« Quand octobre prend fin, dans la cuve est le raisin », mais, alors que le verbe n’est pas commode à mettre en bouteille, ce n’est pas entre deux biberons, que le Président de la République Française, le tronc désarticulé par la Tourette et les bras encombrés par des tas de rebelles dossiers, allait coiffer Madame Merkel mandatée, elle, par tous les partis représentés au Bundestag (son parlement), dans la rixe à livrer au clair de lune, lors du sommet de crise de l’UE à Bruxelles, pour un Accord au sein du Fond Européen de Soutien Financier. Pour information, ce FESF doit faire face à la cupide bande des rapaces au bord de la constipation qui se sont abattus sur le déficit du PIB des Etats Communautaires, alors que, quasi abstraction, l’argent n’est plus qu’une promesse et que la monnaie devint un instrument purement théorique. Toujours est-il que c’est dans le cadre de cette sinistre actualité que le 30/10/2011, jour de la besogneuse sainte Emeline, Emmanuel Mousset se proposa d’animer le sujet « Admirer est-il juste ? », devant les citoyens soucieux du bien commun, présents au Café des Phares® ; je répète : « Admirer est-il juste ? » , pour que l’on y songe.
La question induisait une réticence et dès lors je me suis demandé pourquoi serait-ce injuste ? Grammaticalement, « admirer » est un verbe transitif, c’est-à-dire, pour avoir un sens, il lui faut un complément d’objet, comme par exemple, « admirer le culot de proposer un tel sujet ». Etant donné de surcroît que le sentiment même d’admiration n’a aucune connotation utilitaire, mise à part la joie ressentie devant ce que l’on trouve exceptionnel, un goût qui, comme les couleurs ne se discute pas, s’interroger à son propos sur l’éventualité d’une justice, équité, intégrité, ou conformité avec le droit, en somme, ça me dépasse. Sachant que la justice force au respect des lois, il faudrait qu’inscrite dans le code pénal, l’admiration tombe sous le coup de la loi pour que l’on s’inquiète de savoir si nos émois sont justes ou injustes avant de les ressentir. Susciter par conséquent un jugement moral à propos de l’émerveillement, voilà qui me laisse pantois. L’injuste étant donc ce dont on doit se gêner, faudrait-il avoir honte ou craindre le courroux des dieux, chaque fois que l’on rentre dans un Musée, on écoute une Symphonie, on assiste aux évolutions d’une danseuse étoile ou l’on est témoin d’un ineffable coucher de soleil ?
Les élèves du lycée de Saint Quentin dans l’Aine, qui assistaient au débat, venaient certainement de travailler le Gorgias, de Platon, où il est, effectivement question d’une telle rhétorique, « l’Homme raisonnable désirant être admiré et ne pas être objet de mépris, alors que l’injuste et suffisant en subit généralement les effets ».
Sans parler de l’exaltation compréhensible des gens pour les merveilles qui les entourent, et il y en a, partant qu’un individu est susceptible d’admiration pour un autre ainsi que ses œuvres ou être admiré par lui, le critère de justice n’a pas de fondement, ce sentiment étant naturellement, d’après Socrate, partie prenante du dialogue évoqué ci-dessus, pour ce qui concerne « ταείς » ou « χόσμος » (l’ordre ou la discipline).
Toujours est-il que l’on a trouvé dans le sujet à boire et à manger, ce qui nous a permis d’aller de Narcisse à la contemplation, au désir, au désespoir, à l’envoûtement, doutant au passage s’il y a encore des gens admirables, à part Napoléon, Pavlov, Panurge, le Grand Frère, Hitler venant aussi sur la scène pour avoir été présenté la veille à la télé assumant le rôle de vengeur de l’humiliation subie par l’Allemagne en 14/18, preuve que l’on aime les forts, ceux qui dépassent les autres et admirent plus les chiens que leurs semblables. Il a été dit encore que l’on aime ce qui est remarquable par la beauté, le courage et l’ingéniosité, l’admiration s’inscrivant dans l’ordre du ressenti qui émane de certaines valeurs ou conditions, la mode et les starlettes, dès que chacun se regarde soi-même comme un petit dieu. Peut-être que l’on admire et on déteste en même temps, le contraire étant le mépris et l’indifférence.
Moralité : est-ce juste, ou avantageux, d’admirer ? « Le singe et le léopard » (de La Fontaine) qui, tous les deux, gagnaient de l’argent à la foire, nous laissent penser qu’ils y réussissaient, l’un se vantant que c’était en raison de la couleur sur sa peau, l’autre grâce à son esprit.
Carlos
Bruno says:
Bonjour,
à l’heure de mon post il n’y a pas encore de synthèse.Je vous propose la mienne que vous pouvez visualiser ici sous forme de carte de connaissance : http://www.xmind.net/share/bruno_/admiration/
Je justifie et donne des explications sur cette activité ici : http://www.cafe-philo-des-phares.info/index.php?option=com_joomlaboard&Itemid=26&func=view&catid=9&id=1029#1029
J’aimerais simplement ajouter sans animosité que je n’approuve pas les changements aux Phares et espère que mon message ne sera pas boycotté pour autant.
Cordialement,
Bruno
26th octobre 2011 at 10 h 35 min
Bernard Lavelle says:
C’est d’une pauvreté navrante. Et le compte-rendu de Monsieur Carlos, comme d’habitude, n’apporte rien.
Comme les débats se répètent beaucoup, vous pouvez encore profiter de ce beau compte-rendu fait par Alicia, d’un débat animé par Daniel Ramirez, sur le sujet « Toutes nos admirations se valent-elles? »:
http://www.cafe-philo-des-phares.info/index.php?option=com_content&task=view&id=340&Itemid=37
26th octobre 2011 at 16 h 27 min
Elke Mallem says:
Pour l’instant, Carlos est le seul à rédiger des traces concernant les débâts du dimanche et permet à ceux qui sont empêchés de venir de suivre à minima les débats. Je l’en remercie puisque je suis dans cette situation. En cherchant bien, ses textes donnent à penser comme toute production humaine. Par exemple, Carlos m’apprend qu’admirer est un verbe transitif et me voilà engagé dans une reflexion concernant notre rapport à l’autre puisque « admirer » met en lien un sujet et son « objet ». Le fait d’admirer est donc à considérer comme une certaine façon d’être au monde. Une façon « juste » ? Juste dans le sens justice ou justesse? Juste dans le sens « adapté » (voir le débat récent) Ou dans le sens « un peu juste », pas assez? C’est vrai que le sujet de l’admiration est revenu fréquemment sur la scène du café des phares. Symptôme d’une société en mal de rêver un avenir possible? Quête de l’homme fort qu’on pourrait admirer, qui apporterait la « victoire » sur l’insécurité ambiante sur un plateau d’argent? Le lien entre l’admiration et l’enthousiasme provoqué par les grands leader qui savent promettre monts et merveilles aux populations en délire s’impose avec évidence. IL aurait été a-normale de ne pas les citer. Et c’est peut-être la peur du retour du « déjà vu » qui fait revenir ce thème. Ce que j’aimerais ajouter au sujet: le fait d’admirer implique une certaine passivité, un sentiment d’impuissance puisque l’autre admiré fait ce que je ne sais pas faire. Son rayonnement rechauffe, les retombés de son action nourrissent les âmes sans que cette âme ait à faire quoi que ce soit sinon se laisser aller au bonheur d’écouter, de regarder. L’important, c’est de ne pas tomber dans une admiration qui sidère la pensée. Malheureusement, certaines personnalités réputées « admirables » génèrent dans leur rayon cette incapacité de penser. Pourquoi penser si l’autre pense si bien? Comment survivre au ridicule d’une pensée « imparfaite » face à la pensée « parfaite »? N’est-ce pas plus simple de répéter « bêtement » la pensée parfaite? Ne pas prendre le risque de se tromper. Hurler avec les loups, quoi. Je constate que je reviens souvent à cet image quand une intervention type Bernard Lavelle « enrichit » le débat, centré sur l’idéalisation d’un certain type de personnalités et de la diabolisation d’un autre. Les prés sont tellement plus vert ailleurs, c’était tellement plus beau avant. On le sait, Bernard. Mais ce qui m’intéresse, c’est aujourd’hui et demain. « Demain » qui se construit aujourd’hui a besoin non d’adimrateurs inconditionnels mais de penseurs infatigables. L’heure n’est pas à la pensée stérile des salons d’intellectuels polissés qui procèdent aux joutes verbales incessantes. Les problèmes à résoudre de l’humanité, ceux laissé par la génération dite « 68″ (la votre, avez vous remarqué, Bernard Lavelle?) sont de taille. Je suis convaincue que les débats du dimanche peuvent étayer notre capacité de penser le quotidien, de le penser « autrement », de prendre le risque de la différence. La moisson du dimanche dépend de la capacité de chacun d’en faire quelque chose. Carlos en fait des comptes rendus qui lui ressemblent. Il est capable de répondre à la critique. Les échanges récents entre lui et Gunther montrent bien qu’il reste dans le dialogue, qu’il est capable d’entendre la critique. Donc: merci à Carlos.
26th octobre 2011 at 9 h 40 min
Gunter says:
J’ouvre ce matin mon ordinateur et je tombe sur le texte d’Elke ; c’est peut-être ridicule, infantile, démodé, mais je ne peux taire mon admiration pour cette contribution : un modèle, à mes yeux, de sagesse, de bienveillance et de pertinence. Elle élève et approfondit – deux mouvements complémentaires : tels que ceux de l’arbre : plus sa cime s’élève vers le ciel, plus ses racines s’enfoncent dans la terre – de façon exemplaire l’enjeu des échanges qui l’ont précédée ici même.
En effet, comment admirer sans démissionner de sa propre subjectivité et responsabilité, sans tomber dans une fascination aveugle ? Comme toujours, la crête de la vérité est étroite, nous sommes comme des funambules marchant sur une corde tendue. Une maxime de Blaise Pascal me sert de balancier : « Le contraire de la vérité n’est pas l’erreur, mais l’oubli de la vérité contraire ».
A lire : « La foi, ou la nostalgie de l’admirable », un petit livre de Bertrand Vergely (je précise : il s’agit de la foi au sens large, la foi sans laquelle selon J.B. Pontalis, psychanalyste athée, on est tout simplement déjà mort- sans forcément en être conscient).
26th octobre 2011 at 11 h 55 min
Bruno says:
Bernard Lavelle, merci pour ce lien, je me sens beaucoup plus proche des propos et du style de Daniel Ramirez….que d’autres.Le débat en question semble avoir été mieux mené, et bien représenté…qui diffère radicalement de la position finale de Emmanuel Mousset « En fin de compte, je me demande s’il ne vaut mieux pas simplement apprécier, qu’admirer ». Le personnage était un peu effacé, j’estime que c’est normal, un animateur régulier n’aurait pas laisser passer certaines choses (je pense notamment, à celui qui déclarait qu’il ne pardonnerai jamais au peuple allemand, « ne vous inquiétez, nous sommes d’accord avec vous » j’étais à coté, cela n’a pas été dit au micro, il ne voulait pas que ça dégénère et je le comprends, mais un animateur régulier aurait-il laisser passé cela ? )
Je suis désolé d’attirer une fois de plus l’attention sur moi, mais est-ce que le type de compte rendu que j’ai apporté est pertinent pour quelqu’un ? Cela n’est pas classique, il n’y a pas un début et il n’y a pas de développement, il n’y a pas de fin, je m’implique peu, j’évite de conclure…toute conclusion est réductrice, je représente juste l’ensemble des idées qui me semblent avoir été pertinentes sous des thèmes commun, à chacun de se faire sa conclusion.Je propose une vue d’ensemble de ce qui a été dit, j’estime que cela peut être exploitable.
Ce n’est pas pour me regarder le nombril, je veux apporter quelque chose, seulement si cela n’apporte rien à personne, autant que je garde mes cartes sur papier, et que je ne passe pas 2 heures à la transférer sur l’ordi.Vous voulez « encouragez des initiatives » alors dites moi ce que vous en pensez, svp.
http://www.xmind.net/share/bruno_/admiration/
26th octobre 2011 at 13 h 14 min
Bruno says:
euh désolé pour les fautes d’orthographe ^^’
26th octobre 2011 at 13 h 24 min
Carlos Gravito says:
Je ne sais pas qui est ce, le Monsieur Lavelle qui, comme un roquet me colle aux basques, mais je vois à peu près ; peut importe. Il me trouve insolent, impertinent, nul, toutefois pour l’instant, il ne m’accuse pas de manquer de respect pour personne. A la bonne heure.
Par contre, le propos de Elke m’émeut d’autant plus que, d’après mes souvenirs, l’on s’était déjà frittés un jour à propos des rapports « féminin/masculin » et, la preuve étant faite que c’est un esprit libre, elle dépeint très bien les avantages de la joute verbale basée sur la bonne foi, ainsi que les inconvénients de la pensée stérile, renfrognée, complexée, revancharde de gens teigneux qui nous bourrent le mou, adoptant la pose stérile de l’intellectuel de salon ancien régime, et se croient, aux Phares, dans une matinée mondaine où l’on exerce les mandibules à improviser des madrigaux.
Dans sa pertinente analyse de la bonne fois, Elke fait allusion à l’éventualité d’« un rêve brisé trop tôt », en ce qui me concerne. Perspicace, elle a pincé la corde sur la touche, car, en effet, ma vie est faite de rêves et, comme je n’arrête pas de rêver, je pense qu’il n’est pas encore né, celui qui m’en empêchera ». On va me dire, « ce n’est pas une raison pour raser les autres ». Certes, mais dans mes rêves je ne m’en prends qu’aux blaireaux.
26th octobre 2011 at 15 h 03 min
GEORGES TAHAR says:
J’ai assisté au débat du 31 Octobre. Je n’avais pas l’intention d’en faire un compte-rendu. Je m’y sens obligé à présent et je le fais avec plaisir.
On dit que les media, en général, ne parlent que des mauvaises nouvelles. Ils ne mentionnent pas les trains qui partent et arrivent à lheure, ni les avions qui décollent et attérissent sans s’écraser. ON a raison.
On m’a souvent dit que j’étais trop critique des débats au café des Phares, que je n’en voyais et n’en évoquais que les aspects négatifs, que je n’étais en somme jamais satisfait. ON a tort. Outre que nous savons, contrairement à d’autres, que la perfection du spectacle n’est pas le but d’un débat philo, sauf pour les Narcisses auto-proclamés maîtres-queux en philosophie, je ne vais pas au café des Phares (et ailleurs)…pour passer le temps!
J’ai donc plaisir à exprimer ma satisfaction quant au débat que Emmanuel Mousset a conduit Dimanche. Je suis satisfait que durant tout le débat, il n’y a eu que deux noms d’oiseaux –pardon, de philosophes — lancés à l’audience. Je suis satisfait que nous n’avons pas (trop) assisté à ces joutes oratoires prétentieuses, sulfureuses et endormantes entre les interprétations des uns et des autres de la profonde pensée de Kant ou de Descartes. Je suis satisfait que ce petit (par la taille) bonhomme d’Emmanuel ait montré un contrôle des plus intelligents de l’audience, qu’il ait laissé s’exprimer quelqu’un qui avait besoin de le faire sans le faire rentrer dans la bastille du mépris. Je suis satisfait qu’Emmanuel ait eu le souci constant de favoriser TOUS les participants sans favriser ses amis ou les « prima donna » habituelles en nombre d’interventions ou en durée d’intervention, avec un souci constant de favoriser les « premières prises de parole » et de respecter l’horaire prévu sans essayer de voler le dernier mot dans la hâte et le désordre!
Bravo Emmanuel et en ce qui me concerne, reviens-nous quand tu voudras!
Mais alors peut-ON dire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes? Bien sûr que non. Ce qui m’a chiffonné ave ce débat et la plupart des autres, c’est la légèreté et l’irrelevance des sujets traités. Philosopher, entre autre c’est penser son époque et vivre son époque. En quoi traiter de « admirer est-ce juste? » peut m’aider à le faire. Gunter avait dit un jour que n’importe quel sujet peut se traiter philosophiquement…Ouais, je veux bien, mais même après un tel traitement, il n’en reste pas moins que certains sujets sont plus important que d’autres. Un bon sujet me fait prendre conscience des réalités du monde qui m’entoure, me fait prendre conscience de la complexité des problèmes qui se posent à nous …aujourd’hui, des idées qui forgent notre futur.
Laissons à d’autres les cafés littéraires ou précieux chargés de débattre des préciosités de l’admiration en se référant aux idées éculées déja rabachées par Mlle de Scudéry ou Mme de Montpensier. Nous sommes au 21ème siècle, bordel!
26th octobre 2011 at 17 h 25 min
Bruno says:
« Ce qui m’a chiffonné ave ce débat et la plupart des autres, c’est la légèreté et l’irrelevance des sujets traités. Philosopher, entre autre c’est penser son époque et vivre son époque. En quoi traiter de « admirer est-ce juste? » peut m’aider à le faire »
L’admiration est un phénomène potentiellement important dans sa construction personnelle.C’est aussi le point de départ vers certaines dérives.Pour ces deux raisons ce sujet valait la peine d’être traité, et je pense qu’il a été bien traité, et (comme vous le pensez aussi) que Emmanuel a fait une bonne animation, malgré la critique que j’ai faite plus haut.
En tout cas pour ma part, j’ai le sentiment d’en avoir tiré quelque chose de concret.
26th octobre 2011 at 18 h 11 min
Gunter says:
Ce n’est pas moi qui ai dit que tout sujet est philosophique ou plutôt que « Il n’y a pas de sujet philosophique, il y a seulement une manière philosophique de traiter les sujets », mais Marc Sautet. Il l’a dit et répété, il l’a écrit dans son livre « Un café pour Socrate » et il l’a pratiqué; il suffit de lire les sujets traités par lui dans ce même livre.
Georges, a, à mon avis, une vision trop étriquée de la philosophie qui a pour ambition de penser tout le pensable, pas seulement (bien sûr : aussi !) les problèmes socio-politiques de notre temps, et une vision encore plus étriquée de l’histoire comme si on pouvait en faire table rase, comme si on ne pouvait plus rien apprendre d’elle. Or, celui qui ne se souvient pas, est condamné à répéter – individuellement et collectivement.
Je suis ravi que la prestation d’Emmanuel Mousset ait été appréciée – pas seulement par Georges ! – ce qui plaide aussi en faveur du changement intervenu aux Phares…
26th octobre 2011 at 19 h 19 min
Emmanuel Mousset says:
Merci à Carlos pour le compte-rendu, très réussi (et je connais la difficulté de ce genre d’exercice). Merci à tous pour vos remarques, d’encouragement ou de critique : j’apprécie autant les unes que les autres. Il est important pour l’animateur d’avoir les réactions du public. Car nous sommes là pour lui, pas pour nous. C’est pourquoi les échanges devant le café, après la séance, sont fondamentaux pour moi.
De mes treize années d’expériences d’animation philosophique, je retiens qu’il n’y a pas de modèle mais différentes pratiques, qui plaisent aux uns, qui ne conviennent pas aux autres. C’est la vie ! et c’est très bien comme ça.
A une prochaine fois,
peut-être …
26th octobre 2011 at 21 h 00 min
Carlos Gravito says:
« A Manu ce qui est à Manu ». Dans ma hâte à dénoncer le choix du sujet et point le déroulement du débat, j’ai omis d’honorer le soucis d’équité de Monsieur Mousset dans la distribution de la parole qui ne m’est pas passé inaperçu, le voyant courir du fond de la salle à la terrasse et de la terrasse au milieu, recentrant ou démêlant les idées, toujours empreint d’une sincère bonhomie et dévouement qu’il est juste de rappeler. Revenez, Emmanuel.
26th octobre 2011 at 16 h 03 min
GEORGES TAHAR says:
Salut Bruno.
Ton commentaire sur l’intérêt du sujet traité est intéressant…en ce que tu écris « L’admiration est un phénomène potentiellement important dans sa construction personnelle… » Tout-è-fait d’accord avec toi mais tu te rends compte que tu traites un sujet beaucoup plus large; beaucoup plus intéressant que cette question bizarre et limitée « L’admiration est-elle juste? ».
Salut, Gunter.
Mea culpa. Tu as répété la phrase de Marc Sautet. Bien. Mais est-ce à-dire que la manière dont nous avons traité le sujet Dimanche n’était pas philosophique?
Quant à la vision trop étriquée, de quelle vision parles-tu, la mienne ou celle du sujet? Certes, il faut se souvenir du passé pour agir aujourd’hui et demain, mais j’ai plutôt e sentiment au café des Phares qu’on déguise le passé en présent et lfutur.
Car si comme tu dis, » Or, celui qui ne se souvient pas, est condamné à répéter – individuellement et collectivement. (tu n’as pas terminé ta phrase) , je dis que celui qui ne vit que dans le passé ne voit pas les réalités du monde d’aujourd’hui et passe Steve Jobs par pertes et profits en s’extasiant sur ce que les anciens grecs disaient du cerveau, notions complètement périmées et dépassées aujourd’hui.
26th octobre 2011 at 23 h 22 min
Elke Mallem says:
Bruno propose une « carte de connaissance » au sujet de l’admiration. Qu’en pense-t-on de cette façon de présenter le sujet ? Mon ordinateur ne me permet pas de visualiser l’ensemble de l’image. Donc, j’ai la lecture des énoncés un après l’autre ce qui fait perdre son avantage, celui de mettre sur un même plan plusieurs niveaux de raisonnement. Au point de vue des idées proposées, c’est surtout l’équation admiration/amour qui me semble discutable, donc « philosophiqument » intéressant. Puis, un phénomène induit graphiquement qui amuse et intrigue en même temps : la place donné au grand-père : en haut d’une pyramide, il a visiblement besoin de l’imperfection de sa grand-mère pour garder sa place en haut ! L’exemple sert à illustrer l’aliénation pour celui qui s’attache à être admiré. Elle ne peut plus se permettre de la rater, à présent, sa mayonnaise si elle ne veut pas renoncer à l’admiration de sa petite fille. Cela m’a fait penser à un autre débat, « l’homme au pouvoir, est-il faible » ou alors celui concernant le prestige il y a quelque temps. La question, néanmoins, c’était « admirer », et ne pas : se faire admirer. Il est agréable d’avoir un regard admirateur, soit. Mais adulte, nous savons puiser d’autres formes de reconnaissance dans l’environnement. Espérons que cette virtuose de la mayonnaise prendra le temps d’apprendre à sa petite fille d’en faire une aussi bonne malgré le stress généré par l’obligation de résultats qu’incombe aux grands de ce monde. Il serait dommage pour la génération montante de ne plus manger de la bonne mayonnaise. L’admiration de la petite fille jointe à une volonté de transmission de la part de la grand-mère donne une impression sympa, vivant. C’est un peu moins réjouissant du côté grand-père/grand-mère. En quoi cela le concerne, la mayonnaise ? Il cherche peut-être l’admiration de la petite fille qui est captée par la mayonnaise ? Qu’il se console : la capacité d’attention des petits est de courte durée. Le moment de gloire du grand-père va arriver ! Et je constate que le sujet m’amène, comme la dernière fois, à la transmission. Et il m’est utile de penser à mon peuple impardonnable, et de l’expérience que j’ai pu faire, personnellement, de la transmission dans le sillage d’un homme admiré par tous … Le fruit de ces réflexions dépasse largement ce forum. Ce que j’ai compris concernant l’admiration de cet homme nommé Hitler : Il était admiré pour un rêve qui justifiait tous les sacrifices. Le rêve s’est évaporé. Les traces des « sacrifices » restent…. Un grand vide, un grand silence oppressant a meublé mon enfance dans le bruit des machines de la « reconstruction ». Reconstruire vite pour effacer les traces de la défaite mais aussi la honte d’avoir cru au rêve, d’avoir pu s’éloigner autant de la ligne de ce qui est possible et ce qui n’est pas possible de faire. Ou était-ce pour faire taire les voix qui cherchaient à se faire entendre? Le scandale historique, impardonnable de cette guerre qui plonge ses racines loins dans l’histoire européenne, c’est l’incapacité d’une civilisation de protéger ses enfants, de les réduire à la fonction de chair à canon, et ceci dans toute l’Europe. Moi, descendante d’enfants privés de jeunesse, suis-je en attente du pardon? Suis-je encore coupable ? Puis-je pardonner mon grand-père d’avoir contribué à faire « ça » ? Coupable, cette vieille dame de 75 ans qui m’a raconté récemment , le jour de l’anniversaire de ma mère, comment elle a été lapidé par les enfants du village, comment le soldat tchèque lui a piétiné sa poupée et comment elle a été poussé dans un wagon de bétail pour être amené dans un camp d’accueil des « réfugiés » et expatriés » à 800 km du pays de son enfance ? C’était après la guerre. Certaines populations du pays impardonnable avaient des rations alimentaires aussi faibles que les habitants des camps de concentration. « Mon père l’a cherché » : une faible consolation pour une petite fille de sept ans ….
Est-ce légitime de déborder autant du sujet ? C’est l’effet café philo, et probablement j’y vais pour cette raison.
26th octobre 2011 at 8 h 42 min
Bruno says:
à Georges,
Oui, je me rends compte « de traiter d’un sujet plus large ».Mais quel statut prêtez vous à une problématique aux Phares ? Pour ma part je ne la place pas haut, je ma considère presque comme un prétexte, un thème.Ce n’est pas grave, cela n’empêche pas aux intervenants de proposer des idées intéressantes.Le thème de la construction personnelle est donc intervenu et s’est révélé être intéressant.
D’ailleurs il arrive si souvent que les problématiques soient logiquement critiquable qu’on peut se demander pourquoi (je pense aussi au débat d’aujourd’hui, qui aurait pu amener des logiciens proche du suicide… »l’impossible est inclut dans le possible »…ça a été dit et répété ! )
Oui, il faut tordre un peu le sujet pour en arriver à la construction personnelle, mais comme je le présente on pourrait dire qu’il y une justesse (dans le sens ajusté) dans un comportement qui peut naviguer entre admiration et appréciation.
à Elke,
Merci pour ce retour ! J’ai lu vos remarques avec attention.
La grand-mère au sommet de la pyramide n’était pas consciemment volontaire.
« Au point de vue des idées proposées, c’est surtout l’équation admiration/amour qui me semble discutable, donc « philosophiqument » intéressant »
Je pense que c’est un sujet qui a été peu développé et qui pourtant, me semble aussi d’être amplement discuté.Je pense qu’on ne peut pas nier qu’il y a une forte connotation affective dans l’admiration, je n’irai pas jusqu’à l’amour.
Mais il y a de l’affect dans ce phénomène, c’est ce qui à mon gout peut le rendre puissant (les affects poussent vers l’avant) mais aussi dangereux.
… la transmission…oui c’est surement un concept qui invite à repenser de manière positive et alternative l’admiration.Je l’inclurai .
26th octobre 2011 at 20 h 48 min
Gilles Roca says:
Admirer’, est-ce juste ?, Emmanuel Mousset de Saint-Quentin de L’Aisne,
Ad’…mirer, re …garder …Vers … Le monde … L’Autre … Soi,
par-devers soi, se mirer, s’Ad’…mirer, se re …garder, soi,
dans Le monde … L’Autre … Soi,
en miroir, L’Autre … Soi,
moteur, désir, En …vie,
de s’Ad’…mirer’, en …Vie,
traversée du miroir …
droit … de …voir, de se Voir …
sa propre … dimension, en sa propre’ immersion … dans L’ inconnu, un …connu, soi,
La sensation … de soi, identification, son’ édification … jusqu’À L’Aliénation,
hypno-fascination … Le monde … L’Autre’, Unis …vers soi,
Unis …vers …sel de La terre … son propre … Moi, dialogué, subjugué … Auto-contemplation, « miroir, mon beau miroir … », sa propre … réflexion,
dans … L’objectif, son propre … sélectif, son propre … cinéma, projection …
sa propre … projection, sa Vision … d’Adhésion, illusion … d’Adhésion ?, étonnement, envoûtement, propre’ éblouissement, jusqu’À L’Aveuglement …
propre … re-connaissance,
qui se re-connaît …sens’,
pour son bien’- être’, en soi, pour son bien’- être … soi, pour sa propre … Valeur,
À soi, qu’on mange … boit des’ yeux, À soi, son propre’Admirateur, en son propre’Avaleur … Admiration … injuste’, un …juste … moi, juste … moi, mon propre’ émoi … « il faut mettre’ un terme’…au …maître »,
Pierre Desproges, …
Aux premières’ Loges,
juste … digne … des …loges,
Les …loges, de … sa concierge’, Admirative … sa gardienne, des …loges,
Esprit parmi nous, Au milieu de nous, Avec nous, humain, juste … digne … des …loges …
Emmanuel Moussé … des … Loges ?, Gilles Roca,
Cas-fée-Philo des Nés-Nus-Phares, 30’- 10’- 2011’, en ces-jours de Brumaire,
propre’ Admiration phare, … juste’ éphémère, …
26th octobre 2011 at 14 h 41 min
Francis Bismuth says:
Bonjour,
Je ne suis pas coutumier de votre café-philo. Une question sans lien avec ce qui précède : la prochaine « session » a-t-elle bien lieu ce dimanche 20 novembre à 11h au café des phares à Bastille s’il vous plaît ?
Merci de votre réponse, cordialement,
francis.bismuth@gmail.com
26th octobre 2011 at 10 h 25 min