Débat du 24 janvier 2016: « Expliquer, c’est justifier », animé par Gérard Tissier.

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Posted on 26th janvier 2016 by Carlos in Uncategorized

Au cours de la semaine du 18 au 24 du mois de janvier, pas mal d’événements ont eu lieu, aussi bien dans le monde, qu’en France, les plus notoires étant le « Forum Economique Mondial » de Davos, en Suisse, où se sont réunis 2.500 leaders internationaux, entre lesquels, le Premier Ministre français Emmanuel Valls qui s’y déplaça ainsi que le ministre de l’économie E. Macron, le Président Hollande allant manifester également sa présence en Inde, afin de commémorer la Révolution d’Indépendance de cette vieille possession anglaise, et tenter de vendre nos Rafales. Pendant ce temps-là, au Café des Phares®, avait lieu, comme chaque dimanche, un Débat Philosophique qui fut animé par Gérard Tissier, lequel a choisi pour notre réflexion, parmi une dizaine d’autres propositions: « Expliquer c’est justifier ». Point ! Encore une Affirmation ! « Ca, c’est cela ! »… et voilà !!! Nous pouvions rentrer à la maison ! La « Messe » était dite !!! Et pourtant, personne ne s’est retiré, levant le Siège, mais a suivi respectueusement l’Office que chaque dimanche, à genoux, les fidèles de l’Evénement viennent suivre, recueillis à l’intérieur de la Place Forte constituée par la Bastille.

Mais, voyons ! Expliquer c’est quoi, au juste ? Du latin « explicare », cela désigne l’action de « désembrouiller », « exposer clairement »…, ce qui est le propre de l’Homme, inquiet de son « Dasein »  !!!

Et Justifier ? Egalement du latin « justum facere », c’est-à-dire, établir une certaine « façon de faire », conforme à la morale ou au droit, le terme cherchant à ne laisser aucune des ses actions sujette à l’arbitraire, source de malentendus!

Et c’est parti, comme en 40 !

« Il faut distinguer la Pensée de l’Action », « Les historiens ne sont jamais d’accord entre eux, envisageant tous les scénarios pour ne pas le faire », « rappelons-nous l’attentat, en Iran, contre le Shah Reza Pahlavi d’Iran (colonie anglaise depuis le XVIII siècle), perpétré par l’Ayatollah Khomeiny, désireux d’y installer une théocratie Chiite », « et celui qui s’attaqua à l’« Hedomadaire Charlie », « la Parole est un Acte, comme le rappelle Heidegger », « expliquer est impossible… on interprète, et on ne pense qu’à ‘bouffer’, ‘boire’, ‘baiser’ », « Nul ne peut faire le Mal, volontairement », « ‘Comprendre’, c’est commencer à désobéir », « C’est difficile d’assumer les fonctions d’autrui », « l’Homme, c’est ‘œil pour œil, dent pour dent ; la Loi du Talion », en général, ce sont les innocents qui trinquent », «  Hegel dit, que le coupable a le Droit d’être puni ! », « Le Peuple demande à ce que sa sécurité soit assumée, etc., etc. ….

Pour terminer la mêlée, Gilles fit part de son condensé poétique, « … Pour qui ?… Pourquoi ?… Expliquer ! Expliquer encore… » et, après quelques balbutiements supplémentaires, la séance fût levée !!!

Enfin !

Deux canards nagent dans une mare, et l’un fait : « Coin ! Coin ! »

-Merde !, fait l’autre ! C’est justement ce que je voulais dire !!!

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Comme Dessert, nous avons eu, à « L’Entrepôt » une séance de « Ciné-Philo », animée par Daniel Ramirez, suite à la projection du film « El Club » : Histoire d’une communauté de Prêtres qui, mis à l’écart par le Vatican, à la suite des scandales de pédophilie, ainsi que de collaboration avec la Dictature, se trouvent rattrapés par ce Passé !

Carlos

7 Comments
  1. Zub says:

    Expliquer, c’est justifier…assurément…sauf que l’intelligence n’était pas venue à l’homme uniquement pour perçer les mystères de la nature environnante mais, aussi, pour transformer cet environnement à son avantage.
    L’homme étant un animal social, font également parties de son environnement ses parents, ses ennemis,ses congénères ; rendre le mal pour le mal n’est pas injuste, sans doute, mais ce n’est pas toujours très intelligent !?! Rendre aveuglément le bien serait pure bêtise !!!
    C’était précisément le pouvoir de l’intelligence humaine de pouvoir infléchir certains cycles, soit vers le bien, soit vers le mal ; en tous cas, pour agir eficacement, mieux valait avoir claire vision des forces en action !?!
    Le hasard savait parfois faire très bien les choses, certes, mais rarement deux fois de suite !!!

    26th janvier 2016 at 18 h 54 min

  2. Zub says:

    L’idée que le hasard fît bien les choses rarement deux fois de suite, ce n’est pas de moi : je ne fais que transmettre le message.

    26th janvier 2016 at 19 h 03 min

  3. Gilles ROCA says:

    Expliquer’… est-ce’ excuser … justifier ? Gérard Tissier, Aux Phares,

    expliquer … « déplier », « rendre Visible … ce qui était dissimulé »,
    éclaircir, faire’ comprendre, rendre’ intelligible, dégager La cause, déterminer …
    La ou Les raisons d’un phénomène, déterminer Les Lois, Les règles … de fonctionnement … d’un’ ensemble de phénomènes, La question du « comment »,
    clarifier L’obscur, L’énigmatique’, éclairer’, élucider …
    La structure … sous-jacente … qui nous hante … dégager L’implicite’ et Les présupposés …
    de ce qu’on’ étudie … « [ simplifier ... ] Le compliqué …
    [ ... Le complexe’] », Edgar Morin, en Vue d’en déterminer … La signification …
    Le but’ de L’explication est’ ici La compréhension …
    de L’objet étudié …
    et du sens’ enseigné … répondre’ À La question « comment »,
    Au sens’ dormant,
    et non pas’ À La question « pourquoi », dire’ pour quoi … L’explication de La nature’,
    une Lecture’,
    opposée À … La compréhension de L’esprit,
    convaincre … bien compris,
    interpréter … d’Abord,
    « [ expliquer’... expliquer’... expliquer’... encore ] » …
    Laurent Fabius’, c’est La nécessité … pour La compréhension,
    de telle’ explication,
    déterminer … Les causes … des problèmes,
    et non Les raisons … des problèmes,
    faire’ émerger … Le sens’ …
    des paroles’… Aux’ Actes, explication du sens’,
    excuser … c’est poser’…
    [ et c’est ... ] se reposer,
    justifier … qualifier, spécifier … signifier, Vérifier … simplifier, s’impliquer, s’investir, risquer’… et … se risquer, se compromettre [ ... transformer ], s’impliquer, s’Authentiquer …
    « [ expliquer ... ce n’est pas Vaincre ...
    mais c’est convaincre ] » …
    Michel Rocard,
    expliquer … c’est’ un’ Art,
    serviteur … Avocat,
    Gilles Roca,

    Cas-fée – File’- eau … des ( nés – nus – ) Phares, 24’- 1 – 2016’, en ces – jours de Pluviôse’,
    et, qui … file’ haut, d’explication … phare’, expliquer … convaincre … ose !,
    changement d’ère,
    G R ____

    26th janvier 2016 at 9 h 46 min

  4. Gerard Tissier says:

    Ce sujet vient d’une citation du premier ministre et est rattaché à une actualité que tout le monde situe. Cette citation elle a la particularité rhétorique de ne pas poser la question morale à l’intérieur d’une question du type « expliquer une conduite, est-ce la justifier ? » mais au contraire, de porter , implicitement, un jugement moral sur ceux qui s’évertueraient à vouloir expliquer des conduites et des actes en tant que fait social .dans le champ de la sociologie ou dans celui de la géo- politique voire dans celui de la psychologie.

    L’argument pour ce faire est de dire « qu’il n’y a rien à comprendre » et que donc expliquer c’est justifier » Ce qui revient à dire que l’injustifiable interdit la volonté de comprendre sauf à s’en trouver le complice .

    Pour faciliter la compréhension, je livre ici un résumé de corrigé de dissertation trouvé sur le net de «expliquer une conduite, est-ce la justifier ? »

    « Il s’agit donc de placer l’acte dans un contexte qui lui donne des raisons d’être et surtout qui le décharge de toute responsabilité.

    Mais la justification est une autre démarche, on va au-delà de l’analyse objective. Ainsi, il y a justification lorsque ce qui a été expliqué objectivement selon ses lois internes est intégré à une idéologie qui en fait une norme et qui lui trouve une finalité supérieure.

    La justification c’est le fait de mettre dans une perspective philosophique l’analyse structurelle. Elle vient comme achèvement, c’est un plan qui ne répond plus à une analyse objective mais à une analyse morale. L’analyse objective est donc finalisée par la justification.

    Deuxième partie : Analyser un comportement On pourrait presque discerner deux temps : le premier qui consiste dans l’explication objective et qui implique des événements extérieurs à la volonté même d’un individu ; et le second, celui de la justification qui consiste à admettre l’explication comme vraie et l’acte comme juste.

    Par exemple, si une femme vole une baguette parce qu’elle n’a pas d’argent pour nourrir ses trois enfants. Dans un premier moment, on va d’abord donner l’explication de son acte : elle souffre, elle est une victime du chômage et elle doit par un moyen ou par un autre élever ses enfants. Ensuite, il y a le second moment, qui va au-delà de simples explications et au-delà de toute objectivité puisqu’il fait plus ou moins appel à la subjectivité de chacun et à l’ordre moral ».

    On ne s’étonnera pas de l’étonnement du monde intellectuel devant le procédé utilisé. Si les actes commis et éminemment meurtriers n’ont pas de justification ( de raisons objectives et explicables ) alors ceux qui les commettent sont des fous et ils doivent être excusés.

    S’ ils ne peuvent être justifiés en raison de l’horreur que leurs actes portent, alors on renonce à un des principes du droit pénal qui ne juge pas un acte mais une homme qui a commis un acte.

    Ceci dit il faut souligner que le politique est en charge de la sécurité et que l’impératif de l’action interdit de s’appesantir ; autrement dit chacun reste dans son rôle ..ce qui peut aussi se comprendre.

    Ili faut alors admettre que la politique a des raisons que la philosophie ne connait pas ce qui nous éloigne de la république des sages …

    26th janvier 2016 at 15 h 41 min

  5. Gerard Tissier says:

    A lire les commentaires de Carlos, je trouve qu’il devrait « réinventer » le format de ses billets – s’agit il encore de comptes -rendu ? On a l’impression qu’il suit toujours le même schéma et qu’il se positionne un peu «hors sol ». Mais bon ..why not ?

    Ce qui me parait à moi gênant moi c’est cette façon « humoristique qu’il a -selon moi – de se moquer de la teneur des propos échangés en usant de faux verbatim mis entre guillemets dont la plupart n’ont pas été prononcés ( j’en témoigne car quand j’anime, j’écoute et ma mémoire est encore bonne )

    Par exemple pour ce débat : « rappelons-nous l’attentat, en Iran, contre le Shah Reza Pahlavi d’Iran (colonie anglaise depuis le XVIII siècle), perpétré par l’Ayatollah Khomeiny, désireux d’y installer une théocratie Chiite, « expliquer est impossible… on interprète, et on ne pense qu’à ‘bouffer’, ‘boire’, ‘baiser’ », « Nul ne peut faire le Mal, volontairement », «Comprendre », c’est commencer à désobéir », « C’est difficile d’assumer les fonctions d’autrui », « l’Homme, c’est ‘œil pour œil, dent pour dent ; la Loi du Talion », en général, ce sont les innocents qui trinquent »,
    Je trouve ce procédé assez peu respectueux et d’une éthique assez particulière sous couvert d’un support (ce site) dont on sait qu’il est peu consulté- mais peut être ceci explique cela …

    Si Carlos était l’objet d’un débat,- je veux dire au centre de l’attention- pourrait on le comprendre pour le justifier ou comprendre qu’il se justifie lui-même parce qu’au moins, lui, il se comprend dans ce qu’il fait !

    Le fondateur de ce premier café- philo en 1992, Marc Sautet, a livré un jour son credo dont j’ai conservé l’archive sonore. Entre autre, il a déclaré « si nous appelons nos rencontres dominicales « débat » c’est que « nous nous débattons »

    En effet .Certains se débattent avec le monde. Beaucoup avec les autres, l’amour, la haine, la mort. D’autres avec eux-mêmes. C’est ainsi.

    26th janvier 2016 at 13 h 24 min

  6. Gerard Tissier says:

    mon commentaire – celui suivant le « poème » était une réaction à chaud suite aux jugements digressifs et peu éclairants de Carlos et se limitait à donner une idée d’un corrigé pouvant servir de référence à une problématique relevant du bac philo.

    J’ai retravaillé la question depuis et je livre quelques extraits de l’article p

    26th janvier 2016 at 15 h 57 min

  7. Gerard Tissier says:

    La suite..
    L’argument du chef de l’exécutif est « qu’il n’y a rien à comprendre » (devant l’horreur), et que donc, « expliquer c’est presque justifier », sous- entendu, se rendre complice ou entraver de fait l’union nationale pour une mobilisation sans failles

    On peut lire à ce propos dans Libération qu’il y a ici un discours à double face. D’abord la vision libérale de l’individu. Autonome, responsable et nécessairement, pleinement coupable.

    Ensuite un discours de rejet sans équivoque de la culture dite «de l’excuse». Comme si on pouvait cesser de mettre en question les fausses évidences et de prendre du recul à partir des connaissances accumulées sur la société.

    S’y ajoute la thématique de la guerre déclarée- c’est moi qui souligne. On pourrait presque dire celui de la « patrie en danger »(1792) ou  » du péril imminent » qui suscita, dans sa dynamique même, la logique de la Terreur pendant la Révolution. Rappelons-nous ce mot de Danton : »soyons terrible pour éviter que le peuple ne le soit ». C’est à dire inventer  » les formes symboliques qui permettront de contenir l’ardeur ».

    Danton parlait de la répression à mettre en place sur le plan des institutions pour que ne se reproduisent pas les « massacres de septembre » ( 1792) ces derniers résultant autant d’une pulsion de vengeance que de l’impuissance des pouvoirs face aux menaces multiformes.

    Cela donna la «loi sur les suspects » que vient d’évoquer- en comparaison- notre défenseur des droits (sur France inter le 4 février) loi qui permettait d’emprisonner les gens sur de simples présomptions et qui peut se compare aux assignations à résidence sur fiches de renseignements.

    Si comme le disait Marc Sautet dans son credo d’octobre 1992 nous débattons parce que nous nous débattons. L’urgence ici semble devoir être la vigilance sur des évolutions possibles dans notre démocratie et ce point de vue, fut – heureusement- exprimé.

    Mais cela créa des remous Je le sais. A quoi sert un animateur si ne n’est à prendre des risque et à encourager les minoritaires- souvent les mieux éclairés – à en prendre, eux- aussi ?

    Si « la philo dans le cité ? » a affaire avec la doxa – l’opinion la plus partagée – alors le climat général était bien celui révélé par les sondages sur le consensus sécuritaire qui ouvre des perspectives inquiétantes. En tous cas, il y a eu, grâce à l’auteur du sujet, une inscription dans le réel d’un sujet des phares (ce qui est de la responsabilité de l’animateur).

    Pour en finir ici, je recommande la lecture de « La liberté ou la mort » de Sophie Wahnich –essai sur la terreur et le terrorisme. Pour ce docteur en histoire, elle soutient la thèse d’une équivalence morale entre l’an II et septembre 2001, « non sens historique et philosophique.

    L’inflation de l’appareil répressif est l’effet de ce qu’on pourrait appeler la rémanence rétinienne de l’image de la terreur révolutionnaire ».

    26th janvier 2016 at 17 h 02 min

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