Bienvenue !

Bonjour à vous, qui vous intéressez à la philosophie. Sachez que vous pouvez trouver sur ce site, le compte rendu des débats qui ont lieu au Café des Phares (Paris, Place de la Bastille), chaque dimanche de l’année, et auxquels rien ne vous empêche d’ajouter vos propres commentaires. Par ailleurs, d’autres rubriques sont en mesure de vous aider à vous orienter quant aux activités et autres événements philosophiques de la cité et du monde en général.

Le webmaster.

Débat du 14 Octobre 2012: « Famille je vous aime, famille je vous hais, ou y a-t-il autre chose encore? », animé par Eric Zernik

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Posted on 19th novembre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

On venait de célébrer sur la Butte Montmartre la traditionnelle fête des vendanges, événement qui, comme habituellement, culmine par l’impressionnante prouesse pyrotechnique constituée par le rituel feu d’artifice tiré devant la Basilique du Sacré Coeur, une féerie propre à enchanter d’une sorte de communicative ferveur la grande famille des parisiens, puis, le 14 Octobre, au Café des Phares®, ce fut un sujet ayant trait à la plus petite unité d’un groupe, qui, animé par Eric Zernik, nous a été proposé pour la discussion hebdomadaire : « Famille, je vous aime ; famille je vous haïe, ou y a-t-il autre chose encore? ».

Le mot « famille » apparaît en Europe vers 1600 et il est constant que dans la culture européenne le groupe naturel formé par l’union entre les sexes se fait par le mariage d’un homme et d’une femme [femina-ae ou mulier-eris, en latin, l’épouse se traduisant par uxor, γαμος (gamos), chez les grecs], plus les enfants qui vont éventuellement en naître, ayant comme corollaire la formation d’une maisonnée ou famille, c’est-à-dire, l’ensemble des personnes unies par le sang ou alliance et ayant des intérêts communs, vivant sous le même toit [domus (latin) ; oïkos, (grec)], sans compter la belle-famille, et, en sociologie, la forme d’une telle unité dépend des conditions économiques et croyances religieuses du noyau, le rôle plus important revenant dans les civilisations anciennes à l’autorité de droit du chef de famille sur tout le clan, esclaves inclus, habitant à un même endroit. Il se charge de l’éducation, qui se poursuit à l’école, et de l’entraide, en lien avec l’Etat puisque la famille constitue la plus petite quoique fondamentale cellule du peuple, car elle représente en même temps un conséquent rouage de la vie politique, figurant ainsi une sorte de premier état.

Mais, puisque formée d’oncles, tantes, beaux parents, parâtres et marâtres, l’arbre généalogique de chacun de nous a plus de racines que de branches et a l’air d’une frêle pousse chez le pépiniériste, destinée à être repiquée ou à recevoir des greffes, ça promettait donc un ‘débat des familles’, c’est-à-dire, sans prétentions, et c’est ainsi que l’on a parlé  de « famille verticale, de sang, par alliance et de ‘pacs’ », « de bâtards », « de la complémentarité en maths » (suivez mon regard), « des adoptions ou des groupes informels, tel un éditeur, par exemple », « appartenance choisie ou pas », « parents biologiques ou pas », et on s’est interrogé sur « qui est le père de famille dans un couple homosexuel », « famille économique », « les différents liens non conventionnels », « des conséquences dans tout ça dues à la mort de Dieu », « à l’amour, à la haine », « au calvaire que cela peut représenter », « aux rapports sexuels ». Puis, on s’est demandé « si l’on pouvait sortir de la famille et, si oui, pour aller où ? », « famille de l’amour… peut-être de la haine (Sartre), alors que Camus en parlait avec ‘amour’ », « du fait de s’accoupler au hasard », «  de l’arbre de transmission », « du goût du sport », « de l’anthropologie », « de la ‘mère patrie’ », « de la distinction Hégélienne entre le naturel et le culturel », « un couple qui ne forme pas forcément une famille, si l’on ne se reconnaît pas comme tel », « le fait de sortir du cocon familial », et on a évoqué les couples mono parentaux ». « les situations de souffrance d’un enfant », « le chat de Schrödinger », « les enfants sauvages », « les pères nourriciers »,

Malgré une singulière misogynie chez les grecs, liés à la maisonnée (oikos) où chacun avait une place définie sous l’autorité du chef de famille, les femmes jouaient certes un rôle religieux essentiel autour du mariage, de la maternité, de l’accueil au foyer, mais se trouvaient exclues de la citoyenneté. Pourtant,

Penché sur son express, au comptoir du bistro, un consommateur se tourne vers le gars qui se trouve accoudé à ses côtés pour lui dire :

- Si ce n’était pas la moustache, vous auriez un air de famille avec ma belle mère…

- Baah, s’exclame l’autre, je n’ai pas de moustache…

- Mais elle, elle en a !

Carlos

Débat du 18 novembre 2012: « Bioéthique, un cas clinique de fin de vie », animé par Bruno Lecoris.

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Posted on 18th novembre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

Au cours de la semaine de la solidarité internationale et de la citoyenneté, voilà que l’enfer s’installait à Gaza accélérant diaboliquement le terme des existences humaines, tandis qu’à Paris on trouvait partout des Marchés de Noël, occasion rêvée pour aller lécher les vitrines de fin d’Année ou le grand Salon du Mariage Oriental, qui suscitait de nouvelles créatures, alors qu’au Café des Phares® on se souciait de leur terme, au cours du débat du 18 novembre « Bioéthique, un cas clinique de fin de vie », animé par Bruno Lecoris.

Je ne sais pas s’il y a un point d’interrogation, il se trouve en tous cas que la veille on fêtait l’arrivée du Beaujolais Nouveau, à laquelle habituellement je sacrifie en compagnie de vieux amis soixante-huitars, membres honoraires de l’Internationale Situationniste, et je ne me trouvais pas ce dimanche, en mesure de faire face à la bioéthique, ni aux cas cliniques et encore moins à la fin de vie, c’est-à-dire, l’effacement complet de nos idéaux, l’achèvement de ce qu’il s’agissait de dépasser, le point mort du passé, la disparition du centre, le flétrissement de toutes les salades.

Si je lance ce compte-rendu, c’est tout simplement afin de donner à ceux qui ont assisté au débat, l’occasion de s’en exprimer dans la rubrique « commentaires » et satisfaire ainsi le désir reconnu du dialogue, l’errance de la pensée, le refus de la lourdeur, l’effacement du négatif.

Ceci dit, puis je m’efface, il semblerait que, prêté par les médecins avant d’exercer, le Serment d’Hippocrate constitue le principe de base de leurs devoirs professionnels et respect de la vie, bioéthique pour les intimes. Ne suffirait-il plus, le Serment, à définir les responsabilités du docteur ?  Nous faudrait-il une autre réflexion sur la morale des Hommes confrontés au vivant, un second procédé donc, un savoir de plus ou une nouvelle méthode, bref, une « déontologie », concept créé dès 1960, destinée à déterminer leurs responsabilités et contenir leurs excès, comme la vente d’organes éventuellement ?

Un individu trouve un vieil ami dans la rue.

-Tiens, te voilà. On m’avait dit que tu étais mort.

- Tu vois, je suis bien vivant.

- Mais, je crois plus volontiers celui qui me l’a dit.

Carlos

Bioéthique de la fin de vie.

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Posted on 18th novembre 2012 by Carlos in Uncategorized

Au cours de la semaine de la solidarité internationale et de la citoyenneté, voilà que l’enfer s’installait à Gaza accélérant diaboliquement le terme des existences humaines, tandis qu’à Paris on trouvait partout des Marchés de Noël, occasion rêvée pour aller lécher les vitrines de fin d’Année ou le grand Salon du Mariage Oriental, qui suscitait de nouvelles créatures, alors qu’au Café des Phares® on se souciait de leur terme, au cours du débat du 18 novembre « Bioéthique, un cas clinique de fin de vie », animé par Bruno Lecoris.

Je ne sais pas s’il y a un point d’interrogation, il se trouve en tous cas que la veille on fêtait l’arrivée du Beaujolais Nouveau, à laquelle habituellement je sacrifie en compagnie de vieux amis soixante-huitars, membres honoraires de l’Internationale Situationniste, et je ne me trouvais pas ce dimanche, en mesure de faire face à la bioéthique, ni aux cas cliniques et encore moins à la fin de vie, c’est-à-dire, l’effacement complet de nos idéaux, l’achèvement de ce qu’il s’agissait de dépasser, le point mort du passé, la disparition du centre, le flétrissement de toutes les salades.

Si je lance ce compte-rendu, c’est tout simplement afin de donner à ceux qui ont assisté au débat, l’occasion de s’en exprimer dans la rubrique « commentaires » et satisfaire ainsi le désir reconnu du dialogue, l’errance de la pensée, le refus de la lourdeur, l’effacement du négatif.

Ceci dit, puis je m’efface, il semblerait que, prêté par les médecins avant d’exercer, le Serment d’Hippocrate constituerait le principe de base de leur déontologie et respect de la vie, bioéthique pour les intimes. Ne suffirait-il plus, le Serment, à définir les responsabilités du docteur et nous faudrait-il une nouvelle réflexion sur la morale des Hommes confrontés au vivant, une bioéthique donc, un savoir de plus ou une nouvelle méthodologie, bref, une déontologie, créée en 1960, destinée à déterminer leurs responsabilités et contenir leurs excès, comme la vente d’organes éventuellement ?

Un individu trouve un vieil ami dans la rue.

-Tiens, te voilà. On m’avait dit que tu étais mort.

- Tu vois, je suis bien vivant.

- Mais, je crois plus volontiers celui qui me l’a dit.

Carlos

Débat du 11 Nov. 2012: « Passer à côté du présent… », animé par Nadia Guemidi

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Posted on 12th novembre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

Peut-être parce que le problématique « Mariage gay » et autres bisbilles homoparentales a l’allure d’usine à gaz dans le paysage politique et logique français, les billets Euro changent de tête, et c’est sans doute en raison du retour inéluctable d’Obama à la Maison Blanche que l’on assiste partout au déferlement du « Gangnam style », la danse lancée par PSY, un chanteur sud coréen qui, se déhanchant comme un cavalier sur sa monture fait le tour du monde avec cette trouvaille et bénéficie d’un impact plus grand sur la toile que le hisser des voiles au Sables d’Olonne sur les immenses Yachts du septième Vendée Globe dont le propos est de faire la même chose. C’est dans cette vertigineuse logique de sacs et de cordes que, le jour de la Patrie, sous l’animation de Nadia Guemidi, a eu lieu au Café des Phares® le Débat du 11 Novembre, « Passer à côté du présent, n’est-ce pas passer à côté de sa vie ? »

Le « n’est-ce pas » semblait correspondre à une évidence, alors qu’il fallait déjà savoir à côté de quoi l’on passait, c’est-à-dire, qu’est-ce que ce présent que l’on effleure de façon si indifférente bien que cela nous éloigne de la survie, et comment peut-on frôler à peine sa vie, qui, en général a une durée assez conséquente, en somme, mais qui, facétieuse, peut nous jouer des tours, voire être pénible ou même douloureuse, au point de nous croiser d’une façon cavalière évitant même de nous dire bonjour ?  Et puis, qu’est-ce qu’une vie, au bout du compte, et de préférence une vie bonne ?

Allons-y pour le présent. Autant se pencher sur la mort subite d’un nourrisson, dont le présent fonda tout son destin, et l’on fera d’une pierre deux coups (passer à côté du présent et de la vie). Mais, essayons d’être sérieux et commençons par le commencement : Qu’est-ce que le présent ? Un moment entre le passé et le futur, OK, mais, quelle est sa durée ? Quelle est sa signification dans l’existence ? Visiblement, le problème dépassait nos compétences car, s’agissant d’un instant fugitif, d’une persistance pratiquement quasi nulle que l’on estime à trois secondes, le présent n’a pas d’« à côtés » ; il EST, tout le temps. Le présent c’est le moment fugace où l’on pense, on agit, on demande le micro, et, si l’on commence à 12,30 dans un café Philo, pour finir une heure trois quarts après, à condition de ne pas chômer, on a à peu près 2.100 instants. Sacrifiant le passé à la fatalité du futur, le présent a l’épaisseur d’un trou noir, alors qu’une vie, c’est la vie et elle nous colle à la peau ; ce n’est pas un fantôme, une chimère ou un train qui passe. Combien de temps dure-t-elle ? Va savoir… L’espérance théorique de se tenir dans sa carcasse semble aller jusqu’à 120 ans, parfois quelques-uns les dépassent mais, on a beau regarder les lignes de la main, consulter des sorcières ou des voyantes, mystère et boule de gomme : une vie c’est une vie ; elle fut, elle est, puis un jour ne le sera point. Pas de chichi. « … hey honey, take a walk on the wild side… », (Loo Reed, 2009).

Quoiqu’il en soit, l’excessive question a donné lieu à beaucoup de commentaires, allant de « l’analyse des événements, d’Ives Cusset », au « poème de Pierre Ronsard, ‘Mignonne, allons voir si la rose… », en passant par « ‘la présence’, attitude bouddhiste devant la vie », « la perception sensuelle de son corps », « Pierre Dac et son ‘Tout du côté d’ailleurs’ », « le doute sur ‘l’être-là’ », « le lien qui va d’un ‘maintenant’ à un autre », « le bien fait de vivre sa vie », « le doute sur le ‘passer à côté’ », « la présence permettant à l’enfant de ne pas être dans le doute », puis nous sommes passés au « temps poétique, prosaïque, modernité et post-modernité », « au ‘je’ et au ‘nous’ que l’on y trouve, liés à l’actuelle disette grecque », « le présent étant le temps de l’action (bonne ou mauvaise) », « alors qu’il ne va pas vite » et « qu’une vie non analysée ne vaut pas la peine d’être vécue », « que rien ne nous est acquis, à part la mort », « regrets et remords », « écart entre le ‘dire’ et le ‘faire’ », « ‘Pour qui sonne le glas’, d’Hemingway », « différence entre ‘vie’ et ‘existence’ », « faire en sorte que le futur soit agréable », nuancé par « jouir c’est une chose, vivre c’est une autre », et la remarque que « Bergson hantais le sujet et que l’on tournait autour d’un faux problème », tandis que d’autres pensaient que « c’était le sujet par excellence, la vraie vie étant le fait d’apprendre à grandir, un lieu autre que la jouissance de l’enfant qui tète », « que l’on doit vivre dans le présent », qu’il « est légitime de se demander ‘qu’est-ce qu’une vraie vie », ou « de se dire que la mort n’est pas en soi », allant « des regrets et des remords au complexe d’Œdipe (jamais Jocaste) ; mère présente ou mère puissante ? ». On évoqué la perplexité de Sartre dans ‘La Nausée’ devant la racine d’un marronnier au Havre, puis Cyrano (ou l’amour impossible ) et Neruda (qui avoue avoir vécu), puis, enfin, quelqu’un s’est dit « ravi d’avoir découvert le ‘Café Philo’ » et, pour terminer, Gilles nous fit part de ce que le débat l’avait inspiré :

«Présent, passé, …/saisissable cadeau de chaque instant…/ Sensation, direction/ Objet, trajet…/ Etre, construction…/ Présence humanisante…/ Présent, je t’embrasse… 

Mais,  finalement, j’y pense.  Qu’est-ce que cette schizophrénie où le présent prend les dimensions d’une vie ? Somme toute, une telle perplexité existentielle qui nous a happé le long du débat, ne serait-elle pas à rapprocher du pénible cafard exprimé par Anna Karina dans le film de Jean Luc Godard, « Pierrot le fou », où, pour éviter d’être en dehors de la plaque, l’actrice n’arrête pas de se plaindre :

- Qu’est-ce que je peux faire ? J’sais pas quoi faire !

« Que pourrais-je bien dire ? », se demande le peuple ‘philosopheur’, afin de ne pas se trouver à côté de son ombilic.

Carlos

Débat du 4 novembre 2012: « Philosopher est-ce penser soi-même? », animé par Michel Turrini

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Posted on 5th novembre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

Une fois terminée la saga des fraîches fleurs déposées dans les cimetières ainsi qu’éteint le feu des bougies placées également le premier du mois, pour prendre effet le deux, puis rangés tous les horripilants ou comiques déguisements et consommées toutes les friandises qui faisaient l’objet de la fête celtique Halloween, mettant en vedette les citrouilles découpées de manière à éclairer les alentours d’un grimaçant sourire, passant enfin aux choses sérieuses au Café des Phares®, le 4 Novembre 2012, sous l’œil des caméras d’une Télévision nord coréenne, a eu lieu le traditionnel débat dominical où fut posée la question « Philosopher est-ce penser par soi-même ? », que Michel Turrini était chargé d’animer.

L’interrogation paraissait oiseuse, à partir du moment où l’on admet que philosopher c’est « cogiter », « une activité psychique qui a pour but la connaissance » au bénéfice de la sagesse donc, et naturellement peu importe qui s’adonne à une telle activité : soi-même, si on l’affirme à la première personne du présent, ou autrui selon les cas, passant d’une idée à toute autre qui s’y oppose, au besoin. Autrement dit : « Philosopher est penser » (c’est sûr), la raison étant la faculté de connaître, juger et agir en vertu de l’aptitude de l’entendement à le faire, peu importe qui le fait. Point.

Verbe intransitif dont le sens porte donc sur l’application de son esprit aux éléments fournis par la connaissance, « Penser » n’exige par conséquent aucun complément d’objet et peut constituer avec le sujet une phrase minimale achevée : « Cogito » ! (Je pense). Basta. Descartes pensait… Il se trouve qu’il en déduisit la réalité de son existence, et pas l’absconse redite : « Je philosophe, donc je pense moi-même, ce qui prouve que j’existe ».

En effet, on pourrait éventuellement envisager que « Philosopher » soit quelque chose d’autre que « Penser » (personnellement ou pas), comme par exemple accepter les choses comme elles sont, c’est-à-dire, avec philosophie, ou chercher à savoir pourquoi elles sont là, plutôt que rien, quitte à la raison de le confirmer ou infirmer. Enfin, philosopher c’est connaître l’univers, un univers composé de deux mondes, le monde physique et le monde moral, et être éventuellement en désaccord à propos de tout avec ses congénères, afin de ne pas épuiser le plaisir de discuter, auquel on donne le nom de dialectique ou logique de l’apparence selon Kant, qui le nommait aussi de « diallèle », « cercle vicieux » pour les intimes.

Mais, étant là pour s’exprimer, les candidats à la manifestation de leur pensée signalaient leur envie de le faire, qui pour « prôner l’innovation » (qui n’était pas du goût de l’animateur), qui pour confesser « qu’il en a qui sont plus malins que les autres », qui encore pour « admettre le recours à des références tels que Heidegger, Kant, Aristote, Ricoeur, pour apprendre à dire ‘je’ » ou « pas d’accord » avec « l’académisme et la démagogie », voire à « n’être pas d’accord » ou à sympathiser plutôt avec les « pataphysiciens », « la musique étant elle aussi de la pensée », ainsi que « la haine de la philo », tandis que « philosopher ce n’est pas penser par soi-même, mais contre soi-même, parce que l’on est asservis par la famille, l’école, etc., et que les philosophes pensent pour soi-même et contre nous », alors que « personne ne peut m’empêcher de lire » ; « Philosopher ? Mon cul ! », « C’est un abîme ! ». Une fois qu’un autre intervenant ait fait « l’éloge de son téléphone mobil », « les termes philosophiques furent considérés difficiles à déchiffrer », et que « les philosophes se contredisent », une jeune fille « se plaignit de ne savoir que faire de toutes ces théories, ignorant ce que c’est ‘penser ce qu’on dit’ et ‘dire ce que l’on pense’ », une autre « qu’en ce moment il y a trop de questions à se poser », et dès lors, ajoute une troisième, « à quoi ça sert la pensée de Descartes si elle ne peut pas s’appliquer tout le temps ? » Il lui a été répondu que « philosopher c’est simple : c’est apprendre à voir ; on est à l’atelier de peinture. Chacun sa vérité ! », puis, l’un, « que la philo est une grosse salade », l’autre que « c’est une passoire », un autre encore « qu’il s’agit de trier ». Un coutumier du zinc voulut donner la parole à son petit enfant qui dit : « je veux apprendre à penser, mais pas à obéir », alors que l’intervenant suivant faisait référence comme étant « un grand ordinateur qui marche en dehors de nous », et un autre à la « culture qui n’est pas accessible à tout le monde et qu’il faut procéder à la ‘doxification’ des idées, car on n’est pas des ordinateurs »

Finalement, Gilles a eu raison de tout ça, déclamant : « Pensée, s’y frotter, approfondir ce que l’on dit… Experts, expertises, penser par soi-même… vivre sa pensée… chercher ce que tu es. » … et nous voilà dehors, où un participant au débat dit à son ami:

- Tu sais, il parait que « philosopher » c’est penser soi-même…

- Il faut pas trop tirer sur la ficelle.

- C’est ce que je pensais !

Carlos

Addenda

Au lieu d’un Ciné-Philo, Daniel Ramirez nous a invité ensuite à participer à un Théâtre-Philo, et une partie d’entre nous s’est dirigée vers la magnifique salle de spectacles du Ranelagh, afin d’y assister à la représentation de Macbeth, ou le drame du Pouvoir, tragédie bien connue de Shakespeare où il est question de l’assassinat de Duncan, roi d’Ecosse. En scène jusqu’au 11 Novembre, elle a été suivie d’un excellent débat sur le tenaillement du remords et autres questions annexes.

CG

Nous signalons aux amateurs (amoureux) de la philosophie une association très dynamique dont le site est accordphilo.com

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Posted on 26th octobre 2012 by Gunter in Informations

Le débat du 28 oct. 2012 : « Pour qui sont les fleurs des cimetières ? », animé par Emmanuel Mousset.

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Posted on 24th octobre 2012 by Gunter in Comptes-Rendus

Le débat du 21 octobre 2012 : « La place de la virilité dans la société », animé par Daniel Ramirez.

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Posted on 17th octobre 2012 by Gunter in Comptes-Rendus

Débat du 14 Octobre 2012: « Famille, je vous aime, famille je vous hais, ou faut-il encore autre chose », animé par Eric Zernik.

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Posted on 16th octobre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

On venait de célébrer sur la Butte Montmartre la traditionnelle fête des vendanges, événement qui, comme habituellement, culmine par l’impressionnante prouesse pyrotechnique constituée par le rituel feu d’artifice tiré devant la Basilique du Sacré Coeur, une féerie propre à enchanter d’une sorte de communicative ferveur la grande famille des parisiens, puis, le 14 Octobre, au Café des Phares®, ce fut un sujet ayant trait à la plus petite unité d’un groupe, qui, animé par Eric Zernik, nous a été proposé pour la discussion hebdomadaire : « Famille, je vous aime, famille je vous hais, ou faut-il autre chose ? ».

Le mot « famille » apparaît en Europe vers 1600 et il est constant que dans la culture européenne le groupe naturel formé par l’union entre les sexes se fait par le mariage d’un homme et d’une femme [femina-ae ou mulier-eris, en latin, l’épouse se traduisant par uxor, γαμος (gamos), chez les grecs], plus les enfants qui vont éventuellement en naître, ayant comme corollaire la formation d’une maisonnée ou famille, c’est-à-dire, l’ensemble des personnes unies par le sang ou alliance et ayant des intérêts communs, vivant sous le même toit [domus (latin) ; oïkos, (grec)], sans compter la belle-famille, et, en sociologie, la forme d’une telle unité dépend des conditions économiques et croyances religieuses du noyau, le rôle plus important revenant dans les civilisations anciennes à l’autorité de droit du chef de famille sur tout le clan, esclaves inclus, habitant à un même endroit. Il se charge de l’éducation, qui se poursuit à l’école, et de l’entraide, en lien avec l’Etat puisque la famille constitue la plus petite quoique fondamentale cellule du peuple, car elle représente en même temps un conséquent rouage de la vie politique, figurant ainsi une sorte de premier état.

Mais, puisque formée d’oncles, tantes, beaux parents, parâtres et marâtres, l’arbre généalogique de chacun de nous a plus de racines que de branches et a l’air d’une frêle pousse chez le pépiniériste, destinée à être repiquée ou à recevoir des greffes, ça promettait donc un ‘débat des familles’, c’est-à-dire, sans prétentions, et c’est ainsi que l’on a parlé  de « famille verticale, de sang, par alliance et de ‘pacs’ », « de bâtards », « de la complémentarité en maths » (suivez mon regard), « des adoptions ou des groupes informels, tel un éditeur, par exemple », « appartenance choisie ou pas », « parents biologiques ou pas », et on s’est interrogé sur « qui est le père de famille dans un couple homosexuel », « famille économique », « les différents liens non conventionnels », « des conséquences dans tout ça dues à la mort de Dieu », « à l’amour, à la haine », « au calvaire que cela peut représenter », « aux rapports sexuels ». Puis, on s’est demandé « si l’on pouvait sortir de la famille et, si oui, pour aller où ? », « famille de l’amour… peut-être de la haine (Sartre), alors que Camus en parlait avec ‘amour’ », « du fait de s’accoupler au hasard », «  de l’arbre de transmission », « du goût du sport », « de l’anthropologie », « de la ‘mère patrie’ », « de la distinction Hégélienne entre le naturel et le culturel », « un couple qui ne forme pas forcément une famille, si l’on ne se reconnaît pas comme tel », « le fait de sortir du cocon familial », et on a évoqué les couples mono parentaux ». « les situations de souffrance d’un enfant », « le chat de Schrödinger », « les enfants sauvages », « les pères nourriciers »,

Malgré une singulière misogynie chez les grecs, liés à la maisonnée (oikos) où chacun avait une place définie sous l’autorité du chef de famille, les femmes jouaient certes un rôle religieux essentiel autour du mariage, de la maternité, de l’accueil au foyer, mais se trouvaient exclues de la citoyenneté. Pourtant,

Penché sur son express, au comptoir du bistro, un consommateur se tourne vers le gars qui se trouve accoudé à ses côtés pour lui dire :

- Si ce n’était pas la moustache, vous auriez un air de famille avec ma belle mère…

- Baah, s’exclame l’autre, je n’ai pas de moustache…

- Mais elle, elle en a !

Carlos

Débat du 7 octobre 2012: « L’éducation est-elle une conversion ? », animé par Idriss Sankhom.

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Posted on 8th octobre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

Alors qu’aux USA Barack Obama s’affrontait à Mitt Romney sur le sens à donner à leur politique intérieure, au Venezuela le Président Hugo Chavez briguait un mandat de plus à la tête de son pays, le Président français, François Hollande, paradait au sommet des 5+5, tandis que la Duchesse de Cambridge, Kate Middleton, s’exhibait seins nus et fesses à l’air dans le Magasine « Closer », au Café des Phares®, après une pluvieuse Nuit Blanche fêtée dans les rues à l’instar de celles bien célèbres de Visconti (voire de Dostoïevski), sur les berges assez mouillées de la Seine ainsi qu’à l’Institut du Monde Arabe, le 7 Octobre 2012 a eu lieu, malgré tout, l’habituel débat philosophique intitulé « L’éducation est-elle une conversion ? », animé ce jour-là par Idriss Sankhom.

Etymologiquement, le latin « Educatio », qui nommait au XVème siècle le fait d’élever des animaux ou plantes, désigna ensuite l’instruction de l’esprit, jusqu’aux bonnes manières ou sentiments, selon Flaubert, et signifie aujourd’hui le façonnement de la personnalité, en vue d’une plus grande élévation morale et intellectuelle des gens de tous âges, c’est-à-dire, le développement des facultés mentales chez les enfants et la préparation des adultes à un métier, à la démocratie, à l’acuité de l’œil, de l’oreille, du goût, des manières en société, aussi bien que les égards, la politesse, que sais-je. Pourquoi pas l’éducation des abeilles, des vers à soie, d’une rose comme autrefois ?… Mystère et boule de gomme. Pour ce qui est de la « La formation d’un enfant », voire le développement de ses facultés intellectuelles et morales, ne surgissant qu’au courant du XXème siècle, elle fut quelque chose d’innovateur, même en Europe.

Quant à la « Conversion » (du latin : « conversio » ; en grec : « epistrophé »), cela témoigne par contre du changement mental d’un individu, qui se rallie par exemple à une autre religion, et veut dire en somme que l’on revient sur ses pas. Plus prosaïquement, il s’agit d’un processus ou cheminement personnel aboutissant à de nouvelles croyances, ou différents comportements religieux voire philosophiques, suppléant à des conceptions antagonistes, tel qu’il est arrivé à Pascal, deux fois plutôt qu’une. Il s’agirait au fond d’un changement d’attitude ou façon de voir. Se tourner, entre autres, vers ce que l’on croit vrai ou décider d’aller à la rencontre de valeurs moins communes (parfois un éveil spirituel accompagné d’un acte symbolique comme le baptême, profession de foi, circoncision, prise de distance des biens temporels, façon bouddhiste, par exemple) ; c’est ce que l’on nomme « aller à la recherche, enfin, d’une autre voie, abandonnant certaines conduites ou idées jugées fausses ». La case à cocher était donc « Non », mais cela nous privait des délices du show, c’est-à-dire, la délectation d’empoigner, à chacun son tour le micro, afin d’assener aux autres « sa vérité » et le spectacle se poursuivi « as usual ».

C’est ainsi que l’on se trouva avec « l’enfant sauvage » sur les bras, et du coup « le bébé qu’il faut convaincre à dormir », la « conversion automatique et unidimensionnelle / éducation laborieuse, de A en B, pas de B en C », puis « conversion/ manipulation », « Napoléon III et ses petits soldats », « la guerre d’Algérie », « Manet, peintre et professeur », « éducation institutionnelle ou au sein de la famille », « le développement des idées communistes », le «deviens ce que tu es », « la conversion de St. Paul sur le chemin de Damas », « le Maître et le disciple », « Daniel Pennac et la question de l’argent », « conversion pour quoi faire ? », « pour s’affirmer ! », « pour aller vers une autre vision du monde… »  A un certain moment, assis sur le comptoir mais invité par l’animateur à s’exprimer, le petit Cornélius se mit à pleurer. Pourtant, encouragé par son géniteur, à la deuxième tentative, suivie d’applaudissements, il se livra, s’expliquant sur son drame familial. Question : l’éducation est-elle une galère ?

Le collectif poursuivi, néanmoins, évoquant successivement « la socialisation », « l’émancipation », « l’amour platonique », « le rite de passage », « l’apprentissage de la broderie, pour les filles d’autrefois », et soutenant qu’« il faut s’appartenir », « transmettre et point éduquer », et cetera…

Finalement, Gilles mit un point final à la séance, clamant : « Education/ élévation/ instruction… Objectif/ Finalité… Déconstruction/ Désorientation/ Reconstruction… Lien d’Humanité/ Deviens ce que tu es… »

Histoire de refaire l’instant, tout le monde se trouva dehors, et quelqu’un a raconté que :

Porté par le désir d’éduquer sa propre diction, un patient fut invité par l’orthophoniste à poser ses parties génitales sur le bord du bureau, puis celui-ci porta sur elles un violent coup de marteau à réflexes tendineux…

- Ahhhh, fit le malheureux.

Le docteur :

- Revenez demain pour le « B » ! 

Carlos

Le débat du 14 octobre 2012 : « Familles, je vous hais, famiiles, je vous aime, ou encore autre chose ? », animé par Eric Zernik.

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Posted on 7th octobre 2012 by Gunter in Comptes-Rendus

Débat du 30 Septembre 2012: « Je ne suis heureux que lorsque je découvre que je ne pense plus à moi », animé par Gunter Gorhan.

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Posted on 1st octobre 2012 by Carlos in Comptes-Rendus

De retour d’une longue période de vacances où j’ai reconnu que, son sens étant à contre courant du langage, la philosophie refuse d’adhérer au réel et contrairement à la science n’est donc qu’allusion, je me suis volontiers retrouvé au Café des Phares® pour assister au débat du 30 Septembre 2012 dont le sujet, animé par Gunter Gorhan, était en effet : « Je ne suis heureux que lorsque je découvre que je ne pense plus à moi ».

Il s’agissait-là d’un coup tordu pour le « Cogito » de Descartes (« Je pense, donc je suis », heureux ou pas), c’est-à-dire, je suis lié en fait à l’ensemble de ‘mes représentations’ sous la surveillance constante du Surmoi, siège des conflits dont il est le jouet et l’arbitre, mais il n’y avait donc en cette matière pas de quoi fouetter un philosophe ; si je ne pense plus je suis mort, le rêve remplaçant ma pensée lorsque je dors. Pourtant le micro alla de main en main pour le plus grand bonheur de tous, car c’est là que réside au fond l’envoûtement de la pratique de ce genre d’exercice dans ce lieu. N’est-ce pas ?

Quelqu’un nous a aiguillé cependant vers une phrase de Christian Garcia que citait lui-même une question d’Henri Thomas « Quand est-ce que je peux me sentir heureux ? » puisque l’on est en permanence assailli de questions angoissantes… « Quand ? » Conjonction ou Adverbe ? Lien ou remise aux calendes grecques ? 

On n’avait donc pas avancé d’un iota. Une voix s’est alors levée préconisant de scinder la question en deux : « ‘être heureux’ et ‘ne pas penser à soi’ car, quand on pense à soi on ne peux pas être soi et on finirait dans le ‘soi haïssable’ de Pascal », puis une autre se demandait si « penser est-ce vraiment penser, le tout dépendant de la réponse qui détermine le ressenti ». Quelqu’un s’interrogea ensuite sur le fait de « savoir si Descartes était heureux ou pas », bien que « l’on ne soit pas heureux par hasard », fit un deuxième, et un troisième intervenant ajouta que « Narcisse avait fini par se noyer », un autre encore avouant « ne plus savoir ce qu’il voulait dire lorsqu’il avait levé le doigt », une participante finissant par rapporter qu’elle « était angoissé lorsque le bébé la réveillait la nuit », l’orateur suivant que « c’est le travail de la vie qui nous oblige à être en quête de quelque chose », celui d’après ajoutant « que mon bonheur doit être articulé avec celui d’un autre »…

Puis, ça n’a pas arrêté ! Essayant de dissiper la confusion entre conscience et pensée, chacun sentait le besoin de dire quand est-ce qu’il était heureux : ayant à faire au désir, il conviendrait d’articuler son bonheur avec celui d’un autre ou de ses proches, sur le long terme, dégustant entre « je et moi » le dialogue qui amène au langage dépassant ainsi le moi comme le préconise Wittgenstein, et l’a vécu Sœur Emmanuelle dans les traces de Spinoza, Nietzsche, Socrate, ‘se créer soi-même’ remplaçant le ‘se connaître’ ; pour d’autres, dont les bouddhistes, le « moi » serait une illusion, illustré par le mythe de « La Caverne de Platon », allant jusqu’à Adam et Eve ou chez les Grecs où il n’y avait pas d’état ni synonyme de ‘bonheur’. Le mot propre à traduire un sentiment semblable serait « eudaimonia ».

Gilles nous a alors fait découvrir ses rimes à ce sujet :

« Découverte, invention de la pensée, souci de l’autre, deux fleurs de la pensée. Le monde est l’autre soi ; fleur de contingence, un autre soi non consommé, non dégusté. Il faut voir clair. Bonheur et joie, ma foi ».  

Quant à votre serviteur, il dirait que « moi c’est moi », caractérisé par ce qui le distingue d’un autre par le contenu de ses pensées. Point.

Au bistrot d’en face :

- Je ne suis heureux que quand je ne pense plus à moi !

- Comment ça ?

- C’est que je pense à m’asseoir devant la télé et au pack de bière.

Carlos