Après avoir participé à l’émouvante et gigantesque démonstration populaire, en soutien à la Liberté d’Expression ainsi qu’en témoignage de la douleur pour les victimes occasionnées par les actes terroristes ayant frappé « Charlie Hebdo, des policiers et des otages juifs, Paris a reçu la visite de John Kerry (secrétaire d’Etat au sein du gouvernement de Barack Obama), regrettant son impossibilité d’être là, à ce moment si bouleversant, peut-être, plutôt parce que ça sentait le roussi ; on ne sait jamais L. Du côté du Café des Phares®, le 18 Janvier 2015, Bruno Leucoris se proposa d’animer un Débat pour lequel il a, lui-même, imposé le sujet de son choix, c’est-à-dire : « Qu’avons-nous perdu, en perdant la Mort ? »
Qu’« Il faut aimer pour vivre », on le savait déjà, depuis le débat du 21-12-014, animé par André, alors, ajoutons y une couche, et voyons « qu’en est-il de la Mort ? »
Peut-on égarer la Mort, tel si l’on se trouvait allégé de son portefeuille, ou l’on avait oublié son parapluie quelque part, et qu’en sus cela nous surprenne ? Certes, « Vivre, c’est perdre » (ce qui est une autre paire de manches)… Là, estime A. Compte Sponville, il s’agit d’être privé de la possession de quelque chose qui dans la Vie ne cesse de grandir, (et on va jusqu’à en calculer l’« espérance » ou ‘désespoir’ de son étendue), bien qu’à chaque instant on meure à soi, à l’autre, …et au Monde, enfin. Au fond, on perd, sans cesse, puisqu’il n’en restera Aucun, l’Eschatologie s’intéressant à la destination dernière de l’Homme…, voire de l’Humanité, au cas par cas, tel celui de Vincent Humbert, jeune Homme tétraplégique, aveugle et muet, suite à un accident de la route, dont le désir était de mourir, ce que lui était interdit par la Loi ! (Finalement, c’est sa mère qui a eu le courage d’enfreindre celle-ci, avec l’aide d’un médecin, mettant un terme à tant de souffrances inutiles).
Prodigues d’idées, les participants au débat ont évoqué de nouveau la « tragédie de ‘Charlie Hébdo », ajoutant « que l’on est vulnérable, mais on peut donner quelque chose à l’autre », constatant « le poids de la mort dans certaines cultures », témoignant d’« avoir vu des Hôpitaux sans Morgue », « entendu qu’il y a des Sociétés où la condition de la mort n’est pas simple », et constatant que « …même le médecin s’y résigne », « la ‘MORT’ étant sortie de notre vocabulaire, au point qu’aucun journal ne l’écrit », d’autres prétendant « qu’il ne s’agit pas là, d’une perte, main d’un gain », ou même que « la Notion est à revoir », puisque, « bien que ça dérange beaucoup de personnes », « la Mort est dans la Vie, et la Vie dans la Mort », « consistant, même, autrefois, en quelque chose de religieux, séparé, donc », ou « restant une affaire de famille », au point que, « dans certains pays on en faisant, d’ailleurs, une ‘fête’», dès qu’il « s’agissait de l’Au-delà ».
On y a ajouté, alors, « la Mort de Dieu », puisque que « Dieu l’a voulue », et le fait, pour l’Homme, « d’aspirer à ‘une jeunesse éternelle », révélant qu’au « XIX siècle, les funérailles étaient l’occasion pour les ‘opposants’ au régime (dont Victor Hugo ou les Communistes) de, réunis discrètement dans le cortège, y comploter sans danger »…
Mais, revenant à nos moutons, voyons voir ! Qu’estimons-nous avoir perdu, avec la mort ?
Puis, résumant cet ordre d’idées, qu’est-ce que : ÊTRE ? D’après le Dico, c’est un Nom masculin, désignant une créature, un individu, une personne.
PERDRE ? Perdre, c’est « égarer »… « Perdre la vie » équivalant à cesser d’exister !
Que pense-t-on TROUVER ? L’Espérance de vie s’agissant d’un Sentiment portant à considérer quelque chose comme devant se réaliser, Vivre « Être-là », en tant que créature, individu, personne, puis la VIE s’avérant comme la Propriété Essentielle des êtres organisés, qui évoluent de la naissance à la mort, et l’EXISTENCE (ex-sistere), le fait de sortir de Soi, donnant libre court à son Être ?
MORT ? (voir, « mourir » ou arrêt du « MOI ») …et là, on ne joue plus, et on ne perd pas, on ne s’égare point ! C’est bel et bien, La CAMARDE ! La MORT, un concept qualifiant l’état d’un organisme biologique qui a cessé de vivre, c’est-à-dire, se trouve en état de rupture dans la cohérence du processus vital.
Les participants au débat, ont entendu que : « en tous cas, avec la Mort, on perd la vie et que l’on risque, là, de tout perdre », « Peut-on vivre éternellement ? », « la ‘Mort’, substantif, ou verbe ‘mourir’ ? »,
Ne point oubliant pourquoi étions là, qu’en est-il de la Mort ? C’est le poète William Blake, à propos d’un bateau qui quitte le port, s’écrie : « il es parti ! Vers où ? … D’autres vont le voir arriver, ailleurs, s’exclamant : « le voilà ! »
Gilles eut le mot de la fin : « … il s’agit de mort, comme un rat qui crève… il y a des morts vivants et des assassins de l’âme… », puis, après quelques trébuchements encore, la séance fut levée…
- Marie !!! C’est l’anniversaire de notre mariage. On tue le cochon !
- Mais !… Il n’y est pour rien, la pauvre bête !!!
Carlos