Mardi, 5 Février était jour de Carnaval, mais rien ne portait à la rigolade. Le Pape jetait l’éponge, et en Europe, la semaine était assez chargée. L’Eurogroupe s’interrogeait sur l’Euro fort, tout en étudiant l’opportunité d’une taxe sur les transactions financières, et la Commission Européenne devait prendre d’importantes décisions au sujet du Sommet UE/Russie, ainsi que des quotas de pêche, l’envoi de formateurs au Mali en raison des événements militaires qu’y semaient la confusion, obligeant dès lors les troupes Françaises ou Tchadiennes là présentes à poursuivre leur traque aux Islamistes et aux Kamikazes Jihadistes, (motif du voyage du président Français, François Hollande pour prôner le dialogue). Lors du Débat du 10 Février 2013, au Café des Phares®, nous nous sommes, alors, posés la question de savoir « Sommes-nous en décadence ? », la discussion étant animée par Raphaël Prudencio.
Décadence par rapport à quoi ? Par rapport à quelles valeurs, qui seraient alors essentielles ? Rappelons-nous que la Décadence (du latin « cadere »= « tomber ») signifie la ruine ; c’est la fin d’un Age d’Or, annoncée par les « Cassandres » ou oiseaux de mauvais augure, et une perte accélérée de cohésion consistant dans un processus de dégradation de la société, de ses mœurs, de son niveau de vie et de ses valeurs ; le terme, en somme, d’un âge prospère ou florissant et l’avènement, effarant, du marasme, le déclin, la crise, la stagnation, la dégradation malsaine des moeurs. Par rapport à qui, et quel idéal ? Qui est ce ‘nous’ ?
Les ‘Barbares’, (littéralement les ‘Etrangers’, pour les Grecs), seraient-ils à nos portes et les signes visibles d’un pernicieux avilissement déjà évidents ? Y aurait-il une réelle crise tangible de civilisation, des signes concrets de manque d’idéaux, de laisser aller, de désagrégation, et que la révolution grondât devant nos yeux, décidée à rétablir un niveau de civilisation qui battrait de l’aile ?
Quoiqu’il en soit, en général, la récession précède l’essor, et permet ainsi le renouvellement d’une situation donnée, le progrès, ce qui fait d’elle un moment nécessaire à l’évolution, menant au perfectionnement graduel d’un côté et évitant de l’autre la dégénérescence ou le pessimisme Nietzschéen, puisque de nouvelles voies de salut s’avèrent toujours nécessaires, justifiant même une éventuelle révolution, afin de démanteler le présent ainsi que l’épuisement du sens dû à un possible vieillissement de l’Occident. Ou souffririons-nous, par hasard, d’une sorte d’aphasie ou surdité verbale qui nous empêcherait de comprendre le langage parlé, véhicule de nos projets communs, le rêve tournant dès lors au cauchemar ? L’Homme Bon aurait cessé de nous enchanter avec ses sortilèges ?
En tous cas, il a été dit « que, même s’il s’agit là de philosophie politique, les ‘Hommes’ d’un certain âge en parlent beaucoup mais ça ne se voit pas à l’échelle d’une génération ; que, d’après les vieux textes, les Hommes d’il y a 3.000 ans disaient déjà la même chose’ ; qu’il faut toujours lutter contre la solitude ; l’ancien ayant du mal à mourir, lorsque le nouveau est en train de naître ; que l’on assiste au déclin de l’occident, comme il a été le cas des grands empires ; que les vieilles civilisations étaient plus évoluées que nous, qui parlons au présent, alors que l’Histoire est un récit ; ‘nous nous trouvons dans un monde fini’ (Paul Valéry) ; tout en nous demandant ‘quel est, enfin, le ‘nous’ qui parle’ ; ou en affirmant que le sujet est rabat-joie ; que de nos jours il est difficile de juger de l’‘Art Moderne’ et que bientôt on sera tous chinois. On se demanda, ‘décadence’ par rapport à quoi ?, dès que la représentation de Homme a changé, Anna Arendt l’ayant déclaré projeté en dehors de la nature. D’autres voyaient dans la ‘décadence’ positive ; qu’être ‘décadent’ c’est être à la mode ; que le meilleur ‘marqueur’ est le langage désabusé de nos dirigeants, voire le culotté ‘Zadig et Voltaire’ d’un certain ministre’. On a évoqué encore ‘ Giambattista Vico (philosophe italien, XVII-XVIII s.) et son jugement de ‘barbarie intellectuelle’ ; la rigueur grammaticale dans l’écriture ; comme celle de ‘Un Café pour Socrate’ dû à Marc Sautet et critiqué l’abus de l’art provocateur comme ‘le Pissoir’ de Duchamps ou la ‘Merde en Conserve’ de Piero Manzoni, (52.000 dollars pièce /80.000 aux enchères) ; tout le monde regrette le temps d’avant ; l’Histoire se répète même si ‘à l’ouest il n’y a rien de nouveau’ ; quoi d’autre, à la place ? à part des ‘SMS’ et des ‘ Emails’ ? ». On a rappelé encore l’œuvre d’Edgar Morin ‘Tout ce qui ne se régénère pas, dégénère’, ainsi que Freud, Nietzsche, Aristote, l’Abbé Pierre et Georges Brassens, ‘Gare aux Gorilles…’ ».
Finalement nous avons écouté la ‘Rapsodie’ de Gilles, et regagné nos Pénates, fiers du devoir accompli.
- « Ô sage gourou, dis-moi qu’est-ce que la décadence ? »
- La décadence, c’est de répéter toujours la même chose…
- Quoi ? Répéter toujours la même chose ? J’ai parcouru tout ce chemin jusqu’à toi, pour que tu me dises que la décadence est de répéter toujours la même chose ?
- Alors, c’est que la décadence n’est pas de répéter toujours la même chose !
Carlos
ROCA Gilles says:
Sommes’- nous’ en décadence ?, Raphaël Prudencio, Aux Phares,
cyclique … récurrente … décadence’ infernale’,
en crise … Le déclin, de civilisation, dans Le temps, dans L’Histoire … « corruption morale’ »,
Affaiblie, ou, À L’Agonie, L’évolution, inéluctable … réalité, bout de course’, essoufflement, Affaissement, sans réaction, Limites … d’un monde, fini,
À bout de ressources, À bout de souffle … d’invention, de mutation, de renouvellement,
de rebondissement, de modèle … de paradigme’, une’ illusion, ou, une’ énigme … de projet,
humain, de monde … de mode … de Vie,
d’humanité, « déchirant’ et comblant, chemin … » d’humanité,
de L’Ancien, qui se meurt, Au Nouveau, qui doit naître’, énergie créatrice … de métamorphose,
propre … révolution, À relancer, re-naître’, où L’âme’- agit … sur L’énergie … molle … morose’,
où se repose … Le spirituel, de L’être’, en temps de perte … de repères … de Valeurs’,
et d’idéaux’, et d’idéologies, de L’heure’, Au profit de notre … propre … mise’ en Valeur …
de L’individualisme … propre … moteur, en miroir … en réflexion, notre … pesanteur,
pesant constat … de nos Limites … dans La glace’,
un manque … de spiritualité … de grâce …
de conscience … que nous sommes … créateurs,
déconstruction, reconstruction,
de « dégénération » … en régénération,
et, de sommeil en Veille’, en réveil, en’ éveil, sommes’- nous’ en décadence ?,
sommes – nous « sur Le Titanic », en déca-danse …
sur un Volcan,
un tsunami, de « délinquants » ?,
Gilles Roca,
Cas-fée-Philo des Nés-nus-Phares, 10’- 2 – 2013’, en ces-jours de Pluviôse,
sommes’- nous’, ici, dans’ une décadence … phare’ ?,
une civilisation, qui se meurt, en cendres ?, sous Lesquelles … couveraient de Vivantes … braises ?, une … chance’ À saisir, et, direction À …prendre’ ?, en débattant’, en résistant, combattant, ose !,
G R,
ce jour, Au Nouvel An Chinois …
ma foi !
11th février 2013 at 10 h 16 min
Elke says:
La décadence: dommage de ne pas avoir pu assister à ce sujet deux jours avant l’aboutissement d’un projet de loi qui a contribué certainement à l’émergence de ce sujet. Si je consulte Wikipéda au sujet de la cadence, le lien y est fait entre la « décadence » et la chute de l’empire romain. Je cite: » La crise économique qui avait frappé Rome, et le discrédit de ses lois qui, bien acceptées au départ parce qu’elles apportaient la paix romaine, furent contestées et combattues dès lors qu’elles ne visaient plus qu’à drainer le maximum de ressources sur une Rome devenue oisive, sans fournir de réel service aux populations en contrepartie …. » Le sujet de la décadence parle de notre capacité de créer des lois justes, nécessaires et utiles pour le collectif. Qu’en est de cette capacité dans notre pays? Parfois, un mouvement de dépit peut s’emparer de nous. J’espère que la qualité des débats concernant la séparation bancaire pourra montrer notre capacité de nous élever, de nous dégager collectivement de la tyrannie de l’argent. Mais qui sait: le vote a peut-être déjà eu lieu. Un petit coup de pousse financier peut aider à réfléchir…..
11th février 2013 at 10 h 44 min
Zub says:
En décadence….sur certains plans….pour les passionnés d’histoire, de contes et de légendes….assurément….surtout parce que le degré zéro ne laissait jamais aucunes traces dans les livres : prenez l’eau au robinet : elle n’existait quasiment pas au moyen âge, ni au grand siècle….et à la belle époque ne montait-elle pas encore partout, chez tout le monde : pour le passionné du moyen-âge, c’est un peu comme si l’eau courante n’existait pas, même en 2015….et qu’on pouvait donc fort bien s’en passer puisque les hommes de 1482 s’en passaient bien !?!
Les modernistes divaguaient pareillement : eux étaient capables de dé-compter aux parisiens leurs dépenses de chauffage de mai-juin-juillet 2013 en super-points de richesse !!!
Petite précision, au moyen-âge, ce n’est pas de l’eau qui coulait des robinets : c’était du vin !
11th février 2013 at 18 h 07 min