Si l’on se penche sur les événements de la semaine, allant du lundi 25 avril, au Premier Mai 2016, on verra que, dans une action protestataire , les ‘Intermittents du Spectacle’ ont occupé le Théâtre de l’Odéon, ainsi que la Comédie Française afin de peser sur les négociations, en cours, sur leur Assurance Chômage et ont obtenu gain de cause. Par ailleurs, de nombreuses autres manifestations sociales ont été réprimées de plus en plus brutalement par les Forces de l’Ordre, le tout culminant, parallèlement, avec le proverbial Débat hebdomadaire qui a lieu au Café des Phares®, ce jour-là, les participants s’étant intéressés à la question «Peut-on vivre sans travailler ?», ce boulot étant confié à l’animation de Bruno Leucoris.
Quand on fête,… on fête…, et il y avait de quoi !!! Le Premier Mai ! La Fête du Travail ! Le Muguet !!!
On pourrait commencer par le plus pénible !
Le TRAVAIL, dont le terme, dérivé du latin populaire, tripaliare, (tourmenter) s’est retourné vers l’instrument de torture « Tripalium », à l’origine façon de ferrer les bœufs. Ainsi, le sens de souffrance subsiste, désignant, entre autres, les travaux serviles, comme ceux des champs, le service militaire ou même, douloureux, à l’exemple de ceux de l’enfantement des femmes. Au fond, toutes les activités pénibles, endurées par l’homme, afin de faire face à la réalité, ont été prises en considération depuis Aristote, qui différenciait « poïêsis et praxis », et mises en théorie par Ricardo (XVIII/XIX siècle), puis Marx (1818/1883), qui la qualifiait de « quantité de travail, socialement nécessaire, pour déterminer la valeur économique des marchandises », jusqu’à Hannah Arendt qui différencie, Travail-Oeuvre et Travail-Activité, à partir des réflexions d’Aristote.
Puis, il y avait Le PREMIER MAI, « Labor Day », célébrant les luttes des ouvriers qui, en 1886, à Chicago, un ‘œillet à la boutonnière’, s’efforçaient d’obtenir les huit heures de travail, mouvement réprimé violemment. Il fut reproduit par Saint Juste, qui, commandait les « sans Culottes » ; des Anarchistes, ont été condamnés à mort et pendus le 11 octobre 1887, vendredi noir qui déboucha sur la Révolution Française de 1889, Jules Guesde créant, alors, la Fête du Travail en 1890, une de telles manifestations, menée par Fabre d’Eglantine, ayant tourné au drame, lors qu’une sévère Fusillade, du Pouvoir, provoqua 9 morts…
Enfin, Le MUGUET, («convalaria megalis », de la famille des Liliacés), est une plante liée à la magie, la légende voulant qu’elle ait été créée par Apollon, afin de tapisser le sol du mont Parnasse , pour que les 9 Muses ne souffrent point en marchant sur le sol ! Les Romains ont continué la tradition, et des Bals étaient, alors, organisées pour les jeunes filles, en dehors de la présence de leurs parents.
Enfin ! Les Participants au Débat, n’ont pas esquivé la question, faisant valoir que « si l’on travaille on souffre », « qu’une vie, sans travail, n’existe que dans l’Eden », « qu’il y a 14 millions de retraités en situation dramatique », que « qu’on le veille ou pas, on joue sur la morale », « que Jérôme Bosch représente l’Eden comme un jeu », « que la vie moderne fait des Hommes des prolétaires », « que la vie des gens ressemble à celle d’un ‘Club Med’ », « ou à la ‘Grande bouffe’ », « qu’Hanna Arendt, reprend le thème de la société horizontale », « qu’il faudrait revaloriser le Travail », « qu’il y a un âge pour philosopher », un autre affirmant qu’il est « retraité depuis 24 ans », « que le Travail signifie responsabilité », « que Max Weber s’est référé au désenchantement du Monde », « qu’il y a un âge pour ‘vivre’, un autre pour ‘philosopher’ », le Tout étant, comme habituellement, clos par la veine poétique de Gilles !!!
Définition : « Paresse : habitude de se reposer avant la fatigue ». Jules Renard.
Carlos