Au cours du Temps, les jours se succèdent, se chargeant d’événements, les uns imprévus, d’autres rebattus, ou même prévus, voire envisagés, étranges ou souhaités. Dans le lot des premiers, nous avons à signaler ceux qui se sont déroulés au cours de la semaine allant du lundi 26 Février au 4 Mars 2018, tels que, malgré le temps chagrin, les promenades, ‘les week-end’ à la campagne, ou même le désir de courir, comme le Marathon des « Emplaqués », le long de la capitale, sans oublier le Salon de l’Agriculture qui mobilise toujours de nombreuses familles.
Arrivé donc le dimanche, 4 mars, les amants de Sophie se sont rendus à l’habituel rendez-vous du Café des Phares@, où Nadia Guemidi, de concert avec Michel Turrini, se sont chargés d’animer l’hebdomadaire Débat Philo, choisissant, parmi une poignée d’autres propositions, le thème : « Sommes-nous notre Passé ? »
Etrange question !!! Elle me semblait absurde dès le premier abord, tel que si des étranges Spectres nous assistaient mais, voyons ce que nous en avons fait. Suis-je la réincarnation de quelqu’un d’autre ? « To be or not to be », telle est la question, se morfondait le pauvre Hamlet !!! Le futur, insondable, est livré à des devins, ou à la chiromancie!!! En effet, le Présent ne dure, parait-il, que trois secondes !!!…Si le Passé n’éclaire pas notre Présent, l’Avenir a peu des chances de voir le jour. Dès lors, de quel ‘Passé’ parle-t-on ?
Ainsi, nous avons pu entendre : « Je ne deviens mon passé, qu’à l’instant infinitésimal de mon Trépas. Auparavant, je peux, toujours, contester ce que l’on dit ou l’on pense de moi », « l’acte que je pose, aujourd’hui, m’engageant pour demain », ou « que vaut ce que l’on songe à propos des autres ». « Le rêve, pour certains, éclaire le passé, pour d’autres, l’avenir !!! ». Au fond, pouvons-nous être assez fidèles pour restituer ce qui nous a été donné, le plus souvent sans savoir par qui, ou en raison de quel mérite ? Suis-je de trop ? Quelles idées doit-je défendre ? Mystère et boulle de Gomme !!!
Peu importe !!! En bons soldats, les présents se démenèrent pour donner une réponse adéquate au ‘busilis’, et tout y est passé !!! La Maïeutique, (quelque chose que l’on porte en nous, et de laquelle il nous faut accoucher), les uns prétendant que « l’on peut dire que ‘je suis’ mon passé, du moment que je ne suis pas mort », « nous sommes la somme d’un tas de moments vécus », « pour Mallarmé, la mort traduit ma vie en destin », l’animatrice ajoutant « que l’on peut toujours se moquer de ce que nous avons été, et se contenter de notre présent ». Le ‘cogito ergo sum’ fut aussi de la partie, « nous sommes notre passé, mais pas que ça », voire, « nous sommes la somme d’un tas de moments vécus », « je ne peux pas être le passé », « Le passé est le néant », etc., etc. !!!
Le fantôme du Futur étant en train de devenir celui du Passé, Gilles a fait état d’un reste de Présent poétique, que la pluie du dehors a vite réduit en miettes.
Lady Astor à Winston Churchill :
- Monsieur! Si vous étiez mon mari, je verserais du poison dans votre verre!!!
Winston Churchill à Lady Astor :
- Si vous étiez ma femme, je le boirais!!!
Zub says:
Nous sommes notre passé, assurément, mais plus encore celui de milliards d’êtres vivants…pas même humain…à tel point que chacun d’entre nous, y compris les prix nobel, a dû commencer monocellulaire, c’est à dire dû refaire tout le chemin de la vie, lui-même, personnellement.
Nous sommes assurément le monde qui nous entoure : nous nous en nourrissons…l’entendons sans pouvoir fermer l’oreille, le humons sans pouvoir fermer les poumons…à en mourir.
Ce n’est pas parce que nous héritons rarement de tous les traits de nos pères ou de nos mères que nous n’héritons pas tout !!!
Seules les lignées d’écrivains ou de malades pouvaient voir qu’on n’héritait pas seulement de la couleur de ses yeux ou de la couleur de ses cheveux…mais ce n’empêchait personne de devoir hériter de leurs traits de caractère aussi…même si c’était très politiquement incorrect.
Pour gommer le poids de l’hérité, la solution était connue de toutes les dictatures : c’était la mort.
5th mars 2018 at 19 h 35 min
Zub says:
Fallait-il être formaté pour aller s’imaginer qu’être unique pouvait être agréable, alors que c’était un combat et une solitude sans fin : on ne pouvait envier que ce qu’on n’avait pas…envier absoluement ce qu’on n’était absoluement pas : bien plus tranquilles étaient ceux qui avaient hérité d’un corps fonctionnel comme des milliers d’autres, parce que peaufiné par des milliards et des milliards d’années.
On pourrait se demander si la société française n’était pas encore traumatisée par le « siècle de louis quatorze » où toute une société s’est trouvée complètement asservie par sa peur du désordre, la solution finissant par être pire que le mal : on ne sera sûr que les français sont guéris que lorsqu’ils auront été capables de raser le château de Versailles…ses fauteuils raides à en crever…et leur amour des ancêtres calamiteux !?!
Ce n’est pas, ici, que les français n’aient traversé bien d’autres désastres ou d’autres travestissements, mais aucun n’a donné lieu à semblable travestissement que le « siècle de louis quatorze ».
5th mars 2018 at 18 h 45 min