Débat du 31 octobre 2010 : « Pourquoi sommes-nous méchants ? » animé par Gérard Tissier.

3 comments

Posted on 2nd novembre 2010 by Cremilde in Comptes-Rendus

IL FAUT CHOISIR…

Entre un dimanche de Toussaint ensoleillé passé en vacances en dehors de Paris, et le même passé à philosopher dans l’enceinte du café des Phares sous une véranda qui est un appel à l’évasion, beaucoup ont choisi la première alternative, d’où les rangs clairsemés  du café ce dimanche 31 Octobre ; incroyable, il y avait des chaises disponibles dans l’enceinte qui nous est chichement attribuée de 10h30 à 12h15 dorénavant.

Entre les deux sujets que l’animateur Gérard  avait présélectionnés pour les soumettre à notre suffrage, il a fallu que l’audience choisisse. Et contre son avis, qui penchait pour un sujet sur l’autorité, le peuple philosophe a choisi à mains levées un sujet beaucoup plus populaire, beaucoup plus jubilatoire, beaucoup plus …enfantin : « pourquoi sommes-nous méchants ? » Certes, il y a, dans l’énoncé, le « pourquoi philosophique », certes il y a aussi le « nous » ontologique (n’ayons pas peur des mots !) mais il y a aussi le « méchant » enfantin, , pas grave , primesautier, mauvais, malheureux, médisant, rosse, venimeux, malintentionné …Mais vox populi, vox philosophie !

Entre les personnes qui proposaient un sujet en s’engageant à rester jusqu’à 12h15 pour le défendre, et celles qui proposaient un sujet et avertissaient qu’elles s’en iraient au bout d’une heure de présence, l’animateur a choisi la seconde alternative. Ainsi il accordait une reconnaissance de fait aux prima donna qui pensent qu’elles ont trop de choses importantes à faire le dimanche pour consacrer plus de 60 minutes chrono à cette réunion qu’on appelle…dites-moi ça encore, ah oui, un « café-philo ».

Par contre on n’a pas choisi durant le débat. Dès le début, André, qui a proposé le sujet choisi, a  fait son introduction en invoquant Kant  –pas moins – et en nous mettant face aux préoccupations contemporaines alors que d’autres remarquaient l’insoutenable légèreté du mot « méchant » digne de la garderie d’enfantsl Ensuite, on a oscillé entre le méchant qui écrase l’orteil des voisines et la « malitude » d’un Pol Pot ou d’un Hitler, entre le méchant qui tape sur le tibia de son frère et le « pervers » qui fait volontairement mal à l’autre, entre le méchant qui naît ainsi  — René Girard à l’appui — et celui qui le devient par ce qu’il a vécu. On en profite pour différencier le méchant du pervers et du mauvais et les motivations d’un Yago de celles  des prêtres pédophiles. On va même jusqu’à condamner l’esprit de compétition qui mine notre société et sans lequel elle serait une société sans méchants ! Il faudra bien un jour discuter cette croyance tellement de chez nous que tout le mal vient des Américains.

Bref, la tambouille habituelle du café des Phares quand on ne prend pas soin de définir et de cerner  ce dont on veut parler.

Et pour conclure, mesdames les philosophes, cette citation de Nietzsche :
  »Au fond du coeur, l’homme n’est que méchant, mais au fond du coeur, la femme est mauvaise »   Friedrich Nietzsche
Comme quoi on peut devenir un grand philosophe et être un piètre psychologue, misogyne et grossier.

Georges TAHAR

3 Comments
  1. Elke Mallem says:

    La tambouille philosophique…. Avec les mêmes ingrédiants, on peut faire beaucoup de plats et la doigté du cuisinier fait la différence.
    Pourquoi Nieztsche a pu dire ce qu’il a dit? Parce que son expérience avec les femmes n’était pas des meilleurs. Et il exprime peut-être le fait que la méchanceté féminine ne revêt pas la même forme que celle de l’homme. Le domaine de pouvoir n’étant pas le même, surtout au temps de Nietzche, les armes ne pouvaient être les mêmes. La femme méchante: je pense à Médée qui va jusqu’à l’infanticide. C’est la mauvaise femme par excellence, celle qui tue ou abandonne ses enfants ou/et son mari. Même aujourd’hui, les hommes sont moins sévèrement jugé sur l’absence de responsabilité vis-à-vis des générations futures que les femmes.

    2nd novembre 2010 at 7 h 50 min

  2. Carlos says:

    Grâce, Georges, à ton commentaire du débat de dimanche dernier, « Pourquoi sommes-nous méchants ? » (auquel je n’ai pas assisté), j’ai eu la sensation d’en être tout juste sorti avant la fin. Si je viens y mettre mon grain de sel, à présent, c’est uniquement pour faire état d’un doute. Sommes-nous « méchants », d’abord ? Je ne le pense pas, sinon on serait privés de dessert et on n’en parlerait plus. Je crois, par contre, que nous sommes plutôt rosses, vaches, cruels et cons comme la lune, certes, plus par imbécillité que par intention. Il y a en nous quelque chose de sauvage, de féroce, de sanguinaire, au point de pouvoir être malveillants et même nuisibles s’il le faut, mais, au fond, pas plus méchants qu’une teigne. Il n’y a donc pas de raison de se demander « pourquoi on l’est » et, n’ayant pas à nous dédouaner de nos truculences, allons y. N’en faisons pas un fromage et passons aux gâteaux.

    2nd novembre 2010 at 19 h 08 min

  3. ROCA says:

    Pourquoi sommes-nous méchant(s) ?, André, Gérard Tissier,

    Pour …quoi sommes-nous méchant(s) ?, Pour qui sommes-nous méchant(s) ?, par nature’, ou par Accident ?, Le méchant, de nature, Le méchant, de culture ?,
    Volontairement, ou, involontairement, ou, instinctivement ?, pour Les’ Autres … pour nous ?, entre … grands méchants Loups ?,
    chien, Loup, méchant ?, des méchants fabriqués,
    ou, des méchants masqués ?,
    un’ univers – bouc(s) émissaire(s) ?, mal-entendants ?, Le mal … tournant, mal … dominant ?, Le mal … tombant, Le mal … versant … mal … inhérent, itinérant ?, Le mal … indifférent,
    Le mal … persévérant ?, identitairement, ou, malheureusement ?, de parents’ À enfants ?,
    chaîne … du mal, mal pour Le mal ?,
    pulsion, du mal, ou, impulsion, sociale ?,
    Le mal … frustré / frustrant,
    Le mal … baisé / baisant ?,
    Le mal … rêvé / rêvant ?, Le mal, fait, gentil …ment !,
    incarnation des peurs, mal … ignorant, bet’ et méchant ?,
    incarnation des Leurres ?, Les gens sont’- ils méchants ?,
     » Plus’ que Le bruit des bottes, craignons Le silence des pantouffles ! « , méchant’ Absolument, ou, relativement ?,
    mal Absolu, originel ?, ou, relatif, dual, duel ?, Le Pouvoir, méchamment ?, dramaturgiquement ?,
    mal … de persécution,
    de Victimisation ?,
     » Si Vous tuez’ un’ homme, Vous’ êtes’ un’ Assassin,
    si Vous’ en tuez des millions, Vous’ êtes’ un héros,
    si Vous Les tuez tous’, Vous’ êtes’ un Dieu … », Jean Rostand,
    L’Histoire … de tout ce bien … malsain,
    qui nous’ A fait tant de mal !, notre pain quotidien … méchanceté banale’, … haro !,
    un Dieu fou ! Danger fou … sale temps ! Gilles Roca,

    Cas-fée-Philo des nez-nus-Phares, 31-10-2010′, en ces-jours de Brumaire,
    pourquoi de méchants phares ?, pourquoi tant d’indices’ … Amers ?, G R

    2nd novembre 2010 at 9 h 19 min

Laisser un commentaire