EDUQUER : vient du latin « educare » signifiant « instruire », « élever ». Or, ces 2 définitions ne sont pas synonymes, car elles indiquent 2 actions différentes :
« Instruire » (qui relève de l’intellect) et « Elever » (qui relève de la sensibilité. Il y a une nuance à ajouter qui me semble fondamentale. De mon point de vue : « instruire » permet l’enracinement dans la matière, alors que « élever » permet de faire sentir ce qui nous dépasse et nous élève vers des valeurs universelles plus hautes, plus fines, en apparence invisibles. Il y a là un double mouvement :
- un mouvement horizontal : instruction des savoirs (philosophiques, scientifiques, historiques, artistiques…) enseignés dans les écoles et liés à l’espace-temps terrestre, donc de l’ordre du visible ;
- un mouvement vertical : élévation, d’ordre spirituel, soit la saisie intuitive des processus interconnectés et corrélatifs entre le monde visible et le monde invisible, le monde extérieur et le monde intérieur. En conséquence, notre champ de vision s’élargit et s’agrandit. Notre comportement se transforme selon les niveaux de conscience. Il y aurait donc une amélioration, un enrichissement. Le but de l’éducation a pour objectif l’épanouissement de l’être dans sa triple dimension : physique, psychique, spirituelle. En principe, l’éducation commence dans la famille et se poursuit dans les écoles, la société. Le rôle des parents serait de guider et d’inviter l’enfant à trouver son propre chemin et à en faire l’expérience par lui-même. Il n’y a donc pas d’opposition entre instruire et élever qui se distinguent, mais une coopération pour la réalisation de soi, un soi unique en relation avec tout ce qui vit, de manière « équitable« , c’est-à-dire « juste« . Il y a une sorte d’équilibre, d’ajustement, entre raison et sensibilité qui s’effectue.
Le vrai problème, ou plutôt la solution, serait de défaire l’écheveau de nos pensées, entretenu par l’ensemble de l’humanité et devenu inextricable. Et pourtant… ce serait plus facile – que l’on ne se l’imagine – de s’en défaire ! Il suffit de « vouloir », de reformuler le postulat de base : « Ce n’est pas la matière qui crée la vie, mais la vie qui anime la matière« . A partir de là, tout devient lumineux et les retombées se manifestent tout autrement et s’ancrent dans toutes les activités humaines. Notre vision de la Réalité change. En appliquant, en concrétisant cette nouvelle perception, nous en voyons les effets, les conséquences.
Mais la simplicité de cette réorientation semble « utopique » pour beaucoup, voire même un « idéal irréaliste » ou « ennuyeux » pour bien d’autres. Mais c’est le prix de la liberté de choix (libre arbitre et responsabilité personnelle). Il n’y a là rien de mystique !
Marie-Noëlle Douin, janvier 2021