple, on espérait améliorer peut-être les capacités intrinsèques de son propre esprit critique.

On a jugé alors que « la loi joue, peut-être un rôle plus important que l’intelligence », et le « sur-Homme » de Nietzsche fut convoqué, de même que le rôle de la Loi, « plus important que l’intelligence », « fondant une nouvelle façon d’exister, d’être-là », « dont celle des chefs militaires nazis, plutôt cultivés », alors  « que souvent c’est la bêtise qui nous rend humains, c’est-à-dire, sages », « intelligence revenant à ‘interligare’ », ce qui a été corrigé par l’animateur : « pas ‘ligare’, mais ‘legere’, ‘lire à l’intérieur’ », alors que l’on entend : « l’intelligence est un moyen, la philo est une finalité », « le diable, le malin », et que « la machine résout les problèmes nouveaux auxquels l’Homme n’arrive pas à faire face », « parce qu’il est un humain, inexorablement humain », « certaines notions de convivialité : ‘bonjour’, ‘salut’ étant des marques de respect qui forcent au respect aussi ». Quelqu’un dit « que l’on tournait en rond, l’intelligence étant reliée à la mémoire, socle qui permet l’élaboration des concepts, résoudre les problèmes et gérer l’information », un autre ajoutant que « le Larousse donne ‘intelligo’ pour ‘comprendre’, et indique  les relations de cause à effet, les flux des finances, le rôle de chaque organe, et que l’intelligence artificielle n’a aucune chance face à la stupidité naturelle », tandis que le suivant vantait la capacité des humains à rendre les choses intelligibles par la Pédagogie », comprises « à l’aide des ‘catégories’, dont la ‘causalité’ par rapport à ‘l’effet’, l’intelligence étant toujours en progression », puis une autre « que la Pédagogie peut rendre intelligible ce qui paraît inintelligible », ensuite quelqu’un encore pour dire « que le concept d’intelligence n’existe pas, et que l’animal ne suit pas le chemin de ‘cause à effet’ mais le paranalogisme de ‘A’ à ‘B’ ». Une voix s’est levée pour critiquer « le résultat du travail des intellectuels, alors qu’il faut être en harmonie avec le monde et pas en être esclave », car « il n’y a que le groupe qui peut rendre humain et tout seul on n’est rien » et que « l’on doit voir l’intelligence comme un symptôme et un remède et pas une thérapie ». « Réaliser la dialectique de la ‘cause et de l’effet’ qui nous rend plus humain et moins animal », afin « d’échapper au monde capitaliste », alors que quelqu’un confessait « ne pas supporter le divan du psy et vouloir se trouver face à face avec lui », « être malin ou intelligent n’étant pas la même chose, les chinois ayant inventé la poudre et pas les canons », une voix se levant pour « signaler que la rue Etienne Dolet rappelait un imprimeur humaniste mort au bûcher », le suivant « qu’il y en a qui mangent des racines carrées » et celui d’après « que la capacité d’analyse n’est pas évidente, et que l’idée de rationalisme est mortifère », la conclusion de l’animateur étant « alors que l’on peut devenir inhumains comme des machines, nous sommes tous humains au même titre par la créativité, l’amour ou la liberté, et avons besoin de vivre les uns avec les autres… » Puis, ajoutant qu’« il ne s’impose rien », l’animateur a donné le débat pour terminé, sans laisser la parole au poète, Gilles, comme il est devenu habituel.    

Le patron :

-Que fais-tu, André ?

-Je pense.

-Et Raoul ?

-Il m’aide…

-Lorsque vous aurez fini, venez me voir.

Carlos