« L’antiphilosophie est-elle aussi nécessaire à la vie que la philosophie? », animé par Emmanuel Mousset.

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Posted on 8th octobre 2013 by Carlos in Uncategorized

Alors que Paris s’était payé une époustouflante « Nuit Blanche », suivie de l’ubuesque affaire de l’ouverture des magasins le Dimanche, au Brésil les Indiens partaient en guerre pour préserver leurs terres ou défendre leurs droits, et en Syrie la population pâtissait sous des criminelles attaque chimiques, aux USA  l’Administration Centrale se trouvait paralysée par le vote du Budget annuel, au Café des Phares®, un nouveau Débat Philo avait lieu le 6 Octobre 2013, animé ce jour-là par Emmanuel Mousset, et dont le sujet était : « L’antiphilosophie est-elle aussi nécessaire à la vie que la philosophie ? »

De toute évidence, il nous fallait trancher entre la philosophie et quelque chose qui s’opposerait à elle. Pour ou contre. Or, dans quel cas s’estime-t-on philosophe, et quel statut réserver à son antagoniste, l’antiphilosophe ? Puis, la « Nécessité » ! Envisager un tel type de préoccupation pour l’activité de l’esprit (s’interroger sur la situation aussi bien de l’un que de son contraire), c’est déjà un peu incongru. Le fait est qu’il y a là, de surcroît, dans ce cas de figure, quelque chose d’absurde, c’est-à-dire, étrange au sens commun ; à la logique. A l’ordre des Nécessités, qui pour Aristote ne représentait aucun doute ! « Primo vivere, deinde philosophari !» (« Vivre d’abord, philosopher ensuite »).

Difficile d’admettre, enfin, qu’il y aurait un fait, INELUCTABLE, à même d’exercer une contrainte sur l’Homme, en l’occurrence OPPOSE A LA SAGESSE, ayant un caractère d’exigence, indispensable, nécessaire; existerait-il un indéfini concept, ayant une influence déterminante, indéniable, sur la pensée ? « Antiphilo », au demeurant ! En clair, Antiamour ! Parle-t-on de la « Haine ?», la « Hargne des grincheux ? des teigneux ? des revêches ? » Xanthippe?

On a commencé par se demander « ce que c’est qu’un philosophe, en dehors de Platon », puis, de fil en aiguille, fut évoqué « l’Antimanuel de Philosophie », « le philosophe étant finalement n’importe quel humain » qui « va chercher la vérité au fond de ses tripes », « s’opposant sans cesse », mais « toujours à la remorque des sciences », que ce soit « Derrida, Deleuze ou Lévinas », l’important étant « ce que l’on entend par ‘anti-philosophie’ », tout en « s’interrogeant sur l’action et la pensée », « la connaissance universelle », « les grands maîtres », « la philo populaire », « autrefois pratiquée par les esclaves », malgré « la difficulté à penser le monde », « sous les dictatures arabes ». « Tous les grands philosophes se positionnaient pour », afin de « devenir ce que tu es ». « Quand on pense pour penser », « la pensée en tant que telle »  « sans chercher de réponse », « on va à l’encontre de la question », « Pascal s’adressant aux libéraux, Rousseau aux plébéiens cherchant ‘le nouvel homme’ », « Wittgenstein s’exerçant au langage », « Lacan à l’acte de langage », chacun ayant sa façon de présenter les choses »,  « à la recherche du Nouvel Homme », ou « Le monde de Sophie », « l’émergence des choses », et « tout en se demandant « si c’est nous qui pensons à Dieu ou Lui à nous », « l’antimatière », « les oppositions : jour/nuit, froid/chaud, blanc/noir ».     

Enfin, que l’on fut ‘pour’ ou ‘contre’, c’est pareil, puisque la traversée que l’on avait à faire semblait déjà semée d’écueils. Qu’entend-on par antiphilosophie ? Le scepticisme, peut-être. La disqualification des énoncés philosophiques traditionnels, pouvant conduire à de crasses erreurs, comme le fait de penser, par exemple, que la lumière d’une étoile que l’on observe, est aussi grande que celle d’une bougie, ou prendre les vessies pour des lanternes.

Partant de là, quelle serait la ligne de partage entre le « pensable » et le « non pensable » ? Comment passe-t-on de l’un à l’autre ? Où est la ligne de partage entre les deux ?

Le comment du monde ? L’anti-philosophie surgirait, elle, d’une intention spécifique de la philo, lorsque les énoncés sont d’un ordre différent, pas forcément faux, erronés ou périmés, mais identifiant autrement les choses, sans qu’il y ait des éventuelles méprises ou illusions.

- Qu’est-ce que la Poésie en dit, se demanda Emmanuel, toujours très attentif envers la salle ainsi que les participants, et Gilles clôt la séance de ses rimes.

    A propos de salle, et l’attention qui lui est due, alors que l’on ne peut pas s’apercevoir de tout ce qui s’y déroule, il me vint à l’esprit un fait qui s’est passé dans un cabinet médical :

    -Docteur, il y a « un Homme invisible » dans la salle d’attente.

    -Dites-lui que je ne peux pas le voir.

    Carlos