En Novembre 1997, au cours du débat « Copier/collé » qui eut lieu au café des Phares, Marc Sautet constatait que « parfois, on se décolle de soi-même en vue d’un élargissement » ; Marc Goldstein me confia un jour : « le café des Phares est un endroit que j’affectionne particulièrement, parce que la philosophie ne s’y prend pas au sérieux ». Le premier, qui a su faire « des Phares » un comptoir aux idées, succombait des suites d’une tumeur cérébrale, le 2 Mars 1998 ; le second, qui s’évertua a en faire circuler librement le sens sur son site, s’effaça lui-même, le 20 Février 2009. Deux décès pour un signe de vie, l’assurance que la spéculation philosophique n’est ni morte ni sinistre.
Sur ces entrefaites, et sachant que chaque communauté tient à célébrer ses martyrs, nous voulons avec le geste d’aujourd’hui, 28 Févier 2010, rendre hommage aux nôtres. Ils sont quittes, tous deux, de la seule certitude que l’on a, le trépas toujours involontaire d’un « Moi » qui s’effondre, ne laissant de la mesure de leurs rêves que la vie captive entre les lignes de ce qu’ils ont écrit et les traces qui, restées dans le cœur de ceux qui les ont aimé, ne cessent pas de les construire.
Le collectif du CaféφιλοdesPhares