Débat du 24 Mars 2013: « De quoi sommes-nous esclaves? », animé par Yannis Youluntas.

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Posted on 25th mars 2013 by Carlos in Uncategorized

Le 24 Mars 2013, était une Journée dédiée à l’attention particulière réservée aux Hommes atteints de Trisomie, bien que l’on fêtait aussi le « Jour de la Poésie » et qu’à Paris la 133ème édition du Salon du Livre ouvrait ses portes, avec des éditeurs de 150 pays dont Barcelone et la Roumanie qui étaient des invités d’honneur. Au Café des Phares®, les participants présents, n’ignoraient pas à quoi ils avaient à faire. Ils allaient chercher à savoir : « De quoi sommes-nous esclaves ? », une question que Yannis Youluntas tenait à élucider.

On partait du principe que nous sommes Esclaves et qu’il s’agissait tout simplement de chercher à savoir de « quoi », c’est-à-dire, une question qui n’intéressait qu’un réel bien défini. « Esclave », est un nom dérivé du latin médiéval, « sclavus » qui vient de ‘slavus’ ou ‘slave’, par référence aux prisonniers faits par Otton le Grand (912-973). Esclave désigne en fait la condition de celui qui, devenant la possession d’un autre, est privé de sa liberté, c’est-à-dire, une conception inégalitaire de l’Homme liée donc à la propriété, exploitation ou négociation comme bien matériel, d’autrui. Tel a été le cas de Platon, qui dénonçait l’esclavage, mais fut à un moment vendu comme esclave sur l’île d’Egine. Plus près de nous, partis de l’île de Gorée (4 Km au nord de Dakar), sous un numéro de matricule, vers l’Amérique Latine, la pratique marchande de l’esclavage fut réglée par le « Code Noir », (recueil de 60 articles préparé par Colbert et publié en 1685 sous Louis XIV), trafic auquel la Déclaration des Droits de l’Homme mit fin en1789. « Sclavus » désigne donc l’Homme réduit à la condition de marchandise, et il en existe encore des dizaines de millions, en Afrique, en Asie et en Océanie, alors, qui est « NOUS » !? Tout le monde et, le terme ne pouvant donc être appliqué désormais qu’en ce qui concerne les choses, « de QUOI » dépenderait notre façon de coexister avec l’argent, par exemple, ou nos propres penchants, nos vices, voire nos faiblesses ? Puisque l’on ne peut pas être esclave de deux Maîtres, ni esclave et libre (ou affranchi) à la fois, il nous fallait donc faire l’inventaire de tous les objets qui pourraient aliéner notre volonté, notre liberté, voire notre Humanité et, partant, convenir déjà que l’Homme libre est l’Homme, émancipé, puis, qu’il ne peut l’être sans le secours de la raison, ce que ne dispense pas de l’obédience à la Loi, la Norme qui, étymologiquement, se réfère à l’« Equerre », un ordre concernant le « monde imparfait du corps » aussi bien que celui, « parfait, de l’univers, de l’esprit et de l’idée », c’est-à-dire, l’un, fixe ; l’autre, mobile.

Les participants se sont exprimés avec enthousiasme, faisant noter « que le mot esclave était utilisé de façon provocatrice », « qu’en Grèce se passent des ‘choses’ qui remettent tout en question », « que le but de la philo est l’amour de la sagesse », « alors que l’on est esclave comme avant la caverne », et les uns se « demandaient ce que l’on va devenir ». Cela dépendrait « de l’air du temps ? », « de la lutte contre nous-mêmes et le monde extérieur », « ainsi que du quotidien », « le sexe et la cigarette ? » « Le sujet serait culpabilisant, donc », « malgré l’espoir apporté par l’Utopie espagnole en Andalousie », « mais aggravé par le milliard de trop de gens sur terre », « l’évasion fiscale », « la situation en Chine (proche de l’esclavage), en Grèce, en Egypte ou Haïti, reproduisant la servitude et le désir de s’en libérer ». Empiré par « les incertitudes », face à « l’individualisme », « le féminisme », « la société bloquée ». Insupportable pour celui qui, « esclave de son ventre, a faim et souffre du besoin manger » et du « manque de solidarité », « bien que l’on puisse faire de ‘l’auto-stop’ » et « éviter les péages », « remplaçant l’individualisme par la politique ». « Que faire ? Désobéir ? », « Serions nous esclaves de notre ‘Education’ ?», « des complications administratives », « ou de notre imaginaire ? », « Esclaves parce que nous n’arrivons pas à nous libérer ?» « Je m’identifie au cheval, pas au bœuf sous le joug », « ni à la grille des salaires ». « Par qui sommes-nous exploités ? Il y en a marre.» ; «  le corps est sacré ! »,  et pourtant « esclaves de l’auto-esclavage qui commence par la ‘méritocratie’ ». « Sartre, a bien dit ne ‘jamais avoir été si libre que sous l’occupation’ ». « De quoi ne sommes-nous pas esclaves, d’ailleurs ? », si « le mot esclave est utilisé à toutes les sauces  », « et la servitude volontaire est une réalité », etc., etc….

Et l’on a abouti à la conclusion finale, « on est condamnés à choisir », avant la poésie de Gilles qui mit un terme à l’exercice.

- Qu’est-ce qu’on dit ?

- Mer…ci…

-Merci, qui ???

-Merci, maman…

Carlos