LA TERRE TOURNE, LE MONDE S ARRETE Géopolitque du corona Trilogie: 1 par Joseph STRICH

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Posted on 15th avril 2020 by Gunter in Textes

L’épidémie du corona virus est en train de changer la face du monde, la société, l’économie, les finances, les affaires, s’accordent à dire tous les géopoliticiens, les politologues, les analystes et autres spécialistes des sciences politiques, de l’économie politique, des relations internationales, des études stratégiques. Le monde est pris à la gorge par le nouveau virus.

« Il y aura un nouvel ordre mondial », affirme avec certitude Henry Kissinger, le dernier des sages de la diplomatie internationale (il a 97 ans!). Le vieux professeur juif d origine allemande a été professeur de Sciences Politiques à l Université d Harvard puis Conseiller à la Securité Nationale et Secrétaire d Etat des présidents américains Richard Nixon et Gerard Ford entre 1969 et 1974. Il a promu les accords de cessez-le-feu, de sépartion des forces (désengagement) puis intérimaires entre Israel, l Egypte et la Syrie, suite à la guerre de Kippour d octobre 1973. Il avait auparavant conclu l accord de paix entre les Etats-Unis et le Vietnam, ce qui lui avait valu le Prix Nobel de la Paix.
Ah un ordre nouveau? Un nouvel esprit national? Vraiment? Par qui? l Union Européenne peut-etre, elle qui n a rien eu à proposer à des Etats membres qui se sont écroulés comme l Italie et l Espagne, et au Royaume Uni avec ou sans Brexit?
Le cliché en vogue par ce temps de corona est de remettre à l ordre du jour le repli su soi, les anciennes frontières,  les Etats-Nations. Journalisme et histoire immédiate. Mais attendons de voir. Prenons du recul…
Nous nous poserons la question, une autre fois, et j’invite le lecteur à en faire de même, par écrit, ou en lui-même. Mais d’abord, dans un premier temps, adoptons la thèse première et faisons un tour d’horizon, un état des lieux. Nous pourrons ensuite, dans un esprit dialectique, émettre des réserves sur ce qui est dit et nous faire une opinion plus nuancée, peut-être. Car attention aux fake news, et trop d’information(s) tue l’information.
« Le 21 ème siècle commence aujourd’hui, le corona signe la fin de l’ère de la globalisation », affirme au quotidien israélien Israel Hayom, le philosophe franco-israélien Shmouel Trigano (3 avril), qui croit savoir que « le dégât sera énorme pour l’humanité ». Je pose la question: En sera-t-il ainsi à la fin de l’épidémie ou bien tout recommencera-t-il comme avant ? Les Chinois continueront-ils à manger et à fabriquer n importe quoi, et leur achèterons-nous n’importe quoi?
Oui, c’est la 11 ème plaie d’Egypte, mais elle punit tout le monde, il n’y a plus de « peuple élu », de couronne, célébrité, personnalité, ou simple personne, qui soit protégée : malades notamment sont, au Canada le Premier ministre Justine Trudeau, à Monaco, le Prince Albert, au Royaume Uni le Prince Charles et le Premier ministre Boris Johnson – passés de la décontraction face au virus à l’hospitalisation, la sienne-, des stars d’Hollywood, comme Tom Hanks, des ministres de partout dans le monde (parité décidée par le sort: en Iran il en tombe malade et même meurt des ministres, et en Israël c’est celui de la Santé qui est touché par le corona…!)

Pessa’h, Pâques, Ramadan, les vacances d’été, c’est tombé à l’eau on dirait. Reportés d’un an: le concours de la chanson de l’Eurovision à Rotterdam, l’Euro de foot, les Jeux Olympiques de Tokyo.
Mais les manifestations culturelles ou sportives ne sont rien à coté de l’impact énorme sur les finances, l’économie, l’emploi, partout dans le monde. L aviation civile et le tourisme se sont affaissés, l’industrie automobile (surtout américaine mais aussi européenne) sont menacées, Wall Street est ébranlé et comme en 1929, les chutes vertigineuses des actions à la bourse de New York ne manqueront pas d’entraîner avec elles toute la société américaine et dans son sillage, tout le système économique mondial.
Victime (politique) d’importance: le président américain lui-même, dont les acquis du premier mandat s’achevant s’estompent au fur et à mesure que s’amassent des corps à New York.
Trump, Donald Trump: il se voyait déjà réélu haut la main le 3 novembre prochain (essor de l économie américaine, plein emploi), mais le scénario catastrophe s’est produit, avec cet événement que personne ne voyait venir, surtout lui qui considérait cela au début comme une « grippette ».
Et son challenger, l’ancien adjoint de Barack Obama, Joe Biden, assuré désormais de l’investiture démocrate après que son rival Bernie Sanders eut jeté l’éponge, ne peut pas encore faire démarrer sa campagne, les feux de la rampe n’éclairant pour l’heure forcément que l’occupant républicain de la Maison Blanche. Corona Superstar: c’est lui, le « CV » comme je l’appelle, qui va décider désormais du résultat de la présidentielle américaine, c’est de lui que va dépendre la victoire ou la défaite de l’homme d’affaires milliardaire: saura-t-il relever le défi majeur de son temps, être au rendez-vous de l’Histoire comme le fit en 1934 Franklin Delanoë Roosevelt avec son « New Deal » qui remit en marche l’économie et la société américaine?
La question qui taraude Trump et tous les dirigeants de la planète: faut il sauver des vies humaines ou l’économie? Finie la pax americana, fini le post-nationalisme, finis les accords bilatéraux et multilatéraux, chacun pour soit et Dieu pour personne, sauve qui peut! Let see… Le spécialiste français en stratégies Olivier Sibony affirme que c’est plus grave qu’en 2008-2009 avec la crise des subprimes aux Etats-Unis. Il compare la crise sanitaire et économique actuelle au krash financier de 1929 (le « jeudi noir ») qui avait provoqué la Grande Crise sociale et économique des années 1930 (soldée seulement 10 ans plus tard, quand a éclaté en 1939 la Seconde Guerre Mondiale).
Sibony prédit, dans un entretien (3 avril) au HuffPost rapporté par « Yahoo.fr Actualités », une situation analogue à celle décrite dans le roman de John Steinbeck: Les Raisins de la Colère sur l’Amérique des années 1930, qui peut se reproduire: des familles entières désœuvrées et manquant de tout sur les routes, des tas de vies humaines détruites, des suicides. Désolation, désespoir. Des Etats entiers en faillite. Oui nous sommes dans l arrière-cour de la géopolitique. Cela me rappelle le film de Sydney Pollack de 1969 avec Jane Fonda: They Shoot Horses, don’t They? (On achève bien les chevaux).
Déjà, au coté de centaines de milliers de malades et de milliers, voire dizaines de milliers de morts, on compte des millions de chômeurs, aux Etats-Unis, en France, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, pour ne citer que ces pays, les plus touchés en Occident.
La question de la responsabilité commence à être soulevée, timidement: d’où vient le mal cette fois-ci ? s’agit-il d’une force surnaturelle, d’une catastrophe naturelle comme un tremblement de terre, ou bien d’un « virus chinois », comme aime à l’appeler Trump décidément plus politiquement incorrect que jamais et continuant ainsi la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine. Maintenant il incrimine aussi l’OMS; l’Organisation Mondiale de la Santé, pour sa gérance défectueuse de la crise. On n’en parle pas vraiment pour l’heure pour une question de survie. L’Italie accepte sans broncher l’aide chinoise, la Hollande de même (800.000 masques) ou encore la Serbie qui s’était auparavant vue refuser l’aide de l’Union Européenne. D’aucuns se posent la question de savoir si l Union Européenne survivra à la crise, une UE déjà mise à mal par le Brexit voulu au début de l’année par B. Johnson.
Les premières poursuites judiciaires contre la Chine ne se sont pas faites attendre: 4 en Floride pour dégâts économiques et préjudices psychologiques et au Texas ce sont 20 trillions de dollars qui sont réclamés pour cause de « complot chinois ».
Je n’ai pas parlé dans cette brève revue de pays d’Asie de l’Est qui ont réussi à bien contenir l’épidémie, comme la Corée du Sud ou le Japon, ou des pays européens qui connaissent la même relative réussite, comme l Allemagne de la chancelière Angela Merkel, ou la Russie du président Vladimir Poutine relativement épargnée. Ni de l’Afrique pas encore vraiment touchée (mais si ça arrivait…..!), de l’Amérique du Sud, de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient pas encore trop atteints. Je me suis concentré sur la Chine et les Etats-Unis, respectivement pays d’origine du virus et pays le plus atteint, ainsi que de l’Europe lourdement attaquée (Royaume Uni, Italie, Espagne, France).
Dans un autre article qui suivra celui-ci, une deuxième partie qui en constituera comme un second volet de géopolitique, j’évoquerai longuement la situation particulière de deux pays du Moyen-Orient, qui sont des acteurs importants sur l’échiquier géopolitique mondial, Israël, d’où j’écris et qui a une expérience certaine de nombreuses situations de crise/guerres (vécues et couvertes par l’auteur de ces lignes) et l’Iran, dont la situation est très préoccupante. Et on ne peut parler d’Iran sans parler de son grand rival, l’Arabie Saoudite, un des principaux fournisseurs d’ »or noir » dans le monde, et de la nouvelle crise du pétrole qui se profile avec la baisse spectaculaire de la consommation. La question du pétrole constituera un 3 e et dernier volet de cette trilogie géopolitique.
Je n’ai pas beaucoup insisté sur la France, son lourd bilan économique et humain, et pour cause: les lecteurs de ce site français entendent à longueur de journée parler de la situation dramatique en France et des mesures prises par le Président Emmanuel Macron. Mon objectif était de leur apporter un éclairage d’ailleurs, puisque justement il s’agit d’une pandémie, donc d’un phénomène global. Il y a tout un monde hors Hexagone!
J.S.

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