Le débat du 4 octobre 2015 : « Que faut-il connaître d’un sujet pour pouvoir en parler ? », animé par Philemon Marcou.

2 comments

Posted on 30th septembre 2015 by Gunter in Uncategorized

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  1. Gilles ROCA says:

    Que faut’- il connaître du sujet pour pouvoir en parler ? Philémon, Aux Phares, ____

    que dois-je savoir … pour répondre’, À La question ?,
    dois-je’ être’ un spécialiste’, un’ expert, du sujet ?,
    question existentielle’, expertise’, en question …
    de distinction, objet, de distinction, sujet …
    compétence … capacité … dans Le débat,
    Légitimité … d’en parler … des hauts … des bas …
    intime’, univers – sel … de La terre, de parler, dire … participer,
    falloir … savoir, désir … de – voir, penser, parole’ en’ Acte … de développer …
    de Socrate … Le « Je sais que je ne sais rien »,
    de Confucius’… « savoir que L’on sait
    ce que L’on sait,
    et savoir que L’on ne sait pas
    ce que L’on ne sait pas,
    Voilà Le Vrai savoir », qui, ces jours, toujours tient …
    et comme’ on dit’ Aujourd’hui … il faut Le savoir,
    savoir de quoi L’on parle’… et savoir en parler …
    L’intuition fondamentale … de s’en mêler’…
    À – prendre’… et À L’essai …
    com – prendre’… et … transformer,
    La quête … d’Animer,
    La quête … d’Avancer,
    pour Aboutir, pour Accomplir,
    pour s’Accomplir,
    philosopher, c’est, d’Abord, À – prendre’… À parler,
    com – prendre … Le sujet, parlé,
    Parole’ en’ Acte … de circonscrire’… Le sujet,
    complexité, délimitée, À simplifier, du messager …
    savoir …
    À – voir …
    ou Être’,
    ou Paraître … savoir,
    ou savoir … Paraître …
    connaître … pour … pour – voir …
    serviteur … Avocat,
    Gilles Roca,

    Cas-fée – File’- eau … des ( nés – nus – ) Phares, 4 – 10 – 2015’, ces – jours de Vendémiaire,
    connaître … Le sujet, en parlant … sous Les phares, Au pays des Lumières,
    changement d’ère,
    G R ____

    30th septembre 2015 at 9 h 10 min

  2. Gunter says:

    [nouvelle version remaniée avec l'aide précieuse de Jo] :

    Comme presque toujours, le débat dans un café philo produit chez moi, et certainement aussi chez d’autres, d’importants effets d’après-coup; c’est d’ailleurs sa principale différence par rapport aux cours et conférences où l’on sait assez bien à la fin si le « caddy conceptuel » est bien rempli ou pas. On peut alors applaudir. C’est qui est illusoire après un échange au café philo.
    Pourquoi ?
    Après un débat au café philo, c’est comme au cinéma : la satisfaction ressentie lorsque l’écran s’éteint ne veut pas dire grand’ chose; si on a oublié le film le lendemain, c’était un mauvais film. Si on y pense encore des jours, des mois, voire des années après, c’était un bon film. On pourrait presque mesurer la qualité du film (et du débat) par la durée pendant laquelle il nous « hante ».
    Ce qui revient à affirmer que les échanges au café philo, contrairement aux conférences, cours, séminaires, etc., n’augmentent qu’accessoirement notre savoir philosophique, sorte de bénéfice secondaire; leur finalité essentielle étant de nous faire penser – et on ne pense (plus précisément on ré-fléchit, on revient sur ses pensées) qu’après coup.
    L’allemand traduit bien cette différence où penser se dit « denken » et réfléchir « nach-denken » qui signifie penser après coup, penser sur la pensée, une « méta-pensée » qui se demande quel sens ça a de trouver une solution à un problème. Ce qui est l’objectif de la pensée. Les animaux pensent énormément, trouvent des solutions à des problèmes difficiles, mais ne réfléchissent pas sur le Sens. Ils ne réfléchissent pas sur la finalité « méta-physique » (l’au-delà de la nature, de l’auto-conservation) de leurs efforts, enfermés qu’ils sont dans l’autoconservation (cf. Alain Prochiantz : « A quoi pensent les calamars ? »).
    J’ai donc pensé, non !, plus exactement : j’ai réfléchi après – coup, et le thème de dimanche dernier m’est apparu d’une grande simplicité : le degré de connaissances nécessaires (nous avant distingué d’ailleurs connaître, savoir, comprendre) pour traiter d’un sujet/thème, dépend de deux facteurs:

    1) du lieu, des circonstances : le même degré de connaissances, d’ »expertise », n’est pas demandé à la radio, dans des journaux (où il y a de grandes différences d’exigence), au collège, au lycée, à la fac, dans un café spécialisé – il y en a beaucoup, tels que café des sciences, de géographie, des statistiques, d’histoire, de théologie, café juridique, dîner mondain, etc.

    2) de l’objet : ou plutôt, y a-t-il un objet ? Or, la philosophie au café philo n’a pas d’objet contrairement à toutes les autres disciplines : géographie, physique, psychologie, mathématique, droit, etc., et également l’HISTOIRE de la philosophie au sens largissime : la technicité, les méthodes, les concepts, les grands philosophes, bref la philosophie instituée. Cette dernière est une expertise parce qu’elle a un objet déterminé; elle est très régulièrement confondue avec la philosophie au café, une philosophie vivante, existentielle, celle à laquelle Kant, de façon prophétique, a fait allusion lorsqu’il a écrit : on n’apprend pas la philosophie, on n’apprend qu’à philosopher.

    Au café philo nous philosophons comme les écrivants écrivent dans les ateliers d’écriture, sans se prendre pour des écrivains (cf. Roland Barthes). Je pense aussi à un auteur contemporain important, Bernard Stiegler, qui remet en valeur l’amatorat, l’amour de la philosophie et il se désigne lui-même comme philo-philosophe, amateur, au sens fort du terme, de la philosophie…La « philosophie » devrait d’ailleurs s’appeler ero-sophie selon le Banquet de Platon et cette question du désir propre au « philosopher » a été évoquée.
    En dehors du fait que chaque philosophe a sa propre conception de ce qu’est « philosopher », je propose : faire le lien entre toutes choses, penser tout le pensable, totaliser son expérience (totalisation ouverte, le contraire du totalitarisme), élucider son existence, s’orienter dans la vie, etc. Rien de tel qu’un objet déterminé propre aux sciences humaines (y compris l’histoire de la philosophie) et « inhumaines »…
    Donc qui peut, qui a le droit, d’assister et de parler dans un café philo quelque soit le sujet c.-à.-d. une question « philosophique » ? Tout le monde, même les enfants – on philosophe d’ailleurs de plus en plus avec eux – ou seulement ceux qui ont des connaissances en histoire de la philosophie au sens largissime évoqué ci-dessus ?
    Quant aux rapports de la philosophie avec l’enfance : « Ma première caractérisation de la philosophie sera dès lors la suivante : les philosophes, ce sont des adultes qui continuent à se poser le type de questions que se posent les enfants : « Pour quelle raison ? Pourquoi ? Est-ce vrai ? Comment le savez-vous ? En quoi est-ce important ? » Vous savez, il s’agit là d’interrogations qui définissent typiquement la discipline philosophique, et être philosophe, me semble-t-il, c’est tout simplement continuer à se poser ce genre de questions après l’âge de quatre ans. » (Roland de Sousa, professeur émérite de l’université de Toronto).
    Par ailleurs, il n’y a pas de « question philosophique », il n’y a que la façon de la traiter qui est philosophique (au sens des définitions supra), qui, par définition, ne relève d’aucune science, ni humaine ni « inhumaine », même si on peut très bien partir d’une question scientifique ou juridique, historique, etc., pour en évaluer les enjeux de sens.
    La réponse va de soi : tout le monde peut philosopher au café philo et ce n’est pas le niveau de culture, de connaissances en matière d’histoire de la philosophie qui fait problème mais la situation : il faut qu’il n’y ait pas d’urgence, de danger pour la simple survie, pour que « chaque être humain, tous les matins puisse refaire son monde » (c’est-à-dire philosopher, donner un sens à son existence, sic, Chartier, alias Alain).

    Pour finir, deux citations de l’ami des Cafés des Phares, Christian Godin, qui a promis de revenir animer, après sa retraite de l’université de Clérmond – Ferrand, l’année prochaine et deux extraits d’un livre de Marc Sautet, fondateur des cafés philo:
    « …les cafés-philo sont des microcosmes de la république. On y participe non pas pour subir un examen ni même pour apprendre, mais pour tenter, avec d’autres bonnes volontés, d’arracher le maximum de sens aux absurdités et aux brutalités du monde. N’est-ce pas là, après tout, la définition même de l’activité philosophique ? ».
    Et aussi : « n’importe quelle interrogation, même naïve, n’importe quelle réponse, même naïve, surtout naïve, peut avoir un sens, une dimension philosophique… Que les gens philosophent dans les cafés-philo, ne signifie pas qu’ils soient des philosophes comme Descartes, mais qu’ils sont capables de se poser les mêmes questions que lui. »

    Marc Sautet « Un café pour Socrate », p. 27 et s. :  » Néanmoins, la pérennité du débat n’allait absolument pas de soi. Sa forme libre et bon enfant laissait prise à bien des tentations qui, si elles s’étaient imposées, l’auraient rapidement condamné. En premier lieu, l’intellectualisme : la tendance à la surenchère sur le registre « sérieux ». Etant donné qu’il s’agissait de « philosophie », il importait, pensaient certains, de n’avoir affaire qu’aux concepts propres à cette discipline, de barder son discours de références appropriées et d’invoquer Kant, Hegel, Heidegger, sous peine de sombrer dans la trivialité de la discussion de café. De là à n’accorder la parole qu’à ceux qui maîtrisaient ce type de savoir, il n’y avait qu’un petit pas, qu’ils s’apprêtaient allègrement à franchir. Plusieurs orateurs, de manière chronique en ce sens, me reprochant de laisser dire n’importe quoi par n’importe qui…
    Il faillait donc frustrer ce clan pour donner aux autres le goût de la philosophie. Les sujets étaient choisis le jour même, sans consultation préalable [...] Or, c’était un excellent moyen de battre en brèche la tendance de certains participants à « élever » tout de suite le débat, sans se soucier de voir leurs voisins perdre rapidement pied. Il me suffisait de sélectionner celui des sujets qui laissait le moins de prise à ce type de situation. Quitte à rendre furieux les « intellectuels » en visite, en les priant de s’exprimer avec des mots de tous les jours, j’optais souvent pour un thème inhabituel dans la sphère de la philosophie classique : pour une phrase banale, qui offrait a priori peu de prise à la réflexion, une expression triviale. D’où le débat sur « La première fois ». ..

    « Ensuite, et c’est l’essentiel, tous les sujets sont susceptibles d’être traités de manière philosophique. La philosophie ne tient pas à ses sujets. Ce n’est pas une « matière » à enseigner ni un champ à cultiver, c’est un état d’esprit, une manière de faire usage de son intellect. [pour Wittgenstein et tous les autres soi-disant anti-philosophes qui sont en réalité d'authentiques philosophes, tels que Pascal, Kierkegaard, Nietzsche et Lacan, il s'agit, grâce à la philosophie, de changer de vie,G.G.]. Le philosophe n’a pas d’objet propre. Il part des idées reçues, des opinions du sens commun, des idéologies dominantes, des révélations religieuses, des réponses données par la science pour les soumettre à l’examen. Tout est donc objet de sa réflexion. » (ibid. p.35)

    Et pour vraiment finir, merci à notre animateur du jour, Philemon, qui a su mener la barque en bon port, malgré quelques vents et courants hostiles… [nouvelle version remaniée avec l'aide précieuse de Jo]

    30th septembre 2015 at 17 h 03 min

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