Le débat du 14 juillet 2013 : « Pour comprendre l’art, faut-il être un intellectuel ? », animé par Eric Zernik.

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Posted on 10th juillet 2013 by Gunter in Uncategorized

1 Comments
  1. odile says:

    Je ferai une réponse de normande :ni oui ni non..
    Il m’est arrivé, dans le cadre de mon travail, d’accompagner un petit groupe de patients shizophrènes au musée.Nous avions choisi Dali qui est très particulier ,dont les oeuvres sont d’une grande richesse symbolique.
    Pour cette visite au musée,il était important d’avoir un conférencier.
    En arrivant dans le musée ,les montres molles y étaient exposées :réaction immédiate du groupe, les patients se sont exprimés personnellement.La question du temps était représentée de façon si singulière par l’auteur (la flexibilité et l’espace )
    Bien sûr la notion du temps en psychiatrie est particulière quant à la durée des soins par exemple.
    D’autres oeuvres ont déclenché beaucoup d’émotions personnelles ;comme la femme aux tiroirs (ces tiroirs qui symbolisent l’inconscient ,les secrets );c’est pourquoi le conférencier a pris le temps, en accord avec les soignants de laisser exprimer leur ressenti pour mieux les écouter avec respect.
    Puis la visite a commencé ,les émotions se canalisent peu à peu,le groupe était absorbé par certains tableaux représentant la guerre, c’était dur à regarder…l’oeuvre peinte se trouve détournée par le conférencier qui explique avec ses mots,son savoir intellectuel en donnant des précisions sur l’histoire des tableaux,à quel moment le peintre les a réalisées,il transmet aussi sa passion du peintre qui s’ajoute et fait aimer l’auteur.
    S’il y a eu une telle connexion entre les patients et Dali, c’est qu’il y a eu résonance à propos du temps qui s’écoule et le morcellement du corps entre autres.
    De tout ce matériel très riche à ce moment là,des réactions singulières ont vu le jour ,certains patients après la visite ont fait une recherche sur le peintre, un autre a acheté une carte postale représentant les fameux papillons de Dali « magnifiques » pour tenter de les reproduire à l’atelier peinture du service.
    Tout comme Dali,à partir du complexe psychanalytique qu’il décrit dans la paranoïa ,les patients l’ont transformé en expression artistique, l’intensité émotionnelle ce jour là a permis d’avoir un apport intellectuel et culturel.
    Stendhal disait dans le syndrome qui porte son nom :s’agit il d’émotion artistique ou de pathologie psychiatrique?
    odile

    10th juillet 2013 at 15 h 40 min

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