Débat du 5 décembre 2010 : « Je pense, donc je nuis » animé par Sylvie Pétin.

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Posted on 30th novembre 2010 by Cremilde in Comptes-Rendus

Malgré le froid, engoncé dans mes cogitations en guise de pardessus, je me suis adressé le 5 Décembre au Café des Phares, où Sylvie Pétin, chargée de conduire l’habituelle séance à caractère philosophique, a choisi comme sujet « Je pense, donc je nuis ». Autrement dit, « Je nuis parce que je pense », ce qui n’est pas bon pour la pensée, ni pour la logique, ni pour le Cogito Cartésien, mais avait l’air d’exciter la meneuse du débat.

Essayant alors de faire le grand écart entre Descartes et Rousseau, l’animatrice n’a pas pu se relever et, malgré ses appuis sur Protagoras, Spinoza, Kant, Hannah Arendt, ou même l’Ane de Buridan, elle a été incapable de se départir d’une flagrante mauvaise foi qui l’a amenée à légitimer les malfaisances de chacun à l’aide de l’évidence intuitive du fondement de la conscience de soi, une valeur ontologique exprimée par le « Je pense, donc je suis ». Braquée dans une attitude dénaturée qui consistait à rapprocher l’éventuelle posture malsaine d’un Homme à celle d’un animal dangereux, de concert avec l’illustre assistance, elle prétendit en somme que le premier serait dépravé en raison de son privilège de penser ; faisant feu de tout bois, elle a essayé de prouver par A plus B qu’une telle prédisposition à nuire avait des liens avec ses capacités de réflexion,  à l’origine également du Mal absolu dans la civilisation occidentale, alors qu’un être humain normalement constitué ne nuit que s’il ne pense pas. Y a-t-elle pensé ?

 

Carlos Gravito

Débat du 28 décembre 2010 : « Le sens des mots » animé par Alexandra Ahuandjinou.

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Posted on 26th novembre 2010 by Cremilde in Comptes-Rendus

Au lendemain d’une sévère défaite de 59 à 16 essuyée par le XV de France face à l’Australie et qualifiée « d’insensée » par la presse, le 28 Novembre, à l’heure convenue j’étais au Café des Phares pour assister au débat dominical animé par Alexandra Ahuandjinou dont le sujet, de circonstance, était « Quel est le sens des mots ? »

Comme s’il s’agissait d’un schmilblick à faire progresser, ou tel si, pour ouvrir une porte sur laquelle est marqué « tirer » il fallait se demander longuement où est le tire-bouchon, sinon le lexique, nous étions sensés aller « nous entretenir du langage, objet du sens des mots et réfléchir sur cette faculté des Hommes de se parler » mais, comme il fut objecté que « le dictionnaire pouvait bien nous aider dans la recherche du sens, l’ennui étant qu’il le fait à l’aide d’autres mots et que, dans ces conditions, l’on pouvait tourner en rond pendant longtemps ». Il a été avancé alors que « les mots n’ont pas de sens mais qu’ils le prennent dans le langage de façon passionnelle » mais, une question étant posée : « Trouvons-nous les mots, parce que nous les pensons au fur et à mesure, ou pensons-nous avec les mots disponibles de notre fabrication ? », selon l’habitude, on se fraya un chemin à travers champs, l’un disant « que les mots sont ce que nous faisons et pas ce que nous disons », d’autres que « ‘papa’ a bien un sens », « comme l’a aussi une note de musique » et « que, comme la vie, ils naissent, vieillissent et meurent », pour « être revitalisés par le poète », car « le mot nomme les choses mais n’en est pas une ».

Enfin. Le bon sens nous poursuivait mais nous étions plus rapides, engagés devant lui dans un discours doloriste. Pourtant la limpidité des mots était parfaite, au point d’être notre seul outil d’échange, mais dans ce qui va de soi se glissent souvent des tas d’interrogations sans fin, oubliant que, parfois, il suffit de dire la même chose d’une autre façon pour que tout se débloque, car c’est très simple : comme l’index indique, les mots montrent ce qui va sans dire, cependant ce qui est, tient de ce que l’on dit et là, ça se complique. Une chose est sûre : tout le monde sait que les mots, visibles dans nos livres et taillés souvent dans la pierre, sont des unités linguistiques signifiantes définies à l’aide d’autres termes équivalents, inventés au fur et à mesure, et leur sens est de faire partie du discours, formant ainsi le socle de nos connaissances élémentaires. Ce qui reste d’indéfinissable ce sont les individus qui nous entourent et nous-mêmes ; se connaître soi-même, sauf par ses propres rêves, c’est une mission impossible car l’âme refuse le corps. Elle ne tremble pas, ne rit pas, ne travaille pas, ne baise pas et se passe de boire.

Alors. Sachant donc qu’un mot peut avoir plusieurs sens, (le propre et le figuré) et deux mots différents sont susceptibles d’avoir le même, auquel cas ils sont synonymes, il n’y a pas de raison pour s’en faire une jaunisse. Si l’on cherche ses mots, c’est parce qu’ils ne se trouvent pas forcément au bout de la langue ; du latin « muttum », ils sont des grognements. Le fait est que, n’obtenant pas de satisfaction, du Sens, une idée générale qui n’offre pas de mystère, nous sommes passés à la Signification, partant de l’étrangeté de « la tête en sandwich », une simple hyperbole, au fond ; une figure de style référenciée dans les abrégés de rhétorique qui entérinent l’emploi de la substance verbale.

Résumant. Bien qu’un nébuleux recensement de ce que nous ignorons suffirait à nous pourvoir du bon sens nécessaire pour traîner dans le terrain vague de la pensée, tel un parfum, la philosophie est un liniment (mot dont l’acception est : « substance médicamenteuse pour frictions sensibles »), obtenu à partir d’un langage spécifique et rien de plus, le but étant de persuader l’autre sans se faire niquer par lui, et notre performance « logos » hebdomadaire ressembla à un gilet de sauvetage pour « l’éthos », même si l’animatrice, qui de toute évidence avait très bien préparé son cours, a fait la classe de main de maître.

Pour terminer et bien établir la distinction entre les Mots et les Choses, je tiens à vous rappeler le poème fort connu de l’Abbé de l’Attaignant qui finit par « Madame, passez-moi le mot et je vous passerai la chose ».

Carlos Gravito

Débat du 21 novembre 2010 : « Peut-on être sans le verbe avoir? » animé par Daniel Ramirez.

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Posted on 15th novembre 2010 by Cremilde in Comptes-Rendus

Débat du 14 novembre 2010 : « Peut-on s’empêcher de généraliser ? » animé par Gérard Tissier.

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Posted on 10th novembre 2010 by Cremilde in Comptes-Rendus

Dialoguons…

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Posted on 2nd novembre 2010 by Cremilde in Dialogues

Anciens et futurs visiteurs, ici, vous pouvez inscrire vos répliques, vos suggestions, vos souhaits, votre esprit curieux…, que vous soyez érudit ou non.

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Les Choses ne sont pas ce que nous croyons,

nous regardons et nous nous regardons et attribuons un sens/signification à nos regards et pensées.

J’aime à croire que nous donnons utilité au regard (…ne soit que quelques instants durant la tranquillité de nos temps agités) pour se voir, s’apercevoir de la réalité qui nous entoure. Regardant une chaise, automatiquement, nous assumons que cette « chose » est une chaise. Le défi que je propose va dans le sens d’essuyer de notre esprit (pensée, entendement) toutes les préconceptions et jugements pour que, quand nous regardons une chaise, nous puissions voir le monde avec d’autres yeux.

Je lance ce défi parce que je crois que, et avec une autre perspective du monde, nous réussirons à mieux voir autour de nous…

Débat du 7 novembre 2010 : « Peut-on vivre sans tenter de nouvelles expériences ? » animé par Sylvie Pétin.

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Posted on 2nd novembre 2010 by Cremilde in Comptes-Rendus

 

Au lendemain d’un énième bras de fer entre le Peuple Soufferant et l’Exécutif nommé par le Président de sa République, le 7 Novembre, Sylvie Pétin a choisi pour sujet, au Café des Phares, « Peut-on vivre sans tenter de nouvelles expériences ? », une considération qui avait déjà fasciné le professeur Tournesol mais que, évocatrice de MotoCross, de Kayak de rivière et des paisibles jeux d’enfants comme la Trottinette ou leurs coups de pied dans des taupinières, l’animatrice fit sien le risque de s’en emparer.

Pour avoir, une heure avant le débat, tenté en vain l’expérience, pour moi nouvelle, d’ouvrir un sac en plastique tout neuf au supermarché, je craignais le casse-pipe du point de vue théorique, vu ce soudain doute de la vie si elle n’était pas abondamment engraissée au jour le jour jusqu’à l’indigestion, un engouement qui éveilla en moi le souvenir du proverbe africain : « qui avale une noix de coco doit faire confiance à son anus », d’autant plus que dans la salle « ça poussait derrière », comme on dit aux enchères.

C’est ainsi que, l’auteur du sujet ayant entamé la pomme avec « la tentation est facteur de transgression, mais il y a des expériences pas encore tentées, au-delà des limites propres à chacun », d’autres jugements furent portés tels que « chaque mot a un sens et est utilisé volontairement » ou, « puisqu’il faut prendre des risques » « ne serait-ce que ‘d’être un Homme’ comme dit Ricœur », « je préfère que ce soit aux autres d’en faire l’expérience et je m’adapte » « même si elle est ratée, étant donné que ça permet d’aller plus loin ». Il y en a qui « y voyaient une notion d’aventure plus que de risque », comme celle « d’un Candide cultivant son jardin », « Ulysse son épopée », « le désarroi se plaçant face à l’expérience du bonheur sans savoir qui est ‘je’ et qui est ‘moi’ », « un côté transgressif vis-à-vis d’un projet », « une expérience » contrée « par le terrorisme, un défi à la communauté humaine tenue ainsi de réfléchir sur elle-même » et enfin, d’autres expérimentations telles que le « touche-pipi », jusqu’à la question cruciale « à quelle condition peut-on dire qu’il y a expérience ? », notre poète ayant fini par convenir que « l’Homme est un risque à courir ».

Puisque je m’étais senti humilié lors de ma mésaventure en faisant les courses, le soir venu, regonflé à bloc pour avoir apprivoisé le bilboquet à la cinquième tentative, j’ai renoncé à ma petite existence de patachon et décidé de mener la vie à bâtons rompus, me dédiant à l’aventure extrême, exaltante et pointue, c’est-à-dire de, rampant à poil dans le désert, réussir le Paris-Dakar en solitaire et sans assistance, un retour aux sources qui ne peut pas s’effectuer dans la cuisine ou dans la salle de bains, mais conduit d’ordinaire à la connaissance de soi en raison de la difficulté de la progression, une expérience nouvelle que finalement personne ne tente par manque de sponsor, alors que le coût du matos nécessaire est pratiquement nul.

Il en résulte que l’expérience se résume à une recherche qui défie le vécu, dont on ne fait plus l’apprentissage. Ainsi, si chercher et vivre sont deux réalités opposées, considérant que la vie est le contraire de la mort, tel que le sous-tend la question en débat, on mourrait sans atermoiement à chaque instant où l’on n’entreprend pas une nouvelle expérimentation, l’alternative étant de devenir marteau, en dépit du fait que nos problèmes ne sont pas des clous, notre corps n’est pas un terrain de manœuvres et vivre, une piste pour s’exercer à lancer des nains.

Alors ?   Peut-on vivre ou non, sans tenter de nouvelles expériences ? Pourquoi pas ? Où serait le problème ? D’un côté, dixit Albert Camus, récompensé du Prix Nobel pour l’avoir énoncé, la révolte s’avère être l’unique moyen de vivre sa vie dans un monde absurde, de l’autre, le seul problème philosophique sérieux serait le suicide. Eh bien ! Si, question de vivre, il vous arrive l’envie de tenter une nouvelle expérience exceptionnelle et que vous vous trouviez seul, composez le 01 42 96 26 et faites ce que l’on vous dit en attendant les secours. Surtout ne tentez pas de prendre plus aucune nouvelle initiative.

Carpe diem !

 Carlos Gravito

Débat du 31 octobre 2010 : « Pourquoi sommes-nous méchants ? » animé par Gérard Tissier.

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Posted on 2nd novembre 2010 by Cremilde in Comptes-Rendus

IL FAUT CHOISIR…

Entre un dimanche de Toussaint ensoleillé passé en vacances en dehors de Paris, et le même passé à philosopher dans l’enceinte du café des Phares sous une véranda qui est un appel à l’évasion, beaucoup ont choisi la première alternative, d’où les rangs clairsemés  du café ce dimanche 31 Octobre ; incroyable, il y avait des chaises disponibles dans l’enceinte qui nous est chichement attribuée de 10h30 à 12h15 dorénavant.

Entre les deux sujets que l’animateur Gérard  avait présélectionnés pour les soumettre à notre suffrage, il a fallu que l’audience choisisse. Et contre son avis, qui penchait pour un sujet sur l’autorité, le peuple philosophe a choisi à mains levées un sujet beaucoup plus populaire, beaucoup plus jubilatoire, beaucoup plus …enfantin : « pourquoi sommes-nous méchants ? » Certes, il y a, dans l’énoncé, le « pourquoi philosophique », certes il y a aussi le « nous » ontologique (n’ayons pas peur des mots !) mais il y a aussi le « méchant » enfantin, , pas grave , primesautier, mauvais, malheureux, médisant, rosse, venimeux, malintentionné …Mais vox populi, vox philosophie !

Entre les personnes qui proposaient un sujet en s’engageant à rester jusqu’à 12h15 pour le défendre, et celles qui proposaient un sujet et avertissaient qu’elles s’en iraient au bout d’une heure de présence, l’animateur a choisi la seconde alternative. Ainsi il accordait une reconnaissance de fait aux prima donna qui pensent qu’elles ont trop de choses importantes à faire le dimanche pour consacrer plus de 60 minutes chrono à cette réunion qu’on appelle…dites-moi ça encore, ah oui, un « café-philo ».

Par contre on n’a pas choisi durant le débat. Dès le début, André, qui a proposé le sujet choisi, a  fait son introduction en invoquant Kant  –pas moins – et en nous mettant face aux préoccupations contemporaines alors que d’autres remarquaient l’insoutenable légèreté du mot « méchant » digne de la garderie d’enfantsl Ensuite, on a oscillé entre le méchant qui écrase l’orteil des voisines et la « malitude » d’un Pol Pot ou d’un Hitler, entre le méchant qui tape sur le tibia de son frère et le « pervers » qui fait volontairement mal à l’autre, entre le méchant qui naît ainsi  — René Girard à l’appui — et celui qui le devient par ce qu’il a vécu. On en profite pour différencier le méchant du pervers et du mauvais et les motivations d’un Yago de celles  des prêtres pédophiles. On va même jusqu’à condamner l’esprit de compétition qui mine notre société et sans lequel elle serait une société sans méchants ! Il faudra bien un jour discuter cette croyance tellement de chez nous que tout le mal vient des Américains.

Bref, la tambouille habituelle du café des Phares quand on ne prend pas soin de définir et de cerner  ce dont on veut parler.

Et pour conclure, mesdames les philosophes, cette citation de Nietzsche :
  »Au fond du coeur, l’homme n’est que méchant, mais au fond du coeur, la femme est mauvaise »   Friedrich Nietzsche
Comme quoi on peut devenir un grand philosophe et être un piètre psychologue, misogyne et grossier.

Georges TAHAR