Le débat du 30 octobre 2011:   » Admirer, est-il juste ?  », animé par Emmanuel Mousset.

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Posted on 26th octobre 2011 by Cremilde in Comptes-Rendus

« Quand octobre prend fin, dans la cuve est le raisin », mais, alors que le verbe n’est pas commode à mettre en bouteille, ce n’est pas entre deux biberons, que le Président de la République Française, le tronc désarticulé par la Tourette et les bras encombrés par des tas de rebelles dossiers, allait coiffer Madame Merkel mandatée, elle, par tous les partis représentés au Bundestag (son parlement), dans la rixe à livrer au clair de lune, lors du sommet de crise de l’UE à Bruxelles, pour un Accord au sein du Fond Européen de Soutien Financier. Pour information, ce FESF doit faire face à la cupide bande des rapaces au bord de la constipation qui se sont abattus sur le déficit du PIB des Etats Communautaires, alors que, quasi abstraction, l’argent n’est plus qu’une promesse et que la monnaie devint un instrument purement théorique. Toujours est-il que c’est dans le cadre de cette sinistre actualité que le 30/10/2011, jour de la besogneuse sainte Emeline, Emmanuel Mousset se proposa d’animer le sujet « Admirer est-il juste ? », devant les citoyens soucieux du bien commun, présents au Café des Phares® ; je répète : « Admirer est-il juste ? » , pour que l’on y songe.

La question induisait une réticence et dès lors je me suis demandé pourquoi serait-ce injuste ? Grammaticalement, « admirer » est un verbe transitif, c’est-à-dire, pour avoir un sens, il lui faut un complément d’objet, comme par exemple, « admirer le culot de proposer un tel sujet ». Etant donné de surcroît que le sentiment même d’admiration n’a aucune connotation utilitaire, mise à part la joie ressentie devant ce que l’on trouve exceptionnel, un goût qui, comme les couleurs ne se discute pas, s’interroger à son propos sur l’éventualité d’une justice, équité, intégrité, ou conformité avec le droit, en somme, ça me dépasse. Sachant que la justice force au respect des lois, il faudrait qu’inscrite dans le code pénal, l’admiration tombe sous le coup de la loi pour que l’on s’inquiète de savoir si nos émois sont justes ou injustes avant de les ressentir. Susciter par conséquent un jugement moral à propos de l’émerveillement, voilà qui me laisse pantois. L’injuste étant donc ce dont on doit se gêner, faudrait-il avoir honte ou craindre le courroux des dieux, chaque fois que l’on rentre dans un Musée, on écoute une Symphonie, on assiste aux évolutions d’une danseuse étoile ou l’on est témoin d’un ineffable coucher de soleil ?

Les élèves du lycée de Saint Quentin dans l’Aine, qui assistaient au débat, venaient certainement de travailler le Gorgias, de Platon, où il est, effectivement question d’une telle rhétorique, « l’Homme raisonnable désirant être admiré et ne pas être objet de mépris, alors que l’injuste et suffisant en subit généralement les effets ».

Sans parler de l’exaltation compréhensible des gens pour les merveilles qui les entourent, et il y en a, partant qu’un individu est susceptible d’admiration pour un autre ainsi que ses œuvres ou être admiré par lui, le critère de justice n’a pas de fondement, ce sentiment étant naturellement, d’après Socrate, partie prenante du dialogue évoqué ci-dessus, pour ce qui concerne « ταείς » ou « χόσμος » (l’ordre ou la discipline).

Toujours est-il que l’on a trouvé dans le sujet à boire et à manger, ce qui nous a permis d’aller de Narcisse à la contemplation, au désir, au désespoir, à l’envoûtement, doutant au passage s’il y a encore des gens admirables, à part Napoléon, Pavlov, Panurge, le Grand Frère, Hitler venant aussi sur la scène pour avoir été présenté la veille à la télé assumant le rôle de vengeur de l’humiliation subie par l’Allemagne en 14/18, preuve que l’on aime les forts, ceux qui dépassent les autres et admirent plus les chiens que leurs semblables. Il a été dit encore que l’on aime ce qui est remarquable par la beauté, le courage et l’ingéniosité, l’admiration s’inscrivant dans l’ordre du ressenti qui émane de certaines valeurs ou conditions, la mode et les starlettes, dès que chacun se regarde soi-même comme un petit dieu. Peut-être que l’on admire et on déteste en même temps, le contraire étant le mépris et l’indifférence.

Moralité : est-ce juste, ou avantageux, d’admirer ? « Le singe et le léopard » (de La Fontaine) qui, tous les deux, gagnaient de l’argent à la foire, nous laissent penser qu’ils y réussissaient, l’un se vantant que c’était en raison de la couleur sur sa peau, l’autre grâce à son esprit.

Carlos

Débat du 23 octobre 2011 : « L’erreur est-elle un déclic à la créativité ?», animé par Irène Herpe-Litvin.

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Posted on 20th octobre 2011 by Cremilde in Comptes-Rendus

Après une semaine fertile en sensationnels événements que seul le danger d’un triple AAA pesant sur les finances nationales paraissait assombrir, toute une série de faits exceptionnels se sont révélés de nature à produire de fortes émotions auprès d’un public las et désabusé, allant du choix de Monsieur Hollande comme candidat socialiste aux prochaines présidentielles, à la naissance d’une petite Giulia B-S qui a rejoint sept milliards d’Hommes dont mil vingt sept sont à libérer des geôles israéliennes en échange du caporal Gilad Shalit, tandis que le colonel Mouammar Kadhafi était envoyé sur les roses par un drone qui lui a perforé le front dans un égout, le 23 octobre, jour de la finale du Championnat du Monde de Rugby (en Australie), notre traditionnel débat au Café des Phares® a été déplacé, en raison de cela, vers le Café Oscar, non loin du premier, et c’est en ce lieu qu’Irène Herpe-Litvin, debout derrière une sorte de pupitre, habillée d’un cardigan d’une certaine couleur qui lui allait rien que pour elle et le visage lumineux encadré par des cheveux blonds assemblés dans une tresse sur la nuque, se réjouissait d’animer, aussi placide que souveraine, le sujet « L’erreur est-elle un déclic à la créativité ? » Ainsi, le sourire aux lèvres, elle a dès lors laissé valser judicieusement la parole.
Pour ma part, afin d’être fidèle à moi-même, j’avais opté pour regarder d’abord le match entre la France et la Nouvelle Zélande …vous savez, celle du fameux et impressionnant Haka, une sublime chorégraphie, au sens philosophique du terme, propre aux tribus Maories.
Mais, comme il y a Philosophie et Philosophie, (je me suis même fait gronder de l’avoir ignoré), admettons que c’est l’éther doctrinal en circulation soit dans la première, soit dans la deuxième, le facteur dominant de la jouissance de l’âme. Voilà pourquoi je suis resté devant la Télé me disant qu’« il valait mieux ça que faire le zouave au pont d’Alma !!!». Puis, le coup de sifflet de l’arbitre a mis un terme à la partie, laissant l’avantage à la Nouvelle Zélande, et la France est devenue, de ce fait, la glorieuse vice championne du monde de la modalité. C’est alors que j’ai rejoint le lieux du débat pour assister à ce que je suppute avoir été l’exaltante heure de « l’Erreur inventive », un mouvement cérébral d’un niveau accessible donc au modeste quotient intellectuel qu’est le mien.
Les participants me semblaient pourtant légitimement partagés vis-à-vis de l’ingénieux culte de l’errance, les uns admettant le poids positif du hasard, d’autres en raison de l’égarement psychique qui se produit lorsque l’on se met le doigt dans l’œil. Et pour cause, la formule « l’erreur est humaine mais y persévérer, c’est diabolique » a été consacrée par Tite-Live, Cicéron, Sénèque et Augustin, du fait que la grosse bourde tient à considérer vrai ce qui est faux et inversement, attitude qui nous mène aisément à nous payer des pitoyables boulettes. Qu’est-ce qui s’en suit ? Erreur, ou Horreur ? Créativité ou Meurtres en commun ?
En tous cas, la brillante et joyeuse fête consacrée aux idées, splendides et judicieuses, comme si elles étaient inspirées par le Génie doré qui fait le malin en haut de l’imposante colonne de Juillet dressée fière au milieu de l’accueillante place de la Bastille, prit fin trente minutes après, avec la conviction que tout est bien qui finit plus ou moins bien. « On a / gagné ! »
Ça va, comme ça ? Assez objectif, optimiste, démago et flagorneur, pour une fois, mon P/V ?

Carlos

P.S.
Entre nous, je ne suis pas sans savoir que les caresses se font dans le sens du poil mais, considérant l’erreur comme œuvre du « malin », il ne me parait pas certain qu’elle soit à même de, d’une manière ou d’une autre, faire avancer le schmilblick. L’oubli, oui. Il ne faudrait donc pas « prendre nos vessies pour des lanternes ».
CG

Débat du 16 octobre 2011: « S’adapter est-ce une forme de lâcheté ou d’intelligence? », animé par Gunter Gorhan.

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Posted on 17th octobre 2011 by Carlos in Comptes-Rendus

Alors que le 16 octobre, nous avions à nous conformer à l’idée que notre planète risquait un ébranlement capable de causer l’inversion de son champ magnétique, provoqué à la vitesse de 86.000 km/h par une gigantesque comète nommée Elenin (une « naine brune » qui, toute naine qu’elle soit, a une taille cinq fois plus grande que Jupiter), le peuple de gauche prenait paisiblement le chemin des urnes afin de départager les deux derniers candidats aux primaires socialistes en vue d’assumer la présidence de la France en 2012.

Au Café Philo des Phares®, s’ajustant aux circonstances, dès dix heures trente, les habitués du lieux s’installaient le mieux qu’ils pouvaient, plaçant naturellement les pieds sous la table et posant les coudes sur sa surface afin de prendre un café, tandis que pour cela, d’autres allaient le faire sur le zinc debout contre le comptoir, ainsi que l’on fait dans les Cafés du Commerce, où (oh saints philosophes) ne s’échangent que des paroles pour rien, et pour cause, elles ne parlent pas entre elles. Tous se préparaient, au moyen d’un micro, à faire l’analyse d’un sujet philosophique, choisi le jour même et qui, animé par Gunter Gorhan, se résumait à la question : « S’adapter est-ce une forme de lâcheté ou d’intelligence ?»

Une fois informés dès le début du débat que, d’après Krishnamurti, « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade », l’interrogation a donné lieu à une ennuyante suite de lieux-communs, définitions ad hoc assez ringardes, rappels à l’Histoire, sous-information livrée par les médias, et à d’exemples déliés les uns des autres, parce que trouvés à la hâte ou répondant au goût du jour, dicté par l’opinion. Or, de toute évidence, la problématique concernait l’origine des espèces, au cours de laquelle se succédèrent des modifications pratiquées par l’évolution du monde, à partir d’une vie unique. En somme, tous les organismes seraient issus d’un seul principe dont les descendants accumuleraient des modifications ou adaptations qui les rendaient aptes à vivre dans leur environnement respectif. Au cours de leur existence, ces êtres auraient formé dès lors une pelote d’embranchements à partir d’un centre que la conception de Darwin désigne par les branchies d’un poisson devenues les trompes auditives chez l’Homme, développées en conformité avec les circonstances, un accord sans cesse mis en question bien qu’en vain, dès que l’adaptation, dans la plupart des cas, ne dépend pas de la volonté ou de l’état sanitaire des êtres, bon ou mauvais, mais de modifications par lesquelles un organe se met peu à peu en harmonie avec de nouvelles conditions d’existence qui conviendraient mieux à leur structure, comme l’explique clairement Lamarck ; où va-t-on chercher la lâcheté là-dedans ? Nécessaire et suffisante, l’adaptation d’un corps, à un milieu donné, lui est forcément antérieure, raison pour laquelle c’est contournant les obstacles que le fleuve gagne la mer, une pré-aptitude, semblable à celle qui, dans le domaine social, provient au respect étroit de la norme et des traditions,

De « aptare », (attacher), c’est-à-dire, ajuster une chose à une autre la modifiant de manière à ce qu’elle réponde à des conditions nouvelles ou à une autre destination, s’adapter revient à se mettre en harmonie avec une autre entité, en particulier le milieu, soit physique soit humain et qui au bout du compte est ce que l’on appelle prosaïquement intelligence.

De son côté, n’ayant pas d’autre guide d’action que le plaisir et la douleur, l’Homme en fait des indices du bon et du mauvais. A partir de là, qualifier de lâcheté le fait de s’adapter, c’est projeter sur les autres, en bon salaud (cf. Sartre), les évidences que l’on refuse, alors que l’adaptation rend chacun de nous responsable de tous. Toutefois, c’est bien connu : la fuite en arrière est une manière de se réfugier dans une irrationalité qui juge sa seule existence comme allant de soi.

A ceux qui mettaient en cause la fidélité au modèle, du portrait assez exquis de Gertrud Stein, Picasso répondait : « Vous verrez qu’il va finir un jour par lui ressembler».

Carlos

Débat du 9 octobre 2011: »Qu’est-ce que l’expérience du corps peut apporter à la philosophie et aux philosophes? », animé par André Stamberger.

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Posted on 11th octobre 2011 by Carlos in Comptes-Rendus

Une fois éteint Steve Jobs, le tant célébré créateur de « Apple », « iPhone » et « iPad », un somptueux feu d’artifice remplaça, au pied du Sacré Cœur, l’averse d’étoiles filantes qui devait déferler sur Paris dans la nuit précédant le 9 Octobre, jour du bricolage, brocantes ou vide-greniers (moment attendu par les chineurs pour se payer une occase dans les Marchés aux Puces ou auprès des particuliers qui se départissent de certaines choses qui les encombreraient) et, alors que les socialistes invitaient les français à prendre le chemin des urnes afin de choisir, parmi six candidats, leur représentant aux élections présidentielles de 2012, du côté du Café des iPhares®, les accros de la prise de tête allaient s’affronter au sujet du jour suggéré par Nadia, parmi douze autres : « Qu’est-ce que l’expérience du corps peut apporter à la philosophie et aux philosophes ? », qu’André Stamberger était chargé de secouer, d’après le compromis  : « tu proposes et j’anime », inspirée du principe « passe-moi le sel, je te passerai le séné ».

C’est prodigieux ! Comment, bon sang, une baudruche qui trimbale essentiellement 80% d’eau, et pas beaucoup de quantités significatives d’autres éléments, serait-elle censée offrir quelque chose d’exceptionnel à l’amie Sophie et à son entourage ? Tout dépend des occasions, certes, mais en général on apporte à celle que l’on estime tout simplement un beau bouquet de fleurs ; sinon, une tarte aux pommes ça le fait aussi.

Pourtant, l’assez pingre problématique paraissait vite se compliquer, parce que l’on ne savait pas « comment se forme la pensée parmi les bébés », et « qu’en raison des nouvelles technologies nous aurions un corps nouveau », quelqu’un ayant finalement lancé à la cantonade : « si je vais chez le médecin, j’ai envie qu’il me prescrive une potion efficace et pas un chapitre de philo ».

Il se trouve que la philosophie n’est pas une science ; sa réflexion se porte sur les êtres, les causes et les finalités. Toutefois, « ce que peut le corps (Spinoza) personne ne l’a jamais déterminé » d’autant plus que l’on ne fait pas corps avec le corps au bénéfice d’autre chose ; il est notre ennemi le plus intime. Nous sommes donc portés à croire qu’il s’agissait dans notre propos, certainement de « chair », l’autre « moi » qui, n’étant ni objet ni sujet, n’est pas notre corps, raison suffisante néanmoins pour faire de nous plutôt des Hommes, en tant qu’espèce, s’entend. Mais, d’une part, comment penser la chair par rapport au temps ? De l’autre, comment penser un espace charnel qui comprendrait la philosophie et les philosophes ?

Dès lors, notre interrogation dominicale ne serait-elle pas plus logique si l’on passait ensemble un bon moment dans ce cadre sympa et pas cher, nous payant des méditations de Descartes et Husserl, du type : « Qu’est-ce que la philosophie et les philosophes peuvent apporter à l’intelligence du corps » ?

Aurions-nous, par un inconcevable « Effet bœuf » au départ, mis la charrue avant les bœufs ?

Bref. La meilleure façon de régler les problèmes étant de commencer par se les poser, c’est au moyen de la « noesis » (faculté de penser) que la philosophie nous aide donc à les élucider, et nullement grâce à notre corps qui, donné à lui-même en tant que chair, ferait obstacle à la compréhension de ce que c’est que la philo. Le corps perçoit certes des étendues, voit les couleurs, entend les sons, respire des odeurs, sent le poids des tourments, la dureté d’une baffe ou la douceur d’un baiser, parce qu’il s’éprouve d’abord lui-même et se sent sentant, en opposition à la chair, continuité de notre condition d’Etre.

Les bornes du corps (sôma) sont en effet constituées par les limites de sa surface, tandis que celles de la chair (sarx) ne se différencient pas entre elles ; notre chair n’est pas le corps, et ne finit que là où une autre commence. N’étant ni objet ni sujet, mais toujours excessive, elle fait partie du monde, jusqu’aux étoiles, et c’est en vain que nous avons, pendant plus de 90 minutes, essayé de renverser le « Cogito » en « Je suis, donc je pense ».

Carlos

Cafés-Philos – Guy Louis Pannetier.

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Posted on 6th octobre 2011 by Cremilde in Informations |Manisfestations - Abécédaire

Voilà nos prochains débats

des cafés-philo de Chevilly-Larue et de L’Haÿ-les-Roses

Débat
«Humanisme et émigration»
« …. Dep​uis ce 2 septembre récent, les télévisions du monde entier montrent le corps du petit Aylan, gisant noyé sur une plage​;​ puis dans les images chocs, nous avons vu des policiers hongrois (le 11 septembre)​,​ayant parqué des réfugiés derrière des grillages, leur jeter de la nourriture par-dessus les grillages, comme on le ferait pour des animaux.
Cette image, non seulement nous brise le cœur, mais pour nombre d’entre-nous, elle nous fait honte.
Nous pouvons bien sûr penser, voire nous réfugier dans l’idée que ce problème ne dépend pas de nous, que nous sommes individuellement impuissants. Nous sommes bouleversés, et puis après… ? »
Venez en débattre avec nous
Mercredi 7 octobre 2015 à 20 H30
Salle Dispan de Floran/ auditorium du haut
Rue du 11 novembre à l’Haÿ​-les-Roses

Café-philo mercredi 14 octobre 2015 à 20 h 30
Salle Simone de Beauvoir 1 voie de Rungis. Chevilly-Larue
Thème du débat: Pense t-on mieux seul….ou à plusieurs?

Café-philo mercredi 4 novembre à 20 h 30
Auditorium Dispan de Floran. Salle du haut
Rue du 11 novembre. L’haÿ-les-Roses.
Thème du débat: Jusqu’où l’avenir me concerne t-il ?

Toutes les restitutions du café-philo sur notre site : http://cafes-philo.org/

Un café philo au « Le Bastille » tous les dimanches à 11h30.

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Posted on 4th octobre 2011 by Cremilde in Informations |Manisfestations - Abécédaire

Le café « Le Bastille », place de la Bastille, angle de la rue de la Roquette, le dimanche matin à 11 heures au 1er étage. Le sujet est choisi le jour même et les débats sont animés par Bruno Magret et Bernard Cretin.

Site : caféphilobastille.exprimetoi.net.

Blog : brunomagret.viabloga.com

Débat du 2 Octobre 2011, au Café des Phares: « La peine de mort », animé par Bruno Magret.

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Posted on 3rd octobre 2011 by Carlos in Comptes-Rendus

Sorti directement d’une Nuit Blanche, le 2 Octobre, (275ème jour de l’année 2011, soit le Duodi Vendémiaire d’après le nouveau calendrier révolutionnaire instauré dès le Quintidi Prairial au Café Philo des Phares®), était dédié aux simples, aux vides greniers et aux sans papiers. Pourtant l’animateur, Bruno Magret, ayant choisi pour sujet de notre débat : « La peine de mort », parce que l’airbag a failli, les forçats des méninges ont dû se pencher sur un thème qui, devenu caduc en France depuis 1981, n’existe plus au sein de la Communauté Européenne, bien qu’il perdure encore par exemple aux USA dans 34/50 des Etats Fédéraux.

Quoi, la peine de mort ? On a affirmé que c’était « une question chaude », c’est-à-dire d’actualité. D’actualité ? Pour qui ? Depuis quand ? Elections en vue ? Certes, il y a encore des guillotines (démontées) à Fresnes, ainsi que dans les caves de l’Assemblée Nationale et du Palais de l’Elysée, néanmoins, en dépit du fait qu’un tel châtiment a été rayé du Nouveau Code Pénal de 1992, au Café des Phares on a senti la nécessité de revenir sur cette « ultima ratio », ce dernier mot à propos de vie ou de mort, sanction suprême que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître et rendait donc l’exercice aussi extravagant qu’un coup d’épée dans l’eau, pour ne pas dire une vaste bêtise. Dès que ça a commencé à déraper avec « le tri entre ceux qui nous sont proches et les étrangers », « ceux qui sont innocents ou ne le sont pas », « les exécutions ciblées (Etatiques) ou médicales (Euthanasie) », l’animateur recentra : « on parle de ‘Peine de Mort’ ! » et, tenace, la question devint : « La peine de mort est-elle justifiable ? »

On se complut alors à reconstruire un monde, précisant la cohérence de cette peine, abolie pourtant dans 96 pays, parce que, « la réflexion venant toujours après les sentiments, la première pulsion est de se venger », et on arriva au « Taoisme, la vie dans la mort et la mort dans la vie », « le criminel étant animé ainsi par quelque chose qui le dépasse », « au cas où il y a un sujet dans le crime ».

Voilà le pot de chambre sur lequel nous nous sommes attardés aux Phares pendant presque deux heures sans que rien ne se produise. Bien qu’il soit constant de se moquer des Cafés du Commerce, après que quelqu’un ait lancé « je ne suis ni pour ni contre, comme beaucoup de gens », nous avons « comparé le prix insignifiant de la peine de mort au coût d’une prison et un internement à vie », et au bout de trois quarts d’heure l’assemblée a commencé à délirer, affirmant que « l’objectif du châtiment est d’infliger la souffrance, tandis que le but réparateur de la guillotine est de l’éviter », puis « nous demandant ce que serait une société sans Justice ». En effet, tendant à structurer une communauté, ce principe moral écarte celui de la Vengeance, condamnée chez les individus mais permise aux Etats, voir le Code d’Hammourabi (qui rationalise la Loi du Talion), un souci de proportion « œil pour œil, dent pour dent », qui évince le bouc émissaire, soit une ‘hubris’ (démesure), compensée par la ‘némésis’ (équité).

Il n’en demeure pas moins que c’est étrange d’organiser un débat sur un thème réglé depuis trente ans et auquel on n’a plus rien à ajouter, sauf si l’on veut prier pour le retour de la Veuve. Ou alors, (hypothèse optimiste) peut-être que toute cette idiotie, inscrite à notre menu du dimanche, avait le but de nous rappeler les souffrances des 13.046 femmes et hommes qui furent à un moment trucidés par le démocratique outil de mort, nommé guillotine.

Le fait est que, dans notre empressement nous avions l’air de frénétiques tricoteuses, au lieu de crier tout simplement, comme les Communards : « A bas la peine de mort ! »  Malgré tous les efforts que les amants de la Louisette ont déployé pour « la justifier dans certains cas », l’idée d’y revenir et en parler sans frissons, répugnait à ceux qui étaient conscients que le thème était nul, nul au sens de son impertinence et donc une perte de temps. Voilà ! Rangez vos couperets, Messieurs Dames, et rentrez à la maison ; il n’y a rien à voir et il n’est pas question de revenir au Rasoir National ou de danser la carmagnole autour du thème débattu.

N.B. : Il ne nous manque plus qu’à proposer pour la semaine prochaine, ce dont me parlait

Madame Michou ce matin : « Ce qu’il nous faudrait, c’est ‘une bonne guerre’ ».

Carlos