« La Révolution »
Depuis quelques jours, sur le devant des kiosques la couverture du n° 46 de « Philosophie Magazine » titrait, en bas d’un gars bâillonné par une couronne renversée qui lui descendait jusqu’au cou : « Le peuple a-t-il perdu le pouvoir ? » Ailleurs, en Tunisie, les trompettes jaunes du jasmin d’Hiver annonçaient les premiers frémissements de la nature qui y ont allumé le feu d’enfer déclenché par l’immolation dans les flammes de Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid et tout le monde s’en empara, pour que l’action ne devienne pas une illusion. C’est ainsi que le 23 Janvier, au Café des Phares, afin d’introduire un peu de doute dans les apparences, nous avons voulu en causer aussi et l’animateur, Gunter Gohran, a choisi pour le faire, « La Révolution », un sujet qui dépassait des autres proposés, « malgré le désenchantement pour cet idéal », comme il a été dit, en raison « des incertitudes qui y sont liées », et nonobstant « la réussite de Gandhi ou de la chute du mur de Berlin », auxquelles, « sans oublier 1789 » ou « les dérives à la Pol Pot », s’ajouteraient « Mai 68 » et la non négligeable « la libération de toxines », des faits singuliers « qui ne tombent pas du ciel ».
Quelqu’un a évoqué alors « les Hommes poétiques et les dialogues en ligne plutôt qu’en cercle » et on est revenu sur « Philosophie Magazine » et sa problématique. « Y aurait-il péril en la démocratie ? » s’y demande l’éditorialiste, annonçant qu’un « français sur deux en est convaincu, les élites ayant confisqué au Peuple les manettes du Pouvoir ». Et pour cause. Dans l’Espace Public, où le Législateur élu délibère en vue de l’Intérêt Général (le Politique), la sauvegarde de l’intégrité de chacun est toujours menacée par les Intérêts Privés (le non-Politique), compromettant sans cesse la Chose Commune, ce qui transforme la Démocratie en un vain rêve pour ne pas dire une absurde construction de marionnettes de papier format A4 « qui vont prédire la pluie ou bien le beau temps, grâce au petit clown qui me fait rire », comme chante Christophe, dans le registre chansonnette, puisque le Peuple se défait de sa voix pliée et repliée, avant de l’enfouir pour cinq ans dans une urne, lors du Sacre Electoral.
Plus sérieusement, Pierre Rosanvallon s’exprime à ce sujet dans « Les métamorphoses de la Légitimité démocratique », où il est question de la privatisation du pouvoir, arbitré par les groupes de pression financière au moyen d’objets constitutionnels mal identifiés qui s’y ajoutent, nommément un quatrième pouvoir (la police), puis un cinquième (sans tête ou statut organisé), autant d’agences de régulation à l’américaine, qui ne rentrent dans aucune catégorie du Pouvoir Trinitaire (Législatif, Exécutif, Judiciaire), l’arrogance libérale d’une main invisible tombant à point nommé au cœur du Bien Commun pour en faire bénéficier le Particulier au mépris de l’Intérêt Général, tradition de la mise en ordre de l’inconnu selon les instincts de l’ordre tribal, sans ébranler le modèle dé-mo-cra-tique, l’égalité imaginaire d’un lieu vide de sens où l’essentiel est de, en accord avec l’opinion publique, éviter la question de fond : « d’où vient la défiance du peuple vis-à-vis de l’Etat ?», l’Impartialité étant d’accepter tous les points de vue concevables, même les plus démagogiques, une pensée élargie qui n’a qu’à attendre les cracks boursiers pour feindre refréner les craques du capital. Bref : ce sont les rapports entre les Hommes qui sont à reprendre si ce n’est pas déjà trop tard.
Ainsi donc, La Révolution, conséquence de l’antagonisme des volontés dans l’espace politique, l’endroit où s’affrontent les passions exacerbées par les différences sociales dès qu’il est corrompu par les intérêts particuliers, est bien quelque chose de plus qu’une tâche ponctuelle. C’est une réalité constante et impérieuse, ou mieux, une vertu qui, une fois abandonnée, sonne, à terme, le glas de toute recherche de dignité.
Carlos Gravito
Nadia salah says:
La révolution : conscience, éthique et politique
Dans une vraie démocratie, il ne faut jamais perdre de vue le contrat social et pour se faire, je suggère qu’on puisse se doter d’un institut international de « veille de la démocratie ». Le conseil constitutionnel n’y suffit plus. Il a rendu son tablier et les convives sont affamés.
La révolution se doit d’être permanente avec pour champ de bataille celui des idées .
Qu’observe-t-on dans la vieille europe? Des politiques d’un ancien monde qui accouchent d’une souris qu’ils nomment « projet politique » avec pour seul horizon ‘le refuge identitaire et ceci est d’autant plus inquiétant que nous sommes dans un monde en proie à un véritable tsunami économique et géopolitique.
La révolution est à nos portes mais nous refusons de la voir parce qu’elle suppose une remise en question fondamentale de nos valeurs, de nos modèles de développement mais aussi la perte d’un certain nombre de privilèges que se sont occtroyés quelques minorités.
La révolution est ajourd’hui inévitable en raison de la vitesse de transmission des informations, de l’accélération des moyens de communication dans un monde où se creuse les inégalités à tous les niveaux. Les hommes politiques doivent en prendre la mesure sinon on risque d’ assister dans les quelques années à venir, à des conflits généralisés, à une certaine radicalisation faisant réapparaître les vieux démons identitaires mais aussi une résistance farouche à l’oppression qu’elle soit instituée dans un simulacre de démocratie, dans des théocraties ou dans des dictatures. Nécessité fait loi !!!
Depuis presque 20 ans, je considère que « l’exil intérieur » est en soi révolutionnaire et qu’il est possible , d’un point de vue individuel, de faire une vraie révolution sans révolution.
L’affaire est autrement plus délicate d’un point de vue social. Les attentes ne sont pas de même nature et les projets doivent être à la hauteur des espérances collectives
17th janvier 2011 at 16 h 52 min
Nadia salah says:
P.S. : Depuis près de 20 ans, je me sens comme « exilée » ( si je peux me permettre la comparaison ) à la manière de Tocqueville et pour tout dire » je ne vote plus pour aucun de ces guignols »
Après le coup d’Etat de 1851. Tocqueville écrit « l’exil intérieur »
« Voila, Monsieur, quel est notre destin. La force renverse la loi, piétine la liberté de la presse et celle des individus, se moque de la volonté populaire au nom de laquelle le gouvernement prétend agir ; la France arrachée à la famille des nations libres pour être attelée au même joug que les monarchies despotiques du continent :
voila le résultat
du coup d’État. »
(Lettre à Mrs Grote, 8 décembre 1851
17th janvier 2011 at 21 h 26 min
Gunter Gorhan says:
N’y a-t-il pas, chère Nadia, comme presque toujours, deux pièges, deux écueils : celui de la fuite dans l’extériorité qu’on appelle de façon savante l’ »allo-plasticité » et celui de la fuite vers l’intérieur – privilégiée par toi ?- appelée aussi « auto-plasticité ».
La première fuite, celle dans l’activisme politique, était très pratiquée autour de mai 68, lorsque « tout était politique ». Des militants, en retard d’un siècle sur l’évolution des mœurs, se masquaient leur retard « psycho-existentielle » par leur engagement total/totalitaire politique. On voyait des machos indécrottables tenir des discours révolutionnaires les plus radicaux.
Suite à la déception politique causée par la restauration libérale-libertaire (mai 68 récupéré par la pub, le marketing et le management, récupération récupérant d’ailleurs, ce qui donne à réfléchir, pas mal des plus radicaux révolutionnaires), le mouvement s’était inversé et tout devenait psychologique – le salut se trouvant désormais dans notre intériorité ; d’où, je pense, le succès d’une certaine spiritualité inspirée surtout par l’Orient…
Or l’intérieur et l’extérieur, le politique et le psychologique, ou bien se nourrissent mutuellement, grandissent ensemble ou bien, à les regarder de près, végètent finalement ensemble…
C’est l’approche philosophique (au sens le plus large possible), c’est ma conviction, qui peut tenir compte le plus lucidement possible de cette double exigence : transformer le monde et changer la (sa) vie. Tu as raison, il y a deux révolutions, métamorphoses à accomplir : intérieure et extérieure.
Je ne peux trop recommander, à nouveau, le petit livre de Bernard Stiegler « Aimer, s’aimer, nous aimer » (édition Galilée), ce nœud borroméen nouveau, après celui de Lacan (un nœud complexe fait de trois nœuds simples : réel, symbolique, imaginaire) : en défaisant un seul nœud simple, le nœud complexe tout entier se défait – il faudrait faire un dessin…
17th janvier 2011 at 15 h 58 min
ROCA Gilles says:
La révolution, Daniel R, Gunter G,
« Je porte’ toujours, en moi, intacte’, et pure, comme’ Le diamant,
La flamme’ de La révolte »,
Claude Cabanes, L’Humanité, d’Antan,
« Sire … ce n’est pas’ une’ révolte,
c’est’ une’ révolution ! »
« L’homme n’est pas né Libre’, il est né pour se Libérer », Hegel, révolution, Libération,
personnelle’, individuelle’, en peuple … collective’,
un projet sociétal, en …quête … transgressive’,
une … révolution sociale’, Aventure … rupture, de Lisbonne … Tunis’, des’ œillets, du jasmin, Libre … Libératrice … révolution, Voie, Le chemin Vers L’Humain …
du Vieux, L’Ancien, La mort, Au nouveau, créActrice … révolution …
naît …sens’, éclosion, explosion, Aux’ Ailes,
EnVol, Essor, Aux radicales’ … Ailes …
des rêve/olutions, éclatement du cadre … des’ Institutions,
des certitudes … convictions, dans L’À-Venir … La projection,
Libertaire … planétaire … révolution,
de L’éveil, intérieur, La force du chemin,
réveilleur, éveilleur, et, du pire’ Au meilleur, de La Parole’ en’ Acte,
La Passion, Le Passage’, en commun, et en’ Acte,
collectif, Au Partage, humain,
de L’humaine … humanité, métamorphose … transfiguration,
« La fatalité, ou L’humanité »,
La conscientisation, de L’humanisation, sa réalisation,
À L’universelle’, À La fraternelle … convivialité,
humains, « Indignez-Vous ! »,
Stéphane’ Hessel, « Ne Vous résignez jamais ! »,
Gisèle Halimi, « [ Humains ] insurgez-Vous ! »,
Jean Cardonnel, J C,
murs …murs … faites tomber les murs !, c’est’, ici, L’Aventure’, et, de rêve’/olution
en rêve’/ solution, propre … révolution … de civilisation,
c’est La Lutte … mondiale,
« c’est La Lutte’ initiale » !, Gilles Roca,
Nota bene
Révolution Culturelle dans La Chine Populaire – 1966, Mao en poste,
« Rêvo Cul dans La Chine’ Pop’ », France, 1968, pré/post’- gaulliste, G R,
Cas-fée-Philo des nés-nus-Phares, 23 janvier 2011’, en ces-jours de Pluviôse,
La révolution phare’, pourquoi est-ce’ que L’on …s’ fout de ceux qui osent ?, GR
17th janvier 2011 at 11 h 34 min
Nadia salah says:
Très cher Gilles,
Je me décide enfin à te faire concurrence. Ce n’est pas très heureux mais enfin….. Voici mon joyaux, je l’ai intitulé :
Rébolusiooooooonnnne Mio ou mia ( enfin je ne sais plus très bien)
Rouge carmin
Ecrin
Fin de cycle
Révolte de la faim
Jacobins
Fin de règne
Assassins
Espoir enfin
Je sens que ça vient !!! Surtout , défense de te moquer. Amitiés Nadia
17th janvier 2011 at 21 h 23 min
Nadia salah says:
‘ suite et fin)
A une révolution succède une autre révolution. Je vais finir par faire aussi long que toi
Amitiés Nadia
Surhumain
Beau jardin
Tunisiens
Fleurs de jasmin
Humains
Nords africains
Thibétains
Egyptiens
Algériens…
Encore Rien
Pour demain
Sonne le tocsin !!!!
17th janvier 2011 at 10 h 29 min
Nadia says:
(suite et fin)
A une révolution succède une autre révolution
Je vais finir par faire aussi long que toi. Amitiés Nadia
Surhumains
Beaux jardins
Fleurs de jasmin
Tunisiens
Nord africains
Humains
Thibétains
Egyptiens
Algériens…..
Encore Rien
Pour demain
Sonne le tocsin !!!
17th janvier 2011 at 12 h 08 min