Aussitôt après avoir été investi comme Président de la République, le 15 Mai, et renvoyé cavalièrement son prédécesseur ainsi que sa femme, Monsieur Hollande n’a pas hésité à prendre un chaleureux bain de foule ni à mouiller réellement sa chemise lors de son inspection à la flamme du Soldat Inconnu, repartant de plus belle le long d’une journée non-stop d’impérieux rendez-vous étendus jusqu’à Berlin pour une visite à Madame Merkel, dans l’idée de, renforçant la confiance en l’Euro, stimuler le capital et éviter la crise, faisant de même outre Atlantique au cours de sa rencontre avec Monsieur Obama, tandis que la Grèce battait de l’aile et à Cannes le tapis rouge était déroulé pour les stars du Septième Art accourant au 65ème Festival de cinéma, l’hebdomadaire débat-philo au Café des Phares® avait lieu, le 20 Mai 012, sous la direction de l’animateur essai Idriss Sankhon, à propos du doute « Y a-t-il un bien commun ? »
Ohhh, certainement mais, ce Quizz ludique appelant à une réponse fermée du type « oui » ou « non » tel s’il s’agissait de savoir « s’il y a un pilote dans l’avion ? », comment en discuter sans s’interroger d’abord sur la pertinence de l’expression « bien commun » ?
La réalité du monde dépend en effet de son interprétation, la vision que l’on en a incluant les ambiguïtés de la langue à laquelle nous sommes sans cesse confrontés. Dès lors, à quelle instance doit-on renvoyer la question « qu’est-ce que le ‘bien commun ?’ », pour répondre de façon suffisante, « oui » ou « non », à la première interrogation, liée si intimement à l’existentiel au point que le langage en limite l’appréciation ? Etant donné que la locution ne décrit rien et est vide de sens du fait que nous méconnaissons le rapport intime entre elle et la pensée, la question fit le miel des philosophes qui, remplissant le café, s’en donnèrent à cœur joie. Y a-t-il un bien commun ? S’il y en n’avait pas, cela se saurait, car il constitue une morale minimale devenue la bonne conscience de l’occident, même s’il a du mal à survivre au bien privé, la gestion des dégâts qui bouchent l’horizon des Hommes se présentant comme une guerre livrée à l’égoïsme d’où en découle une indéfinie répétition du même, soit une vision d’horreur qui, niant le passé, nous empêche de vivre une vraie vie humaine et nous dirige tout droit vers toutes les soumissions, empreintes de culpabilité. Je parle d’un universalisme qui, au lieu de déduire le « devoir être » de l’Etre (le mot juste de Thomas d’Aquin), procède en sens inverse, qualifiant de « bien commun » le « bon pour moi », alors que « les biens communs », se traduisait chez les romains, par « bien publique », c’est-à-dire, ce qui bénéficiait à tous indistinctement sans appartenir à personne.
Sachant que la Nation n’a pas de vouloir et que, dans son for intérieur, l’Homme n’est point prédisposé à universaliser le devoir moral ni à cultiver l’intérêt général, c’est l’électeur qui leur donne chair, via le « Bien commun », soit la quête d’un bonheur collectif ou une vision de l’Humain retrouvés dans les cris de Liberté, Fraternité, Egalité, en ce qui concerne la France.
En fait, on veut la « Lune » et, prêts à toutes les soumissions nous nions le passé, alors que le monde de demain est le reflet de celui d’aujourd’hui et d’hier, comme on l’a évoqué le temps d’un match de football, chaque philosophe s’efforçant de transformer le réel à sa manière, confirmant en somme qu’il y a certainement « un bien commun », des propos auxquels Gill mit un terme, remémorant en vers le « bien, première nécessité/ accessible à tous… Bien commun de l’Humanité/ Universel/ Tronc commun/ Front commun/ Hérité/ Immanent/ Transcendant/ Cœur de la « res » publique/ Du Bien, la beauté/ Le panache de l’Homme de demain/ Bien de notre Humanité/ Commune Humanité ».
Toute chose est réellement un bien commun par rapport à celles qui ne le sont pas, aurait pu dire La Palisse, commun étant ce qui appartient à tous sans être la propriété de personne. Or, de courant entre les Hommes, qui se payent de bonnes intentions, au-delà de la méchanceté et du soleil il n’y a que le désir de toute puissance soutenu par des beaux mots. Dès lors, le « bien commun » ne différant pas en son essence du « bien privé » et tous les Hommes étant théoriquement égaux dans leur course au pouvoir, en absence d’un quelconque devoir de loyauté chacun a la possibilité de tuer son semblable s’il y voit un intérêt, la ruse remplaçant au besoin sa faiblesse et sa responsabilité pénale, d’où la nécessité d’un Etat.
Bref : le culte du bien commun n’existe que dans le crâne du philosophe, car il ne sait pas se retrouver dans un monde chaotique où chaque domaine de la réalité, mise à part les slogans angéliques, le force à la prudence issue de l’expérience ordinaire, c’est-à-dire, la comédie de la vie.
Comme l’hôte qui me recevait un jour adressait à sa compagne force « chérie », « mon amour », « petit ange », je lui ai exprimé mon admiration pour cette déférence peu commune, et il me répondit :
- C’est que je ne me souviens plus de son nom.
Carlos
Bruno says:
Voici une proposition de reconstruction graphique du débat. Je m’essaie maintenant aux cartes conceptuelles.C’est une de mes premières tentatives
http://cmapspublic.ihmc.us/rid=1KM1MNNS5-27MTJN9-1L0Q/Y%20a%20t-il%20un%20bien%20commun.cmap
21st mai 2012 at 18 h 30 min
Bruno says:
préférable à cette adresse : désolé pour le re-post http://cmapspublic.ihmc.us/rid=1KM1MNNS5-27MTJN9-1L0Q/?rid=1KM1MNNS5-27MTJN9-1L0Q&partName=htmljpeg
21st mai 2012 at 18 h 34 min
Gabriel says:
J’avais proposé ce sujet car, depuis quelque temps, sans nous arroger le droit d’interférer avec la campagne électorale en cours, nous avons eu à échanger sur des sujets pouvant s’y rattacher …
Le 6 mai : »Tourner la page » , le 13 mai : »A quoi sert le pouvoir ? » . Et, comme avec une certaine logique de l’inconscient (?), le 20 mai : » Y a-t-il un bien commun ? » .Il est sûr qu’une page fut tournée et qu’un nouveau pouvoir a été mis en place . On pouvait donc, de bon droit, se dire : Qu’est-ce que les gens attendent de bien ? Qu’est-ce que les gens entendent par « bien » de la part de dirigeants politiques ? Et, finalement, se dégage t-il un domaine dont les contours seraient tracés par les idées des intervenants, et qu’on pourrait nommer un » bien commun » ? La séance, qui fut un test très réussi pour Idriss Sankhon , a permis d’éviter une attitude trop souvent observée,qui consiste à porter des jugements négatifs sur le personnel politique, à critiquer telle ou telle décision, etc….et qui peut aboutir à un certain nihilisme .Au contraire, nombreuses furent les idées lancées pour tenter de définir un bien commun relevant de quelques critères d’universalité . Le nihilisme ne fut pas au rendez-vous……….
21st mai 2012 at 19 h 18 min
Gabriel says:
J’ai omis de rappeler que, dans ce qu’on pourrait voir en relation avec la création d’un bien commun, se tient à Poitiers les jeudi 31 mai, vendredi 1er juin et samedi 2 juin un colloque dont l’intitulé est : « inégalités et violences : dire l’injustice « , à l’initiative de professeurs de philosophie de l’Université de Poitiers (dont Mr Patrick Savidan)
31 mai : conférence d’ouverture par Pierre Rosanvallon
1er juin et 2 juin à l’Espace Pierre Mendes-France Poitiers,rue de la cathédrale.
Que ceux qui seraient intéressés par le déplacement aillent sur le site Raison-publique.fr (articles, planning, ….) . A Poitiers l’accueil est sympathique et la ville riche en patrimoine artistique…..Alors….
21st mai 2012 at 12 h 21 min
Gilles says:
Y A-t-il un bien commun ?, Idriss,
Comme’…un souverain bien … commun, de première … nécessité, collectif, individuel,
Le plus petit dénominateur commun, Le plus grand commun multiple’, Accessible’ À tous’, une tendresse … douce,
« Le patrimoine …commun de L’humanité … qui ne confond pas La Res’ Nullius’,
qui nous pousse,
qui donne’, Au premier Venu, Le droit de L’exploiter’, et La Res’ Communis,
qui nous hisse, qui exige’ un partage’ équitable’ entre … Les’ intéressés », G. de Bernis’,
Le bien public, en commun, et universel,
du basique’ Au cosmique’, « étoiles … de La terre’ », « Actes’ désintéressés », Montherlant,
bien commun, Lien commun,
souverain Lien du peuple, tronc commun, front commun,
Lien du bien-Vivre’- ensemble, hérité, protégé, immanent, transcendant,
transmis’, et partagé, une source … ressource’, unifiée, pacifiée, La Valeur …
est’ Au cœur …
de La Res’…Publica, Le front commun de L’humanité L’indiqua, « Justice … Vérité,
quoi qu’ il doive’ en coûter », T C, Liberté Égalité Fraternité, et, du Lien, La beauté …
comme’…un chemin, commun, La Passion, Le Passage … « d’Abord, de L’ humain »,
J-L Mélenchon, dès deux …mains !, inné, Acquis, À … qui ? … À L’ humain, par …chemins du monde … de L’ Histoire … de L’ humanité, Vie, existence’,
et …sens’,
de notre’ humanité, Vent, Souffle … de L’Esprit,
Vie …vent, Lien, bien … compris,
de notre’ humanité,
commune’ humanité … Gilles Roca,
Cas-fée-Philo des Nés-Nus-Phares, en Floréal -
Prairial, ce 20 mai 2012’,
et ce bien commun phare’, … et que L’on’ en découse !, G R
21st mai 2012 at 23 h 29 min
Elke says:
La lisibilité de la carte est parfaite sur ce lien: je l’ai en totalité sur mon écran. L’arborescence qui me plairait d’approfondir concerne les énoncés rouge et leur lien avec le bien commun. Le « mal » commun : est-ce bien le contraire du bien commun ? Il me semble de n’avoir jamais entendu cette expression là, et cela doit avoir du sens dans la détermination du bien et du mal. J’ai entendu de parler de la banalité du mal, mais jamais du mal commun.
21st mai 2012 at 22 h 34 min
Carlos says:
A partir d’une arborescence graphique ou extrapolation algorithmique du Bien commun, Bruno nous envoie sur le Mal commun aboutissant aux menaces qui pèsent sur l’Homme, tels que la Famine et la Guerre. Or, tout Mal est accompli dans le but d’obtenir quelque Bien. Aucun, à moins d’être un pervers ou un apprenti sorcier, ne fait le Mal pour faire le Mal, car ça ne fait pas avancer le schmilblick. La Guerre, quoique dévastatrice, est un phénomène social, la Faim est un fléau, une tragédie épouvantable.
21st mai 2012 at 23 h 50 min