Débat du 23 octobre 2011 : « L’erreur est-elle un déclic à la créativité ?», animé par Irène Herpe-Litvin.

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Posted on 20th octobre 2011 by Cremilde in Comptes-Rendus

Après une semaine fertile en sensationnels événements que seul le danger d’un triple AAA pesant sur les finances nationales paraissait assombrir, toute une série de faits exceptionnels se sont révélés de nature à produire de fortes émotions auprès d’un public las et désabusé, allant du choix de Monsieur Hollande comme candidat socialiste aux prochaines présidentielles, à la naissance d’une petite Giulia B-S qui a rejoint sept milliards d’Hommes dont mil vingt sept sont à libérer des geôles israéliennes en échange du caporal Gilad Shalit, tandis que le colonel Mouammar Kadhafi était envoyé sur les roses par un drone qui lui a perforé le front dans un égout, le 23 octobre, jour de la finale du Championnat du Monde de Rugby (en Australie), notre traditionnel débat au Café des Phares® a été déplacé, en raison de cela, vers le Café Oscar, non loin du premier, et c’est en ce lieu qu’Irène Herpe-Litvin, debout derrière une sorte de pupitre, habillée d’un cardigan d’une certaine couleur qui lui allait rien que pour elle et le visage lumineux encadré par des cheveux blonds assemblés dans une tresse sur la nuque, se réjouissait d’animer, aussi placide que souveraine, le sujet « L’erreur est-elle un déclic à la créativité ? » Ainsi, le sourire aux lèvres, elle a dès lors laissé valser judicieusement la parole.
Pour ma part, afin d’être fidèle à moi-même, j’avais opté pour regarder d’abord le match entre la France et la Nouvelle Zélande …vous savez, celle du fameux et impressionnant Haka, une sublime chorégraphie, au sens philosophique du terme, propre aux tribus Maories.
Mais, comme il y a Philosophie et Philosophie, (je me suis même fait gronder de l’avoir ignoré), admettons que c’est l’éther doctrinal en circulation soit dans la première, soit dans la deuxième, le facteur dominant de la jouissance de l’âme. Voilà pourquoi je suis resté devant la Télé me disant qu’« il valait mieux ça que faire le zouave au pont d’Alma !!!». Puis, le coup de sifflet de l’arbitre a mis un terme à la partie, laissant l’avantage à la Nouvelle Zélande, et la France est devenue, de ce fait, la glorieuse vice championne du monde de la modalité. C’est alors que j’ai rejoint le lieux du débat pour assister à ce que je suppute avoir été l’exaltante heure de « l’Erreur inventive », un mouvement cérébral d’un niveau accessible donc au modeste quotient intellectuel qu’est le mien.
Les participants me semblaient pourtant légitimement partagés vis-à-vis de l’ingénieux culte de l’errance, les uns admettant le poids positif du hasard, d’autres en raison de l’égarement psychique qui se produit lorsque l’on se met le doigt dans l’œil. Et pour cause, la formule « l’erreur est humaine mais y persévérer, c’est diabolique » a été consacrée par Tite-Live, Cicéron, Sénèque et Augustin, du fait que la grosse bourde tient à considérer vrai ce qui est faux et inversement, attitude qui nous mène aisément à nous payer des pitoyables boulettes. Qu’est-ce qui s’en suit ? Erreur, ou Horreur ? Créativité ou Meurtres en commun ?
En tous cas, la brillante et joyeuse fête consacrée aux idées, splendides et judicieuses, comme si elles étaient inspirées par le Génie doré qui fait le malin en haut de l’imposante colonne de Juillet dressée fière au milieu de l’accueillante place de la Bastille, prit fin trente minutes après, avec la conviction que tout est bien qui finit plus ou moins bien. « On a / gagné ! »
Ça va, comme ça ? Assez objectif, optimiste, démago et flagorneur, pour une fois, mon P/V ?

Carlos

P.S.
Entre nous, je ne suis pas sans savoir que les caresses se font dans le sens du poil mais, considérant l’erreur comme œuvre du « malin », il ne me parait pas certain qu’elle soit à même de, d’une manière ou d’une autre, faire avancer le schmilblick. L’oubli, oui. Il ne faudrait donc pas « prendre nos vessies pour des lanternes ».
CG

Débat du 16 octobre 2011: « S’adapter est-ce une forme de lâcheté ou d’intelligence? », animé par Gunter Gorhan.

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Posted on 17th octobre 2011 by Carlos in Comptes-Rendus

Alors que le 16 octobre, nous avions à nous conformer à l’idée que notre planète risquait un ébranlement capable de causer l’inversion de son champ magnétique, provoqué à la vitesse de 86.000 km/h par une gigantesque comète nommée Elenin (une « naine brune » qui, toute naine qu’elle soit, a une taille cinq fois plus grande que Jupiter), le peuple de gauche prenait paisiblement le chemin des urnes afin de départager les deux derniers candidats aux primaires socialistes en vue d’assumer la présidence de la France en 2012.

Au Café Philo des Phares®, s’ajustant aux circonstances, dès dix heures trente, les habitués du lieux s’installaient le mieux qu’ils pouvaient, plaçant naturellement les pieds sous la table et posant les coudes sur sa surface afin de prendre un café, tandis que pour cela, d’autres allaient le faire sur le zinc debout contre le comptoir, ainsi que l’on fait dans les Cafés du Commerce, où (oh saints philosophes) ne s’échangent que des paroles pour rien, et pour cause, elles ne parlent pas entre elles. Tous se préparaient, au moyen d’un micro, à faire l’analyse d’un sujet philosophique, choisi le jour même et qui, animé par Gunter Gorhan, se résumait à la question : « S’adapter est-ce une forme de lâcheté ou d’intelligence ?»

Une fois informés dès le début du débat que, d’après Krishnamurti, « Ce n’est pas un signe de bonne santé que d’être bien adapté à une société profondément malade », l’interrogation a donné lieu à une ennuyante suite de lieux-communs, définitions ad hoc assez ringardes, rappels à l’Histoire, sous-information livrée par les médias, et à d’exemples déliés les uns des autres, parce que trouvés à la hâte ou répondant au goût du jour, dicté par l’opinion. Or, de toute évidence, la problématique concernait l’origine des espèces, au cours de laquelle se succédèrent des modifications pratiquées par l’évolution du monde, à partir d’une vie unique. En somme, tous les organismes seraient issus d’un seul principe dont les descendants accumuleraient des modifications ou adaptations qui les rendaient aptes à vivre dans leur environnement respectif. Au cours de leur existence, ces êtres auraient formé dès lors une pelote d’embranchements à partir d’un centre que la conception de Darwin désigne par les branchies d’un poisson devenues les trompes auditives chez l’Homme, développées en conformité avec les circonstances, un accord sans cesse mis en question bien qu’en vain, dès que l’adaptation, dans la plupart des cas, ne dépend pas de la volonté ou de l’état sanitaire des êtres, bon ou mauvais, mais de modifications par lesquelles un organe se met peu à peu en harmonie avec de nouvelles conditions d’existence qui conviendraient mieux à leur structure, comme l’explique clairement Lamarck ; où va-t-on chercher la lâcheté là-dedans ? Nécessaire et suffisante, l’adaptation d’un corps, à un milieu donné, lui est forcément antérieure, raison pour laquelle c’est contournant les obstacles que le fleuve gagne la mer, une pré-aptitude, semblable à celle qui, dans le domaine social, provient au respect étroit de la norme et des traditions,

De « aptare », (attacher), c’est-à-dire, ajuster une chose à une autre la modifiant de manière à ce qu’elle réponde à des conditions nouvelles ou à une autre destination, s’adapter revient à se mettre en harmonie avec une autre entité, en particulier le milieu, soit physique soit humain et qui au bout du compte est ce que l’on appelle prosaïquement intelligence.

De son côté, n’ayant pas d’autre guide d’action que le plaisir et la douleur, l’Homme en fait des indices du bon et du mauvais. A partir de là, qualifier de lâcheté le fait de s’adapter, c’est projeter sur les autres, en bon salaud (cf. Sartre), les évidences que l’on refuse, alors que l’adaptation rend chacun de nous responsable de tous. Toutefois, c’est bien connu : la fuite en arrière est une manière de se réfugier dans une irrationalité qui juge sa seule existence comme allant de soi.

A ceux qui mettaient en cause la fidélité au modèle, du portrait assez exquis de Gertrud Stein, Picasso répondait : « Vous verrez qu’il va finir un jour par lui ressembler».

Carlos

Débat du 9 octobre 2011: »Qu’est-ce que l’expérience du corps peut apporter à la philosophie et aux philosophes? », animé par André Stamberger.

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Posted on 11th octobre 2011 by Carlos in Comptes-Rendus

Une fois éteint Steve Jobs, le tant célébré créateur de « Apple », « iPhone » et « iPad », un somptueux feu d’artifice remplaça, au pied du Sacré Cœur, l’averse d’étoiles filantes qui devait déferler sur Paris dans la nuit précédant le 9 Octobre, jour du bricolage, brocantes ou vide-greniers (moment attendu par les chineurs pour se payer une occase dans les Marchés aux Puces ou auprès des particuliers qui se départissent de certaines choses qui les encombreraient) et, alors que les socialistes invitaient les français à prendre le chemin des urnes afin de choisir, parmi six candidats, leur représentant aux élections présidentielles de 2012, du côté du Café des iPhares®, les accros de la prise de tête allaient s’affronter au sujet du jour suggéré par Nadia, parmi douze autres : « Qu’est-ce que l’expérience du corps peut apporter à la philosophie et aux philosophes ? », qu’André Stamberger était chargé de secouer, d’après le compromis  : « tu proposes et j’anime », inspirée du principe « passe-moi le sel, je te passerai le séné ».

C’est prodigieux ! Comment, bon sang, une baudruche qui trimbale essentiellement 80% d’eau, et pas beaucoup de quantités significatives d’autres éléments, serait-elle censée offrir quelque chose d’exceptionnel à l’amie Sophie et à son entourage ? Tout dépend des occasions, certes, mais en général on apporte à celle que l’on estime tout simplement un beau bouquet de fleurs ; sinon, une tarte aux pommes ça le fait aussi.

Pourtant, l’assez pingre problématique paraissait vite se compliquer, parce que l’on ne savait pas « comment se forme la pensée parmi les bébés », et « qu’en raison des nouvelles technologies nous aurions un corps nouveau », quelqu’un ayant finalement lancé à la cantonade : « si je vais chez le médecin, j’ai envie qu’il me prescrive une potion efficace et pas un chapitre de philo ».

Il se trouve que la philosophie n’est pas une science ; sa réflexion se porte sur les êtres, les causes et les finalités. Toutefois, « ce que peut le corps (Spinoza) personne ne l’a jamais déterminé » d’autant plus que l’on ne fait pas corps avec le corps au bénéfice d’autre chose ; il est notre ennemi le plus intime. Nous sommes donc portés à croire qu’il s’agissait dans notre propos, certainement de « chair », l’autre « moi » qui, n’étant ni objet ni sujet, n’est pas notre corps, raison suffisante néanmoins pour faire de nous plutôt des Hommes, en tant qu’espèce, s’entend. Mais, d’une part, comment penser la chair par rapport au temps ? De l’autre, comment penser un espace charnel qui comprendrait la philosophie et les philosophes ?

Dès lors, notre interrogation dominicale ne serait-elle pas plus logique si l’on passait ensemble un bon moment dans ce cadre sympa et pas cher, nous payant des méditations de Descartes et Husserl, du type : « Qu’est-ce que la philosophie et les philosophes peuvent apporter à l’intelligence du corps » ?

Aurions-nous, par un inconcevable « Effet bœuf » au départ, mis la charrue avant les bœufs ?

Bref. La meilleure façon de régler les problèmes étant de commencer par se les poser, c’est au moyen de la « noesis » (faculté de penser) que la philosophie nous aide donc à les élucider, et nullement grâce à notre corps qui, donné à lui-même en tant que chair, ferait obstacle à la compréhension de ce que c’est que la philo. Le corps perçoit certes des étendues, voit les couleurs, entend les sons, respire des odeurs, sent le poids des tourments, la dureté d’une baffe ou la douceur d’un baiser, parce qu’il s’éprouve d’abord lui-même et se sent sentant, en opposition à la chair, continuité de notre condition d’Etre.

Les bornes du corps (sôma) sont en effet constituées par les limites de sa surface, tandis que celles de la chair (sarx) ne se différencient pas entre elles ; notre chair n’est pas le corps, et ne finit que là où une autre commence. N’étant ni objet ni sujet, mais toujours excessive, elle fait partie du monde, jusqu’aux étoiles, et c’est en vain que nous avons, pendant plus de 90 minutes, essayé de renverser le « Cogito » en « Je suis, donc je pense ».

Carlos

Débat du 2 Octobre 2011, au Café des Phares: « La peine de mort », animé par Bruno Magret.

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Posted on 3rd octobre 2011 by Carlos in Comptes-Rendus

Sorti directement d’une Nuit Blanche, le 2 Octobre, (275ème jour de l’année 2011, soit le Duodi Vendémiaire d’après le nouveau calendrier révolutionnaire instauré dès le Quintidi Prairial au Café Philo des Phares®), était dédié aux simples, aux vides greniers et aux sans papiers. Pourtant l’animateur, Bruno Magret, ayant choisi pour sujet de notre débat : « La peine de mort », parce que l’airbag a failli, les forçats des méninges ont dû se pencher sur un thème qui, devenu caduc en France depuis 1981, n’existe plus au sein de la Communauté Européenne, bien qu’il perdure encore par exemple aux USA dans 34/50 des Etats Fédéraux.

Quoi, la peine de mort ? On a affirmé que c’était « une question chaude », c’est-à-dire d’actualité. D’actualité ? Pour qui ? Depuis quand ? Elections en vue ? Certes, il y a encore des guillotines (démontées) à Fresnes, ainsi que dans les caves de l’Assemblée Nationale et du Palais de l’Elysée, néanmoins, en dépit du fait qu’un tel châtiment a été rayé du Nouveau Code Pénal de 1992, au Café des Phares on a senti la nécessité de revenir sur cette « ultima ratio », ce dernier mot à propos de vie ou de mort, sanction suprême que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître et rendait donc l’exercice aussi extravagant qu’un coup d’épée dans l’eau, pour ne pas dire une vaste bêtise. Dès que ça a commencé à déraper avec « le tri entre ceux qui nous sont proches et les étrangers », « ceux qui sont innocents ou ne le sont pas », « les exécutions ciblées (Etatiques) ou médicales (Euthanasie) », l’animateur recentra : « on parle de ‘Peine de Mort’ ! » et, tenace, la question devint : « La peine de mort est-elle justifiable ? »

On se complut alors à reconstruire un monde, précisant la cohérence de cette peine, abolie pourtant dans 96 pays, parce que, « la réflexion venant toujours après les sentiments, la première pulsion est de se venger », et on arriva au « Taoisme, la vie dans la mort et la mort dans la vie », « le criminel étant animé ainsi par quelque chose qui le dépasse », « au cas où il y a un sujet dans le crime ».

Voilà le pot de chambre sur lequel nous nous sommes attardés aux Phares pendant presque deux heures sans que rien ne se produise. Bien qu’il soit constant de se moquer des Cafés du Commerce, après que quelqu’un ait lancé « je ne suis ni pour ni contre, comme beaucoup de gens », nous avons « comparé le prix insignifiant de la peine de mort au coût d’une prison et un internement à vie », et au bout de trois quarts d’heure l’assemblée a commencé à délirer, affirmant que « l’objectif du châtiment est d’infliger la souffrance, tandis que le but réparateur de la guillotine est de l’éviter », puis « nous demandant ce que serait une société sans Justice ». En effet, tendant à structurer une communauté, ce principe moral écarte celui de la Vengeance, condamnée chez les individus mais permise aux Etats, voir le Code d’Hammourabi (qui rationalise la Loi du Talion), un souci de proportion « œil pour œil, dent pour dent », qui évince le bouc émissaire, soit une ‘hubris’ (démesure), compensée par la ‘némésis’ (équité).

Il n’en demeure pas moins que c’est étrange d’organiser un débat sur un thème réglé depuis trente ans et auquel on n’a plus rien à ajouter, sauf si l’on veut prier pour le retour de la Veuve. Ou alors, (hypothèse optimiste) peut-être que toute cette idiotie, inscrite à notre menu du dimanche, avait le but de nous rappeler les souffrances des 13.046 femmes et hommes qui furent à un moment trucidés par le démocratique outil de mort, nommé guillotine.

Le fait est que, dans notre empressement nous avions l’air de frénétiques tricoteuses, au lieu de crier tout simplement, comme les Communards : « A bas la peine de mort ! »  Malgré tous les efforts que les amants de la Louisette ont déployé pour « la justifier dans certains cas », l’idée d’y revenir et en parler sans frissons, répugnait à ceux qui étaient conscients que le thème était nul, nul au sens de son impertinence et donc une perte de temps. Voilà ! Rangez vos couperets, Messieurs Dames, et rentrez à la maison ; il n’y a rien à voir et il n’est pas question de revenir au Rasoir National ou de danser la carmagnole autour du thème débattu.

N.B. : Il ne nous manque plus qu’à proposer pour la semaine prochaine, ce dont me parlait

Madame Michou ce matin : « Ce qu’il nous faudrait, c’est ‘une bonne guerre’ ».

Carlos

Débat du 25 Septembre 2011: « Passion, amour, et autres cas de figure », animé par Jean-Pierre Klein.

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Posted on 26th septembre 2011 by Carlos in Comptes-Rendus

Comment peut-on s’imaginer que l’automne vient d’arriver, lorsque tout évoque galanterie et marivaudage printanier ? Quoiqu’il en soit, c’est pourtant ce qui était promis au programme du Café des Phares-Nouvelle Formule, pour le 25 Octobre ; un débat sur « Amour, Passion et autres cas de figure », des sentiments qui, pour le premier, s’imposent aux Hommes (tous sexes confondus), mais dont ils sont la source pour le second, et qui serait animé par le scientifique Jean Pierre Klein, né le 28.06, 69, comme il a tenu à préciser. Suivez mon regard : 69, 2806… la fameuse chambre du Sofitel, à NY, où DSK . . . Voilà à quel niveau se situe la ceinture de l’orateur.

A part ça, et en conséquence, je dis bien « Café des Phares-Nouvelle Formule », car désormais on ne vient plus aux Phares chercher la Lumière, mais d’autres vibrations de la parole qui changent avec la pluralité des invités et peuvent être un facteur déterminant dans la fréquentation du lieu, devenu Banc d’Essai pour de nouvelles générations d’animateurs destinés à l’exportation, mais dont la formation sera faite au dépens des habitués, devenus « de facto » de simples Cochons d’Inde dans la prise de tête, alors qu’ils veulent être libres et en aucun cas sujets au carcan d’un quelconque caporalisme ou management. Le mépris est une erreur, au sens de méprise et il nous faut exiger un peu plus de dignité pour les amis de Sophie. Pris pour des cons, certes, mais affirmant, haut et fort, ne pas souhaiter avoir un Concierge au Phares.

A part ça, si je m’efforce de rendre compte du débat, j’ai le sentiment d’être un visiteur de prison, tellement l’homme de théâtre, de surcroît, se complut derrière les barreaux de son univers, sans rien d’explosif pour les faire sauter. Alors qu’il y avait tant à dire, sur le côté irraisonné de « Philia », l’amour qui tantôt donne accès à la compréhension de notre vis-à-vis, tantôt y fait obstacle (parce que les âmes ne se mêlent pas), mais qui en tout état de cause se réjouit du contentement de l’autre, l’animateur, obsédé par le trivial, n’a pu accéder à l’essentiel. C’est-à-dire : étant donné que l’Homme n’a pas de choix entre le plaisir et la douleur comme indices du bon et du mauvais, l’amour s’impose-t-il à notre jugement ou est-ce qu’il en résulte? ; excite ou calme-t-il les émotions ? Pour y répondre, Monsieur a tout essayé ; il eut beau se référer à Platon, à Diotime, à la Mythologie, Ulysse, Ariane, Dionysos, Ovide, Dante et Béatrice, rien n’y fit. Côté Freud, Jalousie, Coup de foudre, etc., la même platitude, suivie du constat que la seule issue face au désarroi amoureux se trouve pour d’aucuns dans la pâtisserie ou la drogue, le tout couronné par le concours d’un participant qui dénichait (va savoir pourquoi) une étrange différence entre les approches hébraïque et grecque de la sexualité ; pour les hébreux elle serait symbolisée par le phallus, pour les grecs le tendon (d’Achille) ferait l’affaire ; le tendon ! Vous avez bien lu. Conclusion, ce n’était pas le pied.

Et puis, il y avait encore la Passion à expédier ! La chaleur du « Pathos », veut aussi bien dire « subir » (La Passion du Christ, par exemple), que le goût de quelque chose, la philo entre autres. Bien que liées à un même discours, faisant obstacle l’une à l’autre, passion et raison ne peuvent pas se concilier (quoique au nom de la raison, d’Etat, par exemple, un politicien soit à même de passionner tout un peuple pour son vouloir), mais ont la possibilité de devenir finalement la même face d’une expérience donnée. Cela se produit grâce à « Itos (l’éloquence) ou ethos » (la prétention), qui s’opposent à Pathos, et nous voilà ainsi avec trois précieux instruments de la rhétorique : éthos, pathos, logos, pour tenter de prouver n’importe où, la vérité de ce que l’on affirme, et se concilier ainsi la bienveillance des auditeurs à propos notamment de l’amour et de la passion.

Il reste le cas de figure :

- Mais qu’a dit votre mari, ce matin-là ?

- Il a dit : « Où suis-je, Berthe ? »

- Et c’est juste pour ça que vous êtes rentrée en colère ?

- Non ! Mon nom est Célia !!!

Carlos

Le débat du 18 septembre 2011 : « l’acquisition du langage permet-elle de former sa pensée ? » animé par Gale Prawda.

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Posted on 14th septembre 2011 by Cremilde in Comptes-Rendus

Le débat du 11 septembre 2011 : « l’intériorité est-elle un mythe » ? animé par Eric Zernik.

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Posted on 13th septembre 2011 by Cremilde in Comptes-Rendus

« L’intériorité, est-elle un mythe », fut la question posée ce dimanche, posé par un représentant de la génération post-68 qui était, comme moi, élevé dans l’idée d’un moi profond qu’il fallait trouver au fond de soi et qu’il s’agissait de « réaliser » coûte que coûte. Le bonheur devait se présenter à nous, une fois ce moi profond trouvé. Mais ce moi profond, après trente, quarante ans de recherche, nous sommes peut-être nombreux à nous poser la question : existe-t-il vraiment ? Un nouveau mythe émerge : L’idée de l’homme relationnelle semble se construire actuellement. L’homme serait la somme de toutes les expériences qu’il a pu faire dans l’interactivité avec son environnement, et cette « nouvelle » (qui n’est pas si nouvelle que cela !) a un effet déroutant pour certains. L’important, ce ne serait plus l’intérieur, mais l’extérieur. Nous constatons le lien indissociable entre extérieur et intérieur : sans intérieur, pas de notion d’extérieur. Impossible de se construire sans les apports de l’extérieur. Pour avoir un intérieur, il y a besoin d’un contenant. Le débat serait donc à situer dans le lien entre contenant et contenu. Mais, première surprise, l’intérieur, est-ce bien synonyme de l’intériorité ? Les mots aussi ont une histoire. Si nous avons cru nécessaire de créer ce mot, ce concept, quelle est la réalité qu’il tend de décrire, quelle est sa fonction ?
L’approche, ce dimanche là, était fortement teintée par des références à l’histoire psychanalytique, avec des concepts parfois difficile à saisir pour la population lambda. Pendant un bon moment, nous avons tenté de définir, à saisir ce mot « d’intériorité » pour en faire, petit à petit, un « espace de travail » qui rend possible l’émergence du sujet qui parle en son nom. Puis, une tentative timide de donner une place au mythe. Certains connaissaient sa fonction dans la capacité de penser « humain », sa place dans la pensée (une étape pour rendre la symbolisation possible), mais aussi pour la cohésion sociale. Pour d’autres, il était à ranger dans la catégorie des mensonges invérifiables. Je pense que nous aurions du approfondir l’articulation de l’intériorité et du mythe, mais le temps est ce qu’il est. C’est en fin de séance, que notre spécialiste du mythe a rappelé la proximité du mot « mythe » avec mystère, mysticisme. Et qu’il n’était pas du tout d’accord avec le résultat de notre discussion. L’intériorité ne serait pas un processus de subjectivation, mais …. Mais quoi ? Ce quelque chose de rien, ce qui nous échappe si souvent au café philo ? L’animateur a invité à plusieurs reprises de nous poser la question sur le « pourquoi » de la question. Refusons-nous le mythe ou l’intériorité quand nous posons la question? Si « ça » dérange, pourquoi, et quoi en faire de cette irritation ? Une fois de plus, j’ai quitté l’espace café philo avec plus d’interrogations que de réponses. Etais-je la seule dans ce cas ?

Elke

Le débat du 4 septembre 2011 : « L’ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit « , animé par Bernard Benattar.

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Posted on 30th août 2011 by Gunter in Comptes-Rendus

Le débat du 28 août 2011 :  » Destinée et volonté « , animé par Sabine Miniconi.

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Posted on 22nd août 2011 by Gunter in Comptes-Rendus

Le débat du 21 août 2011 : « Ici et maintenant », animé par Jean-Luc Berlet.

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Posted on 17th août 2011 by Gunter in Comptes-Rendus

A écouter quelques échos immédiats post-débat, le débat de ce dimanche 21 août n’a pas rempli les espoirs de tous les participants. Nous n’avons pas assez parlé de ceci, pas assez parlé de ça…. Impossible d’épuiser un sujet aussi banal que « ici et maintenant », le fameux « hic et nunc » dans un « ici et maintenant » de même pas deux heures. Suspendu entre ce qui n’est plus et ce qui n’est pas encore, cet « ici et maintenant » s’avère particulièrement difficile à saisir. S’en préoccuper, une situation « intenable », s’exclame, désespéré, un participant : Le moment présent ne tient pas ! Heidegger s’en serait déjà inquiété : le moment présent s’évapore en passé dès qu’on le touche. Pourquoi donc en parler? L’analogie du présent avec le point théorique « zero » en mathématique est évoqué. Un point ? Non, cela ne plaît à tout le monde. On propose une tâche. Une tâche ? Pourquoi pas une bulle qui nous enveloppe ? La zone de contact avec l’environnement. Bulle : cela fait bondir. « Se retirer dans sa bulle », c’est se désengager, ne pas rencontrer l’autre. La bulle peut protéger, mais devenir aussi prison, c’est vrai. Mais nous avons une sphère d’influence, un périmètre d’action. « Ici et maintenant », peut-être la « zone » de la rencontre possible, limité par la zone de la rencontre impossible. Trop de distance : pas de rencontre possible. Pas assez de distance : intrusion, confusion. Oui, la rencontre a été souvent évoquée, me semble-t-il. Rencontre, par exemple, des temps différents : Le passé infiltre le présent et en fait partie intégrale. L’imagination envoie des antennes vers le future, oriente notre action. Le future fait donc également partie du présent. Ou’ en pensaient les anciens ? Indissociable de l’école d’Epicure, nous dit-on. Profiter de l’instant présent, l’hédonisme, quoi. Avons-nous parlé beaucoup du plaisir ce dimanche? Non, pas vraiment. Que faire de l’instant présent ? N’est-ce pas l’unique « lieu » d’action ? Curieux juxtapposition, dans cette expression, du lieu et du temps. Déjà : comment définir le temps dont l’expérience varie selon la situation? Le lieu, la localisation : Ici : ni en haut, ni en bas, mais là. Par rapport à quel ailleurs? « Ici et maintenant », un instant infiltré par le passé et parasité par l’avenir. En tant qu’adulte responsable, nous avons l’orgueil de pouvoir anticiper l’effet de nos actions du moment au point de chercher à ne pas faire n’importe quoi. On ne peut plus profiter du moment présent comme les enfants qui le dégustent « vierge » de peur, de responsabilités. Malgré les apparences raisonnables de l’adulte, l’expérience montre que, si l’intention est souvent bonne, l’effet de ses actions est bien moins prévisible. Le futur devenu présent nous réserve donc toujours des surprises… qu’il s’agit de recevoir. Oui, le moment présent interroge notre capacité de recevoir. Le débat philosophique du dimanche ne déroge pas à cette réalité. Recevoir dans le cadre du débat philosophique non seulement le discours attendu mais aussi celui qui irrite, qui s’écarte, qui tire dans l’autre direction que celle qu’on avait envie d’entamer. Recevoir le discours de l’autre et le travailler, l’intégrer dans une toile de sens, une pensée cohérente dans l’ici et maintenant d’un débat philo …
Ce travail n’est pas toujours de tout repos. Nous aimerions profiter, au moins le dimanche, de ses moments sympathiques ou nous ressentons le sentiment agréable qu’on appelle « plaisir » et qui signe, à croire Spinoza, « le chemin d’une moindre perfection vers une perfection plus grande ». Mais l’autre borne du développement humain, c’est le sentiment de frustration. On l’aime moins, c’est vrai. A entendre les commentaires de mécontentement à chaud ce dimanche, je me suis dit : le débat n’a peut-être pas plu, mais il a sûrement fait bouger quelques certitudes!

Elke

Le débat du 14 août 2011 : »Dieu est-il mort ?  » animé par Nadia Guemidi.

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Posted on 9th août 2011 by Gunter in Comptes-Rendus

DIEU EST-IL MORT ?

Débat animé par Nadia Guemidi le 14 Août 2011.

Ce matin, l’animatrice : Nadia Guemidi, a choisi le sujet : « Dieu est-il mort ? ». Malgré les problèmes techniques dus au mauvais fonctionnement des micros, nous avons quand même pu réfléchir (sans micros pendant la quasi-totalité du débat !) aux deux concepts : Dieu et la mort.

On a tout de suite pensé à la phrase de Nietzsche : « Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c’est nous qui l’avons tué ! ».

Cependant, dans la société occidentale, beaucoup de personnes croient en l’existence de Dieu : ce ne serait pas : Dieu meurt, mais Dieu demeure !

On a, de plus, parlé de l’idée de Dieu : serait-ce Dieu qui serait mort ou l’idée de Dieu ?

On a aussi parlé des différentes croyances, notamment du polythéisme et du monothéisme. Nous nous sommes interrogés sur le « type » de Dieu dont on veut parler et le « type » de mort : est-ce une mort physique ? Spirituelle ?

Pendant longtemps, dans l’histoire de France, les rois ont gouverné le pays en instaurant une monarchie de droit divin. Le 14 juillet 1789, c’est la prise de la Bastille. Le 21 janvier 1793, Louis XVI est décapité. Cette décapitation ne symboliserait-elle pas le fait que l’on a aussi décapité Dieu ?

Cela voudrait alors dire que Dieu a existé… D’ailleurs, dans la citation de Nietzsche, il y a un présupposé : Dieu a existé puisque « nous l’avons tué ! ».

Quelques petites touches humoristiques ont été ajoutées au débat, notamment la phrase de Woody Allen : « Dieu est mort, Marx est mort et moi-même, je ne me sens pas très bien ».

Par ailleurs, le questionnement sur Dieu peut être un questionnement sur la volonté de puissance. Mais, de quoi parlons-nous dans ce cas ? Serait-ce de Dieu lui-même ou de l’idée de Dieu ?

Finalement, nous nous sommes mis d’accord sur la nécessité de centrer le débat sur Dieu plutôt que sur l’idée de Dieu.

D’autre part, on a pu évoquer l’idée que Dieu est lié à plusieurs concepts comme la nature, le déterminisme, le hasard et la finalité. Comme ces quatre concepts existent toujours dans notre monde et concernent l’Homme de près ou de loin, on pourrait faire l’hypothèse que Dieu n’est pas mort…

On a aussi parlé de la peur. En effet, la peur nous pousse à réagir et nous plaçons Dieu en rapport avec la peur du moment. Nous ne pouvons pas toujours agir et changer les choses dans notre monde, nous nous servons alors de Dieu : nous l’utilisons comme prétexte… Il s’agirait alors d’un Dieu qui renaît à chaque nouvelle époque, en même temps que l’apparition d’une nouvelle peur.

Il faut quand même rappeler que c’est l’Homme qui a « inventé » Dieu et que l’Homme fait intervenir Dieu lorsque cela l’arrange !

Alors, l’Homme a certainement besoin d’un retour à la rationalité, sans s’en remettre à Dieu pour prendre des décisions. Et, comme Dieu n’est pas définissable, il faut bien que l’Homme combatte ses peurs.

En conclusion, nous avons dit que Dieu sauve l’Homme et que même son idée nous fait plutôt du bien au XXIème siècle. Le XXIème siècle sera-t-il alors spirituel ?

En tout cas, la question de Dieu est toujours un mystère et la question : Dieu est-il mort ? reste ouverte. Même si l’idée de Dieu fait appel à une certaine grandeur, l’Homme n’a toujours pas la perception de Dieu et n’est toujours pas en mesure de le définir.

En tout cas, j’ai trouvé que ce débat était vraiment intéressant, merci beaucoup Nadia !

Nicolas Ségarra.

Le débat du 7 août 2011: « Le réel et la réalité, quelle différence ? », animé par Michel Turrini.

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Posted on 2nd août 2011 by Gunter in Comptes-Rendus