Débat du 3 Mars 2013: « Croit-on ce que l’on désire? », animé par Jean-Luc Berlet.

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Posted on 4th mars 2013 by Carlos in Uncategorized

S’éloignant de sa charge pontificale, Benoît XVI devint  Pape émérite, et un autre Pape est ‘appelé araignée’. Que d’émois ! Alors que la conscience de nous-mêmes, l’humaniste Stéphane Hessel (souvenons-nous de son opuscule « Indignez-vous », dénonçant le poids de la finance dans les choix politiques) s’éteignait à l’âge de 95 ans, la fraude généralisée de la viande de cheval sensée être du bœuf se convertissait en vrai scandale, aussi importun que la provocation littéraire « Belle et bête », et les 40 mille participants au 21ème Semi-Marathon de Paris en faisaient le tour. Mais, pour celui qui le veut bien, il y a toujours de quoi se dépoussiérer les méninges, passant par le Café des Phares® où, chaque dimanche, comme ce 3 Mars 2013, un Débat nous attendait, portant cette fois-ci sur le thème « Croit-on ce que l’on désire ? », qu’animait Jean-Luc Berlet, et me voilà à en faire un Compte-rendu, n’en déplaise à ceux qui m’ont invité à en faire, le jour où le débat fut « La Vengeance », c’est-à-dire le 12/11/2006, il y a sept ans donc.

Enfin. La salle était pleine, chaque dimanche plus pleine, pour en découdre, même si, une fois que le « Désir » est en question, les dés sont pipés. En effet, le  « Désir » implique, par définition, « l’existence de quelque chose qui doit être satisfait, puisque, étymologiquement, il s’agit de « la nostalgie de voir une étoile » et que « croire est donner crédit à ce que l’on ne connaît pas ».

Tout désir est donc la quête de l’apparition d’un sortilège qui serait à même d’illuminer le ciel de la conscience, pour la ravir et lui apporter satisfaction ; le « désir » est le manque d’un manque, ou d’un projet qui suppose la nécessité de temps pour être accompli ; une prétention qui, sans l’immédiateté du rêve, veut transformer la réalité dans ce qu’elle n’est pas, mais qui doit le devenir pour atteindre son but ; c’est l’« envie » devenue conscience d’elle-même et parfois d’une volonté de tout mettre en œuvre pour s’accomplir, bien que le désir soit souvent inconscient.

Qu’en a-t-on fait ?

On s’est rapproché du ‘pari de Pascal, s’il y a rien, il n’y a rien ; s’il y a quelque chose, il vaut mieux croire que ne pas croire’. On a considéré que l’on ne peut pas vivre sans désir’,  ‘Lacan étant d’avis que l’on ne doit pas céder sur le désir’, alors qu’un autre opinait que ‘le désir est le désordre’, et ‘interfère entre le corps et l’esprit’, un autre encore se demandant ‘si l’enjeu valait-il la chandelle’, afin de ‘persévérer dans son être’, bien qu’‘là, on n’écoute jamais le croassement des crapauds’, ‘croire et désirer étant antinomiques’, et ‘les choses sont belles parce que nous les désirons’, puisque ‘le désir précède la croyance’, ‘croyance et désir ne faisant qu’un’. Il paraît que chacun croit que ‘son désir est bon’, et ‘dès lors il ne faut pas croire mais désirer tout de même’, ‘la volonté étant plus réflexion que désir’, d’où, ‘l’avantage d’analyser ce que l’on est susceptible de croire’. Pourquoi le ‘besoin de convaincre ?, se demandait un intervenant, si l’on  veut obtenir ce que l’on désire ?’ ‘Le désir c’est hormonal, opinait un autre, voire, le désir de fraises de la femme enceinte’ ; ‘l’intellect pouvant donc bâtir une croyance sur un désir’. On a établi le ‘parallélisme entre théorie intellectuelle et pratique sensorielle’ ; ‘la poule et l’œuf’ ; ‘la différence entre besoin et désir’, puis, tout en vrac,  que ‘le billet de Loto est une espérance de gain qui permet de vivre’ ; que le ‘‘on’ c’est le doute’, nous demandant si  ‘nous sommes conscients de nos désirs ?’, repéré ‘le désir dans la réciprocité’, et jugé que ‘le fait d’allumer la Télé est un aveu de croyance’. Nous avons été avertis qu’il ‘ne pas confondre transgression et transcendance’ ; admettre ‘la légitimité des statistiques’ et ‘la différence entre autorité et pouvoir’, estimant que ‘ceux qui ont de l’argent s’en sortent mieux’ ; que ‘nul n’est censé ignorer la loi, ce qui légitime la punition’, alors que ‘’on punit pour une faute d’autographe’ parce que ‘ça mérite la fessée’, et « qu’il faut avoir conscience de la faute », bien que l’on ne doit pas « taper les chevaux qu’avec le bruit de la cravache ».

Tout assez décousu, quoi !

Nous avons écouté respectueusement le lyrisme de Gill, puis dégagé la place, la laissant à sa première vocation, le loisir, auquel on croit, dur comme fer.

-Vous désirez quelque chose ?

- Je crois que je désire un café noisette».

- 2, 60€…

Carlos

2 Comments
  1. ROCA Gilles says:

    Croit’- on ce qu’on désire ?, Jean-Luc’ Berlet, Aux Phares,

    … et plus Le désir croît, plus’ encore’ on’ y croit !, désir moteur, essence,
    de L’homme’, est …sens’,
    de L’homme, carburateur, et démarreur, et Accélérateur,
    mais’, y A-t-il, en Véhicule’, un conducteur ?,
    est’- il soi-même … Le même … qui désire’,
    Aime ?, machine … désirante …
    nous’ habite … hante …
    matérielle … spirituelle’, Aux’ Ailes … du désir,
    objet, sujet, projet, trajet, réalisé, projeté, réalité, et matérialisé, Le désir …
    De L’Amour, « cristallisé », Henry Beyle Stendhal, concrétisé, désir …
    d’Amour, besoin, désir,
    En …Vie …Vent du projet de Vie, rapport, relation, Lien, Auquel on croit, qui Vient,
    désir, désir … quand tu nous tiens !, désir, Lien, Vient, devient …
    Lien d’Amour d’Amitié, Jean Cardonnel, J C, satisfaction, désir,
    « Vingt fois, sur [ L’Amitié ], remettez Votre’ ouvrage’! », en désir …
    de partage, Boileau,
    qui, de L’Aquadésir, boit l’eau,
    don, réception, de partage’, en’ Action, en spiritualisation … croire, ce que L’on désire,
    désirer, ce qu’on croit … désire – t’- on ce que L’on croit ?, chemin de croix …
    qui croit, qui croît … intention, énergie, on’ y croit’, on’ y croît …
    L’âme’…agit, désir … finalité, Volonté … de … réalité, Vrai, bon … cru, et …crû, Le désir,
    mûri, grandi, resté désir … corps – esprit, on’ y croit’, on’ y croît … Le désir,
    bien compris, d’inconnu, un …connu, d’infini, un …fini, « La forme … [ du désir ]
    c’est Le fond … [ du désir ] qui monte’ À La surface », Victor Hugo, Alter’ Hugo, désir,
    Amour, Passion … on’ y croit’, on’ y croît,
    Le désir est Pas …sage, fou … mais …sage’, on’ y passe’, en soi, croire … ma foi !
    Vivre’, errer’, et, persévérer … dans son’ être’,
    en devenir, À …Venir, À naître’, on désire’ être … naître’,
    on’ y croit’, on’ y croît … et L’on’…est, et L’on … naît, désir … resté désir … naît …sens’,
    et croit …sens’, et croît …sens’, et co-naît, re-naît …sens’,
    et, en reconnaissance … se re-connaît …sens’,
    désir est …sens’, croit …sens’, croît …sens’, naît …sens’,
    Gilles Roca,

    Cas-fée-Philo des Nés-nus-Phares, 3 mars 2013’, en ces-jours de Ventôse’,
    et du désir cru, et …crû, phare, sous cendre … désir – braise, crois’- en ton désir, ose !,
    G R

    4th mars 2013 at 15 h 29 min

  2. Maude says:

    Qu’est ce que la croyance ? qu’induit la croyance?
    Est-elle une atteinte à la liberté ?
    N’est-elle pas une béquille qui génère l’aliénation et le contraire du libre-arbitre ?

    La croyance masque-t-elle la peur que génère le désir ?

    Ne manque-t-il pas le mot « possible » à cette question ?

    En effet,croit-on (possible) ce que l’on désire déplace le sens de la question.

    Qu’est ce que le désir ?
    Y-a-t-il en référence une philosophie du désir ?
    Oui, Gilles Deleuze fut un philophe inspiré par le désir et l’élaboration d’un nouveau champ conceptuel.
    Transformer l’abstrait ou le rêve ou le fantasme en concret.
    Enonçer abstraitement le désir pour en extraire l’objet même du désir.
    « Vous ne désirez jamais quelqu’un ou quelque chose mais un ensemble. » remarquait-il
    Quelle est la nature de ce qui survient entre les éléments pour que le désir surgisse ?
    Je ne désire pas un homme mais aussi le paysage qui l’enveloppe, l’univers qu’il induit, le détail qui ouvre d’autres horizons.
    Quand quelqu’un dit « je désire une chose » cette chose désirée advient dans un contexte particulier ,à une heure ou un instant donné qui n’est pas un autre instant.
    Le désir s’inscrit dans le mouvement et la force des choses qui se succèdent ou s’annulent.
    Je ne désire jamais quelque chose tout seul mais dans un ensemble.Il n’y a pas de désir qui ne coule dans un agencement.Il s’agit de construire dans l’ordre des choses,un agencement ,un ensemble qui s’inscrit dans un univers où s’élabore la mélodie des choses dans leur différence, leur complexité
    La psychanalyse aborde le désir dans un registre de l’ordre de la plainte, du renoncement, du refoulement.
    L’inconscient est-il un thé^tre, une usine à produire,un délire sur le monde entier et pas seulement sur son père ou sa mère… les facteurs sont multiples à la mesure de l’être qui est complexe et pluriel et ont lieu de s’agencer dans l’espace et le temps.
    le délire est cosmique, la faim du monde interroge la question des territoires.

    Le désir est-il l’expression d’autant plus brutale d’une pulsion, d’un fantasme qu’il a été réprimée ? Le désir est-il accompagné d’un long cheminement porté à la fois par la qualité du regard et l’accord d’une volonté d’élever les choses au plus haut c’est -à-dire de dépasser la satisfaction des besoins, à l’abri d’une illusion.

    L’être humain a sans cesse à exercer une viligance, à ne pas confondre besoin et désir .
    Souvent la force du besoin donne une coloration à l’éclosion du désir et perturbe le discernement.
    Le désir véhicule une énergie vitale qui dépasse l’entendement et apporte ce goût de souffre ou de magie à la vie ordinaire.
    C’est une matière signifiante sur notre condition à un moment donné.
    Combien d’erreurs de vie ont lieu à cause de l’amalgame entre besoin et désir et dans la volonté de ne surtout pas interroger son sens,par peur de perdre la magie.
    Malgré sa légitimité, qu’est ce qui se cache derrière le désir ?
    l’être est pluriel et complexe et se raconte toujours les histoires qui l’arrangent et la vérité se niche souvent au-delà des apparences, dans des interstices insoupçonnées.

    rené CHAR « le poème est l’amour réalisé du désir demeuré désir »

    L’être humain a besoin de croire et de désirer.

    « nous ne désirons pas une chose parce qu’elle est belle ou bonne,mais cette chose étant belle ou bonne, c’est pourquoi je la désire  »

    C’est par le regard que mon désir est inspiré mais c’est par le sens que je lui donne, que j’échafaude la répétition du désir….au risque qu’advienne l’épuisement du désir…si celui-ci n’est pas accompagné du supplément d’âme de la fervente complicité dans l’érotisme et le souffle de l’infini

    La force du besoin est créateur de désir….
    C’est à dire que l’autre devient objet à un moment de coincidence où la magie de l’éclipse peut déplacer la non-réalisation d’autre chose,d’autres attentes ou même une dépression

    le désir est aussi lié à la perception conditionnée par nos valeurs, aspirations, frustrations, par la beauté, l’alchimie, l’immanence de transfigurer le trop de rationnel pour atteindre un monde invisible, inexplicable source d’émotions.

    Quel est le bénéfice secondaire de n’écouter que son désir ou d’inventer un monde qu’à partir du seul désir du miroir renvoyé par l’autre ?
    La différence qualitative selon que le désir précède les sentiments ou l’inverse ?
    la névrose engendre des désirs qui peuvent l’alourdir au lieu de l’alléger

    Mais de quel désir parle-t-on ?
    désir d’aimer, d’écriture, de réalisation, de partage, de reconnaissance, de donner, de développer, de croître
    Bien-être de se sentir vivant dans le désir.
    La perte de désir participe à une inappétence à la vie difficile à surmonter.
    La réalisation des désirs peut participer aussi à une fuite…à une manière de jauger l’estime de soi ,à déplacer des enjeux.
    Il y a la force des choses qui contrarie le jeu des apparences.
    Il y a le désir brutal, infantile (de satisfaction immédiate et de possessivité) ou le désir qui participe à un niveau de conscience,de culture,d’éducation qui accorde du temps à l’élaboration de ce qui inspire le désir.
    Le désir est un acte créatif qui interpelle l’altérité,l’écoute.

    Nous sommes ce que nous faisons et la qualité de nos désirs,leur réalisation ou leur renoncement parle de notre qualité d’être au monde.Le désir interroge autant notre capacité à nous engager que celle de tenir debout sans béquille.
    Maude

    4th mars 2013 at 10 h 07 min

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