L’Europe s’apprêtant à voter au Sénat de Rome le « Jobs Act », qui encadrerait la Réforme du Travail, pour en faire diversion, on pouvait aller assister au concert de la femme à barbe, Conchita Wurst, devant le Parlement Européen, alors que les Ecossais refusaient leur propre indépendance, et que les Européens faisaient face à une insolite crise de confiance vis-à-vis de l’UE, à la remorque de celle des USA. Puis, revenant à la misère humaine, on apprit le meurtre d’une jeune fille, perpétré par son propre père, et qu’un maçon de Marseille a battu à mort un adolescent cambrioleur. Ya-t-il de quoi s’en féliciter ? Du fait que Patrick Modiano se soit vu attribuer le Prix Nobel de la Littérature, de l’Agenda du Développement Durable et Politiques Publiques en faveur de l’Egalité en France, du fait que le Prix Nobel de la Chimie 014, fut attribué à Stefan Hell, de pair avec deux américains et, dans une certaine mesure, de notre Café des Phares®, où, le 12 Octobre 2014, Eric Auzanneau se proposa d’animer le sujet du jour : « Y a-t-il une différence entre adaptation et résignation ? »
C’est clair ! 1) Adapter (du latin, « ad+aptare »), équivaut à ajuster quelque chose à une nouvelle situation. 2) Se Résigner (également du latin, « re-signare ») revient à s’incliner, sans volonté d’agir, ou de réagir, à un ordre ou une situation; c’est renoncer, se démettre, se soumettre au sort, se faire une raison, s’adapter, se démettre… en faveur de quelqu’un éventuellement.
Quoiqu’il en soit, d’un côté, par définition, cela ne permet pas d’avancer, et entrave plutôt toute action. De l’autre, la différence, soit-elle exprimée par Oui ou Non, est tellement évidente, quelle suffirait à clore le débat. Ce ne fut pas le cas.
Dès lors, où veut-on en venir ? Quel est le but de la question ? Qu’il s’agisse d’adaptation, ou de se résigner c’est comme si l’on frappait sur du fer froid, ou l’on faisait du sur place sur un tapis roulant ; l’affaire n’avance pas, et il nous faut admettre que :
1) Créer, inventer, imaginer, est la seule issue pour provoquer, voire, susciter une action dynamique, c’est-à-dire, faire ‘advenir’ du nouveau à chaque instant, ou 2) Transformer, produire, élaborer, fournir un effort, serait une bonne alternative, si l’on aspire à aller réellement de l’avant, constituant, donc, des ponts solides, passages constructifs, des sauts audacieux… vers le futur.
Le public s’est prononcé en patchwork, parfois de façon paradoxale, se demandant, par exemple, si « Les sourds-muets, ou les mimes, font-ils de la philo ? », alors qu’ils peuvent parfaitement exprimer des idées abstraites, ou avouant leurs limites, par des confessions du genre : « Je me résigne à ne pas trop parler au Café des Phares, sinon je ne sais plus quoi dire l’après midi », voire, sortant du sujet, arguant que « le scorpion, s’il se coiffe, il est mort », aussi bien qu’« au café des phares on fait de la lumière, mais on ne connaît pas le voltage », ou alors, que « la philo n’est qu’un arrosage du ‘Verbe’ qui déborde », et même, que « ‘se taire’, c’est pas la même chose que penser », le tout s’enchaînant de façon assez décomplexée, voire avec un certain aplomb !
Gilles, fini par résumer le débat, en vers libres, nous faisant écouter sa poésie, « … se battre et combattre, du Couchant au Levant, ‘En Avant’, Humanité ! »… , la séance fut ainsi close, et le public se trouva dehors, commentant, par petit groupes :
- Alors ? s’adapter ou se Résigner ?
- Ce n’est pas du même ordre. C’est pas pareil, d’avoir un Camembert Président ou d’avoir un Président Camembert !
Carlos
Gilles says:
Quelle’ est La différence’ entre’ Adaptation et résignation ? Éric’ Auzanneau’, Aux Phares,
Adaptez-Vous, radaptez-Vous ! distillent’- ils … mais …
« Ne Vous résignez jamais ! »,
Gisèle Halimi, c’est, du débat, Le … Nœud, Adaptation … évolution, résignation … renonciation, évoluer … sans se renier !, Albert Camus : Vivre …
c’est ne jamais se résigner, Vivre …
c’est, toujours, transmuer, se renouveler, propre transformation,
résister’ est créer, se rebeller, propre « rêvolution »,
croître … grandir, en’ éuilibre’, instable’, une’ Appropriation,
et, de source’ en ressource’, ici et maintenant, propre … dépassement, s’élargir, s’Agrandir, s’Activer, s’élever, non subir, mais choisir, « Courage !, L’homme’est’un risque’À courir »,
Le Crocodile, Kofi Yamgnane’, … et La femme’, émancipée, À Le rattraper’, À Le dépasser … découvrir, inventer’, Annoncer, se révolter’, en mouvement, changer … semer’,
et moissonner, récolter, Vendanger … toujours … se transformer,
contingence’, immanence’, en transcendance’, une’ humaine … nécessité,
en Lien, d’humanité, À susciter, res’- susciter …
se Livrer … délivrer, s’émanciper, se Libérer,
Le monde … L’Autre … soi, ma foi, Le « cœur intelligent »,
des gens,
et se battre’, et combattre’, en Luth’… À Lyre’… Art – piste’,
intime’, universelle’, éthique … progressiste,
du couchant’ Au Levant,
« Le Vent de Liberté, qui ne sera jamais sous La terre » *, en’Avant !,
« ou La fatalité, ou, bien, L’humanité » *,
À Accepter’, À Affronter’, À Adapter’, À Adopter, dans L’équité,
La différence … Derride’ a … La différance …
serviteur, La diff’- errance …
c’est’ en souffrance … notre … humanisation … responsable’,
et, coupable, « Non À L’intolérable ! » *,
Gilles Roca, sous L’Aile …
de * Jean Cardonnel,
J C, Cas-fée-Philo des ( nés-nus-) Phares, 12’ octobre 2014’, en Vendémiaire’,
et, non résignée, Avance’- Adaptation … phare’, et, en pleine Lumière,
scribe … rap’sod’,
barde … pslam’mod’, G R
14th octobre 2014 at 20 h 59 min
Elke says:
Ne pouvant participer aux débats, je réfléchis à distance au sujet. Oui, se résigner, c’est en quelque sorte renoncer à vivre comme cela est évoqué par Gilles se référant à Albert Camus. Et puisque « vivre », c’est une lutte permanente pour échapper à la mort afin de pouvoir réaliser son « programme », se résigner, ce serait de renoncer à se battre, poser définitivement les « armes » à notre disposition pour vivre. On se « laisse » vivre, on perd la qualité de « sujet » et on devient « objet » de son environnement. On ne s’inscrit plus dans le dialogue permanent qu’une entité vivant autonome doit entretenir avec son environnement. L’adaptation, au contraire, c’est l’ajustement possible entre un sujet autonome et son environnement. Avec l’influence réciproque qu’on connait : chaque acte posé influe sur l’environnement. La pomme que j’ai mangé ne reviendra plus, d’où l’intérêt supérieur du pommier. Se résigner, c’est renoncer à l’Histoire, à la continuité. On assure le présent et on renonce d’ envisager le future. Comment peut-on en arriver là ? L’épuisement, probablement. Ou alors défaut pédagogique ? Quand est-ce qu’on développe notre capacité de se battre sainement, pour la vie, pour notre famille, pour nos enfants ? On a l’impression que tout est « du », que la vie va de soi. Le « cocon » de l’abondance de notre société nous coupe de la perception simple que la vie est précieuse, unique, fragile. Qu’elle demande un effort, une tension permanente. Actuellement, on peut observer des jeunes n’ayant pu faire l’expérience que le simple fait de pouvoir éplucher des légumes en bonne compagnie peut être une nourriture plus précieuse qu’un plat sophistiqué commandé par internet et consommé seul sur un canapé devant la télé. Le retour aux préoccupations de la « bonne bouffe » signe peut-être mieux que tout autre notre besoin d’alimenter notre flamme et que le « foyer » est le lieu par excellence qui rend au guerrier son énergie. Après le mouvement très prononcé de morcellement, isolation, éclatement des familles, de nouvelles sociabilités émergent dans nos tissus urbains. Signe du renouveau qui vient après tous les hivers?
14th octobre 2014 at 8 h 23 min