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Bonjour à vous, qui vous intéressez à la philosophie. Sachez que vous pouvez trouver sur ce site, le compte rendu des débats qui ont lieu au Café des Phares (Paris, Place de la Bastille), chaque dimanche de l’année, et auxquels rien ne vous empêche d’ajouter vos propres commentaires. Par ailleurs, d’autres rubriques sont en mesure de vous aider à vous orienter quant aux activités et autres événements philosophiques de la cité et du monde en général.

Le webmaster.

Café-philos ayant lieu au « Le Métro » et à la brasserie « La Contrescarpe ».

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Posted on 14th février 2012 by Cremilde in Informations |Manisfestations - Abécédaire

TOUS LES LUNDIS A 18 HEURES:

CAFE-PHILO A LA BRASSERIE « LE METRO », PLACE MAUBERT MUTUALITE, METRO MAUBERT MUTUALITE, ANIME PAR LILIANE COHEN ET DENISE BESNARD.

TOUS LES MARDIS A 18H30:

CAFE-PHILO A LA BRASSERIE « LA CONTRESCARPE », PLACE DE LA CONTRESCARPE, METRO « PLACE MONGE » OU « CARDINAL LEMOINE », ANIME PAR MARIAN SZNIDER, ARMELLE LETHOMAS ET MICHEL TURRINI.

Débat du 12 février 2012: « Le suicide: un acte de courage ou de lâcheté ? », animé par Antoine Spire.

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Posted on 13th février 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

De bain de sang en bains de sang, sous les yeux des « Humain Rights » et des pluies de rockets ou d’obus de mortiers, le régime du clan al-Assad sombrait dans une infâme sauvagerie. Prônant l’inconvertibilité des civilisations et soutenu par la Chine et la Russie, c’est au nom d’une barbare poltronnerie que les dirigeants Syriens faisant du Printemps Arabe un lugubre Hiver, aussi atroce que froid, échauffé le jour par une pâlotte naine jaune perdue au milieu des milliards d’étoiles de la Voie lactée, et éclairé la nuit par une lune gibbeuse à faire hurler les loups. Malgré tout, la raison vacillante mais faisant de l’infortune bon cœur, le 12 février, nous sommes venus assister, au Café des Phares®, à un débat animé par Antoine Spire, qui nous soumettait à la question : « Le suicide, acte de courage ou de lâcheté ? », à propos de la Journée Nationale de Prévention du Suicide, sur le fait de se flinguer, en somme.  

Instruits de ça, nous nous sommes appuyés sur Camus (Le Mythe de Sisyphe) « pour qui le suicide, serait une prérogative de l’Homme et son seul problème philosophique », et « la courbe des suicides suivant statiquement celle du chômage », « la vie ne valait pas en effet la peine d’être vécue », d’où « les suicides collectifs à l’image de celui de Massada, où les occupants ont résisté aux Romains jusqu’à la mort, l’année 30 avant JC », ou de certaines sectes comme celle « Du Temple Solaire dans le Vercors », le tout se justifiant par « un mal de l’infini ou par le suicide égoïste que l’on trouve chez Durkheim » et illustré par « la lettre à son fils du film de Radu Mihaileanu , ‘Va, Vis, Deviens’ ». Une fois vanté « L’encadrement juridique de l’Euthanasie assistée, en Suisse, Belgique, Hollande », on apprit que « Hermès engendra Autolycos, grand père d’Ulysse et Eurytos, l’un des argonautes, etc., preuve que l’on peut, par ses propres moyens survivre à la mort ». On a vu « l’impossible lien entre ‘réparer’ et ‘irréparable’ ». On a biglé « l’Affiche Rouge », aperçu « la Résistance » et, « sans trouver de solution, alors qu’il suffisait d’un rien », ou certainement parce que « le désespoir pathologique relève de la psychanalyse » et des « rapports sociaux qui nous constituent », nous nous sommes aperçus que l’on « essayait de moraliser (soit par lâcheté soit par courage), attitudes, certes, spécifiquement humaines, dangereuses et néfastes, mais qui parlent pourtant de notre être », sans doute une façon de nous protéger et nous permettre de vivre tout simplement». Nous avons évoqué encore la « joie de vivre prônée par Spinoza » ainsi que « le suicide comme chose des pays froids, nordiques, alors que la lumière, le soleil et la joie de vivre seraient le propre des pays chauds, épris d’amour et de religieux ». « Il faut donner un sens à la vie, autrement on est en constat d’échec », a-t-on encore entendu, « le contraire du courage étant la lâcheté, qui peut aller jusqu’au règlement de comptes ». Bien sûr, « tous les suicides ne se valent pas, et il vaudrait mieux accepter la mort lorsqu’elle surgit ». « La survie est individuelle, pas collective », ainsi que « le Droit au suicide » ; « tout le monde a, à un moment ou à un autre, pensé à mourir ; d’aller au suicide ou de ne rien faire contre. « Courage ou lâcheté, ajouta Monsieur Spire, ce n’est pas le problème, si nous abordons philosophiquement ce sentiment, 100% déterminé mais entièrement libre, comme l’acte suicidaire l’est ». On n’en a pas le droit, mais il l’a en raison du Libre Arbitre, l’aspect le plus déterminé des choses. « Est-on libre si l’on est bourrés de drogues ?, demanda quelqu’un, alors qu’il s’agit là souvent « d’un Appel au Secours » et que la pire des choses, c’est de dire, « ça ne sert à rien », tout en s’intéressant à l’art, aux artistes et à leurs échecs, bien que l’espoir en l’avenir passe par les autres, leurs visages, leur port, leur grâce, l’objectif de la Philo étant de, entièrement déterminée et entièrement libre, nous faire penser. « La vie ne sert à rien, mais chacun sert la vie, le suicide étant le refus de la servir (de la servir et de s’en servir) », ajouta quelqu’un, en face de moi, et Gilles fit enfin entendre dans l’un de ses vers : «  suicide vécu, suicide vaincu ; la plénitude attitude ».

Finalement, voulant décider, au cours de notre digression philosophique, si le suicide est un choix courageux ou lâche, il me semble, quoi qu’il en soit, que l’acte en question n’est pas libre, même s’il peut se charger le cas échéant d’un certain cran, et même d’un réel lyrisme, sitôt qu’envisagé à l’image de l’Ouroboros, le serpent qui se mort la queue représentant ainsi le cycle perpétuel de la nature, une idée de mouvement autofécondateur, d’éternel retour et, dès lors, du paradoxe antinomique. En effet, le suicidaire va vers son acte, conduit par la douleur, et c’est toujours à regret qu’il s’agresse lui-même ou se passe au cou la cravate de chanvre. Et pourtant… son acte peut s’avérer fécond. D’après la légende concernant cette fatale option, en raison d’une érection post mortelle qui se produit chez le pendu, au pied du gibet va surgir une plante magique, la mandragore, à laquelle on attribue en général des vertus aphrodisiaques.

Tout prosaïquement, cette impasse interne peut en effet donner lieu à l’illusion d’une toute puissance capable de soulager ses propres souffrances ou humiliations, résultant du dopage généralisé dans un monde d’« haktivistes », de « mèmes Internet » obsédés par le triomphe facile, voire de cerveaux échangeables, attirés par les projecteurs de la renommé, au prix d’une inexorable déchéance à terme. Ne sont-ils pas des suicidés, « à l’insu de leur plein gré » ?

Quant à moi, j’ai noyé mes pulsions suicidaires dans l’alcool. Peine perdue ! Las, entre-temps, elles ont appris à nager. 

Carlos

Débat du 5 février 2012: « Se sentir vivant… », animé par Alexandra Ahouandjinou.

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Posted on 7th février 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

Les candidats de Mai à la Présidence de la République battaient la mesure, et l’actuel tenant du titre s’étant acquitté de son show de dimanche dernier avec une feinte sincérité alors que son challengeur se trouvait le bec enfariné au cours du meeting qu’il tenait, parce que « à la chandeleur l’hiver reprend de la vigueur », privée de sentiments, la mère nature nous picorait, elle, la chair de son bec corné et froid, enracinant parfois la mort dans les existences. Pourtant, le cœur léger ou peut-être en quête de sensations extrêmes, Alexandra Ahouandjinou se demanda le 5 février, au Café des Phares®, qu’est-ce que « Se sentir vivant… » et (dans des conditions sonores abominables qu’il faudrait régler), entreprit de nous guider dans cette quête, tel si elle retournait des crêpes ou prenait la tête d’un mouvement libérateur.

L’animatrice commença donc par faire un abrégé de la question envisagée, du genre « qui vit ?, quelle efficacité ?, qu’est-ce que ça implique ?, condition de possibilité, etc. » puis, la salle entra en scène cherchant la distinction entre « anima » et « bios » et exigeant une définition du « vivant » ou allant  jusqu’à « la libération des camps de concentration ou du Goulag », « la résistance à la mort », « la somme interagissante des parties », « le désir qui nous transporte », « l’insoutenable légèreté de l’être ( Kundera)», « le vide », « rendre la vie intense, intéressante », « à l’aide de l’art, la religion, la philo, l’amour, la politique », « sentir battre son cœur », « exister sans s’ennuyer », « vivre à 100/h », « s’arrêter un instant », « l’étincelle de démarrage », « le juste milieu », « l’être au monde », « le deuil, le trou noir, vécu près du brouhaha d’une cour d’école », « un rayon de soleil annonçant la sortie de l’hiver », « ‘bios’, le vivant et violence, c.a.d., se sentir vivant et mourant, la joie et la puissance ( sœur Emmanuelle opposée à Hitler) », « ce qui, de l’ordre de l’existentiel, nous transporte et nous transcende ». Pour finir, Gilles nous gratifia de sa poésie, exhortant l’assemblée à « Mettre un peu d’amour dans la vie ».     

« Amour dans la vie », voilà la considération qui m’a incité à examiner la chose dans un esprit zététique, et pour cause : « Rien de nouveau sous le soleil », proclame le Qohelet ou ’Ecclésiaste’ qui, évoquant le sens de la vie, claironne son corollaire, la mort de tout le monde. Puisque tel serait le lot de chaque vivant, face à cette cruelle absurdité, les Hommes n’ont imaginé, comme agrément de toute existence, que le plaisir de se sentir vivants (« carpe diem »). C’est certainement à la recherche d’autres alternatives encore que, comme il est de la connaissance de tous, la nécessité de l’« étant » a un jour forcé le pieux Descartes, fondée sur « son doute méthodologique », a remettre en selle l’« existere » de Saint Thomas et, en en déduisant de sa propre réflexion l’« existence » de celui qui pense, il a proclamé dans la foulée celle de Dieu et du monde aussi.

Tout ça, n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et cette idée fut traduite plus tard par Heidegger en Da-sein (être là), concept qui est revenu comme un boomerang de nouveau en France, remplaçant chez les intellectuels le vieux mot d’« Existence ». « Se sentir vivant » va donc tellement de soi, que notre question du jour, peut-être parce qu’audacieuse, a du mal à s’asseoir. Il me semble donc absurde de problématiser se sentir sans envisager le vivant, puisque les deux termes se définissent l’un en fonction de l’autre, c’est-à-dire, que se sentir explique la condition de l’animal qui est en vie, car « l’étant se confondant avec ce qu’il est», a la transparence ontologique du « celui qui vit, vit », comme celui qui boit, a conscience de boire. 

Insistant donc sur l’assurance d’être en vie, « se sentir vivant » est en fait une assertion manifestement tautologique, exprimant finalement une émotion qui, insuffisante pour révéler l’Etre, s’empare néanmoins de lui, lors du retour d’une cérémonie funèbre, par exemple, l’être cessant alors de se raconter des histoires et prenant conscience d’Etre-là, « pour la mort ». Il a une durée psychologique qui doit sans cesse « être étée » par l’en-soi, parce que, comme le suggère Lévinas, « on n’est pas, on s’est » ; « on s’est son propre fardeau », ajoute Sartre ou, pour nous arrêter un instant chez Heidegeer, « ‘être dans le monde’ est la condition nécessaire de l’existence humaine » car, n’admettant pas le non-savoir, toute question suppose que l’on sache déjà, c’est-à-dire, puisque les deux termes se définissent, l’un en fonction de l’autre, « Se sentir vivant » ne peut pas susciter d’objection.

Finalement, est-ce la raison qui porte « l’être pour la mort » à « se sentir vivant » ? A l’aide de grands sursauts et autres remous extrêmes, ou avec le concours d’un débordement de soi ?

Dès lors, qu’est-ce que se sentir vivant ? Est-ce bouger ? Casser l’apathie ?

De quelle façon doit-on lire le sens de nous-mêmes, et où trouver les conditions de notre bien-être ? 

Dans l’essence ? Au Loto ? Dans le cannabis ? Dans l’ecstasy ? Dans le saut à l’élastique ?

Comment érailler l’inertie de la mort ? Grâce à l’euphorie ou à la liesse, lorsque l’on a fumé un joint ? L’« Etre pour la mort » aurait-il accès à l’Etant, à la faveur de l’adrénaline dégagée chez lui au moment de se lancer dans le vide à partir du premier viaduc, une action tendant à restituer les impressions éprouvées lors d’une chute libre à la manière du rite initiatique Vanuatu ? Vivre le grand frisson, des convulsions limite et des émotions en vrac, serait-ce « Se sentir vivant » ? Pour l’expérimenter, il nous faudrait sans doute consulter un Guide des folles sensations…

- Tiens, te voilà. Je te croyais mort !!!

- Tu vois, je suis bien vivant !

- Excuse-moi, mais je me fie plus volontiers à celui que me l’a dit.

Carlos

Débat du 29 janvier 2012: « Peut-on dire d’un Homme qu’il n’est pas humain? », animé par Sylvie Petin.

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Posted on 3rd février 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

« Chaque jour étant à lui seul une vie », selon Sénèque, et le premier pas vers la philosophie se traduisant par l’immédiateté, après le « bombastic » rassemblement électoral du PS au Bourget, suivi d’un âpre débat télévisé entre François Hollande, son candidat à l’investiture suprême, et le ministre en charge des Affaires étrangères, envoyé au charbon par l’actuel Président de la République en attendant, ce dimanche 29 janvier 2012, sa propre prestation destinée à annoncer les conclusions de son « sommet de crise » et projets d’avenir liés au « A » dans un esprit de Chancellerie, au Café des Phares®, c’était à Sylvie Petin qu’il advenait le rôle d’additionner nos vies et d’illuminer nos existences, animant le débat « Peut-on dire d’un Homme qu’il n’est pas humain ? », le sujet ayant reçu la majorité des voix dans une confrontation avec trois autres des quatorze propositions.

Il s’agissait là d’une Synecdoque, figure de style qui consiste à prendre la partie pour le tout, c’est-à-dire, le genre pour l’espèce, mais faisons comme si rien n’était et tournons en rond ; ça donne l’impression d’aller loin.

On a qualifié donc la chose de paradoxe, fait référence à la « banalité du mal », une barbarie qui est en nous et s’appliquée à la destruction de l’autre, tout en nous étonnant des figures exceptionnelles qu’illustrent la vie des Hommes, établi la différence entre ceux-là et la machine ou évoqué la musique, la parole, le corps, le cœur, l’esprit, le mondain même, qui serait « un autre », aventure du désir qui, ainsi que les idées, ne se partagerait pas, ou l’idée d’éthique appelant à l’impératif catégorique de Kant, à Levinas, Ricoeur, John Rawls, la place de l’autre, le jeu de dés, l’estime de soi, l’humanisme qui nous vient de la Renaissance, etc., jusqu’à ce que quelqu’un se livre disant que « la philo n’est qu’un bricolage ».

En effet, qui a soutenu qu’un Homme n’est pas humain si, par définition, l’élément « hum- » qui est à l’origine du substantif, fonde également l’adjectif ? Qui a prétendu qu’un Homme n’est pas humain si, par ailleurs, Aristote ajoute qu’il s’agit d’un animal politique ? Qui a affirmé qu’un Homme n’est pas humain, si seul lui, parmi tous les animaux, a un langage qui le relie aux autres, permettant ainsi d’exprimer ses sensations, agréables ou pas, susceptibles d’être dès lors partagées à loisir ?

Voyons, donc ! Bien qu’agressif, on le sait d’expérience, l’Homme jouit de la faculté de joindre l’utile à l’agréable et, passant de la violence à la raison, il entreprit de se concerter dès lors avec ses congénères, afin d’élaborer des règles pratiques pour vivre ensemble et ne pas subir les désagréments de la nature. Il ne naît pas « Homme », il le devient. Du latin « Homo », une acception purement objective, (pas « humus », comme il a été conjecturé), le mot « humain » n’a d’autre intention valorisante que celle attribuée à l’être compréhensif et sensible aux maux d’autrui.

Ainsi, un Homme (mâles et femelles confondus) n’est pas considéré comme un Humain, mais comme un Sauvage, s’il NE PARLE PAS, et des exemples abondent, tels les cas de l’Enfant Mouton d’Irlande (1640), l’Enfant Ours de Lituanie (1669), la Fille d’Orenburg (1717), Peter de Hameln (1724), Victor de l’Aveyron (1790), Amala et Kamala, les Fillettes-louves de l’Inde (1920), Andrej, élevé par un chien de garde dans la région de Altaï (2004), ou Kaspar Hauser, le môme séquestré durant 16 ans en Allemagne (1828) jusqu’à, plus près de nous, 2009, Natacha, une enfant de 5 ans qui aboie parce qu’enfermée avec chiens et chats dans une chambre en Sibérie, et une autre Natascha, Natascha Kampusch, enlevée et séquestrée pendant 3096 jours jusqu’à sa fuite en Août 2006, (avant donc de venir à perdre l’usage de la parole). Folie, violence, ou manque d’humanité ?

Folie, violence, OK. Mais, « manque d’humanité ? » De la part de qui ? De celui qui ne parle pas (dit « sauvage ») ou de celui qui n’a pas les dispositions empathiques qui le distinguent des animaux ? Existe-il une définition de l’Homme, en dehors de ce que sont les Hommes, en vertu de leurs différences ? Peut-on parler de Nature Humaine, du fait que rien de ce qui existe ne peut ne pas avoir de nature, alors que les différences de comportement entre les différents individus peuvent être telles, qu’ils semblent ne rien avoir en commun ? Sous quelle catégorie placer leur violence et leur monstruosité ?

De toute évidence, on ne peut pas envisager quelque chose de semblable au Phares, où les phénomènes sur lesquels nous parlons le plus sont d’ordinaire ceux que l’on maîtrise le moins, car l’événement n’est jamais tout à fait là où les gens croient l’avoir trouvé. Et pour cause ; ne cherchant pas à répondre à la question mais à nouer l’intrigue, la Philo y consiste en de simples allusions, par manque d’adhérence au réel et, giratoire, leur sens s’enroule sans cesse autour du sujet, empêchant l’avènement de quelque chose de sublime tel que l’étonnement.

Etre et ne pas être, est-ce vraiment une vie ?

Carlos

 

Débat du 15 janvier 2012:  » Peut-on enseigner la sagesse? », animé par Georges Sefinal.

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Posted on 16th janvier 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

Le jour, 15 /1/012, où débarquaient à Paris Yuanzi et Huanhuan, un couple de Pandas Géants (format bébé), espèce rare et symbole d’amitié que, puisant dans son trésor national, l’Empire du Milieu se proposa de prêter pour dix ans à la France, comme s’ils se trouvaient sous un arbre à palabres, les visiteurs du Café des Phares® s’envoyaient dès le matin un sujet philosophique « Peut-on enseigner la sagesse ? », que Georges Sefinal allait essayer de démêler.
N’ayant pas eu l’occasion sur place de le faire immédiatement, je me presse à présent de dire carrément « que non ! » A mon avis, on ne peut pas enseigner la sagesse, et tenter de le faire ce serait une sérieuse sottise de laquelle le niais se moquerait, car la sagesse, c’est une leçon tirée de ses erreurs personnelles et que le sage se tait. Chacun s’en instruisant à ses frais, c’est donc idiot de laisser quelqu’un tirer avantage de nos propres âneries, la seule façon de s’instruire dans ce domaine. Sachant ainsi que l’on ne peut pas être sage avant d’avoir épuisé d’abord toute possibilité de bêtise, vouloir éduquer l’autre dans cette matière serait pour le sensé d’une ridicule immodestie, et il la boucle par conséquent, plutôt que de répandre prétentieusement les copeaux de ses expériences à seule fin de faire profiter autrui de son savoir, car on ne peut pas être sage qu’en vertu de sa propre sagesse, celui qui vit sans un minimum de folie n’étant pas si sage que ça, d’ailleurs.
Comme on sait, le terme « sagesse » ( de sapire, avoir du goût, de la saveur) est donc d’origine culinaire, et la parfaite connaissance de toutes les recettes peut signifier tout simplement la maîtrise de soi, car l’Homme complet, le raisonnable, le sage, n’enseigne pas. Il brille.
Le va-et-vient des micros déréglés démarra avec le souci propre à chacun de « se distinguer, d’enseigner, de transmettre, car la sagesse est un bien à propager en vue de chercher la vérité », et « qui s’accroîtrait avec l’âge », « le sage faisant les mêmes bêtises que le sot mais prenant moins de risques ». Puis, très vite la pensée s’est mise à tourner en rond et décrocha du réel, pour aller « faire un tour du Côté de la Conduite adoptée par maintes civilisations orientales, qui bénéficient d’un préjugé favorable », et des trémolos se firent entendre à ce sujet, puis un des habitués a décrit « un drame personnel qui l’aurait bouleversé », mobilisant l’empathie de tous les présents, pour conclure que « si tu crois pouvoir enseigner un autre, tu es loin du chemin de la sagesse », sur quoi on s’est demandés « s’il faut être sages », nécessité qui paraissait « évidente pour les arcanes du pouvoir », « la sagesse ne pouvant pas se passer de la violence » et, « le vécu, nous portant sans cesse des coups », « susciterait chez chacun la nécessité du discernement, de l’exemplarité et de la mesure » dans le rapport à la vie, tout en sachant que « l’on ne peut pas enseigner sans être sage soi-même » car, dès que « l’on fait de la philo passionnément à la manière de certains artistes, par exemple », on a la paix au point « d’être sages comme des images » ou « l’on devient insomniaque, parce que le pathos fait souffrir » et pour cette raison est « inséparable de la patience, un passage », un passage à vide, « attitude orientale différente de l’occidentale » où « c’est la personnalité qui compte », car « la fin est un moyen » tel que l’enseigne Krishnamurti.
« La puissance du désir est continue » et « la passion conduit aux pires des crimes sans que la sagesse ou la modération y puissent quelque chose » ce qui a amené « Socrate à choisir la mort pour éviter le chaos ». L’évocation du « bouddhisme, distorsion de  la réalité qui peut être obtenue par les arts martiaux, changeant ainsi l’intérieur et l’extérieur », la « relation Homme/Femme s’exprime par la sagesse qui comporte l’efficacité et la justesse », d’un Socrate, « en quête de réalisation de l’humain de manière à faire grandir l’Homme dans sa recherche de la pierre philosophale », « la sagesse étant distincte de la résignation », « quête de la vérité, quête de la liberté », « résultat de la réflexion ou réflexion elle-même ».
Gilles ayant, provisoirement, le dernier mot : « …sagesse monte du visage au regard/ changer de civilisation, transmission, sage mission », tout le monde prit à pied le Chemin de Canossa, de l’autre côté de la place de la Bastille, c’est-à-dire, « Les Associés » pour, dans une foire d’empoigne vouée à fixer le nombre des animateurs, qui de Quatre sont devenus Cinquante-deux (laissant à chacun le temps de voir grandir les Panda), et passer au Robot la légende de L’Ineffable Solitude du Philosophe qui, mise en miettes, toucha dès lors le fond de la marmite de la Sagesse.
-    J’ai plus de jouets que toi, na !…
-    Je m’en fous. J’ai pas une grosse tête, na !…

Carlos

Réunion publique ayant pour but d’associer les participants à la réflexion, faire émerger des idées autour du nouveau projet, et imaginer comment elles peuvent être mises en œuvre. Dimanche 15 janvier aux Associés (place de la Bastille) à l’issue du débat des Phares (12h30).

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Posted on 10th janvier 2012 by Gunter in Informations

Compte rendu de la réunion publique.

Introduction :

Pascal Hardy rappelle les motivations de la réunion : 

En regard du prestige du lieu, considéré comme berceau du mouvement « café philosophique amorcé par Marc Sautet,  il est important de considérer le devoir qui implique cette position. Devoir d’excellence, mais aussi préserver le lien symbolique avec l’esprit de celui qui en a amorcé,  par son activité, l’existence. Un renouvellement de la dimension sociale et politique, semblait essentiel aux initiateurs de la démarche. L’objectif pour les initiateurs de la démarche consisterait à faire des Phares un lieu d’expérimentation, de l’ouvrir vers l’extérieur, développer la coopération avec d’autres initiatives « café philo ». La première phase a consisté  à ouvrir vers de nouveaux animateurs. Il était temps maintenant d’en tirer les premières conclusions et d’ébaucher un nouveau projet.  

La réunion  avait  comme but d’informer les personnes intéressées  de la démarche, mais aussi de donner l’occasion à ceux qui le désiraient, de s’exprimer par rapport à ce changement en cours : formuler critiques et propositions.

28 personnes ont pu prendre la parole.  La restitution relativement brut de la parole des uns et des autres ci-dessus cherche à « fixer » l’évènement et donner un support pour étayer le travail de construction et peut-être de formalisation d’un projet « renouvelé ».

Cette liste repose sur les notes établies en hâte. L’auteur invite les voix injustement « déformées » de  se manifester !

  • Nous avons entendu en ouverture l’étonnement sur la faible utilisation d’internet pour faire la promotion du café philo (You tube, On va sortir…)
  • Comment cela se fait-il que les intérêts du cafetier et son principe de réalité soient pris si peu en considération ?
  • D’autres avaient du mal à comprendre le tumulte suscité par la transformation dans l’équipe d’animateur puisque l’intérêt était d’assister et de partager l’activité de réfléchir. Le rôle de l’animateur consiste, pour ce participant, à  tirer le débat vers le haut et de distribuer la parole.
  • Plusieurs voix ont exprimées l’irritation de ne pas avoir pu bénéficier d’une réunion préliminaire avant de se voir « infligé » le changement.  Le mot « prise de pouvoir » a circulé. Le « mal » étant fait, l’avis s’est exprimé que la  médiocrité des débats pouvait venir également des participants  qui n’ont  pas appris d’articuler la parole avec celle qui a précédée. Il serait souhaitable de pouvoir s’appuyer sur une véritable équipe d’animateur, avec une cohésion de valeur et de méthodes d’animation. Pour le recrutement, l’ancienneté et une formation philosophique semblent essentielle.
  • Cette formation de l’animateur ne fait pas l’unanimité. D’autres évoquent  l’importance de l’échange et qu’il ne s’agissait point d’instaurer une relation maître/élève.
  • L’animation est reconnu comme difficile, tant par le cadre (locaux, nombre élevé des participants, sujet non préparé, mal formulé, micro médiocre) que par la gestion du « pouvoir » inhérente à la fonction.
  • A la question du pourquoi du changement, nous avons appris que l’avis du patron de café a eu une importance : les débats lui semblaient apparemment   ternes et il avait envisagé de fermer ces portes aux philosophants. La prévisibilité de l’animation par les animateurs « rodés «  a pu faire fuir certains.
  • Dans la définition d’une bonne animation, on propose de prendre le critère de nouvelles prises de paroles.  En variant les styles d’animation, on pouvait s’attendre à satisfaire différentes sensibilités. L’animateur : architecte ou accoucheur ? Les deux mouvements pouvaient co-exister et s’enrichir mutuellement. Cette diversité pouvait protéger de l’abus de pouvoir, mais permettre aussi aux animateurs d’apprendre, de se laisser surprendre lors des interventions. Le dénominateur commun des animateurs devrait résider dans  la bienveillance  et l’intérêt pour l’autre.
  • Un participant « animateur en province » constate les enjeux de pouvoir lié au prestige et à l’histoire et à la tradition. Il voit la nécessité de casser un rapport de force dans l’équipe d’encadrement. Les cafés philos auraient besoin de se renouveler comme tout vivant. Bien que la philo puisse être considéré comme « éternelle », il y aurait toujours à renouveler notre capacité de l’accueillir. Accueillir les autres, s’ouvrir aux autres.
  • Pas d’animation canonique, dit-on. La pensée s’appuie sur la liberté. Mais cela ne voulait pas dire qu’on devait laisser animer « n’importe qui » ou passer la parole n’importe comment.
  • Ce n’est peut-être pas tant la qualité de la parole que la qualité d’écoute qu’il faille développer ?
  • S’agit-il de l’affrontement de deux systèmes, d’un rapport de force qu’il s’agirait peut-être de dépasser par l’émergence d’un nouveau, d’un troisième système qui intégrerait  les aspects des deux autres ? On se questionne sur la légitimité de l’inquiétude. Pourquoi réformer un système qui marche ? Les Phares, ce serait un espace caractérisé par la liberté de parole. Et l’envie de faire des animateurs même sans diplôme serait recevable.
  • Deux catégories de personnes : les philosophes professionnels qui vivent de la philosophie, les personnes qui vivent pour la philosophie. La philosophie aurait  comme objet  tout ce qu’est pensable. Comme tout être vivant, le bistro doit évoluer. L’importance résiderait dans la conduite respectueuse.
  • Oui, le lieu est apprécié. On vient de loin pour assister. Mais parfois, on chercherait un peu plus de débat, de controverses. Question : pourquoi il n’y a pas d’association ?
  • Etonnement du « première fois » : rien pour plaire dans ce bistrot. Locaux inadaptés, nombre important des participants, micro…. ; Et pourtant, on revient…
  • Colère d’une ancienne, déçue de la dégradation de la qualité des débats. Elle voudrait trouver des pistes de réflexion, de lecture, pouvoir s’appuyer sur une équipe d’animateurs engagée dans un travail collectif. Elle relève aussi l’importance d’articuler les interventions les unes avec les autres.
  • Venir aux Phares, c’est adhérer à un certain nombre de règles. Comment comprendre alors la discorde dans l’équipe des animateurs ?
  • Ne pas tomber dans la lutte des classes !
  • Ouverture, ce n’est pas s’ouvrir à tout et n’importe quoi !
  • A été fait le constat d’une augmentation de « première prise de paroles »  avec les nouveaux animateurs. Ce constat n’a pas été quantifié.
  • En référence au débat ayant eu le jour même, une participante fait état de l’emergence d’une pensée collective, même sans controverse, sans l’intervention incessante de l’animateur.
  • L’animateur en question profite pour dire le faible pouvoir dans ce sens donné à l’animateur dans ce lieu justement difficile à animer. La façon de faire de l’animateur dépendrait aussi de la salle, du contexte : on n’anime pas de la même manière au Phares qu’ailleurs
  • Il s’agit d’apprendre collectivement à dire quelque chose quand on a quelque chose à dire ; savoir qu’on invente rien mais redécouvre éternellement.
  • Connaître trop bien l’animateur   provoquerait  une tendance à orienter le débat.
  • Les phares, espace militant à ouvrir non seulement aux philosophes mais aussi à d’autres courants de pensée ; des économistes, par exemple.

 

Conclusion :

Deux « écoles »  semblent  s’affronter : celle qui se représente l’évènement café philo comme une relation maître/classe, une autre qui voit l’espace café philo comme l’agora, espace d’échange et de partage. Dans cette constellation, la frustration se distribue dans une dynamique incessante. Et c’est peut-être cet espace de frustration que rend  « le travail » possible? Les interventions mettent en relief la circularité entre l’animateur et le groupe des participants. Si certains focalisent sur les qualités de l’animateur, d’autres attirent l’attention sur la capacité des individus à respecter un « code de bonne conduite » : savoir non seulement s’exprimer, mais savoir aussi écouter, chercher à se faire comprendre, mais aussi chercher à comprendre ce que veut exprimer l’autre. Par les interventions, il nous a été rappelé la vanité de se raconter des histoires des grandeurs d’un temps passé et l’importance de ne pas se laisser s’en raconter pour être paralysé dans un temps qui n’arriverait jamais à la cheville du temps passé.  Reste à dissiper les malentendus qui ont pu traverser la transcription des paroles. Que ceux et celles qui ne se retrouvent pas dans l’énumération et qui pensent avoir exprimé un élément essentiel, se manifestent !

Les amateurs de Platon ont reconnu dans cette petite conclusion les règles de la communication, formalisé par ce classique il y a bien longtemps. Eternelle, Platon ? Un débat à proposer !

 Elke MALLEN

INFORMATION GENERALE

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Posted on 9th janvier 2012 by Cremilde in Informations

Réflexion faite, nous avons décidé ensemble de changer nos règles de fonctionnement, plus précisément nos règles de publication des contributions sur le site philo-paris.com.

Nous pensions naïvement que la loi française suffisait comme repère et critère.

Or, à l’usage nous sommes obligés de constater que, tout en respectant la lettre de la loi, les contributions des uns et des autres, et d’où qu’elles viennent par ailleurs (ce qui implique l’autocritique) alimentent des polémiques stériles qui divertissent du seul objectif qui nous importe : faire avancer la cause de « la philosophie dans la cité ».

Il ne s’agit d’aucune manière d’un ralliement frileux à un quelconque politiquement correct mais uniquement du souci de préserver l’essentiel et d’éviter des conflits ennuyeux, stériles, mortifères.

Nous veillerons donc, désormais qu’aucune contribution comportant des critiques ad hominem soit publiée, sachant par ailleurs, que la critique des idées peut parfois frôler celle des personnes et qu’il ne sera pas toujours facile de faire le tri. Mais comme dit le philosophe : tout ce qui est précieux est difficile…

Débat du 9 janvier 2012: « Sur quoi repose le droit de punir? », animé par Nadia Guemidi.

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Posted on 9th janvier 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

Une fois repartis les trois Rois Mages, Melchior, Balthazar et Gaspar qui, guidés par une étrange étoile, seraient venus se prosterner devant l’enfant Jésus, et la fève étant tirée au hasard de la traditionnelle Galette, le 8 Février 2012 eu lieu au Café des Phares® l’habituel débat philosophique dont le sujet, animé par Nadia Guemedi, fut « Sur quoi repose le Droit de punir ? », proposé par André Stamberger qui, bénéficiant de la conjonction astrale et scintillement du moment, profitait aussi d’un échange de bons procédés, pour avoir pris le thème de Nadia lorsqu’il anima la polémique du 9 octobre 2011, « Qu’est-ce que l’expérience du corps peut apporter à la philosophie et aux philosophes ». Donnant-donnant ; je t’aide à couper le gazon, tu m’aides à faire la vaisselle, du moins c’est l’impression que cela donne.

Mais, revenons à ce qui nous intéressait, « Sur quoi repose le Droit de punir ? » Sur le « Droit », voyons, faut-il le répéter ?… Le fait est que, dans les divertissements de société, il n’y a rien de plus candide que de poser sérieusement des questions qui contiennent déjà la réponse, une redondance du genre « Quelle est la couleur du cheval blanc de Napoléon ». Pourtant, afin de retourner à notre sujet, il reste à savoir de quelles Punitions s’agit-il, et quel Droit est évoqué, car il y a bien des façons de punir, comme celles des justiciers du Far-West ou des hommes de sac et de corde dans les démocraties de gredins, voire d’autres sortes de crapules qui ne se soucient pas de justifier leurs forfaits, accomplis selon les entrailles de chacun.

Pas besoin donc de sortir de l’Ena pour savoir que toute société moderne se munit d’un Code Pénal dont l’institution judiciaire se sert afin de faire respecter les lois, en ce qui concerne les délits poursuivis par l’Etat, et d’un Code Civil lorsque c’est à la victime d’engager une éventuelle procédure, car en réalité personne ne peut se dispenser de la Justice, lien logique entre ce qui est et ce qui doit être, en conformité avec la Règle et sans qu’il y ait quelque chose à ajouter. Ainsi, revenant à la paillasse sur laquelle est allongé le privilège de sanctionner, dès que l’on évoque le « Droit » (« ce qui doit être »), c’est clair qu’il faut faire une croix sur la Loi du Talion, le bouc émissaire, la Vengeance, les Représailles, les Sabotages et autres plats qui se mangent froids. Le Droit s’oppose aux « Faits » (« ce qui est ») et, pour que la colle proposée pût avoir une consistance, il faudrait supposer une absence de pouvoir légitime dans cet immarscessible univers, pour recourir à des supports, tels que le tripalium, la lapidation ou l’assassinat, afin d’exercer en toute impunité et en dehors du Droit, quelque châtiment que la proposition mise à discussion paraît admettre.

Que reste-t-il, alors ?

Beaucoup de choses ont été évoquées, afin de distinguer « juger et punir », « peine et punition », « le droit et la légitimité », « le moral et l’immoral », « « le rapport des forces en présence », « le Droit et la Loi », « punition et correction », « punition et sanction », « le Totalitarisme et la Démocratie », « punition et humiliation », « la dimension du sacré », « le procès d’Eichmann », « le responsable mais pas coupable », « le besoin de limites », jusqu’à ce que quelqu’un juge « que nous sommes tombés tous dans un piège sans nous apercevoir que la peau enveloppe le corps, ce qui signifie l’existence de règles pour l’intérieur différentes de celles de l’extérieur dont les limites s’agrandissent, sinon c’est la confusion et violence totales », et un autre intervenant ajoute que « seul l’amour peut nous sauver », suivi de l’évocation de la chanson « coupable, pas coupable », « l’erreur judiciaire », « la punition des enfants par la peur », « l’idée de réparation, de responsabilité, d’engagement, de regret », ainsi que « l’école de Maria Montessori (pas de peine et pas de récompense) », plus l’évocation de « la ‘Colonie Pénitentiaire’ de Kafka, où il y aurait autant de cruauté que de drôlerie », ce à quoi Gilles mit un terme avec ses rimes, déduisant que : « …la loi du plus fort n’est pas toujours la meilleure ».

Que conclure de tout ça ?

Selon divers témoins, quand, devenu grand, Jésus a voulu empêcher une énorme masse de gens en furie de lapider la femme adultère, leur criant : « Que celui qui est sans pêché lui jette la première pierre », tout le monde a arrêté son acharnement, lorsque insidieusement un caillou est encore allé tomber tout près de la fautive. Se retournant, le fils de Dieu aperçut alors sa propre Mère, Maria, et assez contrarié la sermonna : « Maman, je t’avais dit de rester à la maison ».

Carlos

Cafés-philo de l’Association Accord, animé par Maxime Felion.

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Posted on 9th janvier 2012 by Cremilde in Manisfestations - Abécédaire |Suggestions de lecture

Cafés philo de l’association Accord

- les 2ème et 4ème lundi du mois à 20h au café d’Albert, 109 boulevard de Charonne, Paris 11ème (m° Alexandre Dumas, ligne 2) animé par Jean-Luc Berlet

L’agenda de l’association est à la page http://accord.aie01.com/category/cafe-philo .

Débat du 1er janvier 2012 : « Sommes-nous quittes ? », animé par Elke Mallem.

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Posted on 28th décembre 2011 by Gunter in Comptes-Rendus

Sommes-nous quittes ?
Le choix du sujet est un moment crucial du débat philosophique. Si on suit les règles établies par le fondateur qui est à l’origine des débats au café des Phares, c’est l’animateur qui prend la décision cruelle d’extraire de la liste des propositions celle qui va servir de fil conducteur au débat du dimanche.
Ce dimanche, c’était moi qui animait. Expérience aussi neuve que l’année. Rassurée par un public clairsemé, dans un cadre plus intimiste que d’habitude (au Falstaff et non au Phares), j’ai du choisir parmi sept propositions celle qui semblait porter le plus de promesses. Et renoncer aux promesses des autres.
« L’ailleurs » me faisait des clins d’œil, mais manipulé par les médias qui nous ont parlé toute l’année 2011 de « la » dette, j’ai opté pour ce sujet : sommes-nous quitte ? Ai-je bien fait ? J’ai fait, en tout cas, et, obéissant, le groupe de participants a utilisé le sujet proposé. Je dois un grand merci à la courtoisie très agréable du groupe présent dont la bienveillance m’a permis de passer un excellent moment.
A mon grand plaisir, j’ai vu s’exprimer tout le monde, possibilité offerte par le nombre limité des participants, Etre quitte et pouvoir se quitter, acquittement, mais aussi savoir se pardonner, équité, égalité, quitus, contrat …. La densité sémantique de l’énoncé s’est déployée progressivement. Dans le réseau des échanges, il me semble qu’une trame revitalisante a réussi de faire un pont du carcan de notre société hyper-organisé, hyper-sécurisé, hyper-réglementé, hyper-contractualisé, bureaucratisé vers quelque chose plus essentielle, plus primitive qui continue à nous habiter. La dette de quoi ? Du don de vie qu’on nous a fait. Dette envers qui ? Le monde qui nous entoure, qui met à notre disposition ce qui permet que nous puissions être. Dette, pour l’humain, envers ses congénères, et pour être quitte, nous devons nous inscrire dans la ronde des échanges et du partage. Ces congénères, ce sont les congénères du passé, du présent et du future. La dette humaine se conjugue non seulement dans l’horizontalité du présent, mais doit inclure le souci du demain. Comment s’acquitter de la dette liée au don de la vie ? Mener une bonne vie ? Qu’est-ce qu’une bonne vie : vaste question qui fait traditionnellement partie des préoccupations du Nouvel An, temps des nouvelles résolutions.
Nous avons du nous quitter quand l’Ailleurs a fait apparition dans le débat, sous appellation « mondes parallèles ». J’y voyais une façon de rattraper la frustration d’avoir eu à renoncer à ce sujet, mais le temps a fait son œuvre de limitation. Ce dimanche là, avec les personnes présentes ce jour là, chacun est repartie dans « son monde ». On s’est quitté, mais est-ce qu’on était quitte? Mais est-ce qu’on s’est quitté ou est-ce qu’on s’est séparé ? D’autres questions émergent…. C’est sans fin, comme toujours. La logique de la vie, quoi…. La seule question peut-être vraiment importante: est-ce que je peux, est-ce que je veux revenir ? (Mon cerveau effrayant me fait un saut vers la liberté ultime, celle du suicide : on peut toujours dire qu’on en ne veut pas, de cette vie!)
Pour ma part, c’est « oui » : je reviendrai!
Au plaisir de vous revoir
Elke Mallem

Débat du 25 décembre 2011 : « Lors des épreuves, ne chechez pas l’ennemi mais l’enseignement », animé par Michel Turrini.

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Posted on 19th décembre 2011 by Gunter in Comptes-Rendus

Débat du 18 décembre 2011:  » Nos idées sont-elles nos amies? », animé par Claudine Enjalbert.

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Posted on 19th décembre 2011 by Carlos in Comptes-Rendus

A l’approche de la Nativité, les enfants de presque toute la planète surveillent attentivement chaque geste accompli aux abords de la cheminé et autour du pied du sapin de Noël, tandis que du côté du Café des Phares®, le 18 décembre, ce que l’on avait à l’œil c’est le « groupe de pilotage de l’activité philosophique » du lieu, c’est-à-dire, l’intelligentsia brevetée des autoproclamés héritiers d’un chimérique legs censée gérer les réactions méningées du néophyte, ainsi que le tabouret, où d’ordinaire prend place l’animateur du débat hebdomadaire, en l’occurrence Claudine Enjalbert, chargée de modérer le zèle excessif des participants au débat à trancher ce jour-là : « Nos idées sont-elles nos amies ? », ou de le relancer, si d’aventure il laisserait coi plus d’un, ce qui ne se vérifie quasiment jamais.

Pour ce qui est du « groupe de pilotage », on reviendra là-dessus le moment venu. Quant au sujet du jour, et à propos de la fine sensibilité des idées, je ne pus qu’épouser la rumeur qui conçoit l’amour comme un sentiment versatile. Ainsi, il me serait aisé, donc, par un simple désintérêt de ma part, de délaisser le souci de protéger les idées me concernant en entier dès que, ne faisant preuve d’aucune affection pour ma personne, je viendrais à m’apercevoir qu’elles me cherchent ou me fuient selon l’humeur du jour ou la façon dont je les accueille, c’est-à-dire, si je leur offre ou pas un verre à boire. C’est assez courant, en effet, que la dissolution des idées, toujours à la merci d’un coup de Trafalgar, se fasse au hasard des émotions ou des passions, de l’impression d’un parfum, du voleter d’une jupe, du frisson du sublime, d’une rage de dents ou des embarras d’une mauvaise digestion et, finalement, on ne sait plus, de l’idée ou de l’amitié, laquelle supporte l’autre ; selon qu’elles se stimulent ou se contrarient ? L’hypothèse restante serait le fait de l’envoûtement philosophique, enclin à attester exclusivement du Moi, et, dès lors, puis-je être aimé par la phrase que je viens de dire ou par les idées les plus chimériques dont je perds le fil ? N’étant que représentation abstraite et générale d’un Etre, c’est-à-dire, un instrument de la Pensée, les Idées n’existent qu’en fonction des déterminations que l’esprit impose aux choses, et dès lors insatisfait, je me suis demandé si l’Etre conscient, c’est-à-dire, « Enai » (l’entité qui désigne ce que nous ressentons) est instruit de ce qui n’est pas « Soi », au point de savoir y rattacher des sentiments ou autres minauderies, telles que des compromettantes Idées. Celles-ci, seraient-elles attachées à moi au point de m’aimer comme une mère aime son enfant et prodigueraient à mon endroit des attentions et autres égards plus attentifs encore ? Si tel n’était pas le cas, courrais-je le risque de me sentir mal aimé de mes propres pensées ? Ou serais-je amoureux de moi au point de m’attendre à des mamours ou autres phantasmes de la part de mes Idées, alors qu’elles sont ici un objet de la Logique, et nullement l’espoir de partir en vacances et d’y revoir mes copains ?

Prévenante, Claudine s’efforça de suivre le fil, récoltant les expériences et appartenances des participants, « le principe intelligible des choses, ainsi que leurs relations », et plusieurs idées se sont alors dégagées comme la référence au « Gorgias » de Platon, tandis que d’autres taxaient ces mêmes Idées de « putains du diable », « l’important étant ce que l’on en fait », « puisque souvent on est porté par elles ou leurs rapports intimes » et que « l’idée, étant personnelle », « demande une adhésion de la volonté » qui, « peut faire des ravages malgré tout ». « A propos de maths, les idées préexistent-elles à l’Homme ? » Cela « présuppose une adhésion », d’où la cocasse « l’idée de l’Allemagne nazie, alliée aux Japonais parce qu’ils seraient ‘des ariens jaunes’ ». « Ne pensez pas, consommez », proclament certains Politiciens, d’autres verraient dans l’Idée « un supplément d’âme » ou « un objet fabriqué par la pensée », Descartes étant dès lors mis à contribution à propos « d’idées adventices et factices, le sujet « s’opposant à la croyance, du fait de l’inutilité de Dieu, du moment que l’on a des amis », d’où un « appel à une convivialité à l’endroit des émigrants et passagers clandestins qui sont étrangers à eux-mêmes ». « Nous naissons dans un langage humain empreint d’une certaine culture, fut-il dit, auquel nous adhérons tout en prenant des distances », quelqu’un constatant pertinemment, que « nous relions deux termes (ami et idée) qui n’ont rien à voir l’un avec l’autre d’où ressort que ‘l’idée’ serait extérieure à soi et que, n’y ayant pas d’enjeu dans l’analyse, on se disperse », « excluant la violence », mais incluant « Freud et ses associations d’idées, basées sur des jeux de mots , tandis que Lacan s’intéressait aux jeux de sons», après quoi nous sommes passés à « Zeus, Prométhée, Dionysos ou Héra », et aux « les Idées qui s’incarnent en nous », telles que celles de « changer de vie, comme Bouvard et Pécuchet, décrits par Flaubert ».

Et pourtant. L’aspirant philosophe a l’impertinence du bonimenteur, plutôt crever que de se taire et, même s’il va nulle part, il fonce, car le silence lui devient douloureux comme s’il était la fin de tous les possibles. Au risque du délabrement du discours, il voit dans chaque sujet proposé un moulin à vent auquel il se confronte, et dans sa parole un habit de lumières, ce qui revient à la question : « Puis-je être aimé pour ce que je vais dire ou par les chimériques idées dont je perds le fil ? »  Or, représentation abstraite d’un Etre, l’Idée n’est pas un Etre en soi. Elle est l’essence immatérielle et éternelle qui rend compréhensible le monde palpable.

Gilles, mit enfin un terme à la séance affirmant, dans sa poésie, que : « L’Idée, [est] un porte-manteau qui, comme une fleur nous affleure ».

 

Carlos