Débat du 24 Février 2013: « A quelles conditions une punition est-elle légitime », animé par Georges Sefinal

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Posted on 25th février 2013 by Carlos in Uncategorized

C’est étonnant, que les piques vénéneuses viennent de la part de l’esprit racorni qui m’a invité, il y a douze ans, à faire ce que je fais, publiant, tant que possible, un compte rendu du débat du jour, et je remercie Elke pour avoir pris ma défense. Peut importe. Malgré les aboiements la caravane passe ; je persiste, tant que quelqu’un d’autre ne prend la relève car, je le répète, j’estime qu’un compte-rendu des débats est nécessaire, en tant que document de base, pour entamer ensuite une réflexion opératoire. Voilà, c’est dit. 

Cette semaine, une fois que l’on s’est payé la lourde afféterie parisienne qu’est la Soirée des Césars lors de sa 38ème édition, malgré un froid de canard qui figeait les parisiens, le Rassemblement planétaire ‘sauvons la mer’ s’est mis en route pour essayer de faire barrage aux « marées noires » et protéger les écosystèmes qui en font cas, le monde des Politiquement Mécontents s’exprima bruyamment aussi, à telle enseigne que, devant l’usine Renault de Billancourt, un Hommage fut rendu à l’occasion, à Pierre Overnay, ouvrier maoïste abattu par un vigile (Tramoni), tandis qu’un certain Djamel Char s’immolait devant Pôle Emploi, et qu’Issawi, 34 ans, entamait son 210 jour de grève de la faim dans geôles israéliennes, dénonçant par là les conditions de sa détention. A Paris, une manifestation eu lieu devant le siège du PS à propos du droit grève des sans-papiers, et le collectif ‘Santé et médecine’ harcela le Ministère lui rappelant son programme. C’est ainsi que, puisque même le Coupable a droit à un juge, comme le Malade au médecin (Hegel), le 24 février 2013, nous nous sommes demandés au Café des Phares®, « A quelles conditions une punition est-elle légitime ? », débat que Georges Sefinal acceptait d’animer.

Alors que l’Exemplarité sert de Légitimité, comme on a pu le vivre, au cours de la Grande Guerre, lors des odieuses exécutions arbitraires d’une dizaine de soldats, choisis au hasard dans les rangs, chaque fois que l’Unité ne sortait pas de la tranchée, alors que l’ordre « A l’attaque » était donnée, va établir une liste des modalités d’expiation. 

Je suppose que, naturellement, exclue était d’emblée la Vengeance, qui se distingue de la Punition en ce que celle-ci est une réparation ou expiation obtenue par un vrai acte de repentir à l’endroit de la partie lésée, ce qui n’est pas le cas de Vengeance ou la Loi du Talion, « oeil pour oeil, dent pour dent ». De surcroît, la Vengeance n’est pas habitée par la forme du Droit, mais par celle de l’Arbitraire et prend ainsi la forme d’une nouvelle offense, ce qui  nourrit le cycle de la violence, car dans la revanche vindicative l’aveuglement de la passion joue un rôle qui trouble le droit commun, menant à l’inacceptable « Loi du Plus Fort », au détriment d’une légitime présomption d’innocence.

Quelle alternative ? Comment réparer les tords ?

C’est à cette réponse qui s’attela les participants au débat.

On a alors évoqué les façons juridiques d’échapper au châtiment, ou le retarder, nommément grâce à des les cautions, aux contextes, et aux aléas de l’Histoire, ainsi que l’indispensable légitimité et légalité, des champs extrêmement vastes, aussi bien en ce qui concerne l’Etat que les Entreprises, une stricte surveillance étant requise dans ce domaine, un domaine exploré par Michel Foucault dans « Surveiller et Punir », (où sont décrits les atroces souffrances de Damien écartèlement de Daminens pour avoir attenté à la vie du Roi ; le Droit n’étant pas la même chose que la Justice, même si Prison et Psychiatrie se trouvent liés par les faits, on conclue que, la punition mettant un point d’arrêt par rapport à la transgresion, le criminel a le droit d’être puni, tout ça dépendant de la légitimité. « Va faire comprendre à un enfant ce que c’est que ça ! », demanda quelqu’un, et un autre ajouta que « transgression et transcendance se confondent » « mais n’ont rien à voir « avec faire souffrir ».

Enfin, j’abrège, parce que j’ai déjà assez soûlé pas mal de monde, alors que l’heure était à la poésie, de Gilles.

 

-Voilà, Monsieur, la dernière cigarette du condamné. 

-Mettez-la, là où je pense.

Carlos