Débat du 7 octobre 2012: « L’éducation est-elle une conversion ? », animé par Idriss Sankhom.

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Posted on 8th octobre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

Alors qu’aux USA Barack Obama s’affrontait à Mitt Romney sur le sens à donner à leur politique intérieure, au Venezuela le Président Hugo Chavez briguait un mandat de plus à la tête de son pays, le Président français, François Hollande, paradait au sommet des 5+5, tandis que la Duchesse de Cambridge, Kate Middleton, s’exhibait seins nus et fesses à l’air dans le Magasine « Closer », au Café des Phares®, après une pluvieuse Nuit Blanche fêtée dans les rues à l’instar de celles bien célèbres de Visconti (voire de Dostoïevski), sur les berges assez mouillées de la Seine ainsi qu’à l’Institut du Monde Arabe, le 7 Octobre 2012 a eu lieu, malgré tout, l’habituel débat philosophique intitulé « L’éducation est-elle une conversion ? », animé ce jour-là par Idriss Sankhom.

Etymologiquement, le latin « Educatio », qui nommait au XVème siècle le fait d’élever des animaux ou plantes, désigna ensuite l’instruction de l’esprit, jusqu’aux bonnes manières ou sentiments, selon Flaubert, et signifie aujourd’hui le façonnement de la personnalité, en vue d’une plus grande élévation morale et intellectuelle des gens de tous âges, c’est-à-dire, le développement des facultés mentales chez les enfants et la préparation des adultes à un métier, à la démocratie, à l’acuité de l’œil, de l’oreille, du goût, des manières en société, aussi bien que les égards, la politesse, que sais-je. Pourquoi pas l’éducation des abeilles, des vers à soie, d’une rose comme autrefois ?… Mystère et boule de gomme. Pour ce qui est de la « La formation d’un enfant », voire le développement de ses facultés intellectuelles et morales, ne surgissant qu’au courant du XXème siècle, elle fut quelque chose d’innovateur, même en Europe.

Quant à la « Conversion » (du latin : « conversio » ; en grec : « epistrophé »), cela témoigne par contre du changement mental d’un individu, qui se rallie par exemple à une autre religion, et veut dire en somme que l’on revient sur ses pas. Plus prosaïquement, il s’agit d’un processus ou cheminement personnel aboutissant à de nouvelles croyances, ou différents comportements religieux voire philosophiques, suppléant à des conceptions antagonistes, tel qu’il est arrivé à Pascal, deux fois plutôt qu’une. Il s’agirait au fond d’un changement d’attitude ou façon de voir. Se tourner, entre autres, vers ce que l’on croit vrai ou décider d’aller à la rencontre de valeurs moins communes (parfois un éveil spirituel accompagné d’un acte symbolique comme le baptême, profession de foi, circoncision, prise de distance des biens temporels, façon bouddhiste, par exemple) ; c’est ce que l’on nomme « aller à la recherche, enfin, d’une autre voie, abandonnant certaines conduites ou idées jugées fausses ». La case à cocher était donc « Non », mais cela nous privait des délices du show, c’est-à-dire, la délectation d’empoigner, à chacun son tour le micro, afin d’assener aux autres « sa vérité » et le spectacle se poursuivi « as usual ».

C’est ainsi que l’on se trouva avec « l’enfant sauvage » sur les bras, et du coup « le bébé qu’il faut convaincre à dormir », la « conversion automatique et unidimensionnelle / éducation laborieuse, de A en B, pas de B en C », puis « conversion/ manipulation », « Napoléon III et ses petits soldats », « la guerre d’Algérie », « Manet, peintre et professeur », « éducation institutionnelle ou au sein de la famille », « le développement des idées communistes », le «deviens ce que tu es », « la conversion de St. Paul sur le chemin de Damas », « le Maître et le disciple », « Daniel Pennac et la question de l’argent », « conversion pour quoi faire ? », « pour s’affirmer ! », « pour aller vers une autre vision du monde… »  A un certain moment, assis sur le comptoir mais invité par l’animateur à s’exprimer, le petit Cornélius se mit à pleurer. Pourtant, encouragé par son géniteur, à la deuxième tentative, suivie d’applaudissements, il se livra, s’expliquant sur son drame familial. Question : l’éducation est-elle une galère ?

Le collectif poursuivi, néanmoins, évoquant successivement « la socialisation », « l’émancipation », « l’amour platonique », « le rite de passage », « l’apprentissage de la broderie, pour les filles d’autrefois », et soutenant qu’« il faut s’appartenir », « transmettre et point éduquer », et cetera…

Finalement, Gilles mit un point final à la séance, clamant : « Education/ élévation/ instruction… Objectif/ Finalité… Déconstruction/ Désorientation/ Reconstruction… Lien d’Humanité/ Deviens ce que tu es… »

Histoire de refaire l’instant, tout le monde se trouva dehors, et quelqu’un a raconté que :

Porté par le désir d’éduquer sa propre diction, un patient fut invité par l’orthophoniste à poser ses parties génitales sur le bord du bureau, puis celui-ci porta sur elles un violent coup de marteau à réflexes tendineux…

- Ahhhh, fit le malheureux.

Le docteur :

- Revenez demain pour le « B » ! 

Carlos