Débat du 14 Octobre 2012: « Famille, je vous aime, famille je vous hais, ou faut-il encore autre chose », animé par Eric Zernik.

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Posted on 16th octobre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

On venait de célébrer sur la Butte Montmartre la traditionnelle fête des vendanges, événement qui, comme habituellement, culmine par l’impressionnante prouesse pyrotechnique constituée par le rituel feu d’artifice tiré devant la Basilique du Sacré Coeur, une féerie propre à enchanter d’une sorte de communicative ferveur la grande famille des parisiens, puis, le 14 Octobre, au Café des Phares®, ce fut un sujet ayant trait à la plus petite unité d’un groupe, qui, animé par Eric Zernik, nous a été proposé pour la discussion hebdomadaire : « Famille, je vous aime, famille je vous hais, ou faut-il autre chose ? ».

Le mot « famille » apparaît en Europe vers 1600 et il est constant que dans la culture européenne le groupe naturel formé par l’union entre les sexes se fait par le mariage d’un homme et d’une femme [femina-ae ou mulier-eris, en latin, l’épouse se traduisant par uxor, γαμος (gamos), chez les grecs], plus les enfants qui vont éventuellement en naître, ayant comme corollaire la formation d’une maisonnée ou famille, c’est-à-dire, l’ensemble des personnes unies par le sang ou alliance et ayant des intérêts communs, vivant sous le même toit [domus (latin) ; oïkos, (grec)], sans compter la belle-famille, et, en sociologie, la forme d’une telle unité dépend des conditions économiques et croyances religieuses du noyau, le rôle plus important revenant dans les civilisations anciennes à l’autorité de droit du chef de famille sur tout le clan, esclaves inclus, habitant à un même endroit. Il se charge de l’éducation, qui se poursuit à l’école, et de l’entraide, en lien avec l’Etat puisque la famille constitue la plus petite quoique fondamentale cellule du peuple, car elle représente en même temps un conséquent rouage de la vie politique, figurant ainsi une sorte de premier état.

Mais, puisque formée d’oncles, tantes, beaux parents, parâtres et marâtres, l’arbre généalogique de chacun de nous a plus de racines que de branches et a l’air d’une frêle pousse chez le pépiniériste, destinée à être repiquée ou à recevoir des greffes, ça promettait donc un ‘débat des familles’, c’est-à-dire, sans prétentions, et c’est ainsi que l’on a parlé  de « famille verticale, de sang, par alliance et de ‘pacs’ », « de bâtards », « de la complémentarité en maths » (suivez mon regard), « des adoptions ou des groupes informels, tel un éditeur, par exemple », « appartenance choisie ou pas », « parents biologiques ou pas », et on s’est interrogé sur « qui est le père de famille dans un couple homosexuel », « famille économique », « les différents liens non conventionnels », « des conséquences dans tout ça dues à la mort de Dieu », « à l’amour, à la haine », « au calvaire que cela peut représenter », « aux rapports sexuels ». Puis, on s’est demandé « si l’on pouvait sortir de la famille et, si oui, pour aller où ? », « famille de l’amour… peut-être de la haine (Sartre), alors que Camus en parlait avec ‘amour’ », « du fait de s’accoupler au hasard », «  de l’arbre de transmission », « du goût du sport », « de l’anthropologie », « de la ‘mère patrie’ », « de la distinction Hégélienne entre le naturel et le culturel », « un couple qui ne forme pas forcément une famille, si l’on ne se reconnaît pas comme tel », « le fait de sortir du cocon familial », et on a évoqué les couples mono parentaux ». « les situations de souffrance d’un enfant », « le chat de Schrödinger », « les enfants sauvages », « les pères nourriciers »,

Malgré une singulière misogynie chez les grecs, liés à la maisonnée (oikos) où chacun avait une place définie sous l’autorité du chef de famille, les femmes jouaient certes un rôle religieux essentiel autour du mariage, de la maternité, de l’accueil au foyer, mais se trouvaient exclues de la citoyenneté. Pourtant,

Penché sur son express, au comptoir du bistro, un consommateur se tourne vers le gars qui se trouve accoudé à ses côtés pour lui dire :

- Si ce n’était pas la moustache, vous auriez un air de famille avec ma belle mère…

- Baah, s’exclame l’autre, je n’ai pas de moustache…

- Mais elle, elle en a !

Carlos

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  1. Carlos says:

    Au temps pour moi. J’avais omis la deuxième partie de l’énoncé, (« ou faut-il autre chose? ») car je l’ai prise pour une première intervention, ou un troisième sentiment, qui se traduirait par « l’indifférence », voire carrément l’infanticide, surtout féminin, comme il fut pratiqué en Grèce, où l’on jetait vivants les nouveaux nés considérés de trop, dans des « mares à bébés », une attitude qui avait l’amour pour origine.

    16th octobre 2012 at 12 h 43 min

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