Débat du 5 septembre 2010 : « Est-il plus important de changer le Monde que se changer soi-même ? animé par Daniel Ramirez.
En guise d’introduction, l’animateur du jour demande s’il y a dans l’audience des gens qui sont au café des Phares pour la première fois. Quatre personnes plus un petit groupe au fond de la salle lèvent le bras. Allons, courage, le rajeunissement des cafés philo est en marche ! Daniel leur explique alors les règles du jeu ainsi que la manière de compléter ce débat en écrivant au site « Café des Phares » pour exprimer tout ce qu’ils n’ont pas eu le temps ou l’idée de dire. Ceci avec une note curieuse de mea culpa sur le fait que les animateurs peuvent aussi dire des choses que les participants ne partagent pas, ou avec des manières de s’exprimer qui les étonnent. Où va-t-il chercher cela ?
Seize sujets de débats offerts sous un soleil radieux au choix de l’animateur du débat du jour, décidemment, c’est bien la rentrée ! En les relisant à voix haute, Daniel fera tout seul et sans hésitation son choix :
« Est-il plus important de changer le monde que de se changer soi-même ? »
Le débat, très fourni, a soulevé un grand nombre de questions et de pistes de r »flexion à partir du sujet :
Le sujet n’est-il pas une question accusatrice ?
- qu’est-ce que le monde ? Est-t-il une réalité ou quelque chose en nous ?
- Pourquoi voudrait-on changer le monde ? Se changer, une quête pour aller au paradis ?
- Se changer avant de changer le monde ?
- Et si en se changeant, on concluait qu’il n’y a rien à changer ?
- Le changement en nous et dans le monde n’est-il pas permanent et en dehors de notre contrôle ?
- Qu’est ce qu’être important, et important pour qui ?
- Ne sommes-nous pas en train de TROP changer le monde ?
- Se changer, est-ce autre chose que changer son interprétation du monde ?
A toutes ces questions, les réponses apportées par les uns et les autres ont varié du ridicule à la réflexion ontologique la plus ésotérique ; en passant par des exemples et des prises de position raisonnables. Jugez-en par vous-même :
Je suis le monde ; si je change, je change le monde. Il n’y a qu’un monde, c’est moi.
Pas d’opposition entre les changements : cela peut conduire à Hitler.
L’enfant qui apprend à lacer ses chaussures est en train de se changer.
Se changer, c’est se débarrasser de ses affects.
L’existence du monde est-elle une réalité ou une vision en nous ?
Estrozi a changé son destin, Mandela a changé son pays, Lesseps a changé le monde, la bombe atomique a changé les rapports Inde/pakistan ; MAI 68 n’a rien changé.
Pour Spinoza , il n’y a rien à changer, pour Leibnitz, on a le meilleur des mondes possibles, Prométhée est allé trop loin dans les changements entrepris. Et pour Heidegger l’homme est le berger de l’être.
Et tout cela a fait un débat vivant, où le Sud s’est exprimé longtemps après le Nord, où pour la première fois, quelqu’un de la terrasse a parlé et où l’animateur a montré sa sagesse en posant souvent ces deux questions :
Ne crois-tu pas que tu es hors sujet ?
Qu’est ce que tu en penses, TOI ?
P.S. CE COMPTE RENDU EST MON INTERPRETATION PERSONNELLE DU DEBAT. TOUTES LES CORRECTIONS ET DIFFERENCES D’INTERPRETATION SONT LES BIENVENUES.
Georges TAHAR
1st septembre 2010 at 16 h 38 min