Débat du Premier Juin 2014: « Philosopher est-ce manipuler des mots ou des concepts? », animé par Joseph Strich.

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Posted on 2nd juin 2014 by Carlos in Uncategorized

Les jours se suivent sans forcément se ressembler et, au cours de ceux qui viennent de passer, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts de Paris, en forme d’événements de toutes sortes, allant de la semaine de la cuisine chinoise au « rebondissement de l’affaire Stavisky », trouvé mystérieusement mort en 1934, et à la commémoration du « D-day », en Normandie, ainsi que du Tournois International de Tennis, en scène actuellement  à Roland Garros, passant, côté politique, à l’abandon de la Présidence de l’UMP par François Copé, François Hollande ayant, lui, aux USA redoré son blason de Représentant de la République Française, avant son déjeuner avec l’équipe de France de foot, en partance pour le Brésil… Le premier Juin 2014, au Café des Phares®, les philosophes se penchaient, eux, sur le débat « Philosopher est-ce manipuler des mots ou des concepts ? », animé, pour l’occasion, par Joseph Strich. S’agissait-il de manipuler des mots, ou alors des concepts, ou bien des mots et des concepts ? En tous cas, il ne fallait pas se regarder les doigts, mais faire la distinction entre les mots et l’objet : le mot philosophie, le concept de philosophie et le verbe philosopher, que sont trois choses différentes.

C’était un peu comme prévoir la pluie et le mauvais temps, ou de répondre à l’une de ces « questions pour un champion » assez en vogue dans les médias.

De surcroît, il y avait quatre termes à définir: « philosopher, manipuler, mots, concepts ». Or, «  Philosopher », ou ‘amour de la sagesse’, revient à spéculer sur un thème donné, tout simplement, et à ne point manipuler, quoi que ce soit. C’est ainsi que « Concept » désigne l’outil du philosophe, c’est-à-dire, la représentation mentale, générale et abstraite, des objets, qui existent en complète indépendance  en dehors de son cerveau ; il est la vraie réalité et les mots ne font que les désigner. Parfait !

Voyons donc le « Mot », sachant qu’il s’agit d’une expression douée d’un sens bien défini ; univoque ! Pas de lézard. Par contre, de son côté, enraciné dans le terme ‘main’, « Manipuler » a le sens de ‘manier’, c’est-à-dire, ‘manœuvrer’, ‘insidieusement’ à l’occasion. Ensuite, il y a le « ou », soit une conjonction qui lie des expressions ayant le même rôle, voire, fonction, tout en séparant les idées exprimées, c’est-à-dire, ce serait ou bien l’une ou bien l’autre ! Là, se trouvait l’astuce, le problème, le paralogisme, en définitive : « Philosopher consiste à manipuler des concepts » et point des mots.

Il a été dit que « ‘manipuler’ n’est pas un mot sympa », « que parfois, le hasard fait bien les choses », « que le sujet est énorme et qu’il faut déconceptualiser », « évoqué ‘Le silence des agneaux’», « La Peste, de Camus », « qu’il ne faut pas réduire la Philo à des jeux de mots », « alors qu’ils sont liés à la mémoire », « organiser la pensée en phrases cohérentes, et que Hitler n’a pas respecté la cohérence », « que les mots peuvent être vides de sens », « Wittgenstein qui insistait sur la validité du langage », « que reste-t-il, sinon l’amour, qui n’est pas entériné par la logique », «  que la philo a le sens des valeurs », « que la philo est mortifère », « amour de la sagesse et sagesse de l’amour », «  que le sujet est insaisissable », …et puis, de ses rimes, Gilles mit le point final à la séance.

-Parfois, on se sert de la philosophie pour arriver à ses fins…

-En ce qui me concerne, je m’attarde aux caresses…

Carlos