Débat du 26 Octobre 2014: « Qui suis-je ? », animé par Claudine Enjalbert.
Le 26 Octobre 2014, « Qui suis-je ? » au Café des Phares®, animé par Claudine Enjalbert.
Les plus empressés ont trouvé immédiatement moyen d’ouvrir le feu
Disons, Pourtant, me basant sur l’impeccable raisonnement (« cogito, ergo sum ») de Descartes, j’en déduisis que, Logiquement, je suis un être dont la pensée admet l’Existence. Puis, poussant plus loin ma réflexion, pour peu que ce fut, j’ajouté que, Métaphysiquement, mon Existence (ex-sistère) m’en expulse, et, dès lors, le projet de réalisation de « Moi » part en vrille, « Personne » équivalant, dès lors, à l’absence de qui que ce soit. En somme, l’obsédante question de l’Identité, qui nous tient à cœur et constitue la pierre angulaire de la Démocratie, nous donne, en même temps du fil à retordre, « Persona » (de ‘personare’=retentir), désignant même le masque de théâtre des comédies grecques, tandis que l’« ipséité » (du latin « ipse »), désignerait « la chose en elle-même ». Si l’on y ajoute le fait singulier qui constitue « l’empreinte digitale » ou ‘dactylogramme’ signe unique caractérisant chacun de nous, on est forcés d’admettre que la modernité a, ainsi, trouvé les moyens de contrôler et discipliner la meute des humains qui, sans ça, seraient définis par « Homo lupus Homini », c’est-à-dire, les pires ennemis d’eux mêmes.
Les opinions divergèrent, les uns « faisant appel à Socrate », d’autres rappelant « le thème de la Famille et ses liens privilégiés dans son sein », ou « distinguant la pensée de gauche par rapport à celle de droite », voire « la possibilité d’un ‘néant’ », « ou encore du « Dasein », en passant par « l’évocation de filmes », « ou le constat ‘d’être’, mais de « ne pas avoir de voix au chapitre ».
Pour finir, Gilles a fait preuve de son inspiration, nous gratifiant de ses vers pertinents, et la salle se désemplit, lentement, en raison des liens, voire les complicités, que dans ce lieu se trament.
Avant de terminer, je vous rapporte me souviens d’avoir vu, dans un numéro du « New York Times », un dessin humoristique représentant une tête barbue, et couronnée, dont je vous fait accompagné de la légende :
- Quel Louis suis-je ?
Carlos
Débat du 19 Octobre 2014: « Elever l’impuissance jusqu’à l’impossible. », animé par Alois Sandner..
Au cours de la semaine du 13 au 19 Octobre, on a constaté que tout ne va pas pour le mieux en ce monde, puisqu’en Octobre on s’attend à une nouvelle éclosion du virus Ebola qui atteindra même les USA, une violente tempête de neige s’est déclenchée au Nepal, alors que Hong Kong s’enfonce dans une dangereuse crise économique et qu’en France, on assiste, dans sa course à l’Elysée. Il en ressort, également, qu’au Synode de Rome, l’Eglise Catholique ne s’accorde point sur la doctrine à suivre à propos des couples divorcés ou homosexuels, tandis que, déterminée dans sa course à l’Elysée, Marine le Pen fait, de plus en plus, parler d’elle. C’est peut-être la raison pour laquelle, au Café des Phares®, les participants réunis ont choisi pour thème de leur débat : « Elever l’impuissance jusqu’à l’impossible » (sic), animé par Alois Sandner.
Constat, ou Défi ? Interrogation, ou Affirmation ? Périphrase ou Hyperbole ? va savoir !
D’abord, hélas, il ne s’agissait point là d’une question, en effet, mais d’une simple affirmation, constatation, souhait, destin ou fatalité, susceptible d’avoir, au demeurant, un dénouement décevant, en deçà de nos espoirs, tel ce qui s’est passé avec Icare, en raison de ses ambitions immodérées, face à son défi hasardeux, pari, gagné pourtant, par Louis Blériot (25/8/1909) traversant pour la première fois le Canal de la Manche en 27 minutes. Arriver à l’impossible, tout en étant impuissant pour le faire. Chapeau !
Désolé, mais nous étions mal partis pour répondre au contenu d’une telle question, d’autant plus que, comme si l’on prétendait joindre « la faim à l’envie de manger », il s’agissait de chercher à faire en sorte que « l’impuissance atteigne l’impossible » et, risquant de nous enfoncer dans le terrain de la psychanalyse, constater, dès lors, un déficit sémantique de nature à nous égarer. Puis, il faut avouer de surcroît que, par ailleurs, l’assertion relève d’une naïveté déconcertante, l’expérience nous enseignant que s’élever dans l’air à l’aide seulement de ses propres membres, est impossible, et nous étions, dès lors, invités à jeter nos béquilles, et à nous confier donc au seul sortilège de l’improvisation : essayant de Hausser…, Eriger, donc, l’« Impuissance jusqu’à l’Impossible », effort probablement voué à l’échec ! Et pourtant…
Beaucoup d’idées ont été avancées, telles par exemple : « Il y a des choses qui semblent impossibles, ou invraisemblables, comme la vitesse de la lumière », « En Chine, autrefois, il n’y avait pas d’autorité », « impuissance équivaut à ‘passivité’ », « trois voies sont laissées à l’Autorité : 1) La voie légale, 2) La manière psychologique, 3) L’attentisme, ou façon politique », et, si tout échoue, La Terreur. Puis, on a ajouté : « le recours à la clandestinité », la « mention de Badiou et Lacan », « qu’il faut parer à l’échec scolaire des enfants » et, étant donné que « Dieu est le seul être à même de résoudre tous les problèmes », sachant que « l’‘impossible’ n’est pas français » (slogan de Mai 68), « l’important serait d’arriver », « ‘La Salamandre’ d’Allan Tanner », et tout à l’avenant… « le « ça ira, de 1789 », se trouvait à même de faire l’affaire…
Gilles a, finalement mis un terme à la l’extravagance que la raison a plaisir à se permettre, de façon hebdomadaire, clamant, pour terminer, que : « … impossible n’est pas français », et la salle fut évacuée dans les instants qui suivirent.
- Est-ce que c’est impossible, pour les tigres, d’attaquer, lorsque l’on porte une lampe électrique ?
- Ca dépend, si tu arrives, ou pas, à prendre, en même temps, ta lampe… et les jambes à ton cou!
Carlos
Débat du 12 Octobre 2014: » Y-a-t-il une différence entre adaptation et résignation? », animé par Eric Auzanneau.
L’Europe s’apprêtant à voter au Sénat de Rome le « Jobs Act », qui encadrerait la Réforme du Travail, pour en faire diversion, on pouvait aller assister au concert de la femme à barbe, Conchita Wurst, devant le Parlement Européen, alors que les Ecossais refusaient leur propre indépendance, et que les Européens faisaient face à une insolite crise de confiance vis-à-vis de l’UE, à la remorque de celle des USA. Puis, revenant à la misère humaine, on apprit le meurtre d’une jeune fille, perpétré par son propre père, et qu’un maçon de Marseille a battu à mort un adolescent cambrioleur. Ya-t-il de quoi s’en féliciter ? Du fait que Patrick Modiano se soit vu attribuer le Prix Nobel de la Littérature, de l’Agenda du Développement Durable et Politiques Publiques en faveur de l’Egalité en France, du fait que le Prix Nobel de la Chimie 014, fut attribué à Stefan Hell, de pair avec deux américains et, dans une certaine mesure, de notre Café des Phares®, où, le 12 Octobre 2014, Eric Auzanneau se proposa d’animer le sujet du jour : « Y a-t-il une différence entre adaptation et résignation ? »
C’est clair ! 1) Adapter (du latin, « ad+aptare »), équivaut à ajuster quelque chose à une nouvelle situation. 2) Se Résigner (également du latin, « re-signare ») revient à s’incliner, sans volonté d’agir, ou de réagir, à un ordre ou une situation; c’est renoncer, se démettre, se soumettre au sort, se faire une raison, s’adapter, se démettre… en faveur de quelqu’un éventuellement.
Quoiqu’il en soit, d’un côté, par définition, cela ne permet pas d’avancer, et entrave plutôt toute action. De l’autre, la différence, soit-elle exprimée par Oui ou Non, est tellement évidente, quelle suffirait à clore le débat. Ce ne fut pas le cas.
Dès lors, où veut-on en venir ? Quel est le but de la question ? Qu’il s’agisse d’adaptation, ou de se résigner c’est comme si l’on frappait sur du fer froid, ou l’on faisait du sur place sur un tapis roulant ; l’affaire n’avance pas, et il nous faut admettre que :
1) Créer, inventer, imaginer, est la seule issue pour provoquer, voire, susciter une action dynamique, c’est-à-dire, faire ‘advenir’ du nouveau à chaque instant, ou 2) Transformer, produire, élaborer, fournir un effort, serait une bonne alternative, si l’on aspire à aller réellement de l’avant, constituant, donc, des ponts solides, passages constructifs, des sauts audacieux… vers le futur.
Le public s’est prononcé en patchwork, parfois de façon paradoxale, se demandant, par exemple, si « Les sourds-muets, ou les mimes, font-ils de la philo ? », alors qu’ils peuvent parfaitement exprimer des idées abstraites, ou avouant leurs limites, par des confessions du genre : « Je me résigne à ne pas trop parler au Café des Phares, sinon je ne sais plus quoi dire l’après midi », voire, sortant du sujet, arguant que « le scorpion, s’il se coiffe, il est mort », aussi bien qu’« au café des phares on fait de la lumière, mais on ne connaît pas le voltage », ou alors, que « la philo n’est qu’un arrosage du ‘Verbe’ qui déborde », et même, que « ‘se taire’, c’est pas la même chose que penser », le tout s’enchaînant de façon assez décomplexée, voire avec un certain aplomb !
Gilles, fini par résumer le débat, en vers libres, nous faisant écouter sa poésie, « … se battre et combattre, du Couchant au Levant, ‘En Avant’, Humanité ! »… , la séance fut ainsi close, et le public se trouva dehors, commentant, par petit groupes :
- Alors ? s’adapter ou se Résigner ?
- Ce n’est pas du même ordre. C’est pas pareil, d’avoir un Camembert Président ou d’avoir un Président Camembert !
Carlos
Débat du 5 Octobre 2014: « Vieillir est-ce apprendre à perdre ? », animé par Bruno Lecoris
Après la décapitation d’Hervé Jourdel, encore l’assassinat d’un humanitaire, le chauffeur de taxi, Alain Henning, engagé dans l’aide aux victimes du conflit Syrien, y fut perpétré et, tandis que le travesti Autrichien, ou « chanteuse à barbe », Conchita Wurst entamait dans son pays sa spectaculaire Tournée, au Quebec débutait le Sommet international des Coopératives, ainsi qu’un nouveau Forum International de l’ Environnement. Au Café des Phares®, le 5 Octobre 2014, nos soucis étaient tout autres, Bruno Lecoris se proposant d’animer le débat hebdomadaire et, de son propre chef, il a choisi de l’intituler « Vieillir, est-ce apprendre à perdre ? »
D’abord, j’observerais que, de tradition, les sujets sont proposés ‘in loco’, c’est-à-dire, au Café même, en début de séance. Puis, pour pouvoir y répondre, il serait bon que l’on définisse la portée des termes de la question, en l’occurrence le sens d’Exister, et l’impact du Temps qui, inexorablement nous mène à la mort, comme Tout être, au demeurant. C’est-à-dire, se référer au « Conatus », qui consiste, selon Spinoza, dans l’effort déployé par chaque chose, afin de préserver dans son être. Constater, en somme, que « Vieillir » serait s’accrocher à une vie, qui nous fuit, aussi longtemps que la « Faucheuse » ne passe pour accomplir le devoir qui lui revient, de nettoyer le plancher ; on le fait, survivant, plus ou moins bien, mais, combien de gens âgés ne donnent-ils, dans tous les domaines, des leçons de vie aux nouvelles générations ? Comme exemple, nous pouvons nous souvenir de Stéphan Hessel et son « Indignez-vous ! »…
De son côté, « Apprendre », répond à l’ambition de « Connaître », et nul n’est censé SAVOIR, avant d’entreprendre un travail intellectuel qui lui permette de saisir la complexité de son environnement, en vue d’un échange satisfaisant avec ses congénères, ensuite.
Et puis, pour terminer, « Mourir » ! Echéance qui consiste à rendre l’Âme, et en finir ! Voilà ! Casser sa Pipe ; passer l’arme à gauche, agoniser, expirer, trépasser, claquer, clamser. Tirer sa révérence, « aller à perpète ».
Que Neni ! Vieillir est devenu, en somme, pour les participants au débat, « faire le deuil de nos visions, rêves ou projets », « apprendre à s’endormir une fois pour toutes », c’est-à-dire, « une question pour le troisième âge », « 55 ans étant un âge limite », voire, « ‘Vivre’ dans une épouvantable solitude, n’ayant d’autre échéance que la mort », alors que : « Malraux, reconnaissait tout devoir, à son grand âge, tandis que Chirac aurait même oublié d’avoir été Président », « ‘Alzheimer’ étant devenue une maladie assez répandue », « le sujet étant donc assez large, une inégalité devant la mort, se rendant évidente », « bien que l’on vive dans une société assez performante », et que « certains grands écrivains ont atteint un âge assez long », « peut-être parce qu’ils ont su s’y préparer », « sans avoir peur de la mort », ou « grâce au culte de ‘l’eugénisme’ », puisqu’« il faut ‘mourir’ à soi-même’ », « après avoir eu une vie bien remplie », « le mot ‘vieux’ ne devant pas exister, tant que vous avez des rêves », « alors que l’on rencontre des jeunes qui parlent comme des vieux », d’autres disant « qu’il faut se préparer à mourir ». Puis…, « Que fait-on de la personne âgée ? », « elle est retraité dès les 70 ans » ! « Tout le monde a des vieux dans sa famille », où « l’enfant est roi », « effet d’un narcissisme », « qu’il faut, peut-être reconnaître… autant que l’on fait pour le bon vin ».
Le devoir accompli, comme d’hab. , Gilles gratifia l’assistance de sa poésie, terminant par : «… surtout apprendre à ne pas vieillir ! C’est la vie ! ».
- Taratata !!!!!
- Quoi, « taratata » ?
- Quelque chose me turlupine !
- Quoi, donc ?
- Si, « Vieillir », est apprendre à mourir, celui qui meurt jeune, meurt comme un con, non ?
Carlos