A peine entamée la nouvelle année, commencèrent les déboires, notamment, avec le crash d’un avion de « Malaisie Airlines », aux abords de Bornéo, et les galères, dues à l’ardue évacuation d’un bateau de croisière ayant prit feu, et de deux autres, chargés de migrants clandestins venus de Syrie qui, abandonnés par les passeurs, au moment d’une la tempête, furent envoyés se fracasser contre les côtes, dans la Mer Adriatique. Ce n’est pas toujours la cause à « pas de chance ». Vas-y piger quelque chose.
Or, afin de renouer avec nos activités philosophiques dominicales, eut lieu, le 4 janvier 2015, au Café des Phares®, l’habituel débat hebdomadaire, dont le sujet choisi, fut justement, « Ni rire, ni pleurer, mais comprendre ! », que Gérard Tissier se chargea d’animer.
Encore une affirmation, alors que nous venons là, pou nous poser des questions ? Cette phrase, « ni rire, ni pleurer, ni haïr, mais comprendre », est une injonction, plus qu’une maxime, attribuée à Spinoza, le philosophe invitant, ainsi l’interlocuteur, à mettre de côté ses émotions, lorsqu’il s’agit d’étudier, objectivement un problème, les rires et les larmes faisant, certes, partager les souffrances ou le bonheur d’autrui, mais mettant en difficulté le raisonnement, car, effectivement, il paraît que les zones cérébrales, responsables de la pensée analytique, s’activent, certes, mais en empêchant l’empathie (et inversement). Une étude fut faite à l’Université de Ohio (USA), 45 étudiants étant chargés de résoudre deux types de problèmes humains, l’un faisant appel à l’ « empathie », l’autre au « raisonnement », et il est apparu que l’activation des zones associées à l’empathie était désactivée, lorsque celles faisant appel au raisonnement logique l’étaient aussi; par contre, en situation normale (lorsque le sujet n’est pas focalisé sur un problème précis), les deux réseaux peuvent être activés sans mal.
C’était peut-être trop de sable pour notre brouette, alors, nous détournant de la problématique, ainsi que de la distinction à faire entre « comprendre » et « entendre » (être attentif à…), on a, comme souvent, improvisé, les uns arguant qu’il s’agissait, là, « d’une réaction aux manipulations des émotions », « comprendre, bien sûr, mais pourquoi pas ‘rire’ ou ‘pleurer’ ? », « …ça soulage », « ça dépasse l’entendement », « si l’on dit ‘ni ça, ni cela’, mais quelque chose, ça ne veut pas dire que cette chose annule les autres ; c’est une hiérarchie, une compatibilité », un « déterminisme ». Et l’on a poursuit, affirmant que l’« on a besoin de rire et pleurer, sans toujours comprendre », ou jugeant la « formulation étrange, terminant par ‘mais’, alors que l’on veut ‘être heureux’ » (sic), d’autres arguant que « l’énonciation exacte serait, ‘quand il s’agit de l’humain, il faut distinguer ‘piger’ de ‘comprendre’ », « ne pas aller du pleurer au rire », « je suis d’accord ; on peut comprendre quelque chose que l’on n’arrive pas à résoudre », « ça ne sert à rien de pleurer », « Spinoza disait que la girouette ne savait rien du vent », « les émotions collectives, arme des Etats Fascistes, selon Gustav le Bon, repris par Freud », « un best-seller ayant évoqué : Spinoza avait raison, contre Descartes », l’un affirmant « que l’on va trop vite dans l’interprétation », l’autre soutenant qu’« il faut ‘piger’ et intégrer les affects », un troisième « qu’il est nécessaire de distinguer entre ‘cause efficiente’ et ‘cause finale’ », ou encore que « Socrate, sachant qu’il allait mourir, a dormi tranquille toute sa nuit, dans son lit », voire, « qu’il y a deux Spinoza, l’un à comprendre, l’autre à interpréter »… Finalement, qualifiant le débat de ‘grande qualité’, l’animateur a remercié le publique pour son écoute », et mit un terme à la séance, alors que des voix réclamaient la voix du « poète », Gilles, … qui a mis fin au vain exercice.
François : Arthur, je t’appelle de la voiture, avec mon portable.
Arthur : Sois prudent. Ils viennent de dire, à la radio, qu’il y a un cinglé qui roule à contresens.
François : Un cinglé ? Moi, j’en vois des centaines, mon pote !
Carlos