Cette semaine, pas mal agitée par des questions assez graves, telles que le meurtre de la milliardaire Hélène Pastor, lié à une question de cupidité au sein de sa famille, l’acquittement du Docteur Bonnemaison (qui, sans en référer à quiconque, donna la mort à plusieurs de ses patients, faisant rebondir la « question de déontologie médicale dans le domaine de l’euthanasie), le Championnat mondial de Football poursuivait son spectacle planétaire occupant pratiquement tout l’espace des différents Médias, de pair avec la « Gay-Pride » à Paris. Dans un petit coin de la place de la Bastille, au Café des Phares®, les amateurs de Sophie, entreprirent, eux, de taquiner les concepts, au cours du Débat, « Il est aussi odieux de suivre, autant que de guider… », un coup fumeux de Nietzsche, qui a été proposé à notre réflexion le 29-Juin-014, Georges Séfinal se chargeant de l’animation.
En question était, certainement, la Primauté du Pouvoir dans la formation de l’Etat, autorité sous la coupe de laquelle chacun est placé dans tout le cours de son existence, non par adhésion mais par situation, car on ne choisit pas, d’ordinaire, son Etat, tout en y retrouvant son compte ; on y naît, on y vit, on y meurt et, si d’aventure on en change, c’est pour en adopter un autre, l’autorité venant, psychologiquement, de la dépendance reconnue par les citoyens vis-à-vis de lui, mystère de l’obéissance civile, institutionnalisé de fait et qui nous colle à la peau, tel un assujettissement involontaire.
Serait-il préférable de faire du surplace, ou de marcher à côté de ses bottes, voire, chacun dans la direction que lui paraîtrait la plus convenable ? Sachant que l’Homme est un animal social qui, à l’instar de tous les autres mammifères vit en groupe, très vite il apparaît, donc, que rien de glorieux ne fut entrepris sans un Guide, Roi, Président ou Dictateur, répertoriés dans les Institutions Politiques, voire le Droit Constitutionnel, et j’invite chacun, par ailleurs, à revisiter l’œuvre singulière d’Eugène Delacroix « La Liberté guidant le Peuple ».
Le public, dans la salle, entendait que « c’est zoologiquement un fait avéré : l’existence d’un mâle (ou femelle) dominant (e), dans tous les groupes d’animaux, c’est-à-dire, une bête que toutes les autres suivent (un guide, auquel, en raison de son charisme, chaque membre de la coterie obéit) et que l’on nomme ‘Alpha Male’, rôle qui peut être exercé également par une femelle, d’ailleurs. L’opinion générale entendait que le Guide se fout de l’avis des autres, suscitant, ou bien des ennemis, par conséquence, ou alors des ‘lêche-bottes’. Puis, on ajouta qu’il y a un tas d’accessoires de la séduction, si l’on veut jouer cette comédie-là, et il arrive que tel rôle soit interprété aussi bien par des hommes que par des femmes, bien que celles-ci se soucient davantage des apparences, malgré ce que l’on puisse en penser. En tous cas, il ne faut pas confondre avec ‘la personnalité’, le courage de se battre pour les idées avec conviction, même si elles ne sont pas flatteuses, tout en gardant, de préférence, un capital d’humour, c’est-à-dire, ‘mourir pour des idées, d’accord, mais de mort lente’, comme le préconisait Brassens ».
Il était temps que l’on en finisse et, Gilles ayant déclamé son poème, nous nous sommes éparpillés dans la morosité maussade du dehors.
- Alors ? Vaut-il mieux « suivre » ou « guider » ?
- Peu importe ; le fait est que les corps s’arrêtent, lorsque le coude est appuyé sur le comptoir !!!
Carlos
Elke says:
« Il m’est odieux de suivre autant que de guider »
Nietzsche aurait dit cela. Si Nietzsche dit…
Cette citation nous a permis de quitter le café des phares avec plus de préoccupations et d’interrogations qu’avant d’entrer. Un bon sujet, un bon débat, en somme. La condition grégaire de l’homme était sur le métier de l’interrogation philosophique. Celle qui fait que seul, on est rien et ensemble, c’est toujours très compliqué. La figure du « guide », du « chef », du « commandant » émerge quasi naturellement quand des hommes se retrouvent pour interagir. Cette figure s’articule avec celui des suiveurs. Le guide, au cours du débat, devient porte-parole indispensable d’un groupe qui cherche à avancer quand le pré n’est plus assez vert pour nourrir le peuple. Le guide permet d’engager le groupe vers une (nouvelle) terre promise en quelque sorte. Il porte le risque de la décision. Mais le groupe, est-il réellement composé de suiveurs bêtes et méchants? Nous dégageons les liens subtils qui alimentent les processus décisionnels du chef qui, pour garder sa légitimité, doit savoir s’accorder aux besoins, aux attentes, aux possibilités du groupe et de l’environnement dans lequel le groupe évolue. Le groupe génère le chef, et le chef assure (rassure ?) le groupe. Nous dégageons assez bien le processus circulaire à l’œuvre. Et comme dimanche dernier, nous touchons à la responsabilité de l’individu qui contribue à l’édiction d’un bon chef à travers l’exercice de sa citoyenneté. Nous brossons le danger d’un « mauvais » chef, celui de la pensée unique, qui réussit à créer un lien d’emprise sur le groupe en suscitant une fascination mortifère. La question du chef et du suiveur nous renvoie donc à notre condition grégaire. Peut-on y échapper ? Pourquoi chercher à y échapper ? Vers la fin du débat, la loi et l’obéissance à la loi font apparition. Avec cette assertion, Nietzsche pose finalement le problème de l’obéissance. Obéissance d’abord imposée par les figures d’autorité qui encadrent notre développement, puis par la contrainte de la réalité. Les lois des gens, production politique d’un ensemble humain, héritage d’une histoire, et les lois de la nature, héritage de l’évolution. Vouloir « ni guider, ni suivre », c’est refuser en quelque sorte la loi et l’obéissance. C’est vouloir s’extraire de la condition humaine. Reste à définir de quelle condition humaine on parle. La condition d’esclavage a obligation de désobéir. L’esclave est le produit d’un mauvais chef qui empêche l’accès à l’autonomie du sujet. Il obstrue le processus d’émancipation qui permet à l’homme de prendre sa place d’adulte, devenir acteur de sa vie et de celle de son groupe d’appartenance. Ce type de « maître » est appelé « tyran » et la possibilité de distinguer verbalement ces figures devrait nous prémunir de la tentation de s’adapter à l’esclavage doux qui, ma fois, peut avoir ses avantages…. Car le principe de réalité est parfois bien plus contraignante que les règles de vie d’une société humaine. Notre « défaut » de démocratie, est-ce peut-être le refus de voir la réalité derrière les lois faillibles de notre république? Et je relie ce débat au sujet de la semaine dernière traitant la place du déni dans notre société. Est-ce mon désir qui hallucine les prémices d’une sortie de crise des consciences et la volonté d’agir dans les débats du café des Phares? Carlos ne semble pas partager mon optimisme. Il a perçu dans le débat la présence irréductible du guide dominant qui transforme les « suiveurs » en bête de somme. On n’efface pas d’un coup de baguette magique l’expérience d’exploitation historique d’une classe dite « inférieure » par la classe dite « dominante » qui est bien réelle. Il est vrai qu’on a pu vivre des expériences innombrables de « mauvais chef », ne serait-ce qu’au travail. L’effet d’un mauvais chef fait effectivement évoquer le vocable « odieux ». Dans un milieu vicié par une mauvaise guidance, on n’a ni envie de guider ni de suivre. Un mauvais chef est capable de gâcher tout le plaisir d’une existence humaine, et nombreux sont les citoyens qui n’ont jamais expérimenté ce que c’est que de travailler dans la joie. Nous avons fait un peu l’impasse sur le mot « odieux ». Il y avait encore de choses à dire, c’est sûre. Mais pour aujourd’hui, c’est bien assez.
Bonne semaine !
29th juin 2014 at 8 h 08 min
Gilles ROCA says:
Il ( m’) est’ odieux de suivre’, Autant que de guider, Nietzsche’ et Nadia, Aux Phares,
Non Au suivisme … Non … À toute soumission ! Non Au guide suprême’, À La domination ! « Non À L’intolérable » ( *) … subordination !
Non À « L’opium’ du peuple’», À son’ Aliénation !
Ni Dieu Tout-Puissant … Ni … Pouvoir, Maître’ Absolu !
Non À L’inhumain formatage … qui exclut !
Non Au Pouvoir Odieux … du, Fréquenté, Faux Dieu ! Non Au Pouvoir Unique’,
Non Au Pouvoir Inique’!, À La Pensée Unique’, À La Pensée Inique !,
Non À ceux qui rabaissent … qui tiennent’ en Laisse !, Non À La conception …
traditionnelle … du Pouvoir,
selon Laquelle … Le Pouvoir …
descend du haut Vers Le bas … peuple’… exécution !
Non Aux Pouvoirs contre … Justice’ et Vérité ! …
Mensonge, hypocrisie … imposture’, Attestés !
Non À toute souveraineté … Autre que …
celle du peuple qui … n’est pas, Lui, belliqueux !
Non Aux’ Institutions … d’une « Démocratie » …
où probité, et, Vérité … c’est Vérité ! … N’existent pas !
Non Au Dominant … Global … en « démocratie » ! …
Contre La marge’… et Les derniers … Au pas !
Avec’ Beckett’,
en … quête’,
« En’ Attendant Godot » …
Non À Lucky ! Non À Pozzo !
« Oh Les Beaux Jours » …
de La subversion … de nos jours ! »
Fin de Partie » …
du Pouvoir … carcan … des Partis !
Contre Le Front de notre Nationalité …
Le Front … commun … de notre, humaine, Humanité !
Gilles Roca,
( *) Jean Cardonnel, J C,
Cas-fée-Philo des Nés-nus-Phares, 29’ juin 2014’, en Messidor,
Aux, suivis, guides … phares, Gilles de Messidor,
G R
29th juin 2014 at 13 h 15 min