Débat du 20 Octobre 2013: « Peut-on durer, quand tout vacille? », animé par Gunter Gohran.

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Posted on 21st octobre 2013 by Carlos in Uncategorized

Alors que le Prix Nobel de la Paix était attribué à l’Organisation pour l’Interdiction des Armes Chimiques, le Front National emportait l’Election cantonale de Brignoles (Var), bien que l’affaire de la semaine fut la choquante expulsion par le gouvernement de gauche, d’une élève de troisième, Leonarda, vers le Kosovo, son pays d’origine, après avoir été obligée par les forces de l’ordre et devant ses camarades, à descendre du bus scolaire et interrompre la sortie pédagogique qu’elle effectuait avec sa classe. Du Côté Café des Phares®, on se préparait, comme chaque Dimanche, à suivre le Débat du 20 Octobre 2013, animé ce jour-là par Gunter Gohran, et dont le sujet, choisi sur place, était « Peut-on durer, quand tout vacille ? » 

C’est un problème délicat, celui de la Durée, c’est-à-dire, celui de la nature du Temps. Mais, penchons-nous sur le terme « Vaciller », d’abord ! Vaciller est un Verbe intransitif qui s’applique à l’être assujetti à des mouvements répétés ou alternatifs involontaires ou non et qui se trouvant éventuellement en équilibre instable, risque de tomber, à l’occasion, dans l’espace où il se tient. Ses synonymes seraient chanceler, tituber, se balancer, trembloter, osciller, induisant de surcroît une indécision ou irrésolution, semblable au frémissement d’une flamme ou à l’ébranlement de tout ce qui est transitoire, éphémère, évanescent, fugace, voire par exemple les voltiges oiseuses d’un passereau …

A lopposé, nous avons « Durer », qui signifierait le fait de pourvoir à une continuité, « être ferme », « assuré », « sûr », « stable » dans le sens de persister sans changement, résistant au temps qui passe ; demeurer. Dès lors, le pire étant toujours quasi certain, si l’on applique à notre cas la Loi de Murphy, « Tout ce qui peut mal tourner, tournera mal », nos jours étaient comptés. C’est-à-dire, lorsque tout chancelle, on ne va pas très loin ni pas longtemps. On partait donc sur des perspectives douteuses, désabusées, assez pessimistes et aussi loin que ce que l’on pourrait penser, si l’on se tient à l’avertissement d’Héraclite « on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, car tout coule et TOUT PASSE ». De surcroît, sans parler du Temps psychologique ou perception subjective de la Durée, nous nous trouvions livrés à l’« Effet papillon », c’est-à-dire, « un simple battement d’ailes quelque part, peut déclencher l’écroulement d’une ville à l’autre bout de la planète », phénomène que Einstein a réduit, dès 1905, à une toute petite formule E=mc2. En clair, nous sommes abandonnés à la vermine.

Cela n’a pas empêché que l’on fît, dans notre Café, une digression sur « ce qui va, l’aspiration, le renoncement, et même sur ce qui n’irait pas, tel « la flamme qui vacille pour finalement s’étendre », un exemple à suivre nous étant donné, celui de « Françoise Héritier, ethnologue, aujourd’hui âgé de 80 ans, bien que malade dès ses 5 ans », puis face à la colle : « Qu’est-ce qui vacille ? Le monde ou nous ? ». Quelqu’un demanda de « reformuler la question, puisque tout s’agite autour de nous », puis fut évoquée une « émission Télé, où l’on se plaignait du nombre de musulmans dans le pays ». « Comment garder, alors, ses valeurs ? », « Pas question de durer, mais résister ! », « séparer le grain de l’ivraie », « revenir en arrière ; faire face à la crise », avec « des Hommes comme Robespierre ». Il a été rappelé que « ‘on’, c’est vague ! », et « qu’il faut mettre le mot ‘responsabilité’, à la place de ‘résistance’ », puis « rester calmes, zen », « vaciller sans tomber », « résister c’est créer » et « ‘se connaître soi même’, comme Socrate », « et ne pas aller vers le FN ». On a évoqué « Badiou et Finkelkraut en tant qu’Hommes du passé », différencié « volonté de vivre et désir de vivre », « La philo nous permettant de rester humains », puis, un historien de l’art qui était là par hasard, ayant affirmé que « l’on est tous des citoyens du monde », l’animateur a ajouté, pour finir, que « la philo rajeunit, sinon elle ne servirait à rien ». 

Peu de temps après, Gilles mit un terme à la séance, au moyen de ses rimes bien assurées, et la majorité des participants à l’exercice dominical quitta le lieu.

Dans le véhément désir de DURER, un ovule à maturité peut demeurer plus de 24 heures dans le corps d’une femme, avant qu’un spermatozïde ne le féconde, car nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses. En vain. Les jeux sont faits. Comme le suggère le dicton brésilien : « Tout ce qui brille n’est pas durable comme l’or, et ce qui vacille ne tombe pas forcément ».

 Carlos

3 Comments
  1. Gilles ROCA says:

    Peut’- on durer, quand tout Vacille ?, Sabine M, Gunter’ G, Aux Phares, _____
    philo-paris.com

    peut’- on … est-ce possible’, est-ce permis’ À « on » ?, durer … mais’ À quoi bon ?, quand tout Vacille … quoi ? Le monde … L’Autre … soi ?, quand tout Vacille …
    qui ? Autour de moi ?, ou moi ?, tout … ou … Le tout ? Vacille … ploie … tremble … de tout son’ être’, ou semble ?, plier … sans rompre … résister’, évoluer, « rêvoluer » … « rêvolution »,
    propre révolution, ses preuves … dans L’épreuve, Les susciter … res’- susciter, re-naître,
    La force de La Vie, post’- et … Anti-sismique … « roseau pensant » …
    qui penche … fléchit … ré-fléchit, résiste … crée, et grandit, croît, se fortifie,
    se transforme … transmute’, et puis se transfigure, chenille … papillon, L’on s’y fait, L’on s’y fie,
    de propre’ insurrection en sa résurrection,
    sa plurielle … bouture’, et, de moyen en fin, non finitude – mort, mais finalité- Vie, et, re-naissant’
    en-fin … de ses cendres … Cas-cendre … courage … confiance’, en L’humain, en La Vie, Vaciller’…
    Avoir peur … de devenir humain, « stupeur et tremblement », Amélie Notomb, …
    de L’objectif, humain, En-Vie-Vent … Sous-Le-Vent des montagnes’ humaines, où Le Vivant, notons !,
    nous mène’, À La féeminine … humaine, humanité, intime’, universelle …
    convivialité, Aux radicales’ Ailes, de mon’ être … parcelle, mon’ être … passerelle, d’humain, universel … moins’ Avoir, et, mieux’ être’, À témoigner’, et, sans ciller, sans Vaciller …
    transmettre, de mon Vacillement,
    Vacille … ment !,
    ma propre transgression, propre’ humanisation, propre … Libération, des, cinq’, sens’,
    quinte’- est – sens’… dans tous Les sens’, du sens’, Au sens’, Le sens’,
    substantifique moelle …
    d’ Accessible’ étoile,
    Pas-sage’, À L’horizon … de nos quatre saisons, chemin de La Passion, marcher’, et rajeunir …
    Vers sa propre jeunesse’, éternelle’, À-Venir …
    Gilles Roca,

    Cas-
    fée-Philo des Nés-nus-Phares,
    20’ octobre’ 2013’,
    et, de Vendémiaire’ en Brumaire’, et, sur d’Ardentes braises,
    Vacille … La philo, tendres braises … mais dure … philo-phare,
    dans L’Air,
    G R

    21st octobre 2013 at 15 h 45 min

  2. Elke says:

    Vaciller et durer…. Se débat permettait à se confronter au dur travail de la vie de trouver une stabilité dans l’impermanence des « choses ». Cela nous rappelait l’expérience de perte quand certains équilibres s’écroulent et nous obligent d’en trouver d’autre. Quitter un mouvement pour en épouser un autre. Mouvement et matière : matière qui change, qui se déplace, qui s’entrechoque. Comment maintenir son identité, son sentiment de soi, son sentiment de continuité, de cohésion, dans ce bouillonnement ? Quand « ça » vacille, on s’agrippe. Réflexe de survie. On s’agrippe à ce qui se présente. L’identité nationale, pourquoi pas ? Etre français, ce caractère, est-il suffisamment stable pour qu’on puisse s’y agripper? Cela fait plusieurs fois qu’un frémissement de débat sur l’identité nationale veut émerger au sein du café philo et s’étouffe rapidement. J’aimerais bien qu’un jour, il puisse se dérouler. Etre français aujourd’hui, ce n’est surement pas la même chose qu’être français il y a 60 ans. L’expérience de l’école laïque au temps de la guerre des boutons n’équivaut en rien l’expérience de l’école laïque dans les années 90 dans une banlieue parisienne. Dans certains endroits, l’école de l’espoir est devenue l’usine à échec scolaire, de désintégration sociale. L’école, lieu d’intégration d’un savoir et à travers ce biais, intégrateur nationale par excellence, est en difficulté. Où va-t-on former son sentiment d’appartenance nationale pour se donner le courage de continuer? Car les problèmes à résoudre dans l’avenir proche (la transition énergétique, pour en évoquer qu’un seul, mais aussi la désindustrialisation y attaché, les pressions démographiques …) sont de sorte à devoir mobiliser nos solidarités, et notre capacité de mobiliser ce qu’on appelle l’intelligence collective.
    Hier, trois jeunes de 14, 15 ans parlaient à côté de moi dans le métro. » J’ai honte de l’Europe », dit l’un deux. En prêtant un peu l’oreille, j’apprends qu’il n’est pas fier de notre histoire en évoquant la guerre du Vietnam et la désinformation ayant eu cours en ces temps-là (révolu, bien entendu ?) Je le regarde : tête bien « de chez nous », il pourrait être français, allemand, hollandais…. Le contexte ne se prêtait pas à discuter avec eux. Mais j’aurais bien dit à ce jeune que toute histoire pouvait s’anoblir quand on en tirait les conséquences pour le présent et l’avenir. A travers l’Histoire, nous disposons d’un puits d’expérience et nous pouvons y puiser. La force de l’Europe, et de la France en particulier, c’est celle-ci : pouvoir s’appuyer non sur la gloire, mais sur son Histoire. Et cette grande Histoire est une Histoire partagée. Après l’Histoire racontée par les gagnants, apparaissent depuis quelque temps les histoires racontés par les perdants. Et la gloire des gagnants perd un peu de son éclat.
    Ma carte d’identité française acquise de façon bureaucratique ne m’a pas permise de comprendre ce que c’est d’être française. Je ne peux m’appuyer sur ce roc solide quand tout vacille. Je n’ai pas pu m’appuyer sur le roc solide de mon pays d’origine puisque mes parents de souche allemande étaient venu « d’ailleurs » (faisant parti des populations déplacées de force d’après-guerre …) et j’étais déjà l’étrangère dans mon propre pays et je serai probablement toujours « l’étrangère », celle qui a l’accent « pas d’ici », qui réagit bizarrement à des situations quand tout le monde sait pourtant comment il faut faire, comment il faut réagir. Mais j’ai appris à aimer la France qui est d’abord un territoire magnifique, diversifié, et je pense que la durabilité, c’est ça : pouvoir s’appuyer sur un sol, une terre qui nourrit généreusement les habitants qui veulent bien prendre soin d’elle. Quand on n’a plus la terre, c’est l’Histoire qui tient lieu de sol pour se rappeler ce qu’on a perdu qui va préfigurer ce qui pourra exister un jour. Pour qui veut faire l’effort, elle permet d’ancrer sa vie. Et à chacun de puiser dans son histoire qui s’imbrique dans l’Histoire qui se forme au fil des rencontres des divers objets dans le monde. Suis-je française? Non, mon histoire me pousse à me sentir Européenne, et en tant qu’Européenne, j’aurai eu envie de dire à ces gosses : nous sommes porteur d’une Histoire qui a montré que l’humain est capable du meilleur et du pire. Essayons de nous appuyer sur la connaissance que nous avons pu tirer de cette Histoire pour pouvoir éviter le pire qui nous pend au nez si nous continuons à faire le deuil d’un passé qui ne reviendra plus.

    21st octobre 2013 at 6 h 35 min

  3. Nadia says:

    Solide comme un roc, stable comme un bateau face à la houle, insubmersible etc…. Les images ne manquent pas. La flamme d’une bougie vacille quand le vent s’engouffre dans une pièce mais bien souvent sa force ne l’éteint pas. Vaciller ne peut être assimilé à un bouleversement profond mais plutôt à un évènement sans conséquence puisqu’il n’est ni « évanouisssement », ni « bouleversement majeur ». A mon sens, il ne s’oppose donc pas à la « durée ». En vérité, il me semble que le cœur du sujet concerne l’incapacité à se déterminer, à faire des choix qui reposent sur des valeurs existentielles qui nous fondent. On ne tergiverse pas sur ce qui compte mais on lonvoie l’incertain. Quelles sont donc nos incertitudes qui seraient susceptibles de nous empêcher de durer ? Incertitudes politiques, économiques, sociales, personnelles…. ? S’interroger, douter, tâtonner……………………..c’est essentiel à condition de ne pas durer pour pouvoir Durer et perdurer. Mes amitiés Nadia

    21st octobre 2013 at 10 h 44 min

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