Débat du 25 novembre 2012 : « Sommes-nous fâchés avec nous-mêmes ? », animé par Claudine Enjalbert.

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Posted on 26th novembre 2012 by Gunter in Comptes-Rendus

Malgré le début des joyeux Marchés de Noël, c’est sur fond d’échauffourées à propos de l’opposition au nouvel aéroport de Notre Dame des Landes et de la cacophonie à l’UMP pour l’élection de leur chef de file, que dans la Semaine de la Coiffure, des Droits des Enfants, des Jeux de Société, des Journées d’Action Contre les Violences à l’Egard des Femmes, en même temps départ du Festival des Arbres et de la Forêt, que, le 25 Novembre 2012, a eu lieu au Café des Phares®, le débat « Sommes-nous fâchés avec nous-mêmes ? », dont l’animation a été confiée à Claudine Enjalbert.

La guerre contre soi était ouverte ! Du latin « fastic », le mot « fâché » veut dire, étymologiquement, terre inculte, et par association d’idées, « goujat ». C’était donc à se demander si, par hasard, nous ne nous faisions pas la tête entre voyous, là, sur place et, s’il s’avérait exact qu’il y avait de l’eau dans le gaz au plus intime de nos êtres, il faudrait assumer tout de suite, sans chercher à savoir qui a provoqué la zizanie, « nous », ou « nous-mêmes », autrement que par la venue de « nous-même » vers « nous », parce que « nous » n’est pas sans reproche non plus ; il est trop gâté. Ou alors, sachant que tout ça ne date pas d’hier, on pourrait faire comme si de rien n’était, tel que la sagesse le recommande ; une fâcherie ne dure jamais plus de trois ou quatre jours et il faut rester serein, sans attendre lequel fera le premier pas pour se réconcilier. Si « nous-mêmes » est plein de morgue, « nous » ne l’est pas moins. Quoique, la moindre des choses serait peut-être de tirer au clair qui a commencé, pour quel motif, depuis quel moment, et jusqu’à quand avait-on l’intention de se tourner le dos, au risque de se rendre ridicule, s’énervant à fouiller dans ces bisbilles, puisque la raison nous disait qu’en tous cas, il ne faut pas que ça dure, et nous ne devons nous poser pas trop de questions, avant d’apprendre le motif pourquoi « nous-même » boude dans son coin, du moment que « nous » n’avons rien à nous reprocher mis à part l’ivresse d’un moment. Rêvons-nous d’une autre façon d’être ou de jouir autrement ? Pour quelle raison se demander le mobile de l’attitude du vis-à-vis qui nous tient tête, si c’est vrai que « nous » est plus indulgent qu’un « nous-mêmes », plein d’une suffisance mal venue pour ne pas dire inadéquate et que, dans ces conditions, on pourrait éventuellement se rabibocher ? Il est évident que « nous » devons dès lors faire le premier pas, sans attendre que « nous-mêmes » s’y résigne. « Nous » devons aller vers « nous-mêmes » bien avant que lui ne le fasse, et il serait alors très intéressant de chercher à connaître avec lui la raison pourquoi nous avons pu nous faire la gueule.

Certes, la colère est une émotion légitime qui nous amène à réagir, nous donne de la force et nous informe lorsque nos besoins élémentaires sont frustrés. Il ne faut pas oublier, pourtant, que souvent l’alcool y est pour quelque chose.

Voilà pourquoi le débat a eu lieu et, dès le commencement, un participant a affirmé que « nous sommes des êtres dissociés, Raison et Passion provoquant le divorce du ‘moi’, ‘ça’ et ‘surmoi’ analysé par Freud, triade sur laquelle repose toute la psychanalyse », puis l’amalgame ‘fâché/rupture de soi’ fut évité, quelqu’un ayant ajouté que « plus il vieilli plus il se réconcilie avec le pêché originel », raccommodement repris à plusieurs moments, entrecoupé de « références au masochisme », « à l’égoïsme » et « aux pires ennemis que nous sommes de nous-mêmes », « à discuter dans des Cafés Psycho » d’après l’animatrice, suivi « du doute sur la perfectibilité de l’humain » et de « la transparence à soi-même » ainsi que de « l’éventuelle soumission à d’autres », « les dernières péripéties politiques (Copé/Fillon) étant rapprochées de celle de Ségolène Royal : ‘je ne suis pas fâchée, je suis en colère’» ou « du sentiment de ne pas être à la hauteur », opposée à « la joie d’avoir tout raté ». Une voix s’est élevée pour faire remarquer que « l’on mélangeait deux choses : le ‘contre soi’ (psychologisant) et le philosophique qui occulte un diagnostic », puis une autre pour « évoquer Léo Férré ‘je suis un chien…’ ou la vie inversée », encore « l’hystérie » et « l’infantilisme qui consiste à se fâcher contre soi-même, un état de guerre permanent », une dame faisant remarquer « qu’il y des guerres ‘pour’, et des guerres ‘contre’ et qu’il faut avoir la capacité de les développer », suivie du « fâché avec ou fâché contre », « le cas Rousseau qui, manque de moyens, abandonna ses enfants », « le dualisme ‘deviens ce que tu es’, qui nous divise », « l’Homme qui se veut admirable et se voit misérable », « le divorce entre soi et soi » pour, finalement revenir au « Aime ton prochain comme toi-même », que Gilles illustra de sa poésie : « Nous sommes, nous-mêmes, notre seul ennemi : Nous sommes, nous-mêmes, notre pire ennemi. . . », puis on vida la salle pour se trouver dehors à papoter encore… Voilà, voilà ! En bref.

- « Je suis très, très fâché ! », s’épancha quelqu’un.

-Après qui ?

-Après moi-même !

- Ne soyez pas cons, vous deux ; essayez de prendre de la distance…

Carlos