Débat du 19 Janvier 2014: « Sommes-nous malades de ne plus savoir admirer ? », animé par Nadia Guimedi.

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Posted on 21st janvier 2014 by Carlos in Uncategorized

Alors que, à l’occasion des vœux à la Presse du Président de la République, au niveau de l’Horoscope du coeur, des péripéties tragicomiques avaient lieu à l’Elysée, où se donnait en spectacle une constipation sentimentale concernant les favorites du sérail, François Hollande ayant escamoté la Dame de Pique, Valérie Trierweiler, hospitalisée d’urgence à la Pitié-Salpétrière, puis installée à la Lanterne de Versailles, (bien plus confortable que celle réservée aux Aristocrates en 1789), au bénéfice de la Dame de Cœur, Julie Gayet, mère de deux enfants, qui faisait du Président son troisième compagnon, au Café des Phares®, avait lieu l’habituel Débat du dimanche dont le sujet choisi fut : « Sommes-nous malades de ne plus savoir admirer ? », que Nadia Guemidi, se chargea d’animer.

On pourrait répondre par « oui » ou par « non », sans grandes conséquences pour la logique, mais l’exercice s’arrêterait là, alors qu’il y avait encore une bonne heure à tirer. Voyons voir, donc ; « Admirer » ! Verbe transitif nécessitant un complément d’objet, et dès lors, admirer quoi ? Ce qui est beau, par exemple ! Mais encore ? On présuppose que « Savoir Admirer » serait un gage de bonne santé et « ne plus » en être capables reviendrait à avouer le délabrement de notre situation psychophysiologique, alors qu’à un certain moment il se trouvait en parfait état, si l’on fait cas du « ne plus » ! Commençons, donc, par nous interroger sur la « Maladie », étymologiquement « male habitus », dont le sens est de se trouver en « piètre état », en raison d’une altération de la marge de tolérance de notre organisme. Puis, scrutons le terme « Admirer ». Enraciné dans le latin, « admirari », d’après « mirari », parti de « mirus », cela correspondrait à un émerveillement provoqué par un effet de « surprise » dû, soit à l’ignorance que l’on en a de sa cause ou en raison des qualités intrinsèques d’un objet d’émerveillement. Le contraire équivaudrait au mépris ou dédain affichés, lors que tout nous parait vulgaire ou insignifiant.

Et pourtant… Bien que Descartes pressente dans l’‘Admiration’ un état de l’âme qui porte à considérer avec attention ou même plaisir, ce qui semble rare, extraordinaire, voire inopiné, exceptionnel ou unique, d’autres voix prétendent que l’Admiration est fille de l’Ignorance, et là, on approche. C’est-à-dire, la légèreté d’esprit qui consiste à s’émerveiller de tout, au point de se pâmer devant chaque fait qui, résultat souvent de conventions ou préjugés, dérive d’une crasse ignorance des vraies valeurs intrinsèques ou immanentes que « l’opinion » présente comme remarquables ou exquises, pourrait s’apparenter à l’attitude bête du « tout le monde est beau, tout le monde, il est gentil », posture de celui qui ne va pas bien, pour faire preuve d’une certaine légèreté d’esprit.  

Assez loquaces, les participants au débat arguèrent que « admirer est un signe de bonne santé » « si l’on sait le faire », et « qu’il n’y a pas de grand homme qui ne soit sujet d’admiration », comme l’est « la capacité de l’enfant à être spontané », car il « n’admire pas inutilement », « l’Abbé Pierre qui répond au mendiant : ‘c’est toi qui peut m’aider’ », les uns disant « qu’‘admirer c’est étonner’ », d’autres « qu’admirer c’est perdre son temps… », « qu’Althusser a menti, pendant la guerre », d’autres « admirant le Mahatma Gandhi » ou « Albert Camus », le tout mêlé au fait que « des gens placent des objets ‘bizarres’ dans la rue, afin d’empêcher les SDF de s’allonger »… etc. 

Finalement, Gilles a eu raison du Tout, par ses rimes bien pertinentes, comme « … le souci d’admirer … le regard d’un enfant qui dans la glace se répand… aimer étant le fait de prendre des risques… »

- Tout ce que tu me dis sur l’« Admiration » est bon à savoir, mon vieux !

- Dans quel sens ?

- Avant de te répondre, j’ai une question à te poser. « Casse-couilles », tu sais ce que ça veut dire ? 

Carlos

2 Comments
  1. Gilles ROCA says:

    Sommes-nous malades de ne plus savoir Admirer ? Sabine, Nadia, Aux Phares,

    nous sommes malades … de ne plus pouvoir Admirer, nous mirer …
    dans quelque chose … dans quelqu’un, dans Le miroir, nous’Admirer,
    nous, chaque’- une … chaque’- un … notre’image … notre reflet, notre sensibilité
    en cause’, À goûter’, étonné, et, émerveillé, comme’enchanté …
    comme’- un … regard d’enfant,
    dans La glace’, se mirant …
    sans plus de repères … ni d’idéologies, dite pathologie … de quelque’Admiration,
    de quelque’Aliénation, de quelque sujétion, quelque fascination, quelque sidération,
    notre santé mentale’en question … « mal-a-dit … Le docteur », Vincent Roca, convié,
    face’À L’Admiration … de quelque … « supérieur » envié,
    idole’, icône’, es’qualités, beauté … de qualité, dite pathologie … de L’Admiration phare’,
    ou, de ne plus’Avoir matière’À Admirer’, À nous mirer’… Aux Phares,
    effet – miroir Aux’Alouettes,
    en « société du spectacle’ », en ses mille’et une facettes’…
    entre sujet, objet … d’Admiration, contemplation … en-prise’… en question(s) …
    et, non mise … remise’en question(s), non L’Homme’, en question(s),
    mais L’œuvre’- Action, en question(s),
    illusion, illusion, en question(s),
    La Vision, du regard, L’éclosion … Le réveil,
    de L’éveil …
    Gilles Roca,

    Cas-fée-Philo des Nés-nus-Phares, 19’- 1 – 2014’, en ces-jours de Nivôse’,
    et de pathologie … de L’Admiration phare’, ou, de n’Avoir plus matière’À Admirer, ose !,
    G R

    21st janvier 2014 at 12 h 57 min

  2. Elke says:

    L’introspection associée à tout énoncé de sujet m’a mis en contact avec ma propre difficulté d’admirer. Suis-je malade ? Suis-je victime d’une lucidité anormale, d’une vision délirante qui ne me permet pas de voir la grandeur de nos élites? Premier niveau de réflexion : Je constate une proximité entre admiration et adoration. Cette grande proximité m’a peut-être induite en erreur. Une fois tué Dieu, nous nous sommes empressé à chercher l’Homme qui pourrait le remplacer dignement, et dans un premier temps, on leur a offert le même dévouement et l’obédience traditionnellement exigé pour « Dieu ». Hitler, Staline, De Gaulle…. Les « guides » du 20ième siècle, produit de l’histoire du 19ième siècle. Avec le résultat qu’on connaît. Pour ma part, le réveil honteux et surtout extrêmement douloureux de ma famille dans l’après-coup d’une admiration sans bornes pour le faiseur de miracle nommé Adolf semble m’avoir ôté depuis la naissance l’envie d’adorer ou d’admirer qui que ce soit d’humain. Et en même temps, je me suis peut-être privée du soutien de celui qui se nourrit, mine de rien, de notre admiration. (Dans l’expérience d’être parent, quelle chance que nos enfants nous admirent ! Quelle déchéance quand on doit quitter l’Olympe pour redevenir commun mortel !) On a besoin pour son développement de pouvoir s’appuyer sur des personnes fiables, qu’on peut admirer. Le processus s’appelle identification …. Nous avions déjà abordé le sujet de l’admiration il y a quelques temps, et nous avions alors cerné l’importance de la relation spéculaire par le jeu de miroir que la société, l’environnement humain qui nous entoure nous tend. On se construit par le regard qu’on pose sur la société et par le fait d’être vu. Une construction de soi dans le dialogue existentiel. Le regard implique une mise à distance possible. On a quitté le « full contact ». On « réfléchit » ; la réflexion inclut cette notion de miroir. Admirer celui qui est en face, c’est une promesse de lui ressembler. Ne plus admirer signe un arrêt d’évolution possible? Un complexe de supériorité, en quelque sorte ?
    J’aimerais pouvoir admirer. Il serait rassurant de pouvoir admirer notre chef d’état, par exemple. Cela donnerait un sentiment de confiance et de sécurité qu’on a perdu depuis un bon bout de temps. Aussi, l’appel à l’homme fort se fait entendre. Cela m’angoisse parce que cet appel fait écho à l’histoire qu’on connait. En scrutant l’offre des hommes « présidentiables » comme le dit le jargon, je suis sidérée par l’absence de candidats qui forcent mon admiration. Mon besoin d’admirer est bien là, mais admirer qui ? Et j’arrive à faire défiler un nombre d’hommes appréciables que j’admire, qui me donnent confiance dans la vie. Ils ne se meuvent pas dans les cercles du pouvoir parisien, mais viennent de la terre. Ce sont des travailleurs de l’ombre qui ne parlent pas beaucoup mais qui font ce qu’ils pensent devoir faire. Oui, ce sont ces hommes de devoir que j’admire. Mais ce ne sont pas forcément des hommes de pouvoirs. Et je tombe sur un écrit de De Gaulle que j’apprends actuellement à connaître et qui parle dans ses mémoires de « l’idéalisme qui habille la volonté de puissance » quand il se souvient de sa rencontre avec Roosevelt. Je pense que je suis enclin à l’idéalisme et j’admire les hommes qui réussissent à ne pas le sacrifier à l’autel de la « puissance » qui se décline actuellement en monnaie, devenu nerf de la guerre depuis bien longtemps. Or, le vrai nerf de la guerre, c’est la nécessité de se battre pour la vie. On redécouvre cette nécessité-là. Et j’observe se lever une armée à travers le monde qui s’organise, se structure pour redonner une voix à la vie, seule source durable de puissance. Et au bout de cette modeste réflexion, je dis que le manque d’admiration n’est pas cause mais symptôme de la maladie qui a saisi le monde occidental depuis un bon bout de temps, depuis que l’argent a pris la place de Dieu. Et je fais le lien avec le constat que j’ai toujours su garder l’émerveillement pour ce qu’on appelle « la nature ». Cette dame-là a des moyens de se battre contre l’incurie des hommes et je peux lui faire confiances. C’est une base que j’ai en commun avec ces hommes et femmes qui forcent actuellement mon admiration. Ouf, je ne suis probablement pas malade….

    21st janvier 2014 at 9 h 40 min

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