Au cours de la semaine de la solidarité internationale et de la citoyenneté, voilà que l’enfer s’installait à Gaza accélérant diaboliquement le terme des existences humaines, tandis qu’à Paris on trouvait partout des Marchés de Noël, occasion rêvée pour aller lécher les vitrines de fin d’Année ou le grand Salon du Mariage Oriental, qui suscitait de nouvelles créatures, alors qu’au Café des Phares® on se souciait de leur terme, au cours du débat du 18 novembre « Bioéthique, un cas clinique de fin de vie », animé par Bruno Lecoris.
Je ne sais pas s’il y a un point d’interrogation, il se trouve en tous cas que la veille on fêtait l’arrivée du Beaujolais Nouveau, à laquelle habituellement je sacrifie en compagnie de vieux amis soixante-huitars, membres honoraires de l’Internationale Situationniste, et je ne me trouvais pas ce dimanche, en mesure de faire face à la bioéthique, ni aux cas cliniques et encore moins à la fin de vie, c’est-à-dire, l’effacement complet de nos idéaux, l’achèvement de ce qu’il s’agissait de dépasser, le point mort du passé, la disparition du centre, le flétrissement de toutes les salades.
Si je lance ce compte-rendu, c’est tout simplement afin de donner à ceux qui ont assisté au débat, l’occasion de s’en exprimer dans la rubrique « commentaires » et satisfaire ainsi le désir reconnu du dialogue, l’errance de la pensée, le refus de la lourdeur, l’effacement du négatif.
Ceci dit, puis je m’efface, il semblerait que, prêté par les médecins avant d’exercer, le Serment d’Hippocrate constitue le principe de base de leurs devoirs professionnels et respect de la vie, bioéthique pour les intimes. Ne suffirait-il plus, le Serment, à définir les responsabilités du docteur ? Nous faudrait-il une autre réflexion sur la morale des Hommes confrontés au vivant, un second procédé donc, un savoir de plus ou une nouvelle méthode, bref, une « déontologie », concept créé dès 1960, destinée à déterminer leurs responsabilités et contenir leurs excès, comme la vente d’organes éventuellement ?
…
Un individu trouve un vieil ami dans la rue.
-Tiens, te voilà. On m’avait dit que tu étais mort.
- Tu vois, je suis bien vivant.
- Mais, je crois plus volontiers celui qui me l’a dit.
Carlos
ROCA Gilles says:
bioéthique’, un cas clinique’, Acharnement thérapeutique, Bruno Lecoris Aux Phares,
fin de Vie, f, i, n’, et, de Vie, soif et faim, A, i, m, finitude … la mort, finalité … La Vie,
« Hiroshima mon’ Amour » … « Amour » … « tu n’As rien Vu À Hiroshima » …
« Vous n’Avez’ encore … Vu » … c’est la mort, c’est la Vie,
« Quelques’ heures’ de printemps » … brin …temps, Ainsi Va …
L’Advenu … souffrance … prise’ en charge, physique, psychique’, À L’Abandon,
La résistance’, émarge’, Amour, don,
Aide’, Assistance’, est …sens’, Acharnement’, … Aimant, … thérapeutique’, éthique’,
est’ hors de prix, n’A pas de prix … spécialisé, socialisé, … La perception, Le traitement,
de La douleur, Le seuil, de pénibilité, physiopsychologique …
L’Accompagnement, mental, moral, dans La Lucidité, et, dans L’humilité, et, dans La dignité, et, dans L’humanité … de mort, de Vie, La Passion, Le Passage … de La Vie, renoncement,
prolongement, Artifice(s) … sévice(s), naturel … est … service’ Acté …
humain … Souffle … Vie …Vent … de L’Esprit, Vivant …
À solitude, sollicitude, Le test’…amant, Le test’ Aimant,
de fin de Vie,
de Vie …
Gilles Roca
Cas-fée-Philo des Nés-nus-Phares, en ces-jours de Brumaire, 18’- 11’ – 2012’,
en cas de fin de Vie, Accompagnement phare,
des plus’ humains critères, et que L’on en découse !, G R
18th novembre 2012 at 10 h 07 min
Elke says:
Je n’y étais pas, ce dimanche. Poussée par mère nécessité d’accepter un travail dit « d’intérim » pour combler les fins de mois difficiles, je me suis trouvée ce dimanche …. dans une unité de soins palliatifs. Haut lieu de la fin de vie, j’ai eu l’honneur d’accompagner le trépas d’une femme que je ne connaissais pas, qui avait une trouille bleue (induit par l’insuffisance respiratoire) de quitter ce bas monde pour aller dans l’autre. L’inconnu fait peur. La peur déclenche tous les mécanismes de stress et d’agrippement, et l’agonie peut se prolonger ainsi un bon bout de temps. Question récurrente : Pourquoi ne pas l’abréger ? Même « abrégée », l’agonie peut sembler insupportable, interminable. Jeune infirmière, j’ai assisté, impuissante, à un cas de mort induite qu’on appelle « euthanasie ». Je préfère largement la culture « soins palliatifs » mais je sais qu’il s’agit d’un processus toujours douloureux que de passer d’une dynamique de soin à visée curative vers une dynamique d’acceptation de la fin. Aucune procédure, aucune loi ne peut nous éviter la dynamique de la souffrance mise en route par l’apparition de la maladie, qui aboutit parfois à la guérison, parfois à la mort. Que fait le soignant ? Au final, Il tente de réduire le stress de celui qui traverse une période de « gros temps », de crise. Calmant, anti-douleur, ambiance sonore. Disponibilité des soignants. On était trois pour huit malades, dont trois « en partance ». Une jeune, une un peu moins jeune et une plutôt ce qu’on appelle en « fin de carrière », moi. Même en fin de carrière, j’aime cette ambiance des derniers souffles. Oui, j’aime. J’ai trouvé la même en salle de travail, là ou on accueille le premier cri. J’aime pouvoir assurer l’espace pour que le travail puisse se faire. Permettre le lâcher prise, défaire un à un l’obstacle qui empêche de « faire ce qu’est à faire ». J’ai eu la chance d’avoir eu un maître qui m’a transmis quelques petits outils d’accompagnement de fin de vie pour me permettre de ne pas me sentir impuissante, inutile. Lâcher ni trop tôt ni trop tard, voilà l’art de la vie. Prendre au bon moment. Et moi, la soignante, je fais, comme toutes les femmes du monde qui ont fait ce travail depuis la nuit des temps : Créer une bulle protectrice, entourer, être là pour que l’autre puisse se centrer sur sa vie, sur son départ. Et, comme rien ne se fait pour rien, je me nourris de cet espace « entre deux », cet espace ou les distances s’abolissent, ou les rôles sociaux tombent, ou le désespoir s’effondre enfin pour laisser, parfois, l’espace d’un espoir nouveau.
18th novembre 2012 at 8 h 16 min
Elke says:
Dans l’égrènement des jeux de mots de Roca, je relève ce matin « prise en charge ». Peut-on prendre en charge la souffrance de l’autre? C’est une des failles de notre représentation du soin: l’usage des mots nos confirme dans l’idée qu’on peut « déposer » son « mal » et que le guérisseur va s’en charger. Y a les résidus de la pensée magique là-dedans. Par la disparition spectaculaire d’un symptôme par une molécule médicamenteuse, cette pensée-là a eu le vent en poupe. Mais 50 ans après, le miracle de la médecine n’a pas eu lieu: nous avons sur les bras un nombre impressionnant de « malades chroniques » qu’on cherche à confier à une armée de professionnels mal payés pour se donner l’impression que tout va bien. Acharnement thérapeutique ou impasse de notre système de soin? Un discours nouveau émerge timidement. La « prise en charge » devient « parcours du soin ». Le malade passe de main en main, tel un objet sur le tapis roulant d’une usine de fabrication de voiture. Parfois ça marche, parfois cela ne marche pas. Dans la frénésie de la culture d’évaluation, on commence à constater, scientifiquement!, l’importance de la qualité de la relation avec le médecin dans l’effet thérapeutique d’un traitement. Et nous découvrirons bientôt l’importance du lien pour la santé d’un être humain qui a besoin de temps pour se construire, de relations durables, . La fin de vie est cette période précieuse qui permet de donner un sens final à son histoire, à la vie qu’on a mené. Parfois, c’est un exercice tellement difficile qu’on préfère jeter le livre plutôt que de vouloir écrire le dernier chapitre. Mais quelle beauté donnée à la mort quand ce travail a pu s’accomplir!
18th novembre 2012 at 10 h 07 min