Débat du 16 Mars 2014: « Doit-on refaire le Monde ou l’empêcher de se défaire ? », animé par Daniel Ramirez.

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Posted on 18th mars 2014 by Carlos in Uncategorized

Un regain du Pouvoir Russe et ses visées se fait sentir en Crimée, un regain de Pollution induit la gratuité dans les transports en commun, un regain dans la pêche aux requins appelle à leur protection, le changement incongru de trajectoire d’un appareil de la Malaysia Airlines donne lieu aux conjectures les plus fantaisistes, sept jours après sa disparition sans laisser de trace. Au Café des Phares®, on avait d’autres chats à fouetter, Daniel Ramirez  ayant choisi, « Doit-on refaire le Monde ou l’empêcher de se défaire ? », pour sujet du  Débat du 16-3-14, qu’il se proposait d’animer.

REFAIRE le Monde ! Carrément. Comme si l’on se refaisait le nez, la bouche, ou son plafond ! Refaire ! L’a-t-on déjà fait une première fois, ce Monde ? Quand ? Qui ? Qu’entend-t-on par « Monde » ? En tous cas, il semblerait qu’il y avait urgence à s’en occuper, vu qu’il présenterait des fissures et risquerait de s’ébrécher à tout moment, si l’on ne l’étayait pas avec un surplus de Méridiens, par exemple. Quelle présomption ! Il n’est pas bien, le Monde ? Court-il le risque de tomber en ruines ? S’ébranle-t-il ? Serions-nous, petits apprentis sorciers, à même de le réparer, en sorte qu’il ne se défasse point ? Si l’on en ignore le dessein, il vaudrait mieux s’abstenir, car il paraît que c’est très, très complexe l’eschatologie, même si son secret fut coulé par Einstein dans une simple formule, E=mc2, comme un rêve de jeunesse où l’on refait le monde chaque jour.

D’après la Légende, ça mit sept jours à se conclure, cette affaire, si l’on compte aussi la journée chômée que l’Artisan du prodige s’est accordée, afin de se reposer, réfléchissant aux détails ou retouches éventuelles à exécuter pour qu’il ne se défasse point. Ce jour-là, Dimanche, (« ‘Dominicus’, ou Jour du Seigneur », pour d’aucuns, ‘Sunday’, par exemple, soit « jour du soleil », pour d’autres), beaucoup de gens se dispensent de travailler et, comme nous, se posent des questions, dans le but de changer la planète, alors que, croire être en mesure de « faire » la pluie et le beau temps, dans cette matière, tient d’un orgueil qui nous a déjà coûté très cher, maintes fois. Ce coup-ci, l’envie nous a pris de carrément le « refaire » de fond en comble, ou, au moins, d’agir en sorte qu’il ne se désagrège point. Rien que ça ! Pourtant, qu’est-ce que l’on entend par Monde, d’abord ? Du latin « Mundus », le terme désigne, en effet, un système bien ordonné, voire, l’ensemble des corps célestes existant dans l’espace, autrement dit, le Cosmos, ou l’Univers, duquel on ne tient pas du tout les ficelles, au demeurant, aussi bien que notre globe, c’est-à-dire, la planète Terre, dans un tout petit coin de laquelle se réunissent les apprentis philosophes, et qui, installée à la lisière de la Voie Lactée, une Galaxie parmi un nombre infini de Galaxies, tourne autour d’un Soleil.

Dès lors, à propos de quoi s’interrogeait-on ? Du destin, donc, de notre Planète, la Terre, ainsi que de ses habitants, ou bien, de ce Monde qui, formé d’une infinité de Corps Célestes éparpillés dans l’Univers, fait face au monde intérieur, celui de nous-mêmes, c’est-à-dire, une conscience qui se force, cahin-caha, à échafauder une hypothèse qui nous permettrait, tant bien que mal, de nous retrouver, et faire en sorte de comprendre la recette de la Soupe dans laquelle l’Homme est plongé, car le « On », de la question, ne peut être que lui ? Sans l’Homme, le Monde est-il un Monde ? Non pas que celui-ci attende l’Humain pour être, car il n’attend rien, mais, puisque tout doit avoir un sens, afin lui en donner un, celui de Monde, le Monde sur lequel un « Logos » porte son dévolu. Un Logos, un être fou et curieux qui, instruit de son mystère, est à même de réfléchir sur l’œuvre manifeste, réalisée peu importe comment ou par qui.

La parole a circulé gravitant sur une ellipse dont le centre était l’animateur, et il a été dit que « certes, le monde ne va pas bien, mais que l’on peut rêver », « qu’il faut d’abord changer l’Homme », par « une sorte d’Utopie », « très imbriqué», et « qu’il faudrait distinguer le corps de l’esprit » ou même « la science facteur de progrès », alors que d’autres se « demandaient s’il va si mal que ça… », et « que rien ne nous empêche de nous cultiver » question étant de savoir « quel est le rôle de la philosophie dans la cité… », « la philosophie n’étant pas suffisante pour empêcher le processus », et que « sans passé on est mort », « l’Humanité agissant comme une structure », « Hanna Arendt s’étant déjà questionnée, sur le souci à se faire de monde » puis quelqu’un voulu savoir « si la pensée se fait de façon démagogique », « par des décideurs », ou si « ce n’était qu’une Utopie », « à partir de l’Idée suffisante », alors « qu’un grain de sable peut l’entraver », « dès que tout est pourri », mais que « l’on doit empêcher que le monde nous dépasse ».

Pour finir, comme le Monde change, par amputation, il n’ y a pas eu de place pour que Gilles, le poète, exprime sa verve, et la question demeure : « Pour tricoter un monde, combien de pelotes ? ».   

Et voilà !

- Docteur, mon foie me gêne, comme un monde qui se défait !

- Ridicule ! Une maladie du foie n’entraîne aucune sorte d’inconfort !

- Justement !

 

Carlos

2 Comments
  1. Gilles ROCA says:

    … refaire Le monde’, ou L’empêcher de se défaire ?, Daniel Ramirez’, Aux Phares,

    du monde … qui nous fonde’ Au monde … que L’on fonde’,
    on’ est fait, et L’on fait, L’effet … des fées … penchées sur nous, qui font Le monde’,
    on’… est partie prenante’, on naît partie prenante’,
    on déchante’, on L’enchante’,
    … et L’on peut se refaire’, et changer, transformer, Le monde … re – former …
    Les structures, qui L’Altèrent,
    Le poussent, À se défaire’, À détruire … La Terre,
    … déconstruire’, reconstruire’, Autrement, L’être, humain, La structure … du sens’,
    comme’ horizon, humain, À partir des, cinq’, sens’,
    de notre … connaissance, La quinte’- est – sens’
    … du sens’,
    fondamental, substantifique … moelle …
    L’Accessible’ étoile,
    découverte’, invention, propre … re – création,
    intérieure’, extérieure’, en propre … progression, de civilisation,
    L’homme’ n’est pas face’ Au monde … L’homme’ est dans Le monde’,
    il est L’idée du monde,
    sensible’, et, Avec’ cible’, À révolutionner, propre … révolution,
    des’ utopies … données, philosophique … citoyenne’… insurrection,
    Aux radicales’… Ailes … du « fidèle’ rebelle », suscité, et, res’- suscité, « de L’insurrection
    À La Résurrection »,
    Jean Cardonnel, J C, en projection, pro – jet … monde … humain,
    projet, infini, un – fini … À naître … monde, humain, À naître … homme, humain,
    en devenir, À être,
    humanité, À naître,
    « Combat … de Franc-tireur … de La Résistance’ À … notre … Libération »,
    notre’ humanisation …
    penseurs’, et, cré-Acteurs,
    soyons’ Avant-coureurs !,
    Gilles Roca,

    Cas-fée-Philo des Nés-nus-Phares, 16’ mars’ 2014’, en ces-jours de Ventôse’,
    et du monde’ en question(s) … dite(s) … phare(s), monde’ À refaire … ose !, G R

    18th mars 2014 at 19 h 19 min

  2. Elke says:

    Je n’y étais pas, dommage ! Débattre de ce sujet dans un lieu où est laissé libre cours à la tendance de vouloir refaire le monde…
    Ce sujet renvoie une fois de plus à la responsabilité de chacun de vivre en tant qu’individu dans un ensemble qui le dépasse, à définir sa place en terme d’inclusion ou d’exclusion. Faire le monde, s’est intervenir dans le monde. C’est le tissu d’interactions innombrables qui forme le monde. Faire, défaire, refaire…. Un processus de l’éternel retour. Mais dans cet éternel retour s’est construite une histoire : l’histoire des pierres, des plantes, des espèces animales. L’histoire de l’espèce humaine. Refaire le monde, ce serait vouloir refaire l’histoire, et on sait bien : on ne peut revenir en arrière. Je revisite l’histoire, mon regard sur le passé peut changer, mais ce qu’est arrivé est bien arrivé. Peut-être, nous pourrions évoquer en terme de « refaire l’histoire » les refontes cycliques qui transforment les rapports de forces paraissant par moment immuable comme l’emprise de l’empire romaine sur le monde et sa chute. Fonte et défaite, synonyme ? Cycliquement, l’ordre ne tient plus. Un retour au chaos s’impose. Temporairement. Pour permettre l’émergence de l’ordre. Nous vivons dans un monde de la confusion, un monde chaotique. La violence latente, palpable, quotidienne nous indique l’absence d’ordre. La loi, représentant de l’ordre, ne remplit plus sa fonction structurante. « L’ordre » imposé par « le système » génère des tensions inconciliables avec un ordre d’une nature non réglementaire mais impérieuse. Cela génère de la confusion, de l’inconfort. Cette confusion entraîne une érosion de la confiance dans un monde ou le ventre contredit la tête. Couper la tête pour laisser parler le ventre, serrer la ceinture pour laisser faire la tête ? La réponse semble simple : accorder l’ordre du « système » avec l’ordre qui nous habite. C’est le conflit d’Antigone, en quelque sorte. Que doit-on faire ? Dire non à la loi de Créon ou faire taire sa conscience ? On fait ce qu’on peut, mollement. Dans l’ennui qui, nous rappelle Baudelaire, « ferait volontiers de la terre un débris, et dans un bâillement avalerait le monde ». Nous sommes lâches. Nous savons pourtant comment faire un monde meilleur. Tendre par la main au SDF qui fait la manche sur les escaliers avec son lapin et l’inviter à manger, par exemple. Mais horreur : il a peut-être les mains sales, je pourrais attraper une maladie. Chacun reste dans « son » monde, préférant des relations aseptisées, de relations prévisibles, « comme il faut », mais ayant perdu la force vitalisant du lien social. Refaire le monde, ce serait donc recréer du lien. Recréer quel monde ? Si chacun semble libre de choisir son réseau, ses relations, force est de constater que l’établissement de liens impose la participation de l’autre, et de ce fait, expose au risque. Doit-on prendre ce risque? Le dialogue est une nécessité vitale. Toute rupture de dialogue est une attaque du monde. Toute attaque génère violence. La violence fait peur, et la peur empêche la prise de risque, et renforce la tendance au repli. Or, la violence doit être invitation au dialogue, non pour défaire ou refaire le monde, mais tout simplement pour laisser le monde être monde.
    Voilà quelques idées qui me viennent en lien avec ce sujet.

    18th mars 2014 at 11 h 47 min

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