Le débat du 28 oct. 2012 : « Pour qui sont les fleurs des cimetières ? », animé par Emmanuel Mousset.

5 comments

Posted on 24th octobre 2012 by Gunter in Comptes-Rendus

5 Comments
  1. ROCA Gilles says:

    Pour qui sont Les fleurs des cimetières ?, J-F Blavin, Emmanuel Mousset, Aux Phares,

    Immortelles … Pensées, Soucis … « présent[s] passé[s] / passé[s] présent[s],
    Ionesco, trois fleurs du souvenir, mémoire … des …posants … L’un …posant’,
    Aux pleurs, fleurs d’À-Venir … Vie-Vent … tout feu tout flamme’,
    émotion en …brassée, de Vie, ensemencée, semailles’ et moisson, en Vague’ À L’âme …
    nourriture … banquet, floraison, en bouquet’, et …mailles d’unisson, fleurissant, persistant’, Au-Vent … de L’éclosion, Et-Au-Lien … La Vision, en couleur(s), en Lumière(s),
    À fleurir, re-fleurir … épitaphe(s) … Mots-Lierre’,
    Aux pétales … sépales … règne Végétal,
    Au règne’ HumAnimal, Au règne minéral,
    et Au poids … de senteur, fleur(s) du bien, « fleur[s] du mal », Baudelaire … du temps,
    « mal’- a – dit … Le docteur », Vincent Roca, fleur Au fusil du cœur,
    À La faux de La mort, élan, EnVol, essor … intention, en tension … ici et maintenant’, Accession À L’Ailleurs, hors du temps,
    de nos fleurs’, À-portée … de nos cœurs’,
    Au porteur … receveur, Au passeur … de nos fleurs’,
    en-baume’ … en paume … témoignage’, en fleur(s),
    du pas-sage’ … Au-delà,
    fou, mais-sage … geste – témoin, Là,
    qui fleurit’
    À La Vie … Gilles Roca,

    Cas-fée-Philo des Nés-nus-Phares, en ces-jours de Brumaire, 28’-10’-2012’,
    en bouquet(s), nés-nus-phares, en fleur(s), Au(x) cimetière(s), Aux prairies’, Aux pelouses,
    … G R

    24th octobre 2012 at 21 h 34 min

  2. ROCA Gilles says:

    codicille … pour qui … sont Les fleurs des cim’tières, ____

    en période de crise’…en …thème de cercueils,
    et de cimetières’ … et de fleurs, que L’on cueille’,
    et Vénère pour ceux … pour qui on Les recueille’,
    en fleurs, on fait son deuil, … en fleurs, on se recueille, …

    Brumaire 2012, Aux Phares, Gilles Roca ____

    24th octobre 2012 at 17 h 30 min

  3. Elke says:

    L’agir humain est dirigé, porté par une intention, un sens. Quand je dépose des fleurs sur une tombe, qu’elle est mon intention? Pour qui, et pourquoi des fleurs ? À l’origine lointaine, quand l’homme n’avait pas encore une pensée bien nette, distincte, qu’il « sentait » plus qu’il « pensait », on peut imaginer que le choix des fleurs était en lien avec les odeurs. Alimenter le défunt dans l’au-delà, dans le monde éthéré, avec les effluves de parfum. Pour qui : pour l’usage du mort. Cela pouvait servir aussi à couvrir l’odeur de la charogne, quitte à s’incommoder avec des parfums floraux qui ne sont pas agréables à tous les nez. Pour qui dans ce cas ? Pour le monde qui reste. Pour notre façon d’être au monde « moderne », ces préoccupations ne tiennent plus. Pourquoi on perdure dans nos habitudes ? Parce que c’est joli, parce que la promenade sur le cimetière accompagné du grand-père, de la grand-mère est l’occasion d’évoquer les histoires familiales, parce qu’on veut montrer au monde qu’on s’aime dans cette famille. Parce qu’on a besoin d’exprimer une gratitude, se déculpabiliser d’une attitude « pas très catholique » vis-à-vis du défunt…. Il y a quelque chose de la défense maniaque d’opposer à la faux hideuse de la mort la beauté juvénile d’une fleur, résolument dirigé par les besoins de celui qui pose la fleur. Rien d’un acte altruiste, dirigé vers le défunt. Cela fait au moins le bonheur du fleuriste. Et cela aide ceux qui restent, entoure les endeuillés d’un voile de délicatesse, de beauté pour faire écran à l’implacable séparation qu’on mettra du temps à intégrer. Combien de temps ? Le cimetière est pour certaines personnes âgées le dernier lieu de socialisation. S’occuper de son mari mort, c’est mieux que de ne s’occuper de rien. Qui s’occupera de ma tombe ? Qui pensera à moi après ma mort ? La fleur sur la tombe symbolise finalement la présence d’un mort dans la vie d’un vivant. Souvenirs partagés, idées transmises, regrets enterrés…. Il y a des périodes de vie ou les liens avec le passé ressurgissent, et il est bon de pouvoir se « recueillir » quelque part. Acheter des fleurs et les apporter régulièrement au cimetière, c’est peut-être tout simplement une façon de préparer la rencontre, de ritualiser, de sécuriser cette rencontre avec le passé. Pour qu’il ne vienne pas nous rattraper de façon inopinée un peu n’ importe où, n’importe quand. Parce que, quoi qu’on dise, on vit avec notre passé, il est là, présent dans le magma de nos cellules cérébrales. Se couper du passé, c’est nier une partie en nous. Pouvoir proposer des fleurs au passé, c’est peut-être l’effort de s’acheter, de se racheter ? Sur quelle tombe aurais-je envie de poser des fleurs aujourd’hui ? Curieusement ne me viennent pas à l’esprit les personnalités achevées. Il ne me viendrait pas à l’idée de déposer des fleurs sur la tombe de Victor Hugo, ou Charles de Gaulle. Me viennent en tête des tombes d’artistes à qui l’humanité n’a pas rendu ce qu’ils ont mérité de leur vivant. Et cela donne peut-être du sens à la cérémonie de la pose de gerbe de fleur par tout nouveau président de la république sur la tombe du soldat inconnu. Mettre un pansement sur la plaie de la blessure d’une mort injuste, violente. Ces jeunes qu’on a massacrés avec nos machines à massacrer n’ont pas mérité de mourir sur le champ de l’horreur. Le moins qu’on puisse faire, c’est de se souvenir d’eux. Et, peut-être, pleurer un peu.

    24th octobre 2012 at 9 h 38 min

  4. Gabriel says:

    « Rimbaud, Baudelaire,Poussin,…quelle est la nature du rapport que vous entretenez avec eux?  »
    « J’aimerais pouvoir dire que c’est un rapport d’amitié… » répond Yves Bonnefoy . Ainsi, selon lui ce sentiment pourrait s’établir , même à travers les siècles . Peut-être en est-il de même de l’amour et de la haine . « J’irai cracher sur vos tombes  » disait un personnage de Boris Vian dans un livre qui fit scandale . Que ce soit des fleurs ou des crachats ce ne sont que preuves, témoignages aux yeux du monde car « il est profondément injuste qu’un homme puisse naître et mourir sans qu’on ait parlé de lui.. » nous confie Roland Barthes . La question que nous pose Emmanuel Mousset nous force à prendre conscience que ces fleurs sont déposées sur des débris de squelettes,des restes d’ossements alors que la plupart vont les déposer avec à l’esprit l’image du proche du temps de son vivant . Il pleut, le ciel est gris, je vais tout de même aller fleurir la sépulture de mes parents décédés en 1997….. pour les yeux du quartier ..Francis Blanche a dit : » Les morts ont de la chance, ils ne voient la famille qu’une fois par an  » .

    24th octobre 2012 at 12 h 56 min

  5. Carlos says:

    Avec beaucoup de sensibilité et de tendresse, Elke fit montre dans son commentaire d’une grande acuité, décrivant « notre relation envers ceux qui nous ont quitté et à un passé qui est toujours là, quelque part en nous, faisant écran à la séparation et symbolisant en même temps la présence d’un mort ». Effectivement. Ce qui est assez cocasse, c’est le fait de constater que, le premier Novembre, (où les croyants célèbrent « La Toussaint», c’est-à-dire, la « Communion de tous les Saints », connus et inconnus, voire l’Ensemble des Humains qui ont vécu, vivent ou viendront à naître), est un jour férié, précédant le deux, date à laquelle on commémore, depuis 835, des Fidèles Défunts, voire les trépassés, exprimant ainsi leur douleur et affirmant en même temps leur foi dans l’immortalité de l’âme, c’est-à-dire, la vie glorieuse qui suivrait la mort, et que les fidèles mettent à profit pour se diriger vers les cimetières, afin d’y déposer des chrysanthèmes, pensées, houx, jonquilles, immortelles ou rhododendrons, côtoyant chandelles ou bougies.
    Si je reviens là-dessus, c’est juste pour pointer le fait que le « Cimetière » (du grec « koimêtêrion ») signifie, littéralement, « Dortoir », le lieu pour dormir, et que, malgré les qualités énergétiques qui leur sont attribuées, il est déconseillé d’avoir des fleurs dans la chambre à coucher (où l’on passe donc une bonne partie de notre temps, en l’occurrence, ce qui en reste) car, selon leur couleur ou espèce, elles consomment de l’oxygène pour renvoyer de l’anhydride de carbone… et finissent par se faner aussi, tout comme se flétrie la vie des humains.

    24th octobre 2012 at 16 h 04 min

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