Débat du 17 Février 2013: « La dernière fois », animé par Alois Sandner Diaz.

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Posted on 18th février 2013 by Carlos in Uncategorized

Au milieu des habituelles péripéties politiques dont le monde, ainsi que la France sont animés, à 85 ans Benoît XVI qui, en tant qu’évêque de Rome succéda à Saint Pierre en Avril 2005, annonçait soudain, le 11 Février, sa résignation à la charge pastorale à partir du 28 du même mois, ce qui a eu l’effet d’une fin du monde, alors que, précisément, une météorite de dizaines de tonnes se désintégrait à Tcheliabinsk cinq kilomètres au-dessus de l’Oural, et qu’un scandale sanitaire éclata lorsque l’on a voulu nous faire avaler des couleuvres pour des plats cuisinés sous emballage. Tout cela n’était cependant pas matière à empêcher les habitués du Café des Phares® d’y venir, le 17 Février 2013, pour participer au débat dominical qui, portant sur « La dernière fois », était en l’occurrence animé par Alois Sandner Diaz.

La dernière fois, quoi ? S’agit-il du titre d’un tango ? Est-il question du Temps et, à la rigueur, de « E=mc2 » ? D’une remontrance du genre ‘je ne le répéterai pas deux fois ; après c’est le martinet’ ? Peut importe ; comme un cheveu dans la soupe, l’affirmation pontifiait là, chosifiée, et ce qu’il fallait c’était encaisser, puis se débrouiller pour en tirer quelque substance d’une telle observation jetée en l’air sans nous interpeller particulièrement, mais qui subsistait, lancée comme un ballon qu’il fallait attraper et, le passant de main en main, aller jusqu’à la ligne de but pour en faire un essai ; 5 points. C’est maigre, pour le temps que l’on passe en salle de travail, pourvu que « La prochaine fois » ne sera pas le thème de notre imminente cogitation.

On me dit que je suis toujours négatif, que rien n’a de grâce auprès de mon entendement, que je suis destructeur ; le fait est que, ‘après la dernière fois’, si c’est bien la dernière, il n’y a plus que dalle ; ‘circulez ; il n’y a rien à voir’, et je ne peux être, alors, que ‘déconstructeur’ au pire, et répliquer que nous n’étions là que pour y travailler puis en venir à bout de cette « dernière fois », c’est-à-dire, broder autour d’un constat, indépendamment de ce que ça pouvait bien vouloir dire, nous référant, pour y parvenir, à tout ce qui bouge ou ferait illusion au dépens de l’allusion à un tel instant, puis imaginer que si ! Qu’il y a « une première fois » et qu’en suite, selon l’espérance de vie, beaucoup d’autres sans aucune importance, jusqu’à la der des ders. Comment ? Visant les étoiles ? Mais les étoiles ont quelque chose à voir avec le désir, et le désir n’y était pas, puisque l’on ne pouvait plus rien attendre de ce genre d’envie, basta. Va voir là-bas si j’y suis, et reviens à l’heure du thé. Etant donné qu’une seconde est toujours une seconde, une telle relativité n’avait pas un Port de destination ; c’était une chanson pareille à une autre, comme par exemple le ‘bolero’: « La ultima noche que passé contigo… » (La dernière nuit que j’ai passé avec toi) mais le rythme n’y était pas.

Pas de lézard ; on fait comme si, et les participants ont redoublé d’efforts afin de ressentir quelque chose, évoquant par exemple « l’inconnue que ça représente », « la nostalgie », « la vieillesse », « la mort », « l’inconscience », « l’exclusivité, ainsi que l’irréversibilité de l’événement », « la méfiance vis-à-vis de l’avidité », le « sentiment de perte », « la rupture en spirale », « considérer les trois temps, le poétique, l’anniversaire, le festif », « l’effet de la pellicule ‘Amour’ de Haneke, alors que la vie est autre chose qu’un film, car les gens changent ». Quelqu’un a « fait savoir que l’on ne connaît pas l’avenir », et un autre jugea « qu’il faut distinguer entre le ‘quantitatif’ et le ‘temporel’ », « aussi bien qu’entre la certitude de la mort, et l’hypothèse d’un poème ; entre le châtiment et la récompense », alors que l’animateur se demandait « de qui a-t-on peur ?», d’autres « qu’est-ce que la vie sans la mort ?». 

On s’éloignait de « la dernière fois » et on passait au « ça suffit !, pour repartir de zéro », « le ‘mariage pour tous’ », le bon mot du sage « c’est la première et dernière fois que je meurs », « la démission du Pape », « le ‘Dieu est mort’ de Nietzsche et le « ‘que Dieu nous sauve’ du croyant », puis on est revenu au « on ne peut pas échapper à la mort et je me révolte puisque si l’esprit ne peut pas naître, il ne peut pas mourir car, le spirituel n’est pas un diktat de la vie, et j’ai pris à 60 ans la résolution de ne pas mourir et de ne pas mentir », ajoutant que ‘la dernière fois’ est une Utopie, une vue de l’esprit, puisque au-delà il n’y a rien. « On vit dans la communauté des morts, la vie étant un éternel recommencement », ajouta l’animateur, puis quelqu’un a fait savoir « que l’on ne vit qu’une fois », rêvant « d’être un papillon », « essayant de rendre la vie plus intense, quelque chose d’unique », « une ‘tragédie de Hamlet’ ou d’Œdipe, une aventure, une envie de mort, une joie sans la tristesse », que « Deleuze, Freud et Pascal ont savourée philosophiquement », « libérant les forces de l’esprit » ou, comme Oscar Wild ‘visant les étoiles allongés dans le caniveau’.

Gilles a eu le dernier mot.

 Dans son lit de mort, un moribond lâchât un sonore pet.

- Ops ! Fit-il. Peut-être ce sera le dernier !

 Carlos

Bioéthique de la fin de vie.

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Posted on 18th novembre 2012 by Carlos in Uncategorized

Au cours de la semaine de la solidarité internationale et de la citoyenneté, voilà que l’enfer s’installait à Gaza accélérant diaboliquement le terme des existences humaines, tandis qu’à Paris on trouvait partout des Marchés de Noël, occasion rêvée pour aller lécher les vitrines de fin d’Année ou le grand Salon du Mariage Oriental, qui suscitait de nouvelles créatures, alors qu’au Café des Phares® on se souciait de leur terme, au cours du débat du 18 novembre « Bioéthique, un cas clinique de fin de vie », animé par Bruno Lecoris.

Je ne sais pas s’il y a un point d’interrogation, il se trouve en tous cas que la veille on fêtait l’arrivée du Beaujolais Nouveau, à laquelle habituellement je sacrifie en compagnie de vieux amis soixante-huitars, membres honoraires de l’Internationale Situationniste, et je ne me trouvais pas ce dimanche, en mesure de faire face à la bioéthique, ni aux cas cliniques et encore moins à la fin de vie, c’est-à-dire, l’effacement complet de nos idéaux, l’achèvement de ce qu’il s’agissait de dépasser, le point mort du passé, la disparition du centre, le flétrissement de toutes les salades.

Si je lance ce compte-rendu, c’est tout simplement afin de donner à ceux qui ont assisté au débat, l’occasion de s’en exprimer dans la rubrique « commentaires » et satisfaire ainsi le désir reconnu du dialogue, l’errance de la pensée, le refus de la lourdeur, l’effacement du négatif.

Ceci dit, puis je m’efface, il semblerait que, prêté par les médecins avant d’exercer, le Serment d’Hippocrate constituerait le principe de base de leur déontologie et respect de la vie, bioéthique pour les intimes. Ne suffirait-il plus, le Serment, à définir les responsabilités du docteur et nous faudrait-il une nouvelle réflexion sur la morale des Hommes confrontés au vivant, une bioéthique donc, un savoir de plus ou une nouvelle méthodologie, bref, une déontologie, créée en 1960, destinée à déterminer leurs responsabilités et contenir leurs excès, comme la vente d’organes éventuellement ?

Un individu trouve un vieil ami dans la rue.

-Tiens, te voilà. On m’avait dit que tu étais mort.

- Tu vois, je suis bien vivant.

- Mais, je crois plus volontiers celui qui me l’a dit.

Carlos